Suite Scarlett – Maureen Johnson

suite-scarlett.jpgPrésentation de l’éditeur

“En plein coeur de New York, un hôtel qui fut grandiose, une famille comme on en rêverait, une fratrie d’adolescents qui s’adorent et s’exaspèrent, une pièce de théâtre à monter en cachette, un premier amour grisant et dans la suite Empire, une cliente aussi excentrique qu’envahissante.
Scarlett ne regrettera pas d’être restée cet été ! Amours, gags, secrets, rivalités…Un roman chaleureux et drôle pour rire et rêver ! »

 

Commentaire

J’avais entendu parler de ce roman il y a quelques mois et l’idée d’un hôtel rococo à New York m’avait interpellée.  Et comme, étrangement, ce roman s’est retrouvé dans ma pile, je l’ai choisi pour un week-end à l’extérieur, ayant besoin de fraîcheur et de simplicité.   Et ce roman léger-léger pour ados a bien rempli son rôle, même si j’ai eu un peu de mal à entrer dedans. 

 

Scarlett a 15 ans et sa famille tente tant bien que mal (bon, plutôt mal que bien, en fait) l’hôtel familial.  Avec son frère et ses deux sœurs, ils forment un drôle de quatuor avec des personnalités bien différentes.  Spencer, le frère aîné, veut être acteur et est un clown en puissance.  Lola, belle, douce, parfaite, travaille dans une boutique chic pour aider la famille et passe le temps avec son petit ami riche.  Marlene, enfant gâtée parce qu’elle a vécu des épreuves étant plus jeune, mène tout son petit monde à la baguette.   Et les parents dans tout ça?  Ils sont étrangement absents du roman mais sont avant tout dépassés par les événements. 

 

Et soudain arrive Mrs. Amberson, ancienne starlette globetrotter qui connaît tout le monde mais qui manipule un peu tout le monde, à coups de carte de crédit et d’ordres donnés que personne n’ose questionner.  On se rend vite compte qu’elle semble avoir des idées derrière la tête.   Et l’histoire, c’est l’histoire d’un été, l’été où Scarlett aura ses premières responsabilités, où elle rencontrera un southern gentleman, où elle participera à une version particulière de Hamlet où joue son frère et où elle grandira un peu.  

 

La force du roman réside selon moi dans les interactions entre les personnages un peu fous et surtout dans celui de Spencer, le grand frère, un peu acrobate, qui se spécialise dans les dialogues comiques et parfois surréalistes.  Même s’ils sont un peu caricaturaux, l’auteur a réussi à me les rendre réels, ces quatre frères et sœurs.  C’est très frais, très New York, très léger, très théâtral.  On vit au rythme de la production Hamlet (d’ailleurs les titres des chapitres sont souvent reliés à cette pièce), on s’évade un peu, on assiste à des mises en scène incroyables (all the world’s a stage… oups… pas la bonne pièce) et on a le goût d’aller se balader sur Times Square, même si les vrais New Yorkais n’y vont jamais, selon Scarlett! 

 

J’ai toutefois un petit bémol sur le personnage principal  est un peu fade et ce n’est pas elle qui m’a le plus intéressée dans tout ça, que ce soit ses aventures ou son histoire d’amour.  Elle observe, est souvent passive, et j’ai eu plus de mal à m’y attacher.      Mais malgré tout, ça se lit tout seul et j’ai passé un bon moment!  Et ah oui… la suite, Scarlett Fever, est dans ma prochaine commande.  Je sais.  Ne dites rien. 

 

LireEnVoMini.jpg

La petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie

la-petite-et-le-vieux.jpgPrésentation de l’éditeur

« Elle se nomme Hélène, mais se fait appeler Joe parce qu’elle veut vivre en garçon comme lady Oscar, son héroïne de dessins animés préférés qui est le capitaine de la garde rapprochée de Marie-Antoinette. Comme elle, elle aimerait vivre à une autre époque et réaliser de grands exploits, car elle a l’âme romantique et un imaginaire avide de grands drames. Mais elle doit se contenter de passer les journaux, puis de travailler comme serveuse dans une salle de bingo. Après tout, au début du roman, elle n’a que huit ans, même si elle prétend en avoir dix.

