Présentation de l’éditeur
« Il est probable que es événements improbables se produiront. Mais la très cérébrale Ophélie Tanguay a horreur des situations imprévues, et elle essaie constamment de soumettre le hasard à des règles mathématiques. Si au moins elle pouvait ressembler à sa soeur, Mari-Pier, à qui la chance semble toujours sourire! C’est clair, on ne connaît pas l’échec lorsqu’on a l’air d’une déesse.
Mais le bonheur n’appartient pas qu’aux autres, lui affirme une coach de vie. En délaissant son attitude négative et en cultivant la pensée positive, elle peut avoir droit elle aussi à sa part du gâteau. Malgré un certain scepticisme, Ophélie sera obligée d’admettre que les changements favorables se bousculent: elle retrouve sa meilleure amie, une styliste la transforme de la tête aux pieds et un bel Adonis s’intéresse à elle! C’est si simple, maintenant, elle n’a qu’à demander et l’Univers exauce ses voeux!
Alors pourquoi les choses deviennent-elles de plus en plus compliquées? Et surtout, pourquoi le bonheur tant attendu tarde-t-il à venir?
Commentaire
Anne Bonhomme signe avec Échecs et maths son deuxième roman, après « La suppléante« , que j’ai lu l’an dernier. Je savais donc à quoi m’attendre en ce qui concerne le ton et aussi l’écriture lorsque j’en ai fait la demande sur Babelio et je n’ai pas été déçue car si les deux histoires sont bien différentes, on reconnaît quand même la patte de l’auteur avec son ton humoristique sans excès, son ironie somme toute assez douce et sa façon de peindre certaines facettes de la société québécoise en gardant de l’ouverture, sans nécessairement imposer ses opinions comme étant les bonnes. J’aime beaucoup ces personnages qui sont très humains et qu’on a l’impression de connaître à la fin du livre.
On nous raconte ici l’histoire d’une fille très cérébrale, qui rationnalise tout pour éviter d’avoir à vivre trop d’émotions (de façon bien inconsciente), et qui vit dans un monde de probabilités et de mathématiques. Ophélie vient de quitter son amoureux, réussit dans son travail, mais ne réussit pas à exister aux yeux de sa famille et, selon elle, du monde entier. L’événement déclencheur est ici la rencontre avec Carol-Ann, adepte du magnétisme et qui vous un culte à l’Univers. Sceptique au départ, Ophélie va se laisser embarquer (jusqu’à exposer une statue de déesse une dans sa chambre à coucher, au grand déplaisir de sa mère) et elle n’aura pas le choix d’explorer son côté émotif.
Là, j’en entends plusieurs penser: « Mais comment elle a pu aimer, la demoiselle qui déteste se faire faire la leçon? » (la demoiselle en question étant moi… je déteste me faire faire la morale ou me faire endoctriner dans un livre, c’est connu de plusieurs!). Justement, l’auteur évite ce piège et on n’a pas droit à une millième version romancée de « Le secret » (que je n’ai pas lu mais qu’on m’a tellement raconté que c’est tout comme). Mais bon, je ne vous dirai pas comment ça finit, hein!
Plusieurs thèmes sont abordés, de façon assez rafraichissante et un peu ironique. On y parle de téléréalité, d’amitié, d’amours, de découverte de soi aussi. Certaines scènes m’ont fait mourir de rire (je pense à une certaine conférence) et j’ai eu le goût de secouer certains personnages caricaturaux, ce qui était probablement le but visé. Et oui, c’est une caricature mais pas tant que ça tout de même… j’ai connu une « Carol-Ann » qui était ma foi aussi heu… fervente dans ses convictions! J’ai aussi bien ri pendant la « téléréalité » en reconnaissant certaines stratégies de Big Brother et de Evil Doctor Will, qui a mené tout le monde en bateau. Bon, ce n’était peut-être qu’une coïncidence mais c’en est une bonne! J’ai juste trouvé un peu « plaquées » certaines considérations orthophoniques à la fin du roman… je les aurais préférées distillées dans une partie plus longue sur cet aspect qui, vous vous en doutez, m’a interpellée!
Une agréable lecture détente, donc. C’est léger, c’est frais, je ne m’y suis pas ennuyée une seule seconde et il y a autre chose qu’une histoire d’amour. Divertissant!
Merci à babelio et aux éditions Stanké pour ce roman reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique!