Les monstres de Rookhaven – Padraig Kenny

J’ai pris ce roman au salon du livre purement et simplement en raison de sa couverture. N’est-elle pas trop belle? Oui, je suis faible. I’m a sucker pour les jolies couvertures!

De quoi ça parle

Dans une bulle protégée tout près du village de Rookhaven habite la Famille, étrange assemblage de créatures plus étranges les unes que les autres. Depuis plusieurs centaines d’année, ils sont liés par le Pacte qui permet une entente entre les deux entités. Il faut dire que la Famille avait la vilaine habitude de dévorer les humains! Mais soudain, une brèche va s’ouvrir dans la protection qui permet l’accès au manoir et arrivent deux orphelins, Jem et Tom, qui vont rencontrer cette famille, notamment Mirabelle, qui ne semble avoir aucun pouvoir.

Mon avis

J’ai fait une lecture commune autour de ce roman et le moins que l’on puisse dire, c’est que les opinions étaient partagées. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé l’histoire un peu spooky qui va certainement beaucoup plaire à ma nièce, qui va avoir l’impression de lire de l’horreur parce qu’il y a des monstres dedans! Je l’ai considéré comme du Middle grade. Une histoire assez simple, des personnages hauts en couleurs et – juste un peu – mystérieux, un univers intéressant… un très bon moment de lecture pour moi. Ceci dit, l’histoire met un moment à se mettre en place mais j’adore quand tout ne nous est pas dit d’un coup et que je comprends petit à petit de quoi il est question. C’est ce que d’autres ont moins aimé.

Nous avons donc une histoire assez simple qui traite du thème de l’Autre, de celui qu’on ne comprend pas, de celui qui demande des ajustements. Qui sont les monstres après tout? J’adore ce thème et je l’ai trouvé fort bien exploité. Ça ne fait pas très peur, mais c’est un peu creepy et ça amène à réfléchir sur le monstre qui peut se réveiller en chacun d’entre nous quand nous avons peur, que nous sommes manipulés ou quand nous sommes en groupe. J’ai aussi beaucoup aimé le traitement des émotions et du deuil, toujours en arrière plan.

Ceci dit, j’ai tout de même eu un sérieux problème avec le roman : certaines manies d’écriture. Je ne peux pas croire que ça a été relu et qu’on laissé passer toutes ces répétitions, toujours pour la même chose. Vous savez, des périphrases pour décrire les personnages, il n’y a qu’aux compositions des élèves de 10-12 ans qu’on les pardonne quand elles sont là à outrance. Ici c’était… impressionnant. J’aurais juré que l’auteur (ou le traducteur, je ne saurais dire), avait une liste et qu’il piochait dedans. « La soeur de Tom », « l’orpheline », « la jeune fille aux cheveux noir », « le chef de famille »… ça m’a agacée à un point! Vous ne pouvez pas savoir. Mais ça, c’est moi. Je suis la seule que ça a agacée à ce point!

Ceci dit, je n’ai pas passé un mauvais moment. C’était une bonne histoire et les illustrations sont juste magnifiques. Je vous dirai un jour comment ma Charlounièce a trouvé ça!

True Story – Kate Reed Petty

Ce roman faisait partie du choix hors-Québec pour le Prix des libraires du Québec sinon je ne sais pas si je serais allée d’emblée vers lui. Tout le monde trippe Gallmeister et moi, à chaque fois, j’ai peur. Bref, bienvenue dans ma vie.

De quoi ça parle

Alice Lovett est une femme difficile à cerner. Elle prête sa plume aux autres et s’est éloignée des siens dont sa meilleure amie, Haley, qui ne souhaite parfois que son bien. C’est que que quand elles étaient ados, en 1999, Alice est allée à une fête et est revenue chez elle, saoule, raccompagnée par deux garçons. Que s’est-il vraiment passé?  Alice n’en a plus aucun souvenir mais la machine à rumeurs est partie et du coup, la vie a pour elle changé. Et si, après toutes ces années, elle pouvait se venger?