Hélène a trois soeurs, un père très occupé à être malheureux et une mère compréhensive mais stricte qui ponctue ses phrases d’un «C’é toute» sans réplique. Elle vit dans un quartier populaire peuplé de gens souvent colorés dont le plus attachant est sans nul doute son nouveau voisin, Monsieur Roger, un vieil homme qui rêve de mourir. Il passe ses journées à boire de la bière, mais il accourt dès qu’on a besoin de lui. Hélène et lui développent une amitié indéfectible. »

 

Commentaire

Je vais vous parler aujourd’hui d’un roman bien québécois dont j’ai connu l’existence par le biais d’Agnès… qui habite en Allemagne!  C’est dire à quel point je vis sur une autre planète, n’est-ce pas!  Pourtant, juste avec la mention de Lady Oscar, j’aurais dû me jeter sur ce roman dès sa sortie tellement j’ai aimé cette série, même si j’étais un peu grande pour ça à l’époque.  Bon, j’avoue, en bonne fille-fille, je me prenais davantage pour « Anne, la maison au pignons verts » que pour Oscar, mais quand même!!!

 

D’emblée, j’ai beaucoup aimé ce roman qui m’a ramenée à une époque où j’avais moi-même l’âge de l’héroïne, Hélène, qui souhaite qu’on l’appelle Joe (comme Jo des 4 filles du Dr March) parce que Oscar, à cette époque c’était une maque de balai.  C’est un roman qui parle du quotidien, du petit monde d’une enfant qui grandit dans un quartier populaire de Limoilou où traînent les personnes désinstitutionnalisées de St-Micher Archange, quartier qui est pour elle son petit univers.  Joe rêve d’être courageuse, de sauver tout le monde par son courage et son abnégation et vit dans son petit monde à elle, tout en ayant les deux pieds bien ancrés dans sa réalité: une mère sévère et droite (maman « c’est toute », comme elle l’appelle), un père triste et complètement désillusionné, deux soeurs, une petite et une grande, un voisin qui passe ses journées assis dans un fauteuil à fleurs avec sa caisse de bière à attendre de mourir.  Les sous sont rares, Joe voudrait libérer chacun de ses soucis et elle poursuit son petit bonhomme de chemin, de l’enfance à l’adolescence.

 

C’est une histoire de passage à l’âge adulte comme je les aime, avec une héroïne attachante, pas démunie et n’ayant pas la langue dans sa poche.  J’ai souri tout au long du livre en raison de ses réflexions sur la panoplie de voisins et de situations rencontrées.   Les personnages sont variés, on les entend presque parler et on se les imagine très bien, avec leurs petites manies, leurs défauts, et aussi leur grandeur parfois bien cachée.   On sent bien le regard porté par la narratrice adulte sur l’enfant qu’elle a été, ainsi que sur les personnes, souvent hautes en couleur, qui l’ont accompagnée dans cette partie de sa vie. 

 

Quant à moi, qui ai dans les mêmes âges que Joe, je n’ai pu qu’être touchée et sentir monter en moi un gros paquet de souvenirs à cette lecture.  Je n’ai pas grandi dans cette ville et je n’ai pas eu une enfance dans une famille comme Hélène.  J’étais plutôt petite fille gâtée mais les veillées sur le balcon, les enfants qui jouaient dans la rues, les voisins et les voisines qui connaissaient tout le monde, les amis qui passaient les journaux, les joggins pastel des années 80, ça j’ai connu.  Même si c’était ailleurs, la vie ressemblait un peu à ça autour de moi et avec le langage populaire de l’époque, j’ai entendu parler les grands-oncles et les grandes tantes et parfois moi aussi, avec les expressions à la mode de l’époque.  Cette partie « langage québécois des années 80 » m’est apparu particulièrement réussie et réaliste. 

 

Sans être une critique sociale, on sent l’ironie poindre sur certaines coutumes et sur la société de l’époque, particulièrement en ce qui concerne la désinstitutionnalisation des personnes souffant d’une maladie mentale. Les portraits des personnages, même secondaires m’ont beaucoup plu et c’est un très beau portrait d’enfant délurée dans les années 80.   C’est le quotidien, mais le quotidien, c’est souvent tout un univers!

 

Bon, je pourrais pinailler et mentionner que Canal Famille, au début des années, 80, ça n’existait pas encore (ça s’appelait TVJQ… et si j’avais pu être pluggée dessus avec un cable USB à l’époque, je l’aurais fait).  Je ne sais pas à Limoilou mais dans mon coin, Lady Oscar n’a pas passé sur tant d’années (il n’y a quand même que 2 saisons) et il a été diffusé après 1984… à moins que ce soit une secondes diffusion, ça se peut, je ne veux pas parler à travers mon chapeau!

 

Mais en fait, c’est un détail… je garderai le souvenir d’un savoureux roman qui goûte mon enfance!

