La massothérapeute – Maia Loinaz

massotherapeute.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie)

« Martine travaille dans un spa du centre-ville où se trame un combat latent entre le clan des esthéticiennes et celui des massothérapeutes.  Au moins, il y a son collègue Louis, crudivore passionné qui affectione le tome trois du « best of » de la musique tibétaine et les biscuits macrobiotiques, ce qui, selon lui, diffuse une énergie positive et constitue une solution naturelle à tous les maux de l’Univers.  Au coeur de l’été, alors que Martine accepte de rendre service à une cliente septuagénaire, elle voit son quotidien bouleversé.  Les secrets de la vieille femme la transporteront en Espagne et lui ouvriront les portes du mensonge et de l’amour.  Obligée de plonger dans l’aventure, Martine aura, pour la première fois, l’occasion de prendre sa vie à bras-le-corps. »


Commentaire

J’avais lu des avis très positifs sur ce livre… j’ai en mémoire je ne sais plus quel article dans le journal qui avaient amené de multiples questions de la part de copines dans le genre « Tu as lu ça?  Tel journaliste dit que c’est super ».  Non, je n’avais pas lu et maintenant, c’est fait.  On a ici affaire à un roman au ton de chick litt mais quand même quelque peu différent en raison, surtout, d’un élément que je n’évoquerai pas ici, pour ne rien spoiler, même si je suis moins enthousiaste que la plupart des commentaires dont je me souviens.  Et que je retournerai lire quand j’aurai terminé d’écrire mon billet!


Martine est donc une fille assez désabusée, sans vaiment d’ambition, qui vient de se faire larguer par son amant et qui est massothérapeute (pas masseuse, pardon, hein) dans un spa de Montréal.  Dire qu’elle n’est pas bien dans son travail, c’est assez peu, en fait.  Ça lui sort par les oreilles, comme qui dirait.  Et en plus, elle est en pleine remise en question et cherche en vain l’espoir quelque part.    Le ton du roman fait souvent dans l’auto-dérision, qui parfois m’a fait rire aux éclats et d’autres fois grincer des dents.   En effet, si j’aimé les piques sur l’ambiance au spa, les collègues, le patchouli et la musique de détente, j’ai eu plus de mal avec les remarques qui se veulent drôles au sujet des clients.  Ceci est très personnel à moi mais j’ai toujours un réel malaise quand on parle d’un travail dans les domaines de la santé (ou de la détente) auprès des gens qui ont parfois des problèmes et qu’on fait ressortir leur côté un peu ridicule de façon peu peu trop directe.   Je ne peux juste pas trouver ça drôle. Et ça ne m’a pas rendu Martine sympathique, en fait.  J’ai donc eu du mal à me détacher de ça et à me consacrer à sa recherche d’elle-même, cachée dans sa petite forteresse, qui est, je le crois, le sujet principal du roman.


Si j’ai des réserves par rapport au noeud de l’intrigue (la vieille dame et ce qui s’en suit), que j’ai vu venir d’assez loin, je dois souligner la plume grinçante et directe de l’auteure qui me plaît beaucoup et j’ai beaucoup aimé les personnages secondaires, surtout Louis, le copain-adepte-du-sexe-tantrique et full grano et également la réceptionniste-bitch, caricatures très réussies.  Les réflexions du personnage principal sur elle-même sont souvent justes et arrivent au bon moment et l’auteure a le don pour faire ressortir le ridicule dans certaines situations.   J’ai bien aimé les articles du codes de déontologie des massothérapeutes… qui annoncent la suite de l’histoire!


Pas complètement convaincue donc…  Il s’agissait du premier roman de Maia Loinaz et je la relirai probablement.  J’ai vu qu’elle avait écrit une pièce de théâtre mais je ne sais pas si un prochain roman est en préparation. 

Coup de foudre au poulailler – Christian Jolibois/Christian Heinrich

coup-de-foudre-au-poulailler.gifPrésentation de l’éditeur

« Mais qu’arrive-t-il à Carmélito?  Il a soudain son petit cœur qui s’affole et les pattes qui flageolent.  Il perd complètement la boussole!  Le petit poulet rose couverait-il quelque chose?  Sa sœur, Carmen, elle, se demande si l’arrivée de Roxane, une jolie poulette rousse, ne serait pas la cause de l’étrange maladie de Carmélito… »

 

Commentaire

Quoi de n’œuf, Poulette… je peux vous offrir un ver?

Je m’étais dit que j’attendrais que les prochaines aventures des P’tites poules soient éditées dans un nouvel album collector mais quand j’ai vu celui-ci en poche, je n’ai pas su résister à la dose de fou rire qui m’attendait certainement!!  En effet, on sent que les auteurs s’amusent comme des petits fous à exploiter toutes les expressions autour du champ sémantique du poulailler et j’adooore les jeux de mots, l’ai-je déjà dit?  J’aime quand on sent que les auteurs ont du plaisir et se trouvent drôles!!  Et c’est ce que je ressens chaque fois avec les p’tites poules!

 

Dans ce tome, Carmélito est amoureux de Roxane mais il est timide… alors il décide de parcourir terre et mer pour lui offrir une rose… en hiver!  Sauf que Coquenpâte, le lourdaud qui ne sait pas du tout s’y prendre, convoite également la poulette rousse! 