Mon avis

Ça commençait bien avec ce roman. Nous sommes à la fin des années 90, avec une équipe de crosse. Certains sont les kings de l’école, d’autres ont quand même du mal, mais ils sont une équipe, avec leurs rites, leurs fêtes et leurs blagues stupides. Nick, le narrateur, est un bon joueur, qui joue un peu une game. Son meilleur pote Richard est plus introverti tandis que Max est le clown-pas-drôle. Celui qui se croit tout permis et qui se trouve hi-la-rant. Quant aux autres, ils font souvent semblant. De le trouver drôle. En me rappelant mon adolescence (fin des années 80, début 90) avec des équipes de jockey, je réalise que c’était totalement ça. Crédible donc. Et la claque de réaliser qu’à cette époque, on trouvait ça normal. Boys will be boys quoi.  Bref…  ça partait fort. 

Suite à une fête, Richard et Max vont ramener Alice, la « fille du privé », chez elle et au resto où ils se retrouvent tous, Max et Richard vont se vanter de lui avoir fait des attouchements. Haley va entendre tout ça, être bouleversée, la machine à rumeurs va partir et la vie d’Alice, qui n’a aucun, mais aucun souvenir de ce qui s’est passé, va être sans dessus dessous. Et la question se pose. Que s’est-il vraiment passé?  Et si, finalement, la construction qu’on se fait de soi après de telles rumeurs était tout aussi dommageable?  Alice est un personnage qui, même adulte, cherche encore à se définir et à s’éloigner de tout ça. L’attitude du coach et des gens en général étaient à vomir. Et que dire du passage sur l’essai pour l’université! 

Par contre, toute la partie centrale du livre, faite de différents media, a pour moi fait retomber le soufflé. C’est qu’il ne se passe pas grand chose et on a l’impression d’être complètement dans une autre ambiance. Quel ennui! Finalement, nous revenons vers l’histoire principale et l’intérêt a repris dans mon cas mais même si la réflexion était intéressante, je garde un souvenir final assez mitigé. Trop inégal. 

La fin peut déranger mais pour ma part, j’ai trouvé que ça amenait le sujet sous un autre angle. Bref, avis en demi-teinte et clairement pas mon choix pour cette catégorie. 

La cité des anciens – tomes 3-4 – Robin Hobb

Vous savez à quel point j’ai bougonné sur les deux premiers tomes? Ben savez-vous quoi? J’ai continué. Parce que j’ai une mautadire tête dure! Et savez-vous quoi? Au milieu du tome 3, il COMMENCE à se passer quelque chose!

De quoi ça parle

Je ne vais pas raconter l’histoire de ces deux tomes précisément pour ne pas trop spoiler le reste. Quoi que bon, il ne se passe RIEN dans les deux premiers… Donc, pour résumer : les dragons dont on parle dans Les Aventuriers de la mer ont éclos et ils sont malformés, pas super wise non plus. Bref, ils mangent beaucoup et ça coûte cher. Les habitants du désert des pluies décident donc de les amener plus loin, questions qu’ils soient moins encombrants. Ils engagent donc des jeunes très marqués par le désert des pluies (tant qu’à faire, on peut bien se débarrasser de tous ceux qui dérangent) pour les mener… peu importe, en fait. Idéalement à Kelsingra, cité mythique des dragons, mais en fait, peu importe. Juste, loin. Ils s’embarquent donc à bord du Mataf avec des chasseurs et des gardiens ainsi qu’Alise, une spécialiste autodidacte des dragons et des anciens. Et bon, c’est ça. Ils sont sur le fleuve. 

Mon avis

Au milieu du 3e tome… il se passe quelque chose!  Wouhou! Une catastrophe naturelle qui met en danger plusieurs membres de l’expédition, qui va remettre en question l’ordre des choses et qui secoue un peu l’expédition. Pas que je leur veuille du mal, mais je m’ennuyais pas mal. Dans ce tomes, il y a davantage de rythme, on commence à faire des liens et à démêler les personnages. Je commence à apprécier les deux personnage principaux féminins : Alise veut être indépendante, mais elle est également attachée aux valeurs dans lesquelles elle a élevée tandis que Thymara a vraiment besoin de se prouver sa valeur à elle-même et refuse de laisser les garçons décider de son futur, même si elle se sent attirée par certains d’entre eux. J’ai aimé les péripéties, les relations qui se tissent et les personnalités qui se développent. Je ne suis toutefois pas hyper passionnée toutefois.

Contrairement aux autres séries, nous sommes vraiment dans un tout petit coin du monde, très peu relié au reste de l’univers de Robin Hobb. Je sens que ça va arriver car j’ai l’impression que Kelsingra ne nous est pas totalement inconnue mais pour l’instant, nous sommes très très loin de l’univers complexe des Aventuriers de la mer. La narration est beaucoup plus classique (quoique j’aie un petit faible pour les échanges entre les gardiens des oiseaux) et l’histoire beaucoup plus simple que ce à quoi Robin Hobb nous a habitués. 

