Le lit des parents – Christine Naumann-Villemin/Marianne Barcilon

lit-des-parents.gifCes livres pour mon travail…

Présentation de l’éditeur
« Toutes les nuits, l’ourson Léo finit sa nuit dans la chambre de ses parents.  Parce qu’il a mal à sa piqûre de moustique, ou alors qu’il a trop chaud, ou trop soif… les prétextes varient mais jamais l’envie de dormir blotti entre ses deux parents douillets…

Or, la grande hibernation des ours arrive, et il faut vriament que Léo apprenne à dormir seul… »

Commentaire
Je l’avoue, j’ai été ravie quand j’ai vu un album de cette combinaison auteur/illustrateur qui pouvait servir pour mon travail.  C’est que, voyez-vous, même les plus beaux albums ne sont pas toujours adaptés pour ma clientèle et les objectifs que je poursuis avec eux.  Certains albums, magnifiques, que j’offre volontiers à des petits de ma connaissance sont beaucoup trop philosophiques pour être utilisés au travail sans m’égarer.  Mais cette histoire-là convenait parfaitement!  J’adore les dessins à l’aquarelle, très mignons… sooo cute, je dirais même!!!  Le nom de son toutou, « Douzumain » m’a vraiment fait sourire!

Nous avons dont un petit ours qui, comme plusieurs enfants n’aime pas dormir seul dans son lit et qui a tendance à se glisser en douce dans celui ce ses parents.   Sujet qui rejoint les petits, donc et qui, étant proche d’eux, permet d’obtenir une base solide pour construire.   Le texte n’est pas dénué d’humour, les prétextes de petit ours sont drôle (presque autant que ceux des enfants dans la vraie vie… je soupçonne les auteures d’être parties de faits vécus.  Jl’ai un vif souvenir d’un petit creton de ma connaissance qui ne voulait pas dormir dans son lit « parce que les lions dessinés sur ses draps avaient des griffes qui piquent »!!! 

Cette histoire respecte un schéma simple.  On a un problème expliqué assez longuement (l’ourson ne veut pas dormir dans son lit), il cherche une solution pour l’hibernation, réalise que finalement, celle qu’il a trouvée n’est pas si bien que ça et en trouve finalement une autre, plus adéquate.  Le tout est très bien intégré dans l’histoire et ce sont des solutions et des problèmes d’enfant, ce qui est très bien.    Il est bien utile pour travailler les relations cause-conséquence et la compréhension de la question « pourquoi ».  Ce conte est moins séquentiel que certains autres mais le thème ainsi que le côté « soooo cute » font qu’il est très attrayant et en plus, mes petits l’aiment beaucoup, ce qui compte énormément!!!

Le bibliothécaire – Mikhail Elizarov

bibliothecaire.jpgPrésentation de l’éditeur

« Quand Alexeï Viazintsev, dit Aliochka, part régler la succession de son oncle dans une petite ville des confins de la Russie, il ignore qu’il va se retrouver en plein milieu d’un sanglant conflit souterrain autour de l’écrivain Gromov, un plumitif oublié de l’Union soviétique. À son arrivée en ces lieux étrangers, en effet, on lui apprend que les textes de Gromov ont certaines propriétés mystiques dès lors qu’on les lit et relit régulièrement, et que ses lecteurs sont prêts à se battre jusqu’à la mort pour les posséder…

 

C’est un récit où se heurtent la caricature d’une société défunte et l’attachement à des racines culturelles souvent inventées ou arrangées. Un récit qui sonne tout autant le glas de l’homo sovieticus qu’elle le condamne à renaître en se réinventant, en se réécrivant. Une fable sur le temps perdu, la nostalgie trompeuse et la barbarie du présent. »

 

Commentaire

Commençons ce billet par les aveux: il y a une partie de ce livre qui me dépasse.  Est-ce que ça vous arrive, parfois, de vous dire que vous n’êtes pas à la hauteur?  Et bien c’est ce qui s’est passé entre moi et ce livre, duquel je vais avoir du mal à parler parce que je pense sincèrement que si j’ai pu apprécier l’histoire, il me manque définitivement des éléments pour comprendre les métaphores et les allusions qui sont toujours très présentes tout au long de l’histoire.  L’histoire de l’URSS et la société soviétique, je connais un peu.  Le communisme, je connais un peu.   La base, quoi.  Mais ce n’était définitivement pas suffisant pour que je profite à plein de cette lecture. 

 

Nous plongeons d’emblée dans un univers très très étrange et j’avoue que dans les 50 premières pages, où on nous explique un peu qui sont les personnages important, ce qu’est une bibliothèque et un bibliothécaire et qu’on nous raconte les sanglantes batailles livrées par les membres de ces mêmes bibliothèques, j’ai eu peur.  Un moment donné, pendant une bataille de bloody mamies complètement déchaînées et sans pitié, je me suis même demandée ce que je foutais là, dans cette histoire qui me menait je ne sais où.  Sauf que par la suite, quand on fait la connaissance de Viazintsev et qu’il nous raconte son histoire et son entrée maladroite dans une cohorte de lecteurs bien malgré lui, je me suis rapidement intéressée à son sort et je me suis plongée dans cette histoire bizarre.  Parce que oui, ça reste dans le très bizarre, selon mon jugement bien sûr!

 

Il y a d’abord les Livres.  Le livre de la Joie (qui rend euphorique), le livre de la Patience (qui rend insensible), le livre de la Mémoire (qui vous inventent des souvenirs heureux), le livre de la Fureur (qui rend berserk), le livre de la Force, et le livre du Sens, qui serait disparu.  En vrai, ces livres racontent des histoires plates et politically correctes en union soviétique, vantant ce que le gouvernement prônait.  Mais les effets sur les lecteurs… c’est autre chose! 

 

Il faut donc dès le début comprendre et bien assimiler que « lecteurs », « bibliothèque » et « bibliothécaire » n’ont pas ici le même sens que celui que nous employons tous les jours.  Une bibliothèque, c’est un groupe organisé – et armé – autour d’un Livre, l’un de ceux de Gromov qui font en effet incroyable à ceux qui le lisent, et son bibliothécaire, c’est le chef, la tête pensante, celui que l’on respecte, que l’on déifie, preque.  Et les lecteurs, ce sont les soldats.  Ceux qui ont connu les effets du Livre et qui sont prêts à mourir pour le garder… ou pour défendre une autre cohorte par le biais d’alliances étranges.  C’est donc tout un petit monde de clans avec leur chef, leurs alliés, l’institution qui fait bien ce qu’elle veut sous des dehors d’intouchabilité et de justice et les mercenaires qui veulent un Livre ou tout simplement se venger.   Ça faisait d’ailleurs un peu moyen âge, tout ça… des batailles sanglantes, des attaques, des règles d’honneur. 