 

Nous retrouvons encore une fois dans ce tome ces références culturelles qui me plaisent tant, que ce soit au philtre de Tristan ou encore à une licorne du pays des Mille Fleurs, où habite une certaine « dame »…  (je l’ai vue en vrai, je l’ai vue en vrai!!).  En image, aussi, nous voyons le château de Chenonceaux (merci Fashion) en arrière plan quand nos deux amoureux patinent dans une ambiance soooo romantic!

 

Et pauvre hérisson qui ne peut s’empêcher de piquer!

 

Toujours est-il que je suis encore fan… Les p’tites poules me font mourir de rire et j’ai bien hâte de lire les prochains titres de la série!!

 

challenge albums

Peur du noir – Laurence Gillot / Florence Langlois

peur-du-noir.jpgPrésentation de l’éditeur

« Dans le noir, tu n’y vois rien.
Parce que le noir, c’est tout noir!

 

Mais si tu ouvres grand les yeux, tu vois des ombres.  Et si tu ouvres grand tes oreilles, tu entends des bruits, des bruissements…  Et là, tu te dis : il y a quelqu’un, un monstre ou un voleur!  Ton cœur bat fort, tes jambes tremblent, tu enfouis ta tête sous tes couvertures, tu as envie de pleurer, de crier, d’appeler tes parents…

 

Mais tu sais, le noir est un peu comme un animal sauvage : tu peux l’apprivoiser.  Voyons cela d’un peu plus près…

 

Deviens un dompteur du noir! »

 

Commentaire

Ah, ce livre-là, j’aurais aimé l’avoir quand j’étais petite!  J’avais peur d’exactement TOUT ce qui était dans le livre.  Tout, tout, tout.  Plus les sorcières.  J’étais certaine qu’il y avait un repaire de sorcières dans le grenier de ma maison et qu’elles sortaient durant le noir.   Et bon, après, j’ai été convaincue qu’il y avait des fantômes épeurants sous mon lit comme dans « Le sixième sens » et j’ai dû dormir la lumière allumée pendant un bon mois…  mais ça c’est une autre histoire… et ça prouve que je suis vraiment, vraiment peureuse!

 

Cet album traite donc de façon humoristique de la peur du noir.  Pas d’histoire suivie mais des vignettes de deux pages qui donnent des « bons moyens » pour ne plus avoir peur des monstres sous le lit, fantômes et aliens divers (ce dernier point ne s’appliquant pas à moi… les alien sont mes amis!).    C’est assez drôle et ça dédramatise les situations qui font peur aux enfants.   Les dessins sont tout simples et les mises en situations font bien le tour des peurs enfantines (aaaaah… qui ne sait pas que le monstre derrière les rideaux disparaît TOUJOURS quand papa ou maman viennent voir??) et sont présentées de façon humoristique.   J’ai même découvert qu’on pouvait avoir peur qu’on nous creuse des trous-qui-avalent sous les pieds.  Même moi je n’y avais pas pensé!

 

Quant aux solutions, j’adore l’idée du spectacle de marionnettes pour distraire le monstre sous le lit!   Celles-ci sont comiques, aussi irrationnelles que les peurs initiales et font sourire, sans nous faire nous rouler par terre nécessairement.  Je crois que ça pourra amuser plusieurs petits amis!

 

Un bien joli album aux dessins simples, bien adaptés aux enfants.  Leurs monstres sont particulièrement cute… mais pour l’alien, non, alors là, le Doctor, il est mieux!! (Oui, je suis complètement cinglée de réussir à plugger le Docteur dans un livre pour enfants… je sais, je sais.)

 

Merci aux éditions Tourbillon pour l’envoi de cet album!

 

challenge albums

Sans laisser d’adresse – Harlan Coben

adresse.jpgPrésentation de l’éditeur

« Ancien sportif reconverti dans les relations publiques, Myron tombe des nues quand il reçoit l’appel de Terese, dont il est sans nouvelles depuis sept ans. 

« Rejoins-moi.  Fais vite… »


À peine arrivé à Paris, le cauchemar commence…


Qui en veut à la vie de Terese?  Quels secrets lui a-t-elle cachés?  Pourquoi le Moddad, Interpol et la CIA les traquent-ils sans relâche? »


Commentaire

Ma première rencontre avec Harlan Coben a été provoquée par une proposition de Belfond Noir.  Comme la poste et les volcans sont capricieux ces temps-ci, j’ai reçu le livre après un délai incroyable… à quelques jours de la fin de la promo… et en pleine semaine complètement débile pour moi.  C’est la première fois que j’ai si peu de temps pour lire un livre… merci monsieur le volcan!  Tout ça pour dire que pour la promo (j’avais compris tout croche quand j’ai accepté la proposition), je suis très dernière minute et elle se termine demain… voir le lien en bas du billet!


Ce livre est le 9e volet des aventures de Myron Bolitar, un ex-sportif de haut niveau reconverti en agent d’athlètes et d’artistes.  Je ne sais trop quel âge il a, mais il a le comportement d’un grand ado attardé, adore se battre et mener ses petites enquêtes.   Je n’avais bien entendu pas lu aucun des livres précédents mais même pour la psychorigide que je suis ça n’a posé aucun problème.  On nous présente les personnages, on les cerne très facilement.  Et, je l’avoue, ça se lit tout seul.  Vraiment tout seul.  Les rebondissements s’enchaînent les uns après les autres, c’est rythmé, on sent très rapidement que ce qui arrive dépasse largement les limites du petit conflit personnel et qu’on a affaire à quelque chose de gros.   Les scènes d’action sont très cinématographiques, très visuelles et la narration au « je », par Myron et son humour à 5 cennes m’a bien plu, malgré son côté égocentrique et suffisant.  Pas d’ennui, donc, pas une minute.  Et pas de prise de tête non plus. 