Bref, je sens que ça va aller en s’améliorant, étant donné la fin du tome 4. Par contre, la relation entre les dragons et les humains me gosse souvent. Elle est difficile à définir mais ça s’apparente à serviteur-humble et maître-magnifique-et-tout-puissant et ce n’est pas ce que je préfère. Peut-être que ça va aussi s’améliorer, sait-on jamais!

Je continue, donc!

Oui, je suis psychorigide!

The Chandler Legacies – Abdi Nazemian

J’avais tellement aimé Just like a love story du même auteur que j’avais mis ce roman dans ma wish list dès sa sortie. Et comme Mylène avait aussi beaucoup aimé le premier roman, elle me l’a offert pour mon anniversaire. Je l’ai donc lu presque tout de suite et voilà!

De quoi ça parle

Chandler Academy est une école préparatoire huppée où se côtoient les fils de gens riches et célèbres ainsi que des boursiers. Et dans cette académie, il y a le Cercle, un cours d’écriture dirigé par une enseignante charismatique, qui choisit ses élèves avec soin. En l’année 1999, 5 jeunes seront choisis : Freddy, jeune athlète bisexuel d’origine cubaine et mexicaine; Ramin, jeune homme gay qui a dû fuir l’Iran; Spence, fille d’une supermodel d’origine indienne et d’un producteur; Beth vient du village, elle est une townie et elle aime les filles; Brunson est son ancienne colocataire… et disons que ça n’a pas vraiment fonctionné.

Mon avis

Je suis un peu mitigée avec ce roman. Il avait tout pour me plaire mais j’en suis ressortie avec des sentiments partagés. Autant j’ai apprécié l’environnement, la diversité des personnages, les réflexions amenées et l’histoire, autant je suis restée sur un sentiment de trop peu. C’est le genre de roman où j’aurais eu besoin de 200 pages de plus afin de réellement avoir l’impression de bien connaître les personnages, de m’attacher à eux et d’être vraiment imprégnée de cette école. Par contre, je dois avouer que je n’avais pas super bien lu le résumé et que je croyais être dans une université. Du coup, mes attentes erronées ont peut-être influencé mon appréciation.

J’ai l’air hyper négative comme ça mais pas du tout, en fait. Il y a une vraie réflexion sur la littérature et la représentativité, sur le pouvoir des mots et sur le rôle de l’enseignant dans tout ça. Les personnages (surtout les personnages masculins, les filles se ressemblent un peu toutes) sont attachants, leurs questionnements sont bien amenés et on sent toute leur fragilité derrière leur façade. Toutefois, cinq points de vue, c’est beaucoup pour 300 quelques pages et c’est là où ça a pour moi manqué un peu. J’ai eu l’impression que l’auteur a voulu aborder beaucoup de thèmes liés aux discriminations sans pour autant creuser, ce qui m’a donné une impression d’énumértion plutôt que de réelle réflexion. L’un des thèmes principaux arrive aussi un peu tard dans le roman. Toutefois, certains des points de vue abordés m’ont parlé et je trouve hyper intéressant que ces thèmes soient abordés dans un roman jeunesse, surtout quand il se passe au tournant du siècle. Les « charmants » préfets et sportifs passaient beaucoup mieux à l’époque que maintenant, je pense. Quoique je ne suis plus à l’école depuis un bon petit moment hein!

Un auteur que je vais continuer à suivre, mais j’avoue avoir une nette préférence pour Like a love story, plus développé. On sent que l’auteur a des bons souvenirs de sa propre boarding school, le côté found family est cool mais ça va tellement vite que j’ai eu un peu de mal à y croire. J’ai hyper hâte d’avoir vos avis à ce sujet!

Behind her eyes (Mon amie Sarah) – Sarah Pinborough

J’ai entendu parler de ce roman PARTOUT lors de sa sortie. Du coup, je ne l’ai pas lu. Bien entendu. Ai-je dit que j’ai l’esprit de contradiction? Il a donc fallu que ma copine booktubeuse de « Sous le ciel » l’aime pour que je me décide.