 

Le pauvre Viazintsev hérite donc du titre de bibliothécaire en même temps que de l’appartement de son oncle décédé en Russie un an auparavant.  Il n’en demandait pas tant!  Lui-même Ukrainien, Viazintsev ne sait pas trop comment se diriger dans ce pays d’après l’union soviétique et se retrouve un peu désoeuvré, comme plusieurs de ses camarades, d’ailleurs.  Il n’est pas très courageux, n’y croit plus vraiment et au départ ne veut qu’une chose: se sortir de cet univers qu’il découvre petit à petit.  Il restera pourtant dans cette cohorte où tout les camarades entrent chez lui comme s’ils étaient chez eux et qui sont prêts à mourir pour sauvegarder leur livre et les illusions que celui-ci leur procure.  Et c’est cette voix du nouveau venu qui découvre tout en même temps que le lecteur qui m’a permis de rentrer dans l’histoire et qui m’a réellement incitée à vouloir comprendre ce qui me dépassait à prime abord.   Une fois bien installée dans l’histoire, les pages ont défilé toutes seules. 

 

Il y a des passages assez gore… les batailles sont bien décrites, longues, pas toujours ragoutantes et parfois très cruelles, comme si pour leur Livre, ils étaient prêts à renier plusieurs notions de morale, plusieurs valeurs.  Une fois dans l’engrenage, on a l’impression qu’ils perdent le contrôle et se retrouvent dans cet univers un peu parallèle qui a presque l’air d’un jeu vidéo et qu’ils se laissent prendre, certains assez joyeusement.  J’en aurais peut-être aimé un peu moins mais c’est ma petite sensibilité de fifille qui parle.  Par contre, on sent une ironie poindre à maints endroits et même un peu d’humour, surtout dans les armes et armures faites du bric à brac le plus varié… mais léthales tout de même!

 

Un roman qui parle de livre, donc.  Mais un roman étrange, assez noir et complètement bizarre qui a su m’atteindre par certains côtés mais qui m’a laissé un peu derrière par mon manque de références.  J’imagine qu’il est ici question de pensée collective, de manipulation, de sacrifices individuels pour un but commun et d’illusions et j’imagine que ça a un certain rapport avec ce qu’a été l’union soviétique mais il me manque définitivement des clés pour bien comprendre.  La fin, entre autres, me laisse perplexe.  Si quelqu’un peut me donner quelques unes de ces clés, je serai ravie ravie!!!

 

Merci aux éditions Calmann-Levy pour l’envoi de ce livre qui sortira en librairie le 18 août prochain!

 

 

The camomile lawn (La pelouse de camomille) – Mary Wesley

camomile-lawn.jpgPrésentation de l’éditeur (mal traduite pas moi) coup-de-coeur.gif

« Août 1939, cinq cousins sont réunis à a maison de leur tante en Cornouailles pour leurs vacances d’été annuelles et leur « Terror Run » habituelle.  Il y a Oliver, 19 ans, de retour du combat pendant la guerre civile espagnole et désespérément amoureux de la sublime Calypso; les frères et soeurs Polly et Walter; et Sophy, 10 ans, orpheline depuis la naissance et mal aimée de son oncle et sa tante.  À la fin de la soirée, la guerre aura été déclarée et les vies des cinq cousins prendront un tournant irrévocable. 

 

La pelouse de camomille suit les cousins pendant la guerre et après, à l’âge adulte et dans leur vieillesse, unis par des pertes et des amants communs, par des liens familiaux et des amitiés.  Alors qu’ils grandissent, il ne doivent pas uniquement se battre pour survivre mais également pour rester fidèle à eux-même et à ceux qu’ils aiment. »

 

Commentaire

Ceux qui sont assez patients pour lire plusieurs de mes chroniques savent que j’ai un petit – ok, un gros – côté nostalgique.  C’est plus fort que moi, j’aime ces histoires où les gens se souviennent d’une période, heureuse ou non, et où on les voit plus jeunes à travers leurs propres yeux.  Et je sens que ce roman de Mary Wesley va rester dans petite pile doudou, même s’il ne s’agit pas uniquement d’une bluette. Ça commence comme si de rien n’était, comme un joli roman bien sage d’ados dans la campagne anglaise pendant la guerre et soudain… houla!!!

 

La pelouse de camomille, ça représente pour les cousins tous leurs étés mais aussi leur enfance et leur adolescence, avant que la guerre ne bouleverse tout.  Cette pelouse est située dans la cour d’une maison de Cornouailles sur le bord des falaises, où habitent leur tante par alliance, Helena, mariée à l’oncle Richard, qui ne peut aligner deux phrases sans mentionner qu’il a perdu une jambe lors de la première guerre.  Ils s’y retrouvent chaque année pour une parenthèse estivale où ils ont leurs traditions de jeux ainsi que leurs traditions amoureuses.  Oliver aime Calypso la belle, la petite Sophy est folle amoureuse d’Oliver.  Cet été-là, il y a aussi Max et Monika, réfugiés autrichiens musiciens se sentant terriblement coupables de ne pas avoir réussi à sauver leur fils Pauli des camps de concentration.  Quand la guerre est déclarée, les garçons s’enrôlent, les femmes restent et chacun découvre une partie de lui-même et se libère, d’une certaine façon. 

 

Ça semble un peu moralisateur comme ça mais non, pas du tout.  Au contraire, Mary Wesley dépeint cette période, qu’elle a elle-même vécue (elle avait 27 ans en 1939 et semblait assez wild) avec ironie où le politically correct est laissé de côté.  Rien de complètement débridé mais un regard lucide  sur le vécu de guerre d’une certaine partie de la société pour qui guerre rimait avec libération sexuelle, vie au présent et tabous repoussés. La peur, la mort, les bombardements sont omniprésents mais le carcan anglais dans lequels ils étaient empêtrés se soulève pour ces jeunes – et aussi sur les moins jeunes, qui mordent à plein dans la vie.