J’ai particulièrement aimé deux choses dans ce roman: les références à la culture populaire (que ce soit au Breakfast club – j’adorais – ou à Sex in the city) et le personnage du meilleur copain de Myron, Win.  Ou plutôt Windsor Horne Lockwood III, milliardaire, arrogant au possible, mysogine, toujours là quand il faut et armateurs de gros calibres d’armes à feu.  Lui, je l’aime.  Il est complètement barré, j’adore sa façon de s’exprimer et les dialogues qu’il entretient avec Myron, pleins de jeux de mots.  Je pense que je lirai un autre roman de la série exprès pour ce personnage-là!


Par contre, si une grande partie du roman m’a tenue en haleine et que les personnages secondaires me plaisent (Berléand, en particulier… c’est vrai qu’il a du charisme, ce type!), j’avoue que la révélation presque finale et une partie du dénouement (celui concernant Terese) m’ont plus ou moins convaincue et que j’ai trouvé ça un peu gros.  Et que bon, disons que certaines illuminations viennent on ne sait trop d’où.    De plus, peut-être est-ce parce que j’ai manqué les premiers tomes que la relation entre Myron et Terese m’a semblé difficile à avaler?  Par contre, le dernier paragraphe m’a un peu réconcilliée.  Je sais, je suis bizarre…


Un thriller qui bouge et dont les pages se tournent sans qu’on s’en rende compte (du moins, moi, je ne m’en suis pas rendu compte), qui nous baladera à Paris, à Londres et à New-York (quand même mon trio de villes préférées) entre terrorisme, polices et services secrets divers et associations chrétiennes. 


Et pour la promo, c’est ici:


 


Merci à Belfond noir pour cette lecture!

Alice’s adventures in wonderland (Alice au pays des merveilles) – Lewis Carroll

alice-au-pays-des-merveilles.gifPrésentation de l’éditeur (oups, non… d’Ama*on, j’ai prêté mon édition, déjà!)

« À la fois roman d’introspection et conte merveilleux, Alice au pays des merveilles est le récit, mené de bout en bout sur un rythme époustouflant, de l’intemporelle question de l’identité.


Enfant déroutante, naïve et réceptive jusqu’à l’extrême, Alice fait la rencontre d’une multitude de personnages improbables qui seront autant d’ouvertures sur un monde où le cadre spatio-temporel est bouleversé, où les repères linguistiques ne sont plus fiables, où la peur voisine avec le jeu. »


Commentaire

Je l’admets tout de suite, ce n’était pas ma première lecture d’Alice.  Je connaissais l’histoire et l’avais adorée enfant et ado par la suite.   J’avais même repris la célèbre phrase du chat de Cheschire à toutes les sauces… sauf que je parlais d’autre chose que d’un « grin » et d’un chat.   Mais passons sur mes délires d’ado! 


Je l’ai relu maintenant pour voir le film sans rien manquer mais aussi parce que j’ai reçu « La chasse au Snark » de Carroll et que, encore une fois, je voulais bien apprécier les références.  J’y ai retrouvé les personnages complètement cinglés que j’aime beaucoup, la folie douce, l’absurde (nonsense, en anglais), genre que j’aime beaucoup de façon générale.  C’était comme retrouver de vieux amis. 


L’histoire, tout le monde la connaît, je crois… ou du moins, la plupart des gens en a une idée!  Alice s’ennuie et suit un lapin blanc à travers un trou et là, elle tombe, elle tombe… pour se retrouver dans un monde où la logique n’a plus réellement de sens et où les conversations et personnages absurdes abondent.  La petite fille n’a plus de repères mais décide  d’explorer quand même cet univers sans trop se soucier des conséquences.  J’aime la présence d’esprit d’Alice, son sens de la répartie et sa façon de se dire que bon, peu importe, on verra bien ce qui va arriver.  J’aime aussi le fait qu’elle se parle à elle-même.  Mais bon, c’est probablement parce que je m’auto=chicane aussi!!!


Au pays des merveilles, c’est du grand n’importe quoi.  Les personnages sont bien connus, que ce soit la reine de coeur, le chapelier fou, ou encore le lièvre de mars.  J’adore le « Mad Tea Party » où les convives sont coincés dans une heure du thé éternelle parce que l’horloge est arrêtée à 6h, l’heure du thé, et où les devinettes s’accumulent.  Ca a toujours été mon passage préféré.  Combien de fois ai-je eu l’impression d’être dans cette situation quand j’entendais les adultes parler quand j’étais petite!!    Et bien malgré moi, j’adore le personnage de la Reine de Coeur avec ses « Qu’on lui coupe la tête! »  La description de la partie de croquet me fait mourir de rire à chaque fois… j’ai trop d’imagination!


Un réel plaisir de relire Alice donc, et de me replonger dans cet univers où on ne peut plus rien prendre pour acquis.  Ado, je croyais que c’était une très belle métaphore du passage à l’âge adulte (tout devient toujours passage à l’âge adulte pour moi) mais il semblerait que non, il n’en est rien.  Je trouvais pourtant bien révélateurs ces changements de taille qu’on ne comprend pas très bien, alors qu’on nous demande parfois de nous comporter en enfant et d’autres, en adulte.   Sauf qu’il s’agit plutôt d’une histoire que Lewis Carroll (ou plutôt Charles Ludwidge Dodgeson, de son vrai nom) a inventé pour la fille de son ami, Alice Liddell.  L’histoire est donc truffée de référence au quotidien des jeunes filles Liddell et aussi à une certaine sortie en bateau ayant eu lieu plus tôt.   Les notes dans mon édition donnent beaucoup de détails à ce sujet et j’ai beaucoup aimé entendre parler de la genèse d’Alice. 