De quoi ça parle

Louise est secrétaire dans un cabinet de psychiatres. Un soir, elle va prendre un verre et rencontre David, avec qui elle échange des baisers passionnés. Sauf que le lendemain, elle découvre que c’est son nouveau patron. 

Ça sonne comme un début de romande cutie hein?  Nope. Ce n’est pas ça. Pas du tout. C’est plutôt angoissant. C’est que, voyez-vous, David est marié à Adèle. Magnifique, charismatique Adèle, qui va rencontrer Louise « par hasard » et gagner sa confiance. Mais qui sont ces gens? Qui croire? 

Mon avis

C’est clairement un roman de type « ça passe ou ça casse ». On peut adhérer ou pas à ce que propose l’autrice et je vois tout à fait pourquoi certains ont crié à l’arnaque. Pas moi. J’aurais peut-être aimé que certaines choses soient plus claires dès le départ mais en gros, ce côté ne m’a pas dérangée. Mais ça peut. Mais je ne peux pas dire pourquoi!

Nous sommes donc dans une narration alternée entre Louise et Adèle. Louise est une jeune mère célibataire dont l’ex-mari refait sa vie. Une histoire d’un soir dans un bar n’est pas du tout son genre mais avec David, le courant passe. Elle n’avait pas prévu devenir l’amie de sa femme, par contre. Nous comprenons assez rapidement qu’Adèle a un schéma de pensée hors-norme. Elle est manipulatrice… et très douée pour ça. Sauf que l’est-elle vraiment? David, son mari, est-il blanc comme neige? Pourquoi ce contrôle, ces appels incessants et cet oeil au beurre noir? Bref, le fait de ne pas savoir qui croire crée une atmosphère lourde et anxiogène à souhaits. Et on se demande VRAIMENT ce qui se passe par moments! Je dirais que j’ai commencé à comprendre aux 2/3 et qu’à partir de ce moment, le tout est devenu plus clair. J’ai rêvé de ces histoires de rêves. Ouais, rêver de rêves… mais croyez-moi, dans ce roman, ça se peut!

J’ai beaucoup aimé la première partie et la finale, par contre, au milieu, ça devient un peu longuet car les schémas se répètent un peu beaucoup. Et Louise, Louise… Je lisais ces parties et… pourquoi? Pourquoi tant de mauvaises décisions à répétition? Les secrets, les cachettes… elle se laisse tellement manipuler facilement que ça devient rageant. Aucun sens de l’auto-préservation. Si vous saviez le nombre de fois où je l’ai engueulée pendant ma lecture!

Donc, demi-teinte pour moi, mais pas pour les raisons la plupart du temps citées. C’est prenant, intriguant, une atmosphère de thriller psychologique… à vous de voir si vous allez adhérer!

Daughter of the Moon Goddess – Sue Lynn Tan

Êtes-vous surpris de savoir que j’ai lu ce livre en raison de sa couverture? En plus, je l’ai reçu dans ma Fairyloot. C’était un signe, je dis. Toutefois, j’ai toujours peur de lire en vrai des livres avec une sprayed edge. Je sais pas, j’ai peur que ça déteigne! Du coup, j’ai lu la version « normale ». Qui est quand même magnifique. L’aspect « mythologie chinoise » m’a irrésistiblement attirée.

De quoi ça parle

Xingyin est immortelle mais son existence est ignorée de tous. Elle habite avec sa mère, Chang’e, déesse de la Lune, exilée sur la lune depuis qu’elle a bu l’élixir d’immortalité destiné à son mari Houyi, l’archer qui a tué les 9 soleils. Un jour, elle sera découverte et prise en chasse par l’armée de l’Impérateur Céleste et se retrouvera seule dans ce royaume. Dans ce roman, nous la suivrons dans sa quête pour libérer sa mère, alors qu’elle se retrouvera dans la cour Céleste, la même qui a prononcé la sentence d’exil.

Mon avis

J’avais entendu parler de la légende de Chang’e quand j’ai visité la Chine il y a quelques années et j’étais fort curieuse de voir la réinterprétation dans ce roman. Nous voyons somme toute assez peu la déesse de la lune ici mais nous suivons plutôt sa fille, personnage qui atterrit dans un monde dont elle ne connaît pas les règles. Nous avons ici un univers magique, très « whimsical » (je ne trouve pas d’équivalent français), plein de couleurs et de détails, un peu à l’image de la couverture, que je trouve très réussie d’ailleurs. On se sent totalement ailleurs, avec des codes et une mythologie qui nous transportent dans une Chine fantasmée. Cet aspect est d’ailleurs que j’ai préféré dans le roman. Vous savez, ce sentiment d’être ailleurs? Malgré tout, l’exposition est tellement bien faite que nous comprenons très bien l’univers sans pour autant se sentir inondé et bombardés d’informations présentées maladroitement. Vous remarquerez ici l’effort de ne pas utiliser le mot « info dump » et de parler français. Ce que je réussis toujours à moitié, vous en conviendrez.

