Le bonheur conjugal – Léon Tolstoï

sonate à kreutzerPrésentation de l’éditeur

Ben yen a pas, en fait.  Cette nouvelle fait partie du  même recueil que « La sonate à Kreutzer » et on ne nous donne qu’un extrait de cette dernière nouvelle sur la quatrième de couverture.

 

Commentaire

Voici un récit que j’ai vraiment beaucoup aimé, malgré sa tristesse et la désillusion qui s’en dégage.  C’est, je le crois, ma nouvelle préférée du recueil.  Il s’agit d’un des récits plus anciens de l’auteur, écrit en 1859, mais où l’on sent poindre cette vision du mariage qui est celle de Tolstoï. 

 

La narratrice, Macha, a 17 ans au début du récit.  Orpheline, elle rencontrera l’amour sous les traits de Serge Mikhaïlovich, ami de son père de 20 ans son aîné.   Dans cette nouvelle, nous suivrons Macha et son mari dans leur mariage où les sentiments évolueront de l’amour passionné à une affection amicale un peu triste. 

 

J’ai été particulièrement touchée par cette nouvelle.  La description des sentiments de la jeune fille qui s’épanouit en souhaitant impressionner un homme qu’elle admire par la beauté de son âme est très juste.  On sent l’exaltation d’une jeune âme, son côté excessif et exalté que ce soit pour la religion, pour l’altruisme ou pour l’amour.  On y croit aussi quand elle vit l’amour, qu’elle s’émerveille d’être bien avec l’autre et de vivre pour son mari.   Je n’ai pu m’empêcher de sourire au souvenir de ces premières amours où l’on s’émerveille que c’est possible d’éprouver ça aussi intensément.    Et puis la vie les rattrape. 

 

La seconde partie m’a rendue mélancolique et un peu triste.  Triste parce qu’à qui ça n’est pas arrivé, de sentir l’amour se transformer, de le voir devenir autre chose, cette relation douce-amère pleine de souvenirs d’avant qu’on ne veut surtout pas vivre quand on est jeune.   Tolstoï nous fait vivre l’éloignement qui s’installe, la transformation des sentiments.  La résignation des personnages, cette idée que tout est bien, qu’il vaut mieux avoir aimé et s’en souvenir, que de toute façon, ça devait arriver… tout ça est venu me chercher. Il y a également dans cette nouvelles de bien  belles pages sur la nature. 

 

J’ai refermé cette nouvelle avec un sourire un peu mélancolique mais en me disant que même si la passion folle ne dure pas éternellement, il y doit y avoir mieux que ça.  Il faut qu’il y ait mieux que ça.   

 

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Le roman de Saint-Pétersbourg – Vladimir Fédorovski

roman-de-st-petersbourg.jpgPrésentation de l’éditeur

« À l’occasion du tricentenaire de Saint-Pétersbourg, Vladimir Fédorovski met en scène les grands moments de l’histoire sentimentale de cette ville insolite créée par la sule volonté de Pierre le Grand au bord de la Néva. 

 

Pierre 1er, Catherine II et le prince Potemkine, Alexandre 1er mais aussi les grand artistes et hommes de lettres russes et occidentaux (Pouchkine, Dostoïevski, les poètes du siècle d’Argent, Balzac…) sont des personnages de ce roman vrai qui nous convie à une promenade romantique de la Venise du Nord.

 

Une traversée étonnante dans les palais étincelants de Saint-Pétersbourg d’hier et les rues sinueuses de Leningrad, sur les traces des hommes et des femmes qui y ont connu le coup de foudre.  Cet ouvrage s’appuie sur des archives tirées de fonds confidentiels récemment rendus accessibles en Russie et sur des témoignages indédits.  Des pages marquées par le mystèr, l’évasion, l’aventure et le défi. »

 

Commentaire

J’ai acheté ce livre sur les conseils de mon amie Pimpi lors du salon du livre 2009, alors que se profilait le défi « Une année en Russie » (qui, heureusement, se prolonge, et qui va me permettre de faire plus de trois malheureux billets).  La semaine russe m’est apparue comme une occasion on ne peut plus approprié de le sortir de ma pile.

 

Si ce texte se lit comme un roman, il s’agit principalement d’un essai très romantique sur l’histoire de Saint-Petersbourg, ville née des marais sur l’ordre du tsar Pierre le grand au début du 18e siècle.  Je rêve de visiter cette ville depuis mon adolescence alors la lecture de cette histoire ne pouvait que me passionner, ce qui n’a pas manqué de se produire. 

 

On nous raconte ici la naissance d’une cité presque mythique, construite pour être une fenêtre sur l’Europe, ainsi que son évolution dans le temps, en passant par la désolation d’une partie du 20e siècle, le tout avec comme toile de fond l’histoire de la Russie.  Je parle de toile de fond car si on la sent et si elle teinte l’évolution des pensées et des époques, on voit plutôt la vie à St Petersbourg par le biais des tsars et des artistes qui y ont vécu.  L’auteure illustre, à l’aide d’exemples tirés du monde de la littérature, les idées et les courants des époques ainsi il réussit à recréer l’ambiance qui régnait dans une certaine couche de la société.   On nous fait nous promener avec Pierre le Grand dans les marécages d’où sortira la ville, nous rencontrons Catherine II et Potemkine, faisons les salons avec Pouchkine et sa trop belle épouse Nathalie, errons avec Dostoïevski et fréquentons la tour d’ivoire avec les poètes et les penseurs du début