 

Les personnages sont parfois adorables, parfois haïssables, jamais parfaits, souvent surprenants.  Oliver, vieux jeu, au fond, même s’il clâme haut et fort vouloir f*** sa cousine (et oui, c’est ce mot qui est utilisé…).  Calypso, qui dit à qui veut l’entendre qu’elle ne sait pas aimer mais qui n’ose s’avouer certaines choses à elle-même.  Polly, jeune fille sérieuse et droite qui a de la difficulté à faire de choix.  Walter, gentil et attentionné.  Sophy, la petite Sophy pâmée d’amour pour son grand cousin, qui reste distante et qui court après un mirage.  Tante Héléna est acariâtre, détestable parfois mais toujours franche tandis que Max est charismatique (en tout cas, plusieurs dans le roman semblent d’accord avec moi) et que Richard, malgré son côté ennuyeux et répétitif, devient presque attachant à la longue.  Ils ont été vivants pour moi, le temps de ces quelques pages.

 

La trame du roman nous promène avec aisance du passé au présent, alors qu’ils se rendent à des funérailles à Penzance et que les jeunes d’autrefois ont maintenant la soixantaine.  Les transitions sont faciles et les personnages sont aussi vivants, aussi eux-mêmes, vieux que jeunes.  J’ai particulièrement aimé que l’auteur ne tombe pas dans le panneau d’expliquer chaque chose normale pour l’époque (certains font ça quand ils écrivent des romans d’époque… si ça avait vraiment été écrit dans le temps, ils n’auraient pas senti le besoin d’expliquer certains détails qui vont de soi… j’ai quand même déjà lu un Harlequin qui nous expliquait doctement qu’à la dite époque, il n’y avait pas de séchoir à cheveux!).  Je m’y suis crue, le temps de cette lecture.  J’ai ressenti pour eux ce besoin de vivre à tout prix.  Les couples sont non-conventionnels, on ne s’empêtre pas du mariage pour coucher et les portraits de ces anglais déchirés entre leur phlegme et leurs sentiments sont parfois mordants. 

 

Certains pourront être choqués par le fait que certaines choses qui nous dépassent soient considérés comme si peu graves (en particulier ce qui concerne l’oncle Richard) et que la morale soit à ce point élastique mais quand je lis un tel roman, j’entre dans le jeu.  Et j’ai ri, souri, j’ai eu peur et j’ai presque versé quelques larmes à deux endroits du roman.

 

Et pour moi, la combinaison de tout ça, ce côté sooo british mais aussi un peu dépravé, c’est tout simplement délicieux.  Voilà!

 

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Beautiful Creatures (16 lunes) – Kami Garcia / Margaret Stohl

beautifulcreatures.jpgPrésentation de l’éditeur (de Hachette, en fait… trop paresseuse pour traduire ma 4e en VO!)

J’ai longtemps rêvé de cette fille. Elle apparaissait dans un cauchemar où, malgré tous mes efforts, elle tombait sans que je ne puisse la sauver. Je me savais lié à elle d’une façon particulière. Et puis un jour, elle est arrivée en chair et en os dans au lycée de Gatlin, notre petite bourgade du Sud des Etats-Unis. Elle était belle et mystérieuse. Si j’avais su qu’en même temps que cette fille, dont j’allais tomber éperdument amoureux, surgirait aussi une malédiction… Nous étions menacés. Et cette fois, j’allais devoir la sauver… L’amour sera-t-il plus fort que le destin ?

 

Commentaire

C’est l’éternelle ado et la midinette en moi qui va parler: il y a longtemps que je n’avais pas autant apprécié un roman de type « pouvoirs surnaturels » pour ados.  On s’entend qu’il respecte quand même plusieurs des codes du genre et que nous ne sommes pas face à une révolution littéraire mais les auteures sont rapidement parvenues à me faire croire à cet univers et à ces personnages. 

 

Comme j’ai découvert l’histoire petit à petit et que je pense que c’est la meilleure façon de découvrir ce livre, je vais tenter de ne pas trop en dire.  Nous nous retrouvons donc dans une petite ville très sudiste de Caroline où la guerre civile américaine n’est pas encore complètement avalée et où on a tendance à oublier que ce sont les nordistes qui ont gagné la guerre.  Gatlin est un petit village très coincé où rien ne se passe, où on fait chaque année revivre une bataille de la guerre de Sécession – où les rebelles ont eu le dessus, bien entendu – où la vieille garde a main mise sur toutes les institutions et où les étrangers ne sont pas nécessairement bien accueillis.  Tout le monde se connaît, tout le monde sait tout sur tout le monde et les secrets n’ont de secret que le nom.  Bref, une petite ville étouffante et Ethan, le narrateur, n’a qu’une seule hâte: s’en aller ailleurs.  Loin.  N’importe où.  Mais ailleurs. 

 

À la différence de plusieurs des romans du genre, le narrateur est un garçon.  Un garçon romantique et amoureux, certes mais quand même moins mièvre que plusieurs des narratrices typiques des romans du genre.  Ethan est dans l’équipe de basket, il a des amis, un meilleur copain même.  Il est déjà sorti avec une des cheerleaders et ne s’en sort plutôt pas mal sans être la coqueluche de l’école.  Ethan a perdu sa mère dans un accident quelques mois plus tôt et elle lui manque beaucoup.  Son père s’est quant à lui embarré dans son bureau et refuse d’en sortir.  C’est donc Amma, un peu manipulatrices de charmes à base d’os de poulets, qui s’en occupe et qui gère la maison.   Quand Ethan commence à faire de drôles de rêves impliquant une fille à l’odeur de citron et de romarin, et qu’il la rencontre soudain en chair et en os, son monde va soudain changer du tout au tout. 

