J’ai lu la BD adaptée de ce roman il y a quelques semaines et j’en étais ressortie avec un sentiment de trop peu. J’ai donc décidé de lire le roman, question d’apprécier davantage. Et j’ai bien fait. Sincèrement, je conseille de lire le roman avant la BD.
De quoi ça parle
L’histoire du roman (écrit en 1961) est exactement celle de la BD. Nous suivons trois générations de femmes japonaise, de la fin du 19e siècle à l’après 2e guerre mondiale. L’évolution de la culture et de la condition féminine nous est contée à travers leurs voix.
Mon avis
J’ai lu le roman avec les images de la BD en tête et quel plaisir! J’aime le côté contemplatif des romans japonais, cette impression de rivière qui coule doucement, dans l’espace et dans le temps. C’est l’atmosphère que j’ai retrouvée ici, avec toutefois de jolies chutes (je suis toujours sur la métaphore de la rivière… faut suivre) et quelques rapides pour passer d’une génération à l’autre. Dans le roman, nous avons davantage accès aux pensées et aux motivations des personnages et cette compréhension supplémentaire m’avait réellement manqué dans la BD.
Chaque personnage a ses failles. Hana, la parfaite Hana, c’est l’ancien Japon. Kimonos, traditions et anciennes croyances, elle représente l’ancien monde. Mariée avec un homme ambitieux, elle est cultivée, bien élevée et va mettre tous ses talents à son service. Elle ne ressent pas le besoin d’avancer avec son époque et regarde sa fille, féministe et progressiste, d’un oeil complètement ébahi, sans la comprendre. Fumio, la dite fille, rejette avec violence toutes les traditions japonaises chères à sa mère. Impossible de ne pas souffrir pour Hana face aux commentaires très agressifs de sa fille, et ce même lorsqu’on est plutôt d’accord avec les idées de Fumio! Hanako, quant à elle, élevée en partie par sa grand-mère pendant la seconde guerre mondiale, est déchirée entre les idées de sa grand-mère et celles de sa mère et elle va tenter de trouver sa propre place, alors que sa famille compte déjà des femmes fortes et difficiles à égaler, chacune en leur genre.
L’écriture est toujours délicate, l’image du fleuve Ki est magnifique et on a envie d’aller au Japon et de voyager dans le temps. C’est un roman qui se lit doucement, il n’y a pas de rebondissement incroyable, mais il coule comme le fleuve Ki. La preuve que j’aime toujours autant la littérature japonaise!