Le chef d’oeuvre de Chester – Mélanie Watt (et Chester)

chef-d-oeuvre-de-chester.jpgPrésentation de l’éditeur

« Bienvenue, gang de chanceux!  Vous êtes témoins d’un chef d’oeuvre car ce livre a été entièrement confectionné par les pattes d’un félin surdoué, CHESTER. 

 

Mélanie disait que ce ne serait pas possible mais, clairement, elle était dans les PATATES!

 

Qui voudrait lire les niaiseries d’une auteure amateur de rongeurs lorsqu’on peut lire une histoire originale du célèbre Chester!  Dites-le à tous vos amis et faites des appels interurbains s’il le faut! »

 

Commentaire

J’ai déjà parlé de Chester ici et je me suis tout de suite jetée sur le tome 3, que j’ai utilisé très souvent depuis avec mes « plus grands » au travail.  Bon, je publie en novembre mais on s’entend que ma première lecture date de juin.  Je sais je sais… mes billets-albums attendent bien longtemps leur date de publication!

 

Je suis déjà une fan finie de Chester, ce gros chat égocentrique qui n’en fait qu’à sa tête et qui refait tout le livre de sa créatrice armé de son stylo rouge.  Dans ce volume, il a caché les outils de Mélanie et s’est improvisé auteur d’album illustré avec une célèbre vedette comme personnage principal: lui-même.  Chester est toujours plus ou moins politiquement correct et Mélanie, sans sa souris d’ordinateur, se voit obligée d’utiliser des post-it pour essayer de raisonner son chat entêté. 

 

Mais bon, pas si facile, d’écrire une bonne histoire, hein, Chester!

 

Cet album est une excellente occasion d’explorer la grammaire du récit et la structure narrative.  Chester ne sait pas trop comment faire alors on peint des décors, on trouve des personnages, on tente de trouver une fin qui se tient… le tout bien entendu présenté de façon très humoristique, comme toujours dans les albums de Chester.   Tout est crayonné, la pauvre souris est bien découragée… et nous, on rigole!!

 

À quand le tome 4??

Doctor Who – Agent provocateur – Gary Russell

agent-provocateur.JPGPrésentation de l’éditeur

« Le légendaire Doctor Who est de retour avec la première histoire créée exclusivement pour le marché américain.

 

Le Docteur est le dixième Doctor, dernier des Time Lords, survivant de la grande Guerre du Temps et avec sa fidèle amie et compagne, Martha Jones, de Londres, ils mettent fin à l’oppression, à la noirceur et au mal qui s’étend dans les galaxies.  Ils sont aussi à la recherche des meilleurs milk-shakes au chocolat du cosmos… et pendant qu’ils se consacrent à cette quête, quelqu’un d’autre a le Docteur dans sa ligne de mire. »

 

Commentaire

C’est Fashion qui m’a offert ce Doctor Comic dans le cadre du premier volet du Swap au Long Cours.  Je lis mes Doctor Books parcimonieusement, en fait.  Je n’en achète presque jamais et je les ménage!!! 

 

C’est donc une aventure inédite et « hors-série » à laquelle nous avons droit ici.  Plusieurs illustrateurs y ont travaillé et contrairement à ce qu’on peut penser, ça ne nuit pas vraiment à la continuité de l’histoire.  Bien entendu, Daviiiiiiiid (parce qu’il est question du Doctor-David ici) est beauuuucoup plus charismatique et charmant en vrai (et même dans ma tête) que dans la version comic mais j’ai quand même réussi à entendre ses intonations et imaginer ses mimiques.  Mais j’ai eu besoin d’un peu plus d’imagination que dans un roman Doctor Who!