 

Quand on regarde froidement, il y a bien quelques longueurs et répétitions mais l’atmosphère d’attente, de crainte et en même temps d’anticipation des fameuses « 16 lunes » est bien établie et j’ai retenu mon souffle pour voir par quels chemins on nous ferait passer pour arriver à l’inévitable.   Bizarrement, le personnage que j’ai trouvé le moins bien étoffé est le narrateur, Ethan, qui prend des décisions importantes et qui doit apprendre à penser par lui-même et à choisir ce qui est important.  Son processus est intéressant mais j’ai nettement préféré le personnage de Lena et même les personnages secondaires comme Macon (il me fascine, celui-là) et Amma.   Et cette bibliothèque!  Et ce manoir!  Bref, une atmosphère un peu gothique qui me plaît toujours.  De plus, j’aime entendre parler du Sud pendant la guerre de Sécession (ça me rappelle ma jeunesse et Gone with the Wind) et même si l’histoire se passe de nos jours, on n’en est jamais loin tout de même.  On retrouve cet esprit de clocher mais aussi cette vision romancée de ce que le Sud a déjà été, du moins pour les « gentilles » dames qui se croient tout permis!

 

Une histoire d’amour, bien entendu, mais aussi une histoire de malédiction où on nous emmène dans des jardins oubliés d’une vieille plantation brûlée, où il y a des talismans, des visions… et où l’histoire semble se répéter!  Bref, il me tarde de lire la suite, qui sortira en octobre (en anglais). 

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Les voleurs de cygnes – Elizabeth Kostova

voleurs-de-cygnes.jpegPrésentation de l’éditeur

« Andrew Marlow, psychiatre solitaire à qui ses patients et la peinture tiennent lieu de compagnie, mène une vie parfaitement organisée.  Jusqu’au jour où un peintre renommé lacère une toile à la National Gallery.  Marlow tente de comprendre l’acte sacrilège de cet artiste, tâche d’autant plus ardue que, devenu son patient, celui-ci refuse de prononcer un seul mot.  Le psychiatre n’aura pas d’autre choix que d’enquêter sur l’entourage du peintre, les femmes de sa vie, et surtout, cette mystérieuse inconnue qu’il peint sans relâche… »

 

Note de moi-même:  Je ne sais pas pourquoi on dit dans la 4e qu’il lacère le tableau, parce qu’il « tente » de le lacérer… mais ne brise pas grand chose, au fond…

 

Commentaire

Tous les billets que j’ai lus sur ce livre, en français comme en anglais, sont positifs.  Je vais toutefois être celle dont l’avis sera plus nuancé car si j’ai apprécié plusieurs éléments du livre, un côté un peu prévisible et facile ainsi que des répétitions de mots (je pense que « peindre » revient je ne sais pas combien de fois… bon, je suis d’accord qu’il n’y a pas tant de synonymes, par contre!) fait que j’ai bien aimé, sans plus.   Un gros roman qui se lit tout seul (on s’entend que j’ai passé à travers des 475 pages en une soirée et une matinée) qui ne m’a pas ennuyée, loin de là, mais avec lequel je n’ai pas eu l’impression de lire un truc grandiose.

 

Pourtant, plusieurs aspects du livre rejoignaient mes intérêts.  En ouvrant ce livre, on plonge dans un univers d’art et de peinture, particulièrement de peinture impressionniste française.  L’auteure a su teinter ses descriptions de formes et de couleurs, comme si nous voyions cet univers à travers les yeux d’un artiste.   J’ai réellement vu, à certains endroits, des scènes se figer devant mes yeux.  Comme la plupart des personnages sont peintres, ça se comprend un peu!  Mais si le style est parfois inégal (parfois de très belles images et parfois assez plat), j’en ai parfaitement compris l’intention.  Il y a donc plusieurs descriptions de moments quotidiens, de paysages, de tableaux aussi.  Il ne faut pas s’attendre à de l’action à grand déploiement à chaque page.  Beaucoup de campagnes, de villages mais aussi Paris, Washington et New York. 

 

L’histoire est celle d’Andrew Marlow, un psychiatre célibataire et assez seul, qui voit sa vie chamboulée à l’arrivée d’un nouveau patient, Robert Oliver, peintre célèbre, qui a tenté de lacérer un tableau de la fin du 19e siècle.  Devant le refus de son patient de parler, il va tenter de le comprendre en passant par les gens qui l’ont connu.  Et bon, j’ai lu quelque part, je ne sais plus où, qu’il transgressait presque les règles de l’éthique, moi, je dis qu’il les transgresse pour vrai… mais bon, on va pas chipoter!   Si au départ le psychiatre cherche à soigner son patient, la quête devient vite personnelle pour savoir pourquoi Oliver peint sans relâche une femme croisée dans un musée, femme qui l’obsède visiblement, par périodes.    Les narrateurs s’alternent, dépendant de qui raconte son histoire avec Robert ou encore son histoire personnelle, le tout entrecoupé de lettres écrites par une jeune femme à son oncle il y a plus d’un siècle.   On sent vite que le tout va se recouper et nous sommes entraînés dans cette quête de compréhension. 

 

Le personnage de Robert Olivier m’a fascinée, comme il a fasciné plusieurs personnes sur son passage de par sa génie et de par sa folie aussi… ça a toujours un côté romantique dans les romans. (Notez bien que je précise « dans les romans ».  Dans la vraie vie, c’est tout autre chose, je le conçois.)  Les autres personnages contemporains ont joué le rôle qui leur était destiné sans pour autant m’interpeller spécifiquement.  Ceux du passé m’ont semblé bien plus intéressants, ainsi que deux certains gentlemen âgés.   

 

Alors oui pour l’idée de base, pour les thèmes de l’art et de la peinture, de la folie aussi. Folie destructrice pour un homme et son entourage.  Mais un bémol pour le côté prévisible (sérieusement, je me suis doutée de tout dès le début du roman.  Dès la visite du psychiatre à la National Gallery, en fait…) et certains éléments du dénouement final qui m’ont semblé un peu rose bonbon.  N’empêche que c’est une lecture distrayante, qui ne prend pas la tête et qui nous donne le goût de retourner voir des toiles impressionnistes, que ce soit au musée d’Orsay ou au Metropolitan à New York. 

 

Merci aux éditions Michel Lafon pour l’envoi!

Où es-tu… petit pingouin? – Fiona Watt/Lesley Danson

petit-pingouin.jpgCes livres pour mon travail…


Présentation de l’éditeur

« Que font les pingouins toute la journée?  Cherche les animaux qui se cachent, découvre les différents moments du jour et apprends à compter; avec, au fil des pages, des rabats à soulever et des matières à toucher ».