À mi-chemin entre le YA et la fantasy adulte, nous avons une histoire qui se déroule sur plusieurs années, avec de nombreux événements qui ne s’éternisent pas et qui nous permettent de bien comprendre le fil des années qui passent. Il y a des ellipses de plusieurs mois et les capacités de notre héroïne se développement donc assez lentement sans pour autant ennuyer le lecteur. Il y a de nombreuses quêtes et les batailles sont assez rapides. Pour ma part, ça ne m’aurait pas dérangée de la voir galérer un peu plus mais ça passe très bien comme ça. J’ai beaucoup aimé l’évolution de l’héroïne, son honneur, sa volonté de rester fidèle à elle-même et à sa quête initiale, tout en regardant vers l’avant. L’histoire se lit toute seule, elle se divise en deux parties assez claires et on est happé dans l’histoire, et ce dès le début pour ma part.

Ce qu’il fat savoir : une grande partie de l’histoire est basée sur les relations entre Xingjin, l’héroïne et deux hommes : le prince Liwei et le capitaine des armées Wenzhi. Et c’est ici que nous avons à peu près tous les tropes typiques du YA. Vous le voyez venir, le triangle amoureux? J’aurais tellement aimé davantage de zones de gris, de réelle évolution dans les relations. À un moment donné, j’ai presque espéré que cet aspect soit plus nuancé… mais j’ai tout de même été déçue, malgré certaines réflexions de Xingjin que je trouvais très justes.

Ceci dit, ça ne m’a pas agacée de façon trop intense et c’est déjà ça. Bien entendu, il y a de fabuleux hasards, notamment la première rencontre avec le prince mais en fantasy, on dirait que je m’y attends et que ça passe. J’ai donc passé un très bon moment de lecture. C’est hautement divertissant et j’ai rêvé de palais magiques et de perles de jade. Ah oui! C’est hyper chaste comme roman. Des bisous et c’est tout. Je lirai clairement la suite.

People we meet on vacation – Emily Henry

Après avoir lu tous les romans du prix des libraires du Québec, j’avais besoin d’un truc léger. Il faut l’avouer, la sélection n’est pas toute dans la joie et le bonheur et mettons que ça demande tout notre cerveau. Du coup, go pour une petite romance.

De quoi ça parle

Poppy et Alex se sont rencontrés à l’université, dans une fête où ils ont dû échanger quelques mots et, finalement, réaliser qu’ils n’avaient pas grand chose à se dire. Puis, ils ont dû covoiturer et ont fini par devenir les meilleurs amis du monde. Une fois l’an, ils se retrouvent pour un voyage traditionnel où ils se créent des souvenirs et traînent tous les deux. Sauf que depuis deux ans, depuis la Croatie en fait, finis les textos et les fous rires. Les deux anciens BFF ne se parlent plus. Poppy va donc profiter d’une occasion – hypothétique, certes – pour leur planifier une escapade afin de renouer les liens de leur amitié… et qui sait!

Mon avis

Savez-vous quoi?  J’ai aimé une romance. Ouais, il y a quelques petits trucs que MOI je n’aurais pas faits comme ça mais en gros, ça m’a beaucoup plu. C’est qu’il y a un petit côté Harry et Sally, voyez-vous!  Et que ce film, j’ai teeeellement aimé. Je peux le réciter du début à la fin. Du coup, j’ai passé un très bon moment avec ce roman. De plus, le trope « friends to lovers » est celui qui me parle plus, en fait. C’est le seul à qui je peux m’identifier un tant soit peu. Ce 95% ami et ce 5% « what if »… ça me connaît. Du coup, je me suis beaucoup retrouvée dans ces aventures et dans les réflexions du personnage principal. Je vais pas vour raconter ma vie hein… mais bon. Ceux qui savent comprendront!