Les contes de la ferme – Le tracteur rouge – Heather Amery/Gillian Doherty/Stephen Cartwright

tracteur-rouge.gifCes livres pour mon travail…

Présentation de l’éditeur
« Un super livre interactif pour jouer et raconter des histoires.  Les jeunes enfants s’amuseront beaucoup à remonter le petit tracteur et à le regarder parcourir les différents circuits.  Ils peuvent ajouter des personnages et des animaux au décor pour rendre l’histoire encore plus vivante. »

Commentaire
Une bonne proportion des petits garçons que je vois aiment les tracteurs.  Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme ça.  Ce livre est donc un coup de coeur à la fois pour moi… et pour eux.  Parce qu’imaginez-vous que dans ce livre-jeu, il y a un petit tracteur rouge, un vrai, qu’il faut remonter et qui se promène dans un sentier bien défini creusé dans les pages.  Des heures et des heures de plaisir, officiellement!

Ce livre se compose de trois petites histoires courtes, qui tiennent sur une page.  Elles se déroulent toutes à la ferme des Duprée et impliquent soit un épouvantail ou un tracteur qui se fait écraser par un arbre ou qui finit dansla boue.  Le schéma narratif classique n’est qu’ébauché (on a un problème, la solution trouvée fonctionne tout de suite) mais il y a un peu d’humour et c’est très amusant de recréer l’histoire sur la double page suivante, qui comporte un trajet pour le petit tracteur à remonter (un wind-up toy… je ne sais jamais le mot exact en français et j’avoue avoir tendance à utiliser « crinquer »… je sais, c’est mal!) qui correspond à l’histoire.  Il est toujours amusant de faire trouver aux enfants des idées de solution.  Chaque histoire peut aussi être agrémentée de petits personnages cartonné qui tiennent debout avec un pied en carton.  Je vous annonce toutefois le principal défaut du livre pour moi… bonne chance pour conserver tous les petits supports à personnages en bon état!  Même en faisant attention et si le carton est très épais et bien fait, il n’en demeure pas moins que nous parlons d’enfants, ici!!!

Les images sont très jolies, les enfants adorent manipuler les petits personnages et nous pouvons travailler plusieurs notions spatiales à l’aide de ceux-ci et du tracteur.  À l’aide du trajet, il est aussi possible d’amorcer des notions séquentielles.   De plus, les personnages à placer sont bien choisis et permettent de réinvestir l’histoire et même d’ajouter à celle-ci à l’aide des petites phrases et questions qui y sont indiqués.  Très utile pour « rejouer » l’histoire avec des objets en 3 dimensions. De plus, quelques actions sont illlustrées, que nous pouvons utiliser. 

Les éditions Usborne ne me déçoivent pas souvent (à quelques rares exceptions près) et c’est encore le cas pour ce livre-jeu.  Je m’amuse comme une petite folle et je ne me tanne pas de regarder le petit tracteur tourner et louvoyer sur la page tout seul, sans que j’y touche!  Quoi, moi, bébé??  Jaaaaaamais!

challenge albums

Le tour d’écrou (Henry James) – BD – Hervé Duphot

tour-d-ecrou.jpgPrésentation de l’éditeur

Une jeune gouvernante répond à une annonce pour veiller sur deux orphelins. Après avoir accepté l’offre, elle a la nette impression de faire une erreur. Elle se rend pourtant à la demeure familiale où elle fait la connaissance des deux enfants, véritables incarnations de la perfection. Toutefois, Miss Griffin se rend compte rapidement qu’elle n’aurait jamais dû accepter ce poste…

 

Commentaire

J’ai découvert cette collection avec l’adaptation des Hauts de Hurlevent, dont j’ai aimé le premier tome mais moins le deuxième.   Toutefois, pour cette BD, je me dois d’avouer que je suis franchement déçue et que je n’ai pas trouvé dans l’adaptation cette atmosphère tendue, cette oppression qui m’avait plu dans le court roman d’Henry James.  

 

L’histoire est la même, bien entendu.  Une gouvernante qui accepte un poste éloigné avec pour seules consignes de ne jamais déranger son employeur, et qui rencontre des enfants adorables.  C’est alors qu’elle commence à voir des personnes qui ne devraient pas être là. Je n’ai accroché ni aux dessins ni au ton de l’histoire.  Je m’étais crue à l’époque victorienne alors que dans ce cas, pas du tout.  Les personnages fantômatiques dessinés étaient assez loin de ma représentation personnelle, ce qui ne m’a pas aidée à entrer dans le récit.   Ce qui peut être effrayant dans le roman apparaît ici assez plat.  Bref, une déception pour moi.