J’ai poursuivi immédiatement avec « De l’autre côté du miroir »… dont je vous parle bientôt!  En attendant une petite photo prise à Central Park,  New York, cet automne,  représentant la fameuse petite Alice!  J’ai quand même fait faire une bonne trotte aux copines pour me faire photographier à côté!!!  La scupture ressemble à s’y méprendre aux illustrations du livre, maintenant indissociables de celui-ci et de mon imaginaire!

 

Et en passant… c’est normal que je ne les trouve pas si bizarre que ça, les rêves d’Alice, moi??


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Les derniers jours de Stefan Zweig – Laurent Seksik

derniers-jour-zweig.jpgPrésentation de l’éditeur

« Le 22 février 1942, exilé à Petropolis, Stefan Zweig met fin à ses jours avec sa femme, Lotte.  Le geste désespéré du grand humaniste n’a cessé, depuis, de fasciner et d’émouvoir.  Mêlant le réel et la fiction, ce roman restitue les 6 derniers mois d’une vie, de la nostalgie des fastes de Vienne à l’appel des ténèbres.  Après la fuite d’Autriche, après l’Angleterre et les États-Unis, le couple croit fouler au Brésil une terre d’avenir.  Mais l’épouvante et la guerre emportera les deux êtres dans la tourmente – Lotte, éprise jusqu’au sacrifice ultime, et Zweig, inconsolable témoin vagabond de l’absolu. 


Commentaire

J’aime beaucoup les biographies romancées.  Et j’adore les écrits de Stefan Zweig.  Cette biographie romancée du grand auteur autrichien était donc pour moi un incontournable et miss Caro[line] a profité de mon anniversaire pour me l’offrir.  C’est qu’elle est hyper gentille, cette Caroline!


Nous vivrons donc dans ces 187 pages les 6 derniers mois de la vie de Zweig et de sa seconde femme Lotte, de 25 ans sa cadette.  Tout au long du roman, nous ressentons l’admiration qu’a l’auteur pour Stefan Zweig et ayant lu au début de l’année « Le monde d’hier« , je pouvais facilement me souvenir de toute la nostalgie qu’avait Zweig d’une époque européenne qu’il estimait révolue, ravagée par Hitler.  Seksik réussit à travers sa prose à restituer cette fascination pour le passé.  Aux yeux de Zweig, le beau est derrière et l’Europe passée revet un caractère magique, féérique. 


Le retour au présent, au Brésil, alors que les mauvaises nouvelles pleuvent et que la peur est quotidienne, est toujours douloureux et le Zweig qui nous est ici présenté est désespéré, désillusionné.   Cette Vienne illuminée et tourbillonnante relève pour lui, ainsi que pour Lotte, qui l’a connu alors qu’il était dans la cinquantaine et que les belles années étaient déjà terminées, presque de la fascination et son regard se porte désespérément vers l’arrière.   L’atmosphère,la tristesse, la lourdeur, tout est très bien rendu.  On souffre pour lui, pour ce qu’il a été et ce qu’il a représenté, ainsi que pour sa femme, amoureuse et prête à tout pour lui, même à mourir. 


La figure de cette femme est d’ailleurs difficile à définir.  Asthmatique, éperdue d’admiration pour son mari, peinée par son manque d’attention, jalouse de Friderike, la première femme de Zweig mais aussi touchante.  Confrontée à un Zweig froid et distant, elle sait qu’elle n’aura jamais la place qu’elle voudrait, avec sa fragilité et sa dévotion.  On a de la peine pour elle et si j’ai beaucoup apprécié cette partie de la narration, j’aurais préféré qu’elle soit plus étoffée, qu’on entre davantage dans le roman, dans leur tragique histoire, que j’ai du mal à qualifier « d’histoire d’amour ».   Si le personnage de Zweig à la fin de sa vie devient réel, celui de Lotte est plus évanescent et j’aurais apprécié que ce côté soit davantage développé car cette femme qui aime malgré tout est venue me chercher.   Par contre, si ça avait été le cas, j’aurais probablement dit que ça s’éloignait trop de la réalité…  Je sais, je suis complètement paradoxale, à l’occasion. 


Un roman bien documenté, avec beaucoup de références à l’oeuvre de Zweig (je ne peux qu’aimer, n’est-ce pas!) ainsi qu’à ses proches, que nous avions pu connaître dans son autobiographie.  Si j’ai préféré cette dernière oeuvre, la lecture de la bio romancée de Seksik a été un complément très agréable à lire, qui emporte, et que je conseille à tout amateur de Zweig.  Comme pour moi cet auteur est un personnage mythique, que j’ai vu tourbillonner dans les cercles intellectuels et mondains du début du siècle dans « Le monde d’hier« ,  je n’ai pu qu’apprécier ce livre, qui non seulement m’a semblé fidèle à l’esprit de Zweig pour la partie le concernant (je ne peux me prononcer sur la partie de Lotte, vu qu’il n’en parle absolument pas!) mais dont j’ai beaucoup apprécié l’écriture. 