Les deux personnages sont à l’opposé l’un de l’autre. Il s’adorent mais ont des objectifs hyper différents dans la vie. Alex est calme, il aime les livres, la ville où il a grandi et la stabilité. Poppy est une boule d’énergie, elle carbure au wanderlust et ne tient pas en place. Pourtant, ils peuvent être vraiment eux-mêmes ensemble, sans jugement (ou presque) et leurs voyages vont partie des moments forts de leurs vies respectives. Il n’y a rien à faire, j’aime ce trope. Le fait de se balader entre passé et présent pour voir l’évolution de leur relation, les balades à travers le monde, c’était fait pour moi. Auraient-ils pu juste se parler pour régler des trucs? Certes. Est-ce que parfois, dans la vie, on ne peut juste PAS de parler… hell yes!  Du coup, je pouvais parfaitement comprendre leurs réactions, même si elles n’étaient pas toujours hyper matures. Les efforts complètements vains de Poppy pour que tout soit « comme avant » étaient à la fois drôles et tristes… et je comprenais tellement!

Un bon moment de lecture, reposant, qui donne envie de sourire et d’avoir des fous rires avec nos proches. De voyager un peu, aussi. Bref, une romance qui a passé. Avec moi. C’est pas tous les jours hein!

 

 

Le serpent majuscule – Pierre Lemaître

Le comment du pourquoi

C’est ma boss qui m’a dit que, à son avis, j’avais besoin de rire et que ce roman, selon elle, pourrait me faire rire. Comme je suis une employée obéissante (elle lira pas ça… sinon elle s’étoufferait avec son café), je l’ai lu. 

De quoi ça parle

Mathilde n’a l’air de rien. La soixantaine en surpoids, l’air innocent d’une vieille dame un peu bornée. Sauf que Mathilde, ancienne résistante, est tueuse à gages. Efficace en plus de ça. Sauf que là, elle en oublie des bouts. Certains plus gros que d’autres. Quand Henri, son ami de longue date, lui propose une mission, elle va y aller avec plaisir. C’est qu’elle a toujours eu un faible pour son Henri, la Mathilde. Et vous pouvez deviner que ça un peu dérailler. 

Mon avis

Entendons-nous, nous ne sommes pas du tout ici dans de la « grande » littérature. Nous avons une mamie flingueuse, à la gachette – très – facile qui perd un peu la tête. Disons que ses fonctions exécutives ne sont pas ce qu’elles étaient et que pour la mémoire et l’auto-inhibition, ce n’est pas tout à fait ça. Le passé revient en force aussi. Ça donne un tout assez déjanté, avec un inspecteur un peu mou qui tente d’attraper le meurtrier qui fait des trous gros comme des melons d’eau dans ses victimes, tout en rendant visite à Monsieur, qui perd petit à petit contact avec la réalité. 

Ai-je trippé?  Moyen. J’ai aimé le côté complètement cinglé mais ça devient un peu répétitif à la longue et on sent que, petit à petit, ça se transforme petit à petit vers une réflexion sur la vieillesse, le sentiment d’incompétence et de solitude. Le tout en shootant des gens, of course. Certaines scènes sont hilarantes, d’autres sont plus sombres, mais j’ai eu tout de même du mal à m’intéresser à l’histoire. Je n’avais pas nécessairement le goût d’y retourner et je sens que je l’oublierai assez vite. Par contre, les chiens, les chiens!  Faut laisser les chiens tranquilles!

On me dit que la trilogie que tout le monde a lue de Lemaître est plus profonde. J’essaierai. C’est que ce roman est le premier que Lemaître a écrit et qu’il n’a été publié que maintenant. À vous de voir, donc!

The Mime Order – Bone Season 2 – Samantha Shannon

Le comment du pourquoi

Allez savoir pourquoi, je m’étais mise en tête de lire tous les tomes de la série qui sont sortis en février. Drôle d’idée, hein. Je n’ai pas de mal à lire les séries d’un bout mais comme je deviens – un peu – vieille, rester longtemps dans des univers YA, je pense qu’après deux, je vais prendre une pause. Pas que je n’ai pas aimé hein, parce que cette série vaut le coup. 

De quoi ça parle

Ce roman commence tout de suite après la fin du premier tome. Bien entendu, si vous ne l’avez pas lu, à partir de maintenant, ça va spoiler le dit premier tome. Donc, à vos risques! Si le premier tome nous emmenait à Scion1, nous sommes de retour à Londres et Paige ne sait plus où iront ses loyautés au début du roman. Doit-elle retourner à Seven Dials retrouver Jaxon, son Mime-lord ou se débrouiller toute seule pour exposer tout ce qu’elle a vu au camp?