 

Je soulignerai toutefois que l’auteur a réussi à ne pas prendre parti lors de la fin de l’histoire et ainsi à laisser au lecteur toute la latitude voulue.  Les images représentent le « je » de la gouvernante, avec toute la subjectivité que ça implique, et j’ai dû me le rappeler à plusieurs reprises, pour me rassurer qu’effectivement, l’auteur de la BD ne prenait aucun parti.  Je pense quand même que je cesserai ici ma découverte de cette série, même si j’étais  bien tentée par Oliver Twist au départ…

Zola Jackson – Gilles Leroy

zola-jackson.jpgPrésentation de l’éditeur

Août 2005, delta du Mississippi : l’ouragan Katrina s’abat sur La Nouvelle-Orléans. Les digues cèdent sur le lac Pontchartrain et les quartiers modestes sont engloutis. La catastrophe touche de plein fouet la communauté noire. Tandis que ses voisins attendent des secours qui mettront des jours à arriver, l’institutrice Zola Jackson s’organise chez elle pour sa survie. L’eau continue de monter, inexorablement. Du ciel, les hélicoptères des télévisions filment la mort en direct. Réfugiée dans le grenier avec sa chienne Lady, Zola n’a peut-être pas dit son dernier mot. Sous la plume de Gilles Leroy, Zola Jackson, femme de trempe et mère émouvante, rejoint le cercle des grandes héroïnes romanesques.

 

Commentaire

« Zola Jackson » est l’un des trop rares livres pour lesquels j’ai craqué lors de mes vacances.  Quand on réalise que j’avais encore pour un kilo et demi de dispo dans ma valise et plein de place dans mon sac à dos, je regrette presque de ne pas avoir acheté plus de ces trucs plats et rectangulaires communément appelés livres!  Mais celui-là, je ne regrette pas du tout de l’avoir pris, par contre!

 

On nous dresse ici un portrait de femme de Louisiane, à la Nouvelle-Orléans.  Un portrait de femme mais surtout de mère, une mère ravagée par la mort de son fils unique, Caryl, pour lequel elle espérait tout.  Dix ans ont passé mais la peine est toujours là, intense, les souvenirs font mal et elle est seule avec sa chienne Lady, tout ce qui lui reste de famille. Quand l’ouragan Katrina frappe, en 2005, elle est seule, elle refuse de partir sans sa chienne  et nous raconte son fils et sa vie de femme noire, pas très riche et mère d’un fils aux yeux verts, dans un Sud où l’égalité pour tous semble être un concept encore assez abstrait.  Par des épisodes alternant le passé et le présent, des anecdotes, le lecteur comprend par bribes dévoilées qui est Zola Jackson, héroïne malgré ses imperfections, ses exigences, sa possessivité et son intransigeance.   Et Zola Jackson m’a touchée par ses espoirs et ses ambitions, par son amour aussi, même si parfois elle semble aimer bien mal. 

 

Et chaque jour les eaux montent,  les secours s’organisent tant bien que mal (bon… plus mal que bien mais cette histoire-là est connue) et Zola attend, alors qu’elle a sous les yeux plein d’hélicoptères remplis de journalistes et une ville défigurée par les boues et l’eau. 

 

J’ai souvent du mal avec les romans courts mais dans ce cas, les quelque 140 pages ont été suffisantes pour m’emmener à New Orleans, pour m’imaginer l’étendue du désastre et aussi pour vibrer avec cette femme.  L’écriture à la fois simple et efficace (efficace dans le sens où le but est atteint vite et bien, sans pour autant nous mitrailler d’informations) est tout à fait adaptée au roman et rend Zola Jackson tout à fait crédible malgré ses extravagances.  Seule la toute fin m’a laissée un peu perplexe mais elle ne m’a pas pour autant dérangée outre mesure.

 

Un roman qui se lit d’un souffle et qui nous rappelle encore une fois certaines réalités sociales encore présentes.  Malheureusement.  

Duty and desire – Fitzwilliam Darcy, gentleman – tome 2 – Pamela Aidan

duty-and-desire.jpgPrésentation de l’éditeur

« Le roman Pride and Prejudice de Jane Austen est aimé par des millions de lecteur mais il révèle peu de choses à propos du beau et mystérieux Mr. Darcy.  La question a longtemps été sans réponse : Qui est Fitzwilliam Darcy?