 

Je crois toutefois que les lecteurs qui connaissent minimalement l’histoire de Zweig et qui l’ont déjà lu y trouveront davantage leur compte.  J’espère que les autres auront quant à eux le goût de le découvrir!  C’était la lecture d’avril pour le challenge Ich liebe Zweig!

 

Logo Zweig gros

Sooooo sexy!

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Ceux qui connaissent mes délires quotidiens, surtout sur F***book, savent que quand il est question de sexy men, je suis toujours fidèle au poste!  Donc, après un SSM1 hyyyyper réussi fort en couinement, en gloussements et en « I’m gonna faint », je me suis inscrite avec enthousiasme à cette deuxième édition, et je n’ai ma foi pas eu à le regretter!!  Entre les délires du FBI, mes propres suppositions (erronées, je l’admets… avouées que vous êtes ébahis de mon manque de mauvaise foi!) et les mails échangés au sujet du dit swap, ce fut un mois bien intense… et surtout very sexy!!


Même un volcan n’a pas su empêcher mon sexy colis d’arriver chez moi en parfait état (si, si, ça vaut la peine d’être mentionné… c’est très très rare que la poste est aussi gentille!) et en plus, en plein pendant que mes parents étaient chez moi à virer la maison de bord pour trouver mon double de clés (je raconte dans un autre billet… *soupir*).  Donc, tout de suite, j’ai su que j’avais un groooos paquet d’arrivé… et j’ai aussi sautillé sur place quand j’ai su qu’il venait de Solène, qui n’a pas de blog, mais qui participe souvent à nos soooo édifiantes et kulturelles conversasions F***bookiennes, mais qui est hyper gentille et que j’espère bien croiser à l’été.  Ce qui a provoqué un grand cri de joie sur mon étage: Les fiiiiiiiiiiiiiiillles (oui, je travaille dans un monde de filles… et de filles hyper gentilles et pas bitch… ça vaut la peine d’être mentionné!)… j’ai reçu mon colis sexyyyyy meeeeeeeen!!! 


Bon, là, il a fallu que j’explique à tous ce qu’était un swap… et j’en ai profité pour élaborer sur ma conception profonde et scientifique du « sexy man ».  Que du bonheur!


Bon, pour cause de générale de spectacle de Flamenco, j’ai dû attendre très tard le soir pour l’ouvrir (mes parents ont quand même refusé de venir me le porter à l’hop pour que je puisse l’ouvrir tout de suite…  déjà qu’ils couraient partout pour réparer ma gaffe-du-jour) et là, place aux battements de mains!!!


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Au départ yavait ça… et quand je l’ai ouvert, yavait ça…


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Déjà, la boîte est pile dans le thème!!  Elle a tout de suite été recyclée en « boîte à Harlequins » (que je n’ose pas vraiment afficher dans mes bibliothèques… je sais, j’ai encore du travail d’acceptation de moi-même à faire… ça viendra) et je trouve ça vraiment très très approprié, non??  Les soooo hot héros (bien musclés, bien équipés et sachant se servir de toutes les parties de leur corps, bien entendu) laissent leur caleçons sur la boîte… et l’enlèvent à l’intérieur des pages, ça me convient parfaitement!!  Pas vous??


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Et dans la boîte… ceci!  Pleeeeein de colis et… du papier bulle!  Bon, Solène ne pouvait pas le savoir mais « péter les bulles du papier bulle » est mon activité favorite en cas de casse-tête…  Je suis pire qu’un bébé alors quand je dois réfléchir (si, si, ça m’arrive!!), j’aurai mon joujou!!!  On m’a souvent dit que j’étais pire qu’un bébé avec le papier bulle… vous savez, le genre qui joue avec le papier au lieu du cadeau?  Des fois, j’ai 15 ans… et d’autres, j’en ai 2 et demi!    Les voyages dans le temps en compagnie du Doctor me font cet effet!!!


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Paquets emballés!  En fait, paquets remballés pour la moitié d’entre eux… parce que j’avais trop hâte, que j’avais tout ouvert… pour me souvenir après que je devais prendre la photo!!  Résultat, j’ai remballé… je suis trop respectueuse des règlements de swap, non???  Applaudissez-moi!!!


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Et déballé, ça donne ceci!!!  Vous pouvez imaginez les battements de mains les petits sauts dans la cuisine et les Hiiiiiiii!!!  C’est que Solène a vraiment fait très fort en respectant parfaitement mes goûts et mes désirs de swappée!!!  Des clins d’oeil à mes réponses partout et surtout, surtout, de la découverte parce que c’est ce que j’aime par dessus tout dans les swaps!    Je suis une aventurière des sexy-men, moi, vous ne le saviez pas??  Je suis donc comblée mais attendez que je détaille!!!


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Côté Kulture, en premier!!

Une adaptation BD de  « Les Hauts de Hurlevent », par Yann et Edith.  Parce que c’est un livre culte de mon adolescence et que je suis profondément persuadée que si MOI j’avais connu Heathcliff enfant et qu’il avait été MON ami d’enfance, j’aurais été hyper gentille (mais un peu caractérielle et bouillonnante, hein, pour qu’il m’aime) et qu’il n’aurait pas tourné comme ça!  Je suis pour la rédemption des sexy men torturés, moi!!!  Et je reste convaincue qu’il a un bon fond en quelque part!  Voilà!!!  Et en plus, j’avais drôlement le goût de la lire, cette BD!