 

Cette histoire est bâtie comme un épisode, en fait, avec une mise en situation, des redondances et de nombreux passages d’une scène à l’autre.  Après quelques pages où j’ai été déstabilisée un peu par ce procédé, je m’y suis habituée et ça m’a bien plu.  Pas évident de suivre au début qui est qui, et qui veut quoi, par contre.  Parce qu’on a affaire à de drôles de bestioles qui se prennent pour des dieux, des populations qui disparaissent mystérieusement et à une terrible bête qui est en train de déchirer le tissus même de la galaxie.  Pas de paradoxe temporel mais l’apparition de quelques races que nous connaissons et un bien étrange minet.  Beaucoup de références (par exemple, au troisième Docteur ou à la mère de Martha, à un moment donné) et d’humour aussi.  Ca n’aurait pas été le Docteur sans ce côté d’auto-dérision un peu décalé qui fait mon bonheur dans la série.  Et, bien entendu, le Docteur sauve le monde… quant au meilleur milkshake, ben… c’est une autre histoire!

 

Une première expérience réussie avec les comics Doctor Who.  Mais bon, c’était prévisible, hein… le Docteur et moi, c’est une grande histoire d’amour, après tout!

 

Thanks Fashion!

 

LireEnVoMini.jpg

I capture the castle (Le château de Cassandra) – Dodie Smith

I-capture-the-castle.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur (mal traduite par moi)

« Voici le journal de Cassandra Mortmain; le récit extraordinaire de la vie avec son extraordinaire famille.  Premièrement, il y a son père excentrique.  Puis sa soeur Rose – très belle, vaniteuse et qui s’ennuie – et sa belle-mère, Topaz, un modèle d’artiste qui aime communier avec la nature.  Finalement, il ya Stephen, très beau et amoureux fou de Cassandra.

 

Dans le château en ruine qui est leur demeure, Cassandra raconte les événements avec une honnêteté caractéristique, alors qu’elle essaie de composer avec ses propres sentiments. »

 

Commentaire

Il y a parfois de ces romans dans lesquels on s’imprègne totalement, qui nous transportent dans leur petit univers et avec lesquels on vit réellement le temps de quelques jours.  C’est ce qui m’est arrivé avec ce livre jeunesse, écrit en 1949.  J’ai étiré les dernières pages pour les faire durer le plus longtemps possible et j’ai refermé le livre avec un sourire aux lèvres qui ne voulait pas s’en aller.  C’est tout à fait le genre d’atmosphère un peu vieillote et surranée qui me plait énormément et qui me transporte toujours. 

 

L’histoire se passe entre deux guerres, je dirais les année 1930, dans la campagne anglaise.  Bien évidemment, notre héroïne est de son temps, bien différente des adolescentes d’aujourd’hui, très naïve d’une certaine façon mais aussi parfois bien sage d’une autre…  Elle est rêveuse, veut devenir écrivain et écrit son journal en désespérant de ne pas écrire des poésies grandioses ou de ne pas être Jane Austen ou l’une des soeurs Brontë.   Sa voix est terriblement attachante alors qu’elle nous raconte son histoire, en tentant d’être la plus honnête possible, même quand c’est difficile, même quand elle se ment à elle même ou qu’elle fait preuve d’une mauvaise foi « sooo endearing ».  Et malgré un côté « vieux sage », elle n’en reste pas moins une adolescente mélodramatique, qui découvre l’amour romantique et idéalisé en passant peut-être à côté de la vie. 

 

C’est encore une fois un roman de passage à l’âge adulte (j’aime ce thème… je pense que c’est un peu évident, hein!), un roman où Cassandra, parfois exaltée, parfois désespérée apprendra à laisser derrière elle son enfance et où elle aura à tourner des pages.  J’ai été très touchée par plusieurs de ces rites, de ces dernières fois. Je suis toujours touchée droit au coeur, dans la vie comme dans la littérature, lors de ces « dernières fois » complètement lucides, où la personne sait que c’est un adieu.  Certains de mes copains pourront en témoigner, d’ailleurs, mais ça, c’est une autre histoire! 