 

La trilogie de Pamela Aidan donne finalement la réponse à cette question longtemps posée, créant une histoire parallèle riche qui suit Darcy, alors qu’il rencontre Elizabeth Bennett et  tombe amoureux d’elle.  Duty and Desire, le deuxième livre de la trilogie, couvre la « période silencieuse » du roman d’Austen, révélant le combat de Darcy pour réprimer son attirance pour Elizabeth alors qu’il remplit ses rôles de propriétaire terrien, de maître, de frère et d’ami. 

 

Alors que, dans une tentative pour oublier Elizabeth, Darcy rend visite à un ancien collègue de classe d’Oxford, il est pris en entrepris par une bonne société de dames à la chasse aux maris et à des copains bons à rien de l’université qui ont tous des plans pour lui.  Certains bons, certains moins bons.  Lui et son ingénieux valet Fletcher devront les déjouer, particulièrement l’étrange Lady Sylvanie. »

 

Commentaire

Voici le donc le second tome de la trilogie de Pamela Aidan, dont j’ai parlé ici.  Ayant été convaincue par le premier, qui fait maintenant partie de mes top adaptations Austeniennes, je me suis carrément garrochée sur A**zon pour commander la suite!  Je sais, je sais.  Inutile de faire des commentaires désobligeants!

 

J’avoue d’emblée que je suis beaucoup moins convaincue par ce tome que par le premier (et que par le troisième… parce que je l’ai déjà lu, hein!).  Il raconte le passage à Londres de Darcy entre le moment où il quitte Netherfield et celui où il visite Lady Catherine à Rosings.  Si vous connaissez l’histoire, vous aurez compris qu’on ne rencontre aucunement Elizabeth… et que lui non plus!  Quelques bribes de l’histoire originale apparaissent, par exemple quand il conspire pour que Bingley ne voie pas Jane à Londres mais si peu de lignes!

 

On nous introduit donc toute une nouvelle série de personnages et nous faisons davantage connaissance avec certains personnages secondaires comme Georgiana et le colonel Fitzwilliam.   La première partie, à Londres, se tient tout de même.  J’ai aimé qu’on nous fasse voir Darcy dans d’autres situations, avec les gens qu’il connaît depuis longtemps et en qui il a confiance.  De plus, nous voyons les sentiments de notre gentleman évoluer et il accepte tranquillement le fait qu’il admire Elizabeth, tout en considérant une éventuelle union impossible.    Jusque là, ça allait et c’était relativement crédible.

 

Là où ça part un peu dans tous les sens, c’est quand il accepte l’invitation d’un ancien collègue d’université dans le but de rencontrer une jeune femme qui lui fera oublier Elizabeth.  En gros, elle devra être aussi jolie, intelligente et agréable que Lizzie.  Mais de son milieu.   Nous retrouvons donc un Darcy difficilement reconnaissable mêlé à une dizaine de personnage de la haute qui semblent être, pour la plupart, une caricature du genre.  Dans le sens de caricature désagréable.  Nous voilà donc entraînés dans une histoire assez abracadabrante qui se veut sans doute gothique et mystérieuse, impliquant voodoo et complots machiavéliques.  Oui, je sais.  Darcy et voodoo dans le même paragraphe.  Ça fait peur, hein???

 

Dommage que cet entre-deux soit un peu décevant car le reste en vaut le coup, pour celles qui aiment le genre, bien entendu!  L’évolution de Georgiana m’a plus ou moins convaincue dans ce tome et j’ai eu vraiment peur que ça parte en vrille sur le thème de « Dieu est bon et miséricordieux » qui ne finirait plus…  Par contre, j’aime beaucoup le valet de Darcy, amateur du Barde et le citant à tout moment.   Et son chien ouvreur de portes.  Mais je ne suis plus certaine si c’est dans ce tome ou dans le suivant!!

 

LireEnVoMini.jpg

Les monstres de Templeton – Lauren Groff

monstres-de-templeton.jpgPrésentation de l’éditeur

 » Le jour où je revins à Templeton, en pleine disgrâce, le cadavre d’un monstre mesurant près de seize mètres émergea à la surface du lac Glimmerglass « . Ainsi s’ouvre Les Monstres de Templeton, un roman qui balaie deux siècles d’histoire : celle d’une jeune fille à la recherche de son père, et celle d’un village, ancrée dans l’Amérique profonde, au milieu des légendes et des secrets de famille. A la suite d’une déconvenue amoureuse, Willie Upton frappe à la porte de la vieille demeure où vit encore sa mère, Vivienne, ancienne hippie devenue baptiste fervente sur le tard… Au lieu du réconfort qu’elle vient y chercher, Willie trouve le village sens dessus dessous, chamboulé par l’apparition d’un animal démesuré, et découvre un terrible mensonge : son père existe bel et bien, elle n’est pas le fruit hasardeux des amours libres de sa mère, mais bien la fille d’un homme connu et reconnu dans Templeton. Lancée dans une enquête à rebondissements pour retrouver son père, elle part sur la trace de ses ancêtres et reconstitue la fabuleuse généalogie qui mène à son histoire.