Les clients du bon chien jaune, par Pierre Mac Orlan, dont le héros fut le premier sexy man de Solène.  Un livre jeunesse, avec des pirates et un sexy men… je résisterai pas, je le sens!!!

La chambre mortuaire, de Jean-Luc Bizien, dédicacé en plus!  Un polar historique qui parle de momies, d’une pièce interdite et d’un ombrageux médecin scientifique… je sens que ça va me plaire!

La dormeuse de Naples, d’Adrien Goetz, un autre auteur que Solène aime beaucoup et qu’elle m’a acheté parce que je lui ai mentionné que les artistes en tout genre me faisaient fondre et que j’étais même capable de trouver Chopin sexy, s’il le fallait!!!  Un livre qui parle d’un mystère artistique… tout pour me plaire!!!


Et côté DVD…

Les nouveaux mecs, un films allemand introuvable mais que Solène trouve hilarant et qui contiendrait une sombre histoire de taureau!!!  Je pense que j’ai trouvé moyen de programmer mon lecteur pour réussir à lire en zone 2… trois fois!!!  Ça devrait le faire!  Et toute façon, lors de ma prochaine visite à Mtl, en juin, je m’achète un DVD dézoné.  Voilà, c’est dit!!!  Va falloir que Pimpi m’aide un peu!!!


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Après le plaisir des hautes sphères de l’esprit… le plaisir des papilles!!

Une groooosse boîte de thé épicé Sweet Love de chez Kusmi Tea.  Il y a une heure, j’aurais pu dire qu’il sent merveilleusement bon mais là, j’affirme aussi qu’il goûte merveilleusement bon puisque j’en ai bu une théière complète en écrivant ce billet (interrompu, je l’avoue par quelques visites de copains… c’est une gare, chez moi… littéralement!)  En plus, la boîte est sooooo pink!!!

Des croquants Villarets de Nîmes, la patrie de Solène.  Hyper bons et vraiment très croquants quand on est trop pressée et trop excitée pour tout lire en détails et qu’on y goût sans les tremper dans le thé!!!   J’en ai mangé plusieurs… mais je garde le reste pour quand je vais recevoir « pour le thé »!  Je vais être soooo classy avec mon thé et mes croquants!!!

Un boîte de chocolats très très mignons ce chez « à la mère de famille » (j’adore ce nom!)… je n’ose pas encore ouvrir la boîte… mais connaissant ma relation avec le chocolat, ça ne surait tarder!!!


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Et  les objets-lecture!  Parce que oui oui, tout ça a un lien avec la lecture… un lien très précis, en plus!!!  D’abord take a look aux cartes postales choisies pour les petits mots!  James Dean sur la première (j’ai mentionné que les acteurs du vieux cinéma me faisaient craquer… et j’adore James Dean… (il m’a fait découvrir Steinbeck… c’est à cause de lui que j’ai lu « À l’est d’Eden » ado… c’est quand même pas rien!!!).  Quant au sexy-pro-du-maniement-du-fer-à-repasser, j’en veux un pareil chez moi!!!  Je suis certaine que si j’avais cet accessoire ménager, j’utiliserais beaucoup moins souvent le truc « pitcher-deux-minutes-dans-la-sécheuse-et-prier »!!!  Pas vous??


Une revue « Séries » que j’ai déjà toute lue d’une couverture à l’autre.  Je sais, je suis pathétique… très utile pour se calmer les nerfs avant un show de Flamenco-quand-on-est-pas-hyper-prête!!!  J’ai pu couiner et soupirer à souhaits, mes copines-flamenco était hyper sympathiques à ma cause, ya pas à dire… et il FAUT que je découvre Surnatural.  Définitivement!!

Un évantail!  Et là, chapeau hein!!  Un évantail pour moi, c’est le Flamenco (que je trouve vraiment hot et intense comme danse)  et en plus, il pourra me servir à m’éventer quand les sooooo sexy bouquins me donneront trop de chaleurs.  Peut-être que ça m’évitera de casser mes lunettes si je respire un peu… mais bon, c’est une autre histoire!!! 


Un énorme et sincère merci à Solène, dont c’était le premier swap.  Crois-moi, ma chère, tu n’avais aucune raison d’être nerveuse, ton colis est PARFAIT et moi, je suis tout simplement ravie!!!   Tout ce que j’aime d’un swap: des découvertes, des clins d’oeil, des petites attentions… et des sexy men!!!  J’aime quand je sens que ma swappeuse a eu du plaisir à concocter un colis!  J’étais hyper contente quand j’ai découvert la provenance du colis et encore plus hyper contente quand j’ai vu ce qu’il contenait!!!  Merci, merci, merci!!!

 

À quand le blog, mademoiselle???  Allez, on fait une pétition, les filles!!!  Ca a marché pour certaines d’entre nous… et dans les meilleures, à part de ça!!!


J’adooooooore!!!!!

L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S Spivet – Reif Larsen

ts-spivet.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie)

« T. S. Spivet est un enfant prodige de douze ans, passionné par la cartographie et les illustrations scientifiques. Il dessine tout ce qu’il observe : la carte de ses rêves, les expressions de sa famille, le volume des voix, les distances qui séparent l’Ici de l’Ailleurs, les sauterelles mormones, et même les variations rageuses des ellipses de petits pois lors des repas…
Mais T. S. se sent très seul. Il vit dans un ranch du Montana, entouré d’un père mutique, un cow-boy qui déteste les sciences, une mère entomologiste qui cherche depuis vingt ans une espèce fantôme de coléoptère, une sœur qui pense être (à juste titre) le seul individu normal de la famille, et leur chien, Merveilleux, dépressif depuis la mort accidentelle du fils le plus jeune.