Commentaire

Je dois l’avoir déjà dit, mais j’aime généralement les livres pour touts petits de chez Usborne.  Bon, pour la québécoise que je suis, le vocabulaire est parfois un peu difficile mais il y a toujours moyen de s’adapter et il y a tout plein de choses à faire avec ces livres!


Dans celui-ci, on voit des pingouins!  Plein de pingouins!  Nous sommes donc dans le champ sémantique des activités hivernales et de la neige.  Les images sont toutes mignonnes, les pingouins sont vraiment adorables avec leurs chapeaux, leurs tuques et leurs accessoires.  Il ne s’agit pas d’une histoire proprement dite mais le texte relate plutôt une « journée de pingouin » dans les cinq pages cartonnées et solides.  Le matin, le midi, l’après-midi, le soir.  Vu comme ça, ça a l’air tout simple mais c’est qu’elles sont riches ces images!


Assez chargées, toutefois.  Il y a souvent une vingtaine de pingouins par page alors il faut que notre petit ami sache diriger son attention sur celui dont on parle… ça aide, n’est-ce pas!  Par contre, il y a dans ce livre tout un registre de verbes d’action divers qui nous permet de stimuler les phrases simples et comme le sujet est presque toujours « le pingouin », ça facilite la tâche.  Je dis « presque » parce qu’il y a parfois des poissons et des phoques!   Il est aussi possible de compter, de travailler les couleurs et la compréhension de phrases comportant plusieurs mots clé (couleurs, objets, négation, concepts de quantité, concepts spatiaux). 


De plus, comme je suis très mais alors là très bébé, j’aime autant que les enfants les textures à toucher (les bedons des pingouins, leurs tuques ou des boules de neiges sont couverts de diverses matières) et les rabats où sont cachés des bébés pingouins ou autres personnages.  On peut donc jouer à la cachette, à chercher des choses et aussi travailler la notion « en dessous ».   Comme il y en a plusieurs par page, ce n’est pas si facile!


Bien entendu, je l’utilise davantage l’hiver, quand les actions sont plus rapprochées du quotidien des enfants.  Je me demande toutefois si ce serait aussi utile avec les tout petits dans les pays où il neige moins!

Sizzling Sixteen – Janet Evanovich

sizzling-sixteen.jpgPrésentation de l’éditeur

Trenton, New Jersey.  La chasseuse de primes Stephanie Plum a hérité de la « Lucky bottle » de son oncle Pip.  Le problème : l’oncle Pip n’a pas spécifié s’il s’agissait de « good luck » ou de « bad luck ».

 

BAD LUCK

Vinnie, le patron de Stéphanie, a une dette de jeu de 786 000$ et Bobby Sunflower le garde captif jusqu’à ce que l’argent lui soit rendu.  Personne ne paiera pour récupérer Vinnie alors Stéphanie, la secrétaire Connie et Lula doivent trouver l’argent pour sauver leurs emplois. 

 

GOOD LUCK

Étant des professionnelles pour « retrouver des gens », Stéphanie, Lula et Connie ont un petit avantage.  Si elles sauvent Vinnie, elles auront un peu de temps pour trouver l’argent.

 

BAD LUCK

Trouver un endroit sécuritaire pour cacher Vinnie s’annonce plus difficile que trouver 786 000$.  En effet, il a de fortes tendance à détraquer les vibrations de Monner, de faire monter la facture de télé porno chez Ranger et il provoque de forts questionnements au sujet de la génétique chez Stéphanie.

 

GOOD LUCK

Entre une vente de garage qui fera le bonheur du Burg tout entier, la convention de Hobbits de Mooner et la bouteille chanceuse de l’oncle Pip, elles réussiront peut être à trouver assez d’argent pour sauver Vinnie de la ruine.

 

BAD LUCK

Sauver le commerce de cousin Vinnie signifie que Stéphanie continuera à être une chasseuse de prime.  À Trenton, ça implique pourchasser un homme recherché pour polygamie, un voleur de papier de toilette et un dealer ayant un alligator nommé Mr. Jingles.

 

GOOD LUCK

Le travail de chasseuse de prime vient avec des avantages secondaires comme le plus sexy des policiers de Trenton, Joe Morelli, ainsi que le mystérieux et dangereux expert en sécurité Ranger.    Avec un peu de chance, la bouteille chanceuse de l’oncle Pip va permettre à Stéphanie d’être « la chanceuse » – la seule question… avec qui?

 

Commentaire

Peut-être parce que j’ai lu deux Evanovich de suite.  Ou peut-être est-ce parce que j’en ai trop lus… mais le premier mot qui me vient à l’esprit après ma lecture de ce livre est « frustration ».  Non mais c’est un cri du cœur, là!  Quand est-ce que Stéphanie va finir par se décider à faire quelque chose??  N’importe quoi, avec n’importe qui, mais quelque chose!!  C’est que ça tourne en rond, tout ça!  Quand, au début du livre, elle réfléchit en se disant qu’elle devrait coucher avec Ranger et marier Morelli ensuite, je lui aurais crié si je n’avais pas été dans un avion : MAIS FAIS-LE DONC, QU’ON PASSE À AUTRE CHOSE!!!!  

 

Un sentiment de déjà vu, donc, que ce soit dans les péripéties, les descriptions et les scènes qui m’ont parfois semblé des copier-coller des romans précédents.  Les mêmes mots, je n’exagère pas!  Les descriptions de Lula sont toujours pareilles, celles de Grandma Mazur aussi, les gags sont répétitifs… ça fait combien de fois qu’elle tombe en bas d’une échelle?  Du pareil au même donc, et ce même si l’intrigue de base est assez différente.  En effet, Vinnie est kidnappé et nous avons affaire à un trio de choc (Stéphanie, Lula, Connie) pour tenter de trouver les sous pour le récupérer, le tout dans le but de ne pas perdre leur job.   C’est drôle, mais pas hilarant.  Et Lula a une nouvelle diète.  La diète « juste un ».  La seule chose restant à déterminer, c’est si « juste un », c’est «juste un beigne » ou « juste une boîte de beignes »!   Encore une fois, drôle, mais pas à se rouler par terre.   J’ai toutefois beaucoup ri à m’imaginer les filles lançant du poulet frit à Mr. Jingles (non, ici, ce n’est pas une souris apprivoisée mais un alligator.  No comment.) et à l’invasion de Hobbits.   Parce que c’est Tolkien, bien entendu et parce que bon, c’est tellement débile que c’est drôle!!