 

Commentaire

Il y a des fois, comme ça, quand on fait les libraires avec une copine attentive, on se retrouve avec un cadeau imprévu mais ô combien apprécié! C’est ainsi que juste avant mon départ de la Belgique, miss Bookomaton m’a remis un petit paquet et une petite carte « à lire dans l’avion et pas avant » (très choupy la carte!! Elle est merveilleuse, miss Bookomaton!!!) qui contenait ce livre, que j’avais mentionné vouloir lire!

 

Je l’ai ouvert en embarquant dans l’avion… et je l’ai refermé à l’atterrissage après avoir passé près de 7h à Templeton, petite ville américaine, en compagnie de la sympathique Willie et de ses monstres.  Vous savez, le genre de roman dont vous vous dites qu’il ne révolutionnera pas la Littérature Mondiale mais que vous ne pouvez pas lâcher et qui vous fait vibrer??  Ben c’est en plein ce genre là!

 

Pour une fois, cette présentation de l’éditeur me plaît bien et met bien l’histoire en contexte.  Nous avons Willie, en pleine détresse à la fois affective et professionnelle, qui revient chez elle, dans un village qu’on aime tout de suite.  On sent aussi l’amour de l’auteur pour ce village, qui est en fait le sien, baptisé Templeton pour l’occasion.  Un village avec sa bibliothèque, son lac, son monstre, ses personnages bizarres, ses Joyeux Joggers (je les aime, eux!!) et ses petites habitudes.  Le temps d’un livre, nous le visitons, mais pas en touristes; de l’intérieur, plutôt. 

 

Ce livre, c’est une saga familiale car Willie est la descendante du fondateur du village Marmaduke Temple, incarnation du rêve américain qu’il ne faut en rien entacher.  À travers sa recherche de son père, elle découvrira ses ancêtres et verra ce qu’ils ont été réellement, réalité qui contraste parfois avec ce qui est généralement convenu.  Les secrets ne sont pas énormes, rien de choquant.  Mais comme nous avançons avec Willie et que c’est son histoire à elle, j’ai tout de même été touchée par ces découvertes.   C’est une réelle quête d’elle-même, de ses racines, une démarche qu’elle doit réaliser toute seule, même si sa maman connaît la réponse, mais qu’elle refuse de la lui révéler tant qu’elle ne trouve pas par elle-même!

 

Quant aux monstres, oui, il y a celui du lac, mort le jour de l’arrivée de Willie mais il y a surtout ceux qui sont cachés dans les vieilles histoires.  Pas trop de fantastique non plus… une grosse bête par-ci, un fantôme par là… ce n’est pas le principal de l’histoire!  Les personnages sont nombreux, ils ne sombrent pas dans la caricature… mais presque parfois!  Ils sont tous un peu bizarres, en fait et j’aime les gens bizarres!!  J’ai un gros faible pour la maman ex-hippie, la bibliothécaire ainsi que pour certains ancêtres.  Une correspondance assez singulière (et empoisonnée sous des abords doucereux) m’a spécialement plu.  J’ai réellement apprécié l’humour et cette petite touche particulière qui rend tout ce petit monde vivant!

 

Bref, un bon gros livre qui entre pour moi dans les doudous, qui se lit bien, sans prise de tête et pour lequel j’ai craqué!   L’histoire d’une famille mais aussi l’histoire d’une petite ville, l’histoire d’un mythe auquel il ne faut pas toucher.  Merci encore au Bookomaton pour le cadeau!!! 

Le lion de Macédoine – tome 1 – L’enfant maudit – David Gemmell

lion-macedoine-1.gifPrésentation de l’éditeur

« Il s’appelle Parménion, moitié spartiate, moitié macédonien et, dans le tissu de tous les avenirs possibles, la vieille Tamis a pressenti le rôle qu’il doit jouer contre l’Esprit du Chaos et l’avènement du Dieu Noir. Il sera le Lion de Macédoine et la Mort des Nations. Avant de devenir un strategos d’exception, il lui faudra cependant s’extraire de la haine et de l’humiliation que les jeunes Spartiates lui imposent, car il est un sang-mêlé.