 

L’histoire, donc, est divisée en trois livres, pour trois parties… Cassandra et sa famille sont carrément ruinés.  Son père est un écrivain complètement « bloqué », sa belle-mère fait ce qu’elle peut et Rose, la soeur aînée, vit très mal cet état.  Le château est presque vide, ils n’ont presque rien à manger et le seul qui apporte quelque chose à manger est Stephen, le jardinier, qui ne fait pas « réellement » partie de la famille, en fait.  La première partie met ce décor en place, dans la prose d’une jeune fille qui se veut poète, qui est fascinée par la beauté et par les paysages, et qui rage de ne pouvoir les mettre en mots comme elle le voudrait.   Puis leur propriétaire meurt et arrivent deux de ses héritiers, deux frères.  Oui, vous voyez tout de suite la ressemblance.  C’est d’ailleurs parfaitement assumé et précisé dans le roman, truffé de références littéraires (que j’aime) et poétiques.  Il y a beaucoup d’autres ressemblances avec les romans d’Austen, d’ailleurs, sans pour autant être du copier-coller tant le style et le ton sont différents.  Pas d’ironie mordante ou de critique de la société ici, mais plutôt un ton sincère et des passages qui m’ont fait éclater de rire tant ils créaient des images dans ma tête.  Les réflexions de Cassandra me font terriblement penser à celles que j’avais lorsque j’étais une adolescente tout aussi – sinon plus – mélodramatique qu’il m’était impossible de ne pas m’y attacher. 

 

Si l’intrigue tarde un peu à se mettre en place, j’ai quand même tout aimé dans ce roman.  Les descriptions, les états d’âme, les contradictions, les folies de la famille, les personnages (Stephen… soupir…).  Oui, c’est parfois invraisemblable mais je prenais tout avec un sourire.  J’ai aimé l’évolution du ton du journal de Cassandra, qui passe de vrai journal d’ado à un « presque roman », avec des chapitres.  J’ai aimé avoir eu envie de lui crier quoi faire, j’ai aimé me souvenir de ce que j’étais à l’époque où j’avais cet âge et où j’étais terriblement « old fashioned » dans mes pensées (citation, ici… quelqu’un se reconnaîtra!). 

 

Un château qui devient presque un personnage à part entière tellement il est présent, un écrivain qui oscille entre la folie et le génie (en se foutant complètement de sa famille ceci dit… Un pire Mr. Benett), une belle-mère qui aime communier nue avec la nature, une vielle tour délâbrée, des références littéraires (le chat s’appelle Abelard et la chienne Héloïse, si ça peut vous donner une idée), des rites de Midsummer, des premiers amours, une barbe récalcitrante…

 

Bref, un coup de coeur!  Un réel roman doudou, malgré son côté doux-amer (un doudou-amer, donc… je me sens des éclairs de génie lexical, ce soir!)…  Mais j’aime ce qui est doux-amer!

 

LireEnVoMini.jpg

Les Anonymes – R. J. Ellory

Anonymes.jpgPrésentation de l’éditeur

« Washington, quatre meurtres, quatre modes opératoires identiques. L’inspecteur Miller enquête sur ce serial-killer. Il découvre qu’une des victimes vivait sous une fausse identité. Ce qui semblait être une banale enquête de police prend une ampleur différente, et va conduire Miller jusqu’aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain. »

 

Commentaire

Ok, commençons par une note à moi-même pour ne pas que j’achète deux fois le même livre: Les Anonymes est une traduction de « A simple act of violence », paru en 2006 en VO.  Voilà, c’est dit!  Et me voilà démêlée!

 

J’étais euphorique quand j’ai découvert ce livre surprise dans ma boîte aux lettres, gracieuseté de Solène et des éditions Sonatine.  En effet, j’avais été complètement transportée dans l’univers de « Seul le silence » et j’espérais retrouver ces sensations dans ce roman.  Toutefois, si j’ai globalement aimé et si je peux objectivement dire que ce thriller politique est bien construit, le genre même du roman – avec ces histoires politiques et les magouilles de diverses organisations gouvernementales américaines –  a fait que mon intérêt à sensiblement baissé aux alentours de la page 200.  Considérablement, même.  En effet, il se passe un long moment où nous avons en main tous les éléments et où nos inspecteurs pataugent joyeusement, se butant à porte fermée sur porte fermée.  Il se passe donc beaucoup de petites choses, mais la trame principale avance relativement peu.