 

Une déception au final.  Sauf que la fin laisse présager au moins un changement pour le prochain tome (à moins d’un tour en Tardis, va falloir faire des ajustements en quelque part!)  et qu’un certain « you owe me » à la fin du livre m’a fait taper des mains en sautillant!  Alors oui, je vais lire le tome 17.  Mais ya intérêt à ce qu’il se passe quelque chose. 

 

Le souvenir le plus drôle face à tout ça aura été l’hommage à Dunkin Doughnuts et aux Boston Cream doughnuts réalisé à Barcelone.  C’était ma foi… touchant!

 

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Cochon d’Allemand – Knud Romer

cochon-d-allemand.jpgPrésentation de l’éditeur

« Que signifie être allemand dans une petite ville danoise, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale? Que ressent-on quand on se fait traiter de « cochon d’Allemand » à chaque récréation ? Quand on est témoin de l’ostracisme permanent à l’égard de sa mère? Pour avoir été ce « cochon d’Allemand » à Nykobing Falster où il est né en 1960, KNUD ROMER le sait. À partir de ses souvenirs, il compose un récit déchirant sur l’enfance réduite malgré elle à se fondre dans un conformisme de survie. En évoquant sa famille, l’auteur dresse une galerie de portraits pathétiques et nous fait remonter dans le temps : le roman autobiographique se transforme en une fresque historique, celle du Danemark et de l’Allemagne au cours du XXe siècle. Lauréat en 2006 de nombreux prix, Cochon d’Allemand dépeint dans un style dense et enlevé une époque teintée de rancœur et de culpabilité. »

 

Commentaire

Il y a une éternité que je veux lire ce livre.  Depuis qu’on a commencé à en parler sur la blogo, en fait.  Je sais que la maison d’édition « Les allusifs » a été fondée au Québec mais ça ne veut pas dire que les livres sont pour autant si faciles à trouver que ça dans ma petite région.  Il y a des choses qui échappent définitivement à ma compréhension!!  En 2009, la version poche est sortie mais comme je n’aimais pas la couverture (ça aussi, ça peut échapper la compréhension, je le conçois), j’ai attendu de le recevoir à Books 2010 pour le lire et, comme le buzz est passé et que j’avais de très vagues souvenirs du « pourquoi » je voulais le lire, j’ai pu l’ouvrir avec un oeil pas trop biaisé et découvrir ce roman sans trop d’idées préconçues malgré la tonne de billets publiés à son sujet. 

 

C’est donc un roman autobiographique que ce « cochon d’Allemand », par bribes, l’auteur nous raconte des épisodes de son enfance, mais aussi des bribes d’histoire de sa famille, bribes qui nous font rencontrer des personnages blessés mais également hauts en couleurs.  Nous plongeons d’emblée dans une petite ville du Danemark où la haine des Allemands apparaît viscérale et ancrée dans des décennies d’histoire et de conflits.  Knud est donc né de père Danois et de mère Allemande et il lui est impossible de l’oublier.  Son quotidien est ponctué d’attaques et de « cochon d’Allemand » scandé par tous, sous le regard indifférent (ou approbateur, allez donc savoir) des responsables.  On ressent le sentiment d’impuissance, d’emprisionnement, ainsi que le déchirement du narrateur entre son amour pour sa mère et la honte qu’il ressent lorsqu’elle affiche fièrement (et parfois maladroitement) ses couleurs allemandes.  J’ai aussi souffert pour cette femme qui reste droite et fière malgré les affronts qu’elle fait mine de ne pas voir et qui a vu son amour de jeunesse brisé par le nazisme.

 

J’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteur entrelace l’Histoire avec l’histoire de ses personnages.  Jamais poussée ou mise à l’avant de façon maladroite, on la sent pourtant, présente, qui influence tout.   On sent son emprise à la fois sur le grand-père Danois, qui court après le succès en arrivant toujours un peu trop tôt ou trop tard, la grand-mère Allemande défigurée par une explosion, le père qui passe sa vie à éviter le pire et sur la mère qui a traversé l’horreur comme elle a pu, sans rien renier.    Sur le petit Knud aussi, qui vit dans un après-guerre où il aura tort, peu importe ce qu’il fera.   

 

Je dois toutefois avouer que j’ai mis du temps à m’habituer à ces passages d’une époque à l’autre et que j’ai mis un moment à associer certains personnages et leurs noms.  Je n’ai d’ailleurs pas compris dans quel ordre ces souvenirs avaient été classés et une certaine sensation de fouillis s’est imposée à moi.  Je crois que c’est probablement volontaire, en raison des souvenirs qui remontent comme ça, sans ordre précis mais pour la lectrice que je suis, ça a été un peu ardu par moments. 

 

Je reste toutefois avec l’impression d’un roman touchant et de beaucoup d’amour et d’amiration du jeune Romer pour cette mère qui a supporté sans mot dire l’ostracisme et la dérision de façon quotidienne.  Pour ceux qui connaissent mieux que moi le contexte entre le Danemark et l’Allemagne, est-ce que c’est bien réaliste pour l’époque?? Je suis d’ailleurs  très curieuse de savoir quelle a été la réaction des Danois face à ce livre.  Un bien agréable moment de lecture, malgré le thème.

L’ombre de Monfort – Patricia Parry

ombre-de-montfort.jpgPrésentation de l’éditeur

25 juin 1218. Lors du siège de Toulouse, Simon de Montfort, chef de la croisade contre les Cathares, est tué d’un bloc de pierre lancé des remparts. 21 septembre 2001. Aux portes de la Ville rose, l’explosion de l’usine AZF provoque la mort d’une trentaine de personnes et fait plusieurs centaines de blessés. Journaliste dans un grand hebdo parisien, Vincent Nadal cherche à rencontrer le médiatique docteur François de Montréjouls, des  » Médecins de la Terre « , qui serait impliqué dans la catastrophe. Mais ce dernier a disparu depuis quelques jours, laissant sa femme, Béatrice sans nouvelles. A la recherche de François, Vincent et Béatrice sont entraînés dans une quête à travers le monde : de Toulouse à New York, de Venise à Istanbul, et jusqu’aux portes du Moyen-Orient. Ils vont être confrontés à un ennemi que connaissaient déjà les ancêtres de François.