Mais quand Sparte et ses lois odieuses précipitent dans la mort Dérae, la seule femme qu’il ait jamais aimée, pour Parménion ne reste qu’un horizon : celui de la vengeance… Sparte doit tomber! »

 

Commentaire

Ok, là, il faut que je le clâme haut et fort… c’est un gros « hiiiiiiiiiiii » que j’ai le goût de crier après cette lecture!  D’abord, ce n’était pas gagné d’avance parce que pendant les 50 premières pages, j’ai un peu peiné avec les noms des personnages et de retrouver qui était qui parmi les personnages historiques réels et ce qu’ils avaient fait pour vrai.  Mais ensuite, j’ai été prise, les yeux scotchés à mon livre!  Et ça, c’était dans le train entre Toulouse et Paris… j’ai presque cherché une librairie dans le train pour trouver la suite!  Mais bon, j’ai résisté car pour une raison étrange (appelons ça l’expérience) j’avais un peu peur du poids final de mes valises!!  Et dans ce TGV précis, ils n’avaient même pas de librairie.  Shame on this train!

 

Ce livre nous transporte donc directement dans la Grèce antique, en l’an 385 avant notre ère ou aux alentours (je dis ça de mémoire parce que mon livre n’est pas avec moi présentement), avec les personnages historiques de Parménion, Xénophon, ainsi que quelques autres Grecs ayant réellement existé.  Bien entendu, tout est romancé et des personnages imaginaires sont également ajoutés mais nous sommes directement dans la réécriture de la vie d’un personnage réel dont nous connaissons les grandes lignes mais relativement peu de détails.

 

Selon ce que j’en ai entendu parler, il s’agirait d’heroic fantasy mais il y a tout de même très peu de fantasy dans ce tome.  Il y a bien une prémonition et Tamis, à moitié sorcière mais il s’agit principalement des aventures du jeune Parménion, adolescent et élevé à Sparte, où personne ne lui permet d’oublier ne serait-ce qu’une seconde ses origines Macédoniennes de par sa mère.  Humilié, persécuté par ses pairs, il grandit dans l’espoir de se faire accepter et de devenir un bon Spartiate.   Lorsque ses capacités de stratego sont révélées au grand jour, personne n’en est ravi et lentement, la haine et la vengeance font leur apparition. 

 

Je me suis tout de suite attachée au personnage de ce Parménion au tempérament bouillant.  J’ai souffert avec lui, j’ai souri à ses amours interdites avec Derae et j’ai ressenti son humiliation, sa colère face à la mauvaise foi ambiante.  J’y étais, dans cette Grèce antique!  L’action ne lâche pas un instant, les péripéties s’enchaînent sans être répétitives et j’ai tourné les pages à toute allure.  Je ne connaissais pas du tout David Gemmell mais je sens que je n’en ai pas du tout fini avec lui!  Parce que bon, je veux la suite! Et que Fashion qui m’a offert ce livre, a également mis dans la boîte le premier tome de la série « Troie », du même auteur.  N’est-elle pas géniale? 

 

Donc merci Fashion pour cette entrée réussie dans le monde soooo Greek de ce deuxième envoi du swap au long cours!!! 

 

Les colombes du Roi-Soleil – tome 1 – Les comédiennes de Monsieur Racine – Anne-Marie Desplat-Duc

colombes-1.jpegPrésentation de l’éditeur

« Hortense, Isabeau, Charlotte et Louise vivent à la Maison Royale de Saint-Louis, construite à Saint-Cyr près de Versailles.

Elles suivent une éducation stricte et rigoureuse jusqu’au jour où le célèbre Monsieur Racine écrit une pièce de théâtre pour les élèves de Madame de Maintenon. L’occasion idéale pour s’illustrer et, qui sait ?, être remarquée par le Roi. L’excitation est à son comble parmi les jeunes filles. Y aura-t-il un rôle pour chacune d’entre elles »

 

Commentaire

C’est vilain, ça!  Voici maintenant une autre série jeunesse que je vais vouloir poursuivre!  Bon, l’avantage, ça se lit super vite, c’est de la jeunesse destinée aux filles d’environ 9-10 ans alors pas de prise de tête!  Le désavantage « usually shipped in 1-2 months ».   Pleurons en chœur!