Un jour, T. S. reçoit un appel inattendu du musée Smithsonian lui annonçant qu’il a reçu le très prestigieux prix Baird (un proche de la famille a envoyé ses dessins), et qu’il est invité à venir faire un discours. Il décide alors de traverser les États-Unis, à l’insu de tous, pour rejoindre Washington D.C., et tant pis si là-bas personne ne se doute qu’il n’est qu’un enfant.


Au cours de ce périple, caché dans un train, T. S. continue de dessiner tout ce qu’il voit : à ses croquis et cartes, il ajoute des notes lumineuses sur la résilience de la mémoire, la relativité du temps, la manière de tenir un mug, les trous de vers du Middle West, le son du silence, la définition de la médiocrité, les signes distinctifs de l’âge adulte… »


Commentaire

Premier commentaire: quel objet-livre magnifique que celui-ci!  Tout de suite en l’ouvrant, nous entrons dans un univers un réel mais à la fois très particulier où habite un petit génie de 12 ans qui nous ouvre l’un de ses carnets.   Et quel carnet!  Fait de beau papier, agrémenté des dessins et des réflexions de TS tout au long, c’est un régal pour les yeux (j’adore les petites flèches au lieu des numéros!  Ca fait très réaliste!)!!  C’est que TS a une façon bien particulière de voir le monde et que ses idées sont à la fois farfelues et terre à terre.  Ça semble totalement incohérent comme concept, je sais… mais ce sont les mots qui me viennent!  Comment en effet expliquer qu’on puisse avoir le goût de cartographier un bruit de train ou des Crises de Colère d’une soeur adolescente?  


La voix de TS m’a vraiment plu et je me suis tout de suite attachée à ce petit bonhomme qui ne voit jamais rien comme le reste du monde et qui est dangereusement à cheval entre le monde de l’enfance, simple et en noir et blanc,  et celui de l’adolescence, où on réalise qu’il y a des teintes de gris dans l’affaire.  On ressent son intelligence vive, ses réflexions complètement décalées, mais aussi un furieux besoin d’illustrer de façon objective pour comprendre ce qui lui échappe soudain, ce qui n’est plus objectif ni illustrable.   On ressent son grand besoin d’être aimé, sa culpabilité qu’il ose à peine s’avouer.   Je l’ai tout de suite suivi dans ses digressions – qui m’ont fait sourire ou franchement rire – et j’ai emboîté le pas à cet extravagant voyage qui n’a absolument aucun bon sens pour l’adulte que je suis.  Sauf que j’ai choisi d’adhérer à sa logique d’enfant qui, au bout d’un long raisonnement, l’a mené à conclure que la meilleure solution pour aller recevoir un prix à l’autre bout du pays, c’était d’embarquer comme les hobos dans un train de marchandises et de faire son possible.  Ben quoi, ça coûte moins cher, les parents ne sont pas au courant… c’est logique, non?  Beaucoup d’humour, un grand sentiment de solitude, un souhait de trouver sa place dans ce monde alors qu’il a perdu ses repères avec la mort de son petit frère.


Tout au long du voyage en train, TS nous racontera ses réflexions, ses passions (et ses obsessions) et lira aussi le récit de la vie de son arrière-grand-mère, première femme géologue, telle qu’écrit par sa mère à lui, elle-même scientifique qui voue sa vie à trouver une bestiole qui n’existe probablement pas.    


Je dois toutefois avouer avoir connu une période plus creuse vers le milieu du roman, où j’ai trouvé quelques longueurs et où j’avais l’impression de nager dans le flou, mais j’ai repris mon entrain à la lecture des carnets de la mère de TS.    En effet, tout a une valeur, tout est relié et si TS vagabonde dans ses pensées, l’auteur ne perd jamais le fil du récit.  


Une très belle lecture que j’ai terminée avec beaucoup, beaucoup d’enthousiasme malgré un petit passage plus laborieux.   Une histoire foisonnante où l’on parle d’acceptation de soi et de son propre passage à l’adolescence où notre jeune se demande s’il est un monstre, si c’est normal tout ça et essaie désespérément de rationnaliser ce qui ne l’est pas.   Une voix d’enfant que j’ai trouvé extrêmement attachante avec sa naïveté malgré sa grande intelligence et son côté précoce.  Mais n’empêche qu’il faut aimer les voix d’enfants un peu improbables, ce qui est heureusement mon cas!


Les avisenthousiastes de CunéChiffonnette et Cathulu, avec qui je suis top synchro, aujourd’hui!  Et sans lecture commune à part de ça!!


Merci à BoB et à NiL Éditions (de Robert Laffont) pour m’avoir fait faire cette découverte!

Ella. Une bonne idée – Carmela et Steven d’Amico

Ella.jpgPrésentation de l’éditeur

« Ella n’est pas bien grande, c’est vrai, pourtant, elle aime beaucoup aider.  Seulement, sa maman dit qu’elle est trop petite pour couper les gâteaux, trop jeune pour sortir les macarons du four… 

 

Alors, comment se rendre utile?