 

Commentaire

Il y avait longtemps que je le cherchais, ce livre!  Inutile de dire que quand je l’ai repéré dans une librairie Toulousaine, je n’ai pas hésité bien longtemps et j’ai encore moins longtemps attendu avant de le lire!  Et entre Toulouse et la Belgique, alors que je sortais d’une semaine dans ce pays en compagnie d’une charmante copine bloggeuse qui avait tenté de faire comprendre l’histoire de cette région à l’ignorante québécoise que je suis, (jusqu’à ce que Yueyin m’en parle, j’ignorais tout de cette explosion.  Et non, je ne blague pas.) le timing était parfait!

 

 L’histoire est celle de Béatrice, psychiatre à Toulouse, en septembre 2001.  Elle est sans nouvelles de son mari, figure médiatique et charismatique pour « médecins de la terre ».  Quand elle est contactée par Vincent Nadal, journaliste, qui l’amène à découvrir l’existence d’une société secrète, et du danger que court peut-être son mari, elle se lance dans une poursuite autour du monde, en suivant des indices à décrypter. 

 

J’ai bien aimé ce livre qui se dévore tout seul et dont on a hâte de connaître les tenants et aboutissants.  L’auteur manie habilement les retours dans les diverses époques ainsi que les personnages présents et passés sans que le processus soit lourd ou mélangeant.  En effet, on se balade allègrement dans les différentes époques, et chacun des événements du passé, depuis le siège de Toulouse à l’antiquité a sa raison d’être et sert à faire avancer l’intrigue.   L’héritage familial semble bien lourd à porter pour ces Veilleurs, société secrète un peu ésotérique que nous découvrirons dans ce roman.   L’intrigue avance, le tout est rythmé et bien agréable à lire. 

 

J’imagine qu’à lire ce résumé, qui parle de sociétés secrètes, d’énigmes à résoudre et de chasse au trésor (celui-ci étant l’énigmatique François, dans le cas présent) ne peut que rappeler le Da Vinci Code (que je devrais, selon certains, avoir honte d’avoir lu et apprécié.  Mais j’arrive rarement à avoir honte de telles choses alors bon, je l’avoue haut et fort : je n’ai pas détesté le Da Vinci Code, mais je n’ai jamais perdu de vue que c’était une invention et pas une vérité absolue!!  Ce commentaire en hommage à une discussion animée (et arrosée) avec trois copains datant d’il y a déjà quelques années!!) mais ce roman m’apparaît, selon les recherches que j’ai faites et les questions que j’ai pu poser, plus près de la réalité historique, malgré les tours de passe passe nécessaires à la tenue de l’intrigue.   J’ai trouvé ces adaptations assez habiles et jamais plaqués. 

 

Mes petits bémols, j’avais deviné assez rapidement deux choses assez importantes, ce qui a un peu entaché mon plaisir de lecture, ce qui arrive assez rarement.   Je ne dirai rien pour ne rien spoiler mais du coup, une partie du suspense disparaît assez rapidement.  De plus, je me questionne toujours sur l’épisode dans le désert…  je sais que c’est fait exprès mais je n’arrive pas à me faire une opinion étant donné que certains trucs ne collent pas vraiment à ce que je sais de certains phénomènes!  Bref, je suis perplexe!

 

Finalement, une lecture bien plaisante, un livre qui nous emporte dans sa quête et qui nous donne le goût de connaître ces personnages auxquels je m’étais attachée.  Vincent Nadal a ma foi bien du potentiel et Béatrice, avec ses chaussures griffées et ses bandanas de grands couturiers, m’a beaucoup plu en femme forte et intelligente qui parcourt le monde à la recherche de son homme mais qui est également une mère aimante et une femme qui se questionne.   Il ne me reste qu’à prendre les deux autres livres de l’auteure qui traînent dans ma pile, maintenant!

Poor guy…

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Hier,  j’ai décidé sur un coup de tête qu’il fallait absooooolument que je lise Guerre et Paix.  Là, maintenant, tout de suite.  J’allais carrément mourir si je ne m’y mettais pas le soir même.  Bon, pour la petite histoire, je n’ai pas pu m’y mettre, ayant plutôt été entraînée dans un tourbillon de cousins, cousines, mononcles et matantes, mais n’empêche qu’hier soir, le besoin était hyper intense.  Voire viscéral. 

 

J’ai donc décidé de tenter le diable et de passer rapido dans une petite librairie en sortant du boulot.  Dans ma petite tête, c’était genre : « Bon, on va laisser parler le destin, s’ils ont Guerre et Paix en folio, les deux tomes, ça veut dire que je suis due pour les lire et qu’il FAUT que je les achète ».  Quand j’arrive là, dans la section classique, il n’y a que l’édition Livre de poche.  Pas que je n’aime pas Livre de poche.  Mais imaginez-vous donc que les éditeurs ont eu l’idée étrange de faire deux tomes pas de la même grosseur…  Pour la population « normale », c’est pas du tout grave.  Pour une psychorigide livromaniaque comme moi, c’est l’impossibilité totale! 

 

La section classique ne contenait pas Guerre et Paix… mais elle contenait une autre cliente.  Une dame d’une petite quarantaine d’année, en shorts à la Tamara Drewe et camisole léopard, de taille « Lula fit ».   Ceux qui ont lu Janet Evanovich auront tout de suite une image très claire.  Ajoutons à ça que la dame (en jupette, je le rappelle) est à quatre par terre, le derrière en l’air, (et le string vert À l’air) et semble décidée à enlever tous les livres de la section un par un.  Sans les replacer, bien entendu.  Et en commentant à haute voir chacune de ses actions.  La verbalisation parallèle à son top niveau.  Sauf que bon, elle se parallélait toute seule, c’est le seul bug!

 

Dans ma quête, je ne perds quand même pas mon objectif devant la cliente-cocasse!  J’en ai vu d’autres, moi,  je suis une book-warrior!  Je l’enjambe donc pour me diriger vers le libraire et demander si quelque part dans leur back store, ils n’auraient pas l’objet de mon désir pressant (pour rappel, c’est Guerre et paix, pas la dame!).   Je pars pour ouvrir la bouche quand le phénomène (qui a maintenant troqué la position Numerobis-couvert-d’or dans Astérix pour  celle d’un bouddha pas souple.  Vue sur le string vert d’un autre angle) s’écrie, outrée :

 

–          Heille, toé, j’étais là avant, t’as pas le droit de me voler ma place. 