 

Mais commençons pas le début.  L’inspecteur Miller, qui se sort tout juste d’un scandale, est amené  à enquêter sur une sordide histoire de meurtres en série.  Sauf qu’on se rend rapidement compte que ce n’est que la pointe de l’iceberg et qu’il s’agit en fait d’une histoire politique impliquant la CIA.  L’idée n’est pas nouvelle: un gouvernement pion dans les mains de cette agence, du financement caché, une CIA toute puissante.  On a déjà vu ça et on n’évite pas certains clichés. Toutefois, le traitement qui en est fait a le mérite d’être un peu différent.  Le livre alterne l’histoire à la troisième personne de l’inspecteur Miller et les récits – à la première personne – de John Robey, qui connaissait la victime du dernier meurtre en série. 

 

Si les inspecteurs m’ont semblé assez simplements construits, le personnage de Robey m’a fascinée et dès le début.  Il joue visiblement avec la police, mais si on se doute du pourquoi, nous n’en sommes pas absolument certains et de toute façon, cette relation qu’il établit avec Miller, ses agissements, tout est aux limites de la lucidité extrême et de la folie.  On décrit avec justesse l’entrée de jeunes exaltés qui veulent changer le monde dans un milieu qui les engloutit assez vite et on suit leur évolution.   C’est d’ailleurs à partir du moment où Robey devient plus central à l’histoire que l’atmosphère s’épaissit et que la tension devient palpable. C’est aussi à partir de ce roman que j’ai raccroché à l’histoire… et que j’ai tourné les dernières pages à toute vitesse.

 

Un roman qui plaira aux amateurs de thrillers politiques mais qui m’a moins convaincue que « Seul le silence ».  Je n’étais peut-être pas le public cible, n’étant pas portée naturellement vers les histoires de politique, de pouvoir et de gros sous, mais après un moment de découragement, j’y ai quand même trouvé mon compte. Le talent de conteur d’Ellory ressort avec force dans la dernière partie et je n’en ai certes pas fini avec cet auteur.

 

Merci à Solène et aux éditions Sonatine!

Le salon du livre de Montréal, qui en est?

Salon-du-livre-montreal-2010.jpg

 

Chaque année, je bougonne un peu en sortant du salon du livre… mais chaque année, j’y retourne, toujours pour la même raison: j’adoooore discuter bouquins en bonne compagnie. 

 

Cette année, le salon se déroulera encore une fois à la place Bonaventure, du 17 au 22 novembre 2010 et pour diversifier et augmenter la bonne compagnie, je propose de s’y retrouver entre blogueuses (le féminin est utilisé ici pour la majorité, hein!!  On est pas sectaires!) le samedi après-midi, à compter de 14 heures

 

On pourra traîner dans le salon, toutes ensemble ou par petits groupes et décider si on veut aller manger un truc après, dépendant de notre degré de fatigue et de chargement!!  Jusqu’à maintenant, il y aura moi, Pimpi, Abeille et Kikine mais toute blogueur qui parle de livres sur son blog est bienvenu!  Oui, on se connaît déjà entre nous, mais on aimerait bien rencontrer d’autres gens!  On se connaît tellement peu « en vrai », nous, les filles du Québec!  Du moins, moi, je vous connais tellement peu!  (Je viens d’utiliser trois fois le verbe « connaître » en deux lignes… j’en suis pleinement consciente… et comme je suis totalement paresseuse aussi, je vais laisser ça comme ça!)

 

Allez, qui en est??

L’héritage des Darcer – Marie Caillet

Heritage-des-Darcer.jpgPrésentation de l’éditeur

« Lorsqu’on s’appelle Mydria, qu’on est la fille unique et chérie des puissants Siartt et qu’on a pour objectif principal d’accéder à un pouvoir plus grand encore en épousant le prince héritier du royame, la vie ne peut pas être ennuyeuse.  Jusqu’au jour où Mydria découvre ses vraies origines.  Elle n’est nullement Siartt mais l’ultime héritière d’une dynastie renversée depuis des générations!  Et pour couronner le tout, à la suite de ses ancêtres, elle est tenue de se lancer à la recherche du trésor familial, recevant pour seules aides un sifflet et le Don d’ailes, cet étrange pouvoir de métamorphoser à volonté […] »