 

Ce matin, monsieur Banjo a oublié une livraison importante.  Elle tente sa chance : pourquoi ne livrerait-t-elle pas l’énorme gâteau?  La petite éléphante réussira-t-elle à accomplir sa mission?  La course risque d’être mouvementée, elle aura grand besoin de son chapeau porte-bonheur… »

 

Commentaire

Voici un bien joli petit album publié par Tourbillon.  Nous nous transportons au pays des éléphants où la maman d’Ella tient une bien jolie boulangerie, où Ella aimerait tellement se rendre utile.   Elle est bien sympathique, la petite éléphante et quand finalement l’oubli de Monsieur Banjo lui permettra de réaliser une mission, elle la prend très très au sérieux et veut vraiment réussir.  Bien entendu, ce sera toute une aventure, comme la plupart des petites choses le sont avec les enfants!  Surtout quand on croise une amie assez égoïste qui semble n’être là que quand c’est amusant.   

 

J’ai bien aimé cette histoire, avec ses illustrations colorées, à la fois réalistes et attrayantes.  Nous ne sommes aucunement dans un univers onirique mais bien réaliste, un monde fait sur mesure pour les enfants, où les chapeaux porte-bonheur sont bien importants.  L’aventure d’Ella est très intéressante au plan du schéma car il arrive plein de mini-problèmes pendant la réalisation du désir de base et c’est très intéressant à exploiter avec les enfants, en plus de raconter une jolie histoire. 

 

Pour l’avoir essayé avec les enfants, seul commentaire un peu mitigé : je me suis fait dire à trois reprise que non, ce n’était pas un éléphant parce que leur trompe n’était pas assez longue (c’est le seul côté vraiment moins réaliste dans les illustrations)!!  Et j’ai m’obstiner assez fort pour leur faire avaler mon idée!!

 

Mais un bien joli album, que les enfants ont beaucoup aimé!

Merci aux éditions Tourbillon pour l’envoi de cet album!

 

challenge albums

Mademoiselle Else – Arthur Schnitzler

mademoiselle-else.gif coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

« Else doit trouver trente mille florins pour sauver sa famille de la ruine […] »


Commentaire

Eh oui, j’arrête là la présentation de l’éditeur parce qu’elle dit tout, ou presque.  Et vraiment, je m’en voudrais que certains aient leur lecture de cette longue nouvelle gâchée par ma faute!  Parce qu’elle en vaut vraiment, mais vraiment la peine et que j’ai pris une des rares soirées que j’avais de toutes à moi pour m’y glisser… et n’en sortir qu’une fois la dernière page tournée. 


Else a dix-neuf ans et est la fille d’un avocat viennois, actuellement en vacances avec sa tante et son cousin dans un lieu de villégiature.  Légère, sûre d’elle et de son pouvoir de séduction, elle profite d’une journée qu’elle trouve merveilleuse en badinant avec art avec la compagnie de l’hôtel.  Une lettre de sa mère, lui demandant de trouver en deux jours trente mille florins pour sauver son père d’une énième dette qui l’emmenerait en prison, vient gâcher sa journée et la placer dans une situation impossible.  Et là, la tension monte graduellement mais de façon inéluctable pour amener vers le point de non-retour. 


C’est que le « vieil ami de la famille », à qui sa mère lui demande d’emprunter de l’argent, lui demande quelque chose en retour.  Se vendre ou ne pas se vendre?  Et c’est sous la forme d’un monologue intérieur tourmenté et haletant que nous entrons dans les pensée de cette jeune fille qui se retrouve soudain confrontée à une réalité qu’elle aimait bien imaginer mais qui est en fait beaucoup trop dure pour elle.  En effet, à 19 ans, Else se plaît à imaginer toutes sortes de scénarios, à imaginer et à commenter son entourage, à se voir le centre de drames passionnels et de tragédies.  Son discours, fait de phrases courtes, hachées, truffé de changements d’idées, m’a vraiment donné l’illusion d’être dans la tête d’une jeune fille dépassée, angoissée, dont les pensées tournent et se retournent, sans jamais s’arrêter, sans jamais souffler.  Le langage est simple et Else essaie de se convaincre elle-même de mille choses.  Si elle semble forte et insouciante au départ, elle se révèle autrement plus fragile qu’elle ne l’aurait cru quand elle voit s’effondrer tous les pilliers de sa vie.  Pronfondément seule, elle ne peut faire confiance à personne, les gens qui sont sensés s’occuper d’elle la mettant dans des situations impossibles et la trahissant les uns après les autres. 


Impossible de ne pas être révoltée par la lettre de sa mère, par la situation de son père qu’elle évoque avec suffisamment de recul et de clairvoyance.  Else est acculée à ses dernières limites et nous le sentons dans les phrases désespérées qu’elle tente de masquer sous un restant d’amour propre et de dignité. 


Il m’est encore difficile de croire que ce texte a été écrit en 1924, et par un homme.  Les thèmes de l’amour, de la mort, du contrôle de son propre corps et de la famille et de son emprise sont soulevée et exprimés clairement et d’une façon qui ne les condamne pas nécessairement.  Nous ressentons vraiment le déchirement d’Else entre des désirs qu’elle a du mal à s’avouer: prendre le contrôle de sa vie, se faire admirer, de façon exhibitionniste ou pas, se faire aimer, se suicider. 


Un texte que j’ai trouvé magnifique et dans lequel je ne me suis pas du tout ennuyée malgré les répétitions, les nombreux changements d’idée d’Else et des éternels recommencements de ses pensées.  Un coup de coeur!

 

challenge europe centrale et orientale