 

Ceux qui me connaissent le savent, tout me paraît dans la face.  Et là, interloquée et surprise vu que le libraire est à l’autre bout de la librairie et qu’il est en train de classer les nouveaux arrivages, je m’excuse (moins par politesse que parce que je voulais voir ce qui allait se passer avec ce personnage digne d’un théâtre d’été) et je lui dis d’y aller, que je ne prendrai pas sa place.

 

Madame reprend la position 1 et commence à grogner.

 

–          C’est pourri comme librairie ici, ya même pas Naruto. 

 

Le pauvre vendeur réplique gentiment qu’elle ne trouvera probablement pas Naruto tome  48 dans les classiques.  Ben oui, hein… Naruto , c’est pas nécessairement le même registre que Victor Hugo, Alexandre Dumas ou Dostoïevski.  C’était la nouvelle du jour.   Sauf que madame s’énerve. 

–          Stie que tu connais rien aux livres, câl*** de moron.  Naruto c’est rendu un classique, t’as un manche à balai dans le c** coudon?  Ya pas juste tes vieux cons qui font des classiques, Naruto, c’est the best pis si c’est pas capable de l’voir tout seul, c’est que t’es un tab*** de bonrien. 

 

J’arrête là, mais elle a continué.  Longtemps.  Jusqu’à ce que le libraire – non mais quelle patience – aille lui chercher le dernier Naruto sorti, du moins, j’imagine.  Et là, la voilà encore les baguette en l’air.

 

–          C’EST UN FAUX!!!!!

 

Là, le libraire est visiblement pris au dépourvu. Non mais je suis ceeeertaine qu’il s’attendait à tout sauf à ça! Et moi je recule touuuut doucement parce que c’est un peu dur de ne pas rire et que je ne veux quand même pas qu’elle décide de s’en prendre à moi! 

 

Notre madame se lance dans un exposé animé (et assez religieux, en fait, à en juger par tous les « mots sacrés » qu’elle utilise… ) sur le fait qu’elle est l’experte de Naruto et que c’est pas un libraire piochon qui va lui en passer à elle avec des faux Naruto, parce que le numéro 48 (du moins, je pense que c’est ce numéro-là… j’ai pas mon doctorat es Naruto, moi), IL EST PAS SORTI, et que c’est de la FRAUDE, rien de moins!

 

Soudain, elle s’interrompt.  On se regarde, le libraire et moi, pensant que ce moment de calme était dû la fin du Naruto show… mais non!   La dame, avec classe, se sent le dessous de bras et s’exclame de façon très sonore :

 

–          J’ai chaud, câl***!!

 

Et sur ce, elle enlève son top. 

 

Oui.

 

Comme ça.

 

Dans la librairie. 

 

C’était peut-être un maillot, hein.   J’ai pas vérifié de près.  Mais si c’était le cas, il n’était pas du tout avec le fond de culotte qu’elle nous avait gentiment exposé quelques minutes avant.    Et je rappelle que nous sommes dans une librairie. 

 

–          Bon, qu’est-ce que je disais moi??

 

Vous pouvez être certains que ni le libraire ni moi ne le lui avons rappelé!  Alors que je m’enligne pour poser – finalement – ma question au libraire, même si elle est de dos, c’est à croire qu’elle a des yeux derrière la tête…  

 

–          J’AI PAS FINI!!!

 

Et la voilà qui se lance dans un discours – with details – visant à décrire les couvertures des romans de Bit Litt du rayon d’à côté.  Vous voyez le genre de couverture.  Je vous laisse donc imaginer la façon disons… imagée qu’elle avait d’expliquer le tout vu que, visiblement, elle croyait que nous n’avions pas d’yeux pour voir!!!

 

J’avoue que j’ai un peu peur, en fait… je suis seule avec une folle et un libraire dans un espace de quelques mètres carrés… Je fais donc la seule chose qui me semble logique… je décide de prendre mes jambes à mon coup, abandonnant l’idée de mon livre… mais discrètement.  Je recule donc, me faisant mini mini comme une petite souris,
en espérant échapper à la harpie….

 

Il y a un « mais », bien entendu.  Et ce « mais » prenait la forme d’un rayon entier de classiques étalé sur le plancher (gracieuseté de madame).  Mon talon droit s’est pris dans un livre, j’ai voulu éviter de le briser (c’est un bouquin, tout de même… on ne brise pas les livres!!) mais j’ai perdu l’équilibre et j’ai essayé de me rattraper sur ce que je pouvais… ce qui était une petite table.  Avec des livres posés dessus, bien entendu.  Nous sommes dans une librairie.  Sauf que je suis plus lourde qu’une table et que celle-ci m’a suivie dans mon vol plané et que nous avons, la table et moi, toutes les deux atterri sur le plancher, sous une avalanche de livres. 

 

Même la madame en a eu le sifflet coupé.  Moi aussi d’ailleurs.  Mais bon, je m’auto-décourage souvent… c’est pas comme si c’était inhabituel…

 

J’ouvre les yeux, je bouge chacun de mes membres pour vérifier qu’il n’y a rien de cassé et que vois-je, posé doucement sur mes cuisses???

 

GUERRE ET PAIX EN FOLIO!!!  Ils en avaient un stock, sur cette table, justement! 

 

Du coup, je suis tellement contente que j’oublie que je viens presque de démolir la librairie!  Je me remets sur mes pattes et je vois le libraire accourir. 

 

–          Non, non, non, non,  surtout, laissez faire, madame, je vais tout ranger.

 

Et il me pousse  à deux mains vers  la caisse alors que je tiens mes deux bouquins en souriant béatement et que la dame crie à pleins poumons .

 

–          J’AVAIS PAS FINI!!!!

 

Je paie mes bouquins en écoutant hurler derrière moi qu’elle, on ne la traitera pas comme ça, qu’elle est une cliente fidèle et qu’elle vient souvent ici (!!!!  Poor, poor guy) et qu’elle achète au moins 2 livres par mois et que même qu’elle les lit, en plus. 

 

Et avant de partir, le libraire, me regarde tristement et dit tout bas…

 

–          Le pire… c’est que c’est vrai.

 

Pauvre libraire!!!