 

Commentaire

Mais quelle surprise, que ce premier roman de Marie Caillet, une jeune auteure de 18 ans!  Et une bonne suprise, en plus de ça.  Comme vous commencez à le savoir, j’ai parfois de drôles de raisons de lire ou pas un livre et quand on m’a proposé celui-ci, c’est le nom « Darcer » qui m’a fait penser à « Darcy » alors je me suis dit que ce devait être un signe!  Bon, nous somme très loin d’Austen et du charmant Monsieur, mais j’ai effectivement bien fait parce que j’ai vraiment beaucoup aimé. 

 

Il s’agit ici d’un roman fantasy jeunesse, où nous rencontrons une jeune fille de 16 ans, My, qui se découvre soudain héritière d’une lignée disparue.  La demoiselle, qui vit dans le luxe n’en demandait pas tant.  Oui, elle veut du pouvoir, mais en épousant un prince. Une quête pleine de dangers où ont péri ses ancêtres, très peu pour elle.   Mais bon, sa tentative de fuite ne tourne pas comme prévu, et elle se retrouve prisonnière d’une Guilde de malfaiteurs en tout genre, voleurs, espions et assassins, qui ont dans la tête de l’utiliser pour retrouver le fabuleux trésor promis par la légende. 

 

C’est tout d’abord d’une quête assez classique dont il est question.  My n’a pas vraiment le choix et la demoiselle couvée et choyée se retrouve dans un monde hostile, avec des compagnons auxquels elle peut plus ou moins faire confiance, à vivre à la dure, pour aller elle ne sait trop où.  Bien entendu, il y a une romance dans tout ça, mais même si on la sent se développer tout au long de l’histoire, elle ne prend pas toute la place.   Et vraiment, ça se tient.  Bon, une quête, un trésor, des obtacles infranchissables, ce n’est pas nécessairement nouveau, mais l’auteure évite beaucoup de clichés et les désamorce rapidement quand ils semblent poindre.  L’héroïne est belle et volontaire, certes, mais elle n’est pas non plus un prodige, ni d’ailleurs trop naïve.  On sent son évolution au fil des pages et cette aventure se révèle un véritable rite de passage.  Elle se découvre elle-même mais entrevoit aussi une facette du monde dont elle ne soupçonnait même pas l’existence.  Le héros est atypique et disons que ce n’est pas nécessairement le coup de foudre avec les bouffées de chaleurs au premier regard.  C’est tant mieux, d’ailleurs. 

 

Toutefois, ce qui m’a tout de suite frappée, c’est une écriture riche et maîtrisée, sans paraître travaillée, qui colle parfaitement au propos et à l’univers médiéval avec de légères touches de magie qui nous est proposé.  L’auteure réussit à créer une atmosphère tangible, on garde le rythme même pendant les périodes d’accalmie et il m’a été vraiment difficile de lâcher ce roman, d’ailleurs lu en une petite journée.   Des pointes d’humour sont présentes un peu partout (j’ai d’ailleurs eu un vrai fou rire lors du premier combat de My) et j’ai apprécié le regard un peu ironique mais ouvert posé par la demoiselle sur ce qui l’entoure mais surtout sur elle-même.  J’ai beaucoup aimé la finale, qui appelle peut-être une suite… Mais pas d’inquiétude, le livre se tient très bien et s’il y a une porte entrouverte, l’histoire est complète en elle-même. 

 

Mon seul petit regret: si les personnages principaux étaient travaillés, avec une personnalité qui leur est propre et plusieurs facettes, les personnages secondaires me sont parus un peu plus flous, avec des caractéristiques, certes, mais moins tangibles pour la lectrice que je suis.   Malgré tout, une lecture prenante et une jeune auteure  très prometteuse que je suivrai sans doute!  Un presque coup de coeur et un livre que je conseillerai certainement. 

 

Merci aux éditions Michel Lafon pour cette lecture!  Je vous renvoie aussi au billet de Cuné, dont j’adore le titre, une citation qui m’a fait beaucoup rire dans le texte (au fait, au Québec, il est dans les sections jeunesse dans les librairies).  Et pour les intéressés, le blog de l’auteur!  