 

Je n’ai lu que le premier tome de la série, qui nous amène à la Maison Royale, sur l’île St-Louis, à l’époque de Louis XIV.  Ces jeunes filles de bonne famille mais sans le sou pour la plupart sont élevées comme des demoiselles jusqu’à ce qu’elles se marient ou deviennent religieuses.  Nous entrons donc dans leur vie d’écolières quand leur quotidien se trouve bouleversé : Racine a écrit une pièce « Esther », qui sera jouée pour le Roi par les élèves de l’école. 

 

Ce roman est l’occasion de rencontrer les jeunes filles, auxquelles je me suis rapidement attachée.  Charlotte est impétueuse et résiste aux règles, Hortense est timide, dévouée et veut devenir religieuse tandis que Louise est bien mystérieuse.  C’est sur un fond de théâtre et d’excitation que cette histoire se déroule et nous sentons tout de suite leurs destins se profiler.  Pour en savoir plus, bien entendu, il faut lire la suite mais j’ai beaucoup aimé la candeur de ces jeunes filles, surtout lorsqu’elles sont confrontées avec la cour et ses usages.   

 

L’histoire démarre immédiatement, l’écriture est simple et il y a très peu de temps morts, ce qui devrait accrocher les jeunes lectrices, qui se prendront à rêver de belles robes, de la cour et de Versailles!  Ce premier tome tend à rester au premier degré, pas de grand suspense ni de grandes aventures pour le moment.  Une série à poursuivre donc, bien rafraîchissante et sympathique… même quand on n’a plus 9-10 ans.  

Sukkwan Island – David Vann

sukkwan-island.jpgPrésentation de l’éditeur

« Une île sauvage du sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de 13 ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin. »

 

Commentaire

Dans le registre « livres beaucoup trop chers pour être achetés au Québec et d’ailleurs presque introuvables», il y avait Sukkwan Island.   Quand mot Stéphanie (que je remercie sincèrement) m’a proposé de me le donner parce qu’elle n’avait pas accroché, j’ai donc sauté sur l’occasion.  C’est donc dans le train entre Bruges et Namur que j’ai lu ce livre et je dois avouer d’emblée être moins dithyrambique que la plupart des billets lus jusqu’à ce jour. 

 

Je n’apprendrai rien à personne au sujet de cette histoire.  Un père, qui a probablement été pris d’une illumination à un moment donné, décide de passer un an en Alaska pour mieux connaître son fils, qui est pour lui un peu un étranger.  Il en convainc le jeune et sa mère (j’aurais bien voulu voir la mienne dans une telle situation… je pense qu’elle m’aurait enfermée et le père avec!!) de les laisser partir.  Rien ne va pour Jim et on sent rapidement que les raisons qu’il s’avoue à lui-même au sujet de ce projet ne sont pas complètes.  La première partie, du point de vue du fils, raconte l’arrivée sur l’île, le manque flagrant de préparation, les dangers qu’ils courent et je dois avouer que pour moi, c’est celle où j’ai le plus senti la tension monter.  J’ai dévoré cette première partie, voyant à chaque page à quel point ils n’étaient pas à même de vivre dans le bois (même moi j’en sais beaucoup plus qu’eux, c’est pour dire) et ressentant pleinement la folie de ce père et tout ce qu’il fait endurer à son fils qui n’en demandait pas tant. 

 

Par contre, cette deuxième partie qui a accroché la plupart des lecteurs m’a moins plu.  J’ai eu beaucoup de mal à avoir de l’empathie pour le personnage et sans doute n’ai-je pas eu le cœur assez bien accroché car j’ai eu vraiment hâte qu’une certaine partie de l’histoire se termine.     Je lui en voulais un peu en fait, à ce personnage alors j’ai eu un peu de mal à m’y attacher, pourtant, habituellement, j’aime ce genre d’esprit dérangé.    Par contre, j’ai trouvé la fin assez magistrale et les dernières pages ont su me réembarquer dans cette histoire.  Parce que oui, à un moment, j’en avais un peu assez.  Quand on ne peut absolument pas comprendre aucune des décisions, aucune des impulsions, difficile d’être empathique.  Du moins, dans ce cas précis, c’est ce que ça a fait pour moi. 

 

Une lecture en demi-teinte donc, mais un roman qui marque car près de deux semaines après ma lecture, il m’en reste un souvenir très fort et des images d’immensité glacées assez saisissantes.  J’en ai même rêvé, imaginez!

 

Ce livre a été inspiré à l’auteur par un événement de sa vie personnelle et j’ai trouvé intéressant le processus d’écriture de ce point de vue.  De plus, petit conseil… évitez le titre en anglais!