Mon avis

J’ai eu besoin d’un moment pour me remettre dans l’histoire, étant donné le contexte très, très différent du premier tome. Nous sommes totalement ailleurs. Plus de captivité, nous sommes loin de tous ceux que nous avions rencontrés dans le tome 1 et Paige se retrouve presque aussi dépourvue qu’à Scion1. Elle est recherchée, Jax s’attend à ce qu’elle lui obéisse au doigt et à l’oeil et il la tient sous sa coupe. Elle n’a pas de sous et son aura la vend de toute façon. Bref, elle est mal prise. 

Après un début de mise en place, on continue à découvrir l’univers et l’histoire de Scion et des Rephaims. On va se balader de Camden aux catacombes, en passant par divers quartiers de Londres et par le Black Market. Le sort de l’Assemblée est en jeu, personne ne veut aider Paige à dire la vérité sur Scion et ses machinations. Elle va donc devoir ruser et se débrouiller toute seule, ou presque. C’est que Nick est quand même là.  J’ai bien aimé rencontrer les divers membres du groupe de Paige et après la mise en place, on ne s’ennuie pas une minute, même si l’action est par bouts. Comme dans le premier tome, notre miss est complètement reckless, mais d’un autre côté, ce n’est pas non plus comme si elle avait le choix.  Elle doit choisir son camp. L’univers est riche, complexe, mais c’est quand même facile à comprendre et ça se lit tout seul. Et vous savez quoi, il y a des cartes. J’aime les cartes. Et je veux TELLEMENT retourner à Londres!

L’histoire est addictive, certains personnages sont dé-tes-ta-bles (Jax… dès le départ, je voulais le secouer… et Nadine n’est pas mieux) et la finale est encore une fois très cool. J’avais quand même vu certaines choses mais on s’en fiche un peu, c’était hautement divertissant. Il y a une vraie profondeur dans plusieurs des personnages, l’univers du crime organisé de Londres n’est pas reposant et pas glorifié et j’ai adoré découvrir les bas fonds petit à petit. 

Bref, je vais continuer. Ça me plait. Beaucoup. 

Coming in – Elodie Font / Carole Maurel

C’est Stephie qui a parlé de ce roman graphique lors d’un RV des BDs de la semaine. C’est un thème au sujet duquel j’ai souvent lu mais la découverte de soi et l’acceptation de soi m’intéresseront toujours. Du coup… j’ai lu!

De quoi ça parle

Dans sa tête, Elodie est hétéro. Elle a plein d’amis queer, mais pas elle, bien sûr que non! Le coming out est une chose… mais s’avouer son identité à soi-même n est une autre.

Mon avis

Ce roman, c’est tout à fait ce que j’aime. Avais-je déjà lu ce genre de récit? Oui. Une femme qui doit s’accepter telle qu’elle est, c’est un thème qu’on rencontre souvent en littérature. J’ai aussi souvent lu au sujet de femmes qui doivent accepter leur queerness. Et c’est clairement l’un des meilleurs récit que j’ai lus à ce sujet.

Bon, je vous entends penser. Qui es-tu pour donner ton opinion à sujet alors que tu es clairement intéressée par les hommes? C’est que le récit est très universel, en fait. L’acceptation de qui on est, peu importe ce qui est plus difficile à accepter, je crois sincèrement que ça peut parler à tous. L’autrice nous raconte son histoire, son évolution, et le trait de Carole Maurel complémente parfaitement le récit. C’est vivant, sensible, rythmé, la couleur est parfaitement maîtrisée… bref, je suis fan de cette artiste.

Tout ce roman parle du deuil de l’idée qu’on se faisait de soi-même, même quand la réalité est positive. Dans ce cas précis, l’autrice a peur de décevoir, peur de ce que ceux qu’elle aime vont penser, peur aussi de devoir faire face au fait que certaines situations – notamment la maternité – risque d’être plus compliquées. La voir se battre contre elle-même, accepter l’anxiété, la douleur reliées aux relations avec un homme, est extrêmement touchant et cette souffrance peut rejoindre de nombreuses personnes. Bref, c’est hyper réussi et ça fait réfléchir.

Une excellente BD, très sensible… bref, je conseille!

Tous les billets chez … cette semaine.