Brûlant secret – Stefan Zweig

Brulant-secret.jpgPrésentation de l’éditeur

« Comment le désir et la passion, enracinés au fond de chaque être, peuvent le révéler à lui même et le bouleverser dans son destin: tel est le secret que tentent de percer les quatre écrits qui composent ce volume.  L’éveil de la jalousie chez un garçon de douze ans, qui a innocemment rapproché sa mère et le jeune vacancier oisif dont l’amitié l’emplissait de fierté. »

 

Commentaire

J’ai choisi de faire un billet pour chacune des quatre nouvelles qui composent ce recueil pour éviter un billet fleuve.  Bon, aussi pour mieux démêler mes impressions; je n’ai pas du aimé chroniquer « Amok » et « Lettre d’une inconnue » dans le même billet. 

 

Je sens que j’aurai du mal à parler de cette nouvelle parce que j’en suis sortie avec un sentiment de profond malaise, touchée encore une fois par la plume de Zweig, qui réussit à créer en très peu de pages, une atmosphère de tension palpable, dans une situation assez anodine en soi.

 

Il s’agit donc d’un comte un peu volage qui, pour s’amuser un peu pendant ses vacances, utilise un jeune adolescent de 12 ans en convalescence pour se rapprocher de la mère de celui-ci.  Le jeune garçon passera en peu de temps d’un dévouement extrême, mêlé d’une joie fébrile à l’idée de sortir enfin de l’enfance, à une haine farouche pour cet inconnu, se sentant exclu et trompé par les adultes.  Le lecteur ressent fortement les passions du jeune homme, en plein éveil au monde des adultes, qui met un pied d’abord timide dans l’adolescence.  D’adorateur un peu dérangeant pour les adultes, il se dresse rapidement en juge de leurs actions, avec sa naïveté encore enfantine et devient presque effrayant dans son espionnage et dans son refus de rester l’enfant qu’il a toujours été. 

 

Malaise pour moi car j’ai ressenti en parallèle la frustration du jeune garçon face à ce qu’on ne lui disait pas, face aux injustices et aux mensonges, mais aussi celle des adultes, face à cette attitude adolescente dérangeante et ouvertement provocante.  Ce jeune est en équilibre sur une frontière instable, nous le sentons et malgré ceci, nous nous pouvons nous empêcher de nous sentir oppressés par sa présence, par son arrogance.  Comme ces jeunes qui, nous le savons, doivent vivre les choses très intensément et être particulièrement chamboulés intérieurement, mais qui nous font tout de même réagir, et ce même si nous comprenons parfaitement leurs réactions. 

 

La plume est vive et alerte, toujours concise et allant droit au but.  Toujours aussi efficace, dans mon cas.  À chaque fois, même si les sentiments provoqués varient, je me sens emportée.  Les points de vue varient, les sentiments du jeune passent d’un extrême à l’autre à la vitesse de l’éclair et je me suis sentie impuissante face à tout ça.   Précisons que si le malaise domine, il y a également des ouvertures beaucoup plus positives.  Un texte fort, encore une fois, qui traite de la fin de l’enfance.  Pas mon préféré mais j’ai été définitivement secouée. 

 

Logo Zweig petit

Les petits ruisseaux – Pascal Rabaté

petits-ruisseaux.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie… )

« Chaque jour, Edmond et Émile, deux petits vieux, s’installent au bord de la rivière pour pêcher. Ils font de temps à autre des pauses pour casser la graine ou boire un coup de blanc.

Et parfois, ça mord un peu.

Le temps s’écoule ainsi, au rythme des prises. Le soir, chacun rentre chez lui. Edmond retrouve son chat, et Émile parle à la photo de sa femme décédée..

Un jour, Edmond apprend à son ami qu’il a rencontré quelqu’un, grâce aux annonces qu’il lit depuis quelques temps. Et là, il semble que ce soit la bonne personne. « C’est pas parce que l’on a passé l’âge de la gaudriole épicée qu’il faut faire maigre jusqu’au trou ! ».

Pour Émile, c’est un choc. Impensable pour lui d’imaginer faire la même chose. Le souvenir de sa femme, l’âge… autant de freins à une vie aussi libérée. »

 

Commentaire

J’ai coupé des bouts de la présentation du site de Futuropolis (et j’ai aussi remis le bon nom pour le personnage principal… je ne sais pas trop pourquoi, mais ils l’appelaient Pierre) parce que je trouve que certaines révélations sont plus réjouissantes lorsque faites au fil des pages.  Ce ne sont pas de grands événements mais quand même, je crois qu’il vaut la peine de savourer cette BD sans trop savoir où elle nous mène.  Comme je ne lis jamais les présentations, ça m’est arrivée et je me suis délectée de cette lecture.  Vraiment.  Et à 1h30 du matin pendant un read-o-thon (heure 21 et demi pour moi), il fallait le faire!

 

Je le dis d’emblée, je ne suis toujours pas fan des dessins de Rabaté.   Par contre, si lors de ma lecture de « Le petit rien tout neuf avec un ventre jaune« , je n’avais pas réussi à passer à côté, ici, au bout de quelques pages, j’étais tellement dans l’histoire que ça ne m’embêtait plus du tout.   

 

Rabaté nous livre ici un récit touchant, celui d’Émile qui ne voit la vie que derrière lui et qui est forcé de se remettre en question suite à la mort de son meilleur ami.  La vie et les événements le sortiront de ses souvenirs et même si on voit les personnages uniquement dans leur vieillesse, on sent sous les rides les jeunes hommes et femmes qu’ils ont été.   Ils sont vivants et très émouvants.  La sexualité est traitée de façon directe mais la plupart du temps assez pudique, les personnages sont très humains, très vivants.   

 

J’ai aussi beaucoup aimé ce portrait d’un petit village où tout le monde se connaît et où la brasserie du coin devient le centre mondain de ces messieurs, qui s’aiment beaucoup malgré les apparences parfois.  J’ai souri et j’ai revu des images quand on aperçoit Émile montrer sa prise et répéter fièrement les mêmes mots à tous.  J’ai été très émue par ces personnes souvent seules avec leurs souvenirs et qui cherchent du réconfort dans les routines quotidiennes. 

 

Presque un rite de passage pour Émile, pour accepter qu’il reste encore quelque chose devant.  On ne s’embête pas avec le politically correct, Émile essaie des choses avant de se retrouver lui-même.  Ça en dérangera peut-être certain mais pour ma part, j’ai vraiment aimé. 

 

Une très belle lecture, donc.  Je conseille à ceux qui aiment le genre!

 

Les nouvelles petites filles modèles – Rosalind Elland-Goldsmith

Nouvelles-petites-filles-modeles.jpgPrésentation de l’éditeur

« C’est l’été.  Le chant des cigales monte jusqu’au vieux moulin.  Madeleine somnole, bercée par la chaleur et les senteurs de la Provence.  Soudain, un bruit épouvantable.  Un accident?

 

Camille, Madeleine, Marguerite et l’inoubliable Sophie… les petites filles modèles de la Comtesse de Ségur reviennent, et elles ont grandi.  Elles désobéissent et se chamaillent encore, mais la recherche du bonheur occupe toujours leur coeur. »

 

Commentaire

C’est Kikine qui m’a prêté ce livre, qui lui a été envoyé par Clair de Jour.  Je l’avais d’ailleurs noté et ayant lu la Comtesse de Ségur quand j’étais petite, j’avais bien hâte de voir ce que cette réécriture allait donner!  Bilan: je suis un peu mitigée et quand même moins enthousiaste que les blogueuses qui en ont parlé avant moi.

 

Ce qu’il faut savoir, c’est que le côté « modèle » des petites filles modèles m’a toujours un peu énervée, même enfant.  J’aimais l’univers, les manières à l’ancienne, les grands domaines, les noms bizarres et les balades dans la nature.  J’étais aussi déçue que Sophie devienne plus sage, c’est tout dire!  Donc bon, même si les petites files sont ici moins sages et si on est bien ancré dans le présent, j’ai parfois trouvé que le côté « bons sentiments » et le côté « moderne » clashaient un peu (je cherche un terme français ici… si vous trouvez, je suis preneuse!)

 

Le roman nous transporte donc en Provence.  Les mamans travaillent, les papas sont médecins sans frontière ou photographes… pas là, quoi.  On est dans un grand domaine mais c’est une maison d’hôtes et nos fillettes ont des préoccupations très actuelles: ne pas recevoir de mail de leur meilleure copine, le désir d’un téléphone cellulaire, les garçons (ça, c’est intemporel, hein!).  Le roman commence un peu commence un peu comme celui qui en est l’origine: un accident, l’arrivée de la petite cousine Marguerite.  Par la suite, s’il y a des ressemblances, on s’éloigne quand même un peu. On a gardé le style et la mise en page, avec des dialogues qui ressemblent parfois à du théâtre et on reconnaît quand même assez bien les personnages.  Les petites filles sont moins lisses que chez la comtesse… mais quand même assez!

 

Toutefois, la magie a plus ou moins opéré pour moi.  J’ai trouvé qu’on nous assénait les bonnes valeurs à coup de pioche et que ça passait plus ou moins bien étant donné le contexte.  Pourtant, j’ai beaucoup aimé le début, ça se lit bien, on retombe en enfance.  C’est avec l’arrivée de Sophie et de sa vilaine tante bien méchante que ça s’est gaché.  C’était soudain trop, Sophie a un bien mauvais rôle et je connais bien peu de fillettes qui lui auraient passé tout ça de cette façon. 

 

Je crois que la série – qui s’annonce en 7 tomes – plaira davantage aux jeunes de 10-12 ans qu’à moi.  J’ai déjà dit que j’avais du mal avec la littérature destinée à cette tranche d’âge, hein…  Où tout est trop clair, trop blanc, trop noir.   Mais je n’abandonne pas! D’ailleurs, on parle de l’arrivée imminente de cousins, ce qui me fait dire qu’il y aura peut-être l’adaptation des Vacances, mon préféré de l’auteure quand j’étais petite!

 

Ceci dit, j’ai relu des passages pendant le Read-A-Thon mais je n’ai nullement l’intention de relire ces livres… je sens que je serais énervée par tant de morale et de perfection et je veux garder mon bon souvenir!

 

Merci à Kikine pour le prêt.  

Pierre la Lune – Alice Brière-Haquet/Célia Chauffrey

pierre-la-lune.jpgPrésentation de l’éditeur

« Pierre est un petit garçon qui aimerait offrir à sa maman le plus beau des cadeaux: la lune! 

Oui mais la lune, c’est drôlement haut.

Il va donc demander de l’aide à tous ceux qu’il rencontre. 

À chacun, il en promet un petit bout… mais y en aura-t-il assez pour tout le monde? »

 

Commentaire

Quel joli album que celui-ci.  Une très belle histoire d’amour et de partage aussi, que celle de ce petit garçon tout petit, qui veut offrir à sa maman (la plus belle, la plus gentille, la plus élégante, bien entendu) le plus beau des cadeaux: la lune!  Ce texte écrit en rimes est aussi agréable à lire avec ses yeux qu’avec sa voix.  C’est un conte, bien entendu, un conte qui parle d’entraide mais aussi d’un petit garçon qui grandit et qui fait ses expériences avant de réaliser son rêve.  Le tout de façon très douce et très jolie. 

 

Les illustrations, aux proportions plus ou moins réalistes (parce que bon, quand on est tout petit, les choses semblent certainement bien différentes) et aux perspectives changeantes collent très bien à cette histoire et à la dimension « conte ».  Cet album nous amène dans un univers douillet et un peu fantaisiste.  J’ai eu un gros coup de coeur pour la planche représentant le monde avec ses monuments. Vraiment, un album que j’ai beaucoup aimé.

 

Les images sont grandes, les textes sont courts, seulement quelques lignes.  Mais c’est tout à fait mignon!!  Vraiment!  Je suis sortie de cette lecture le sourire aux lèvres!

 

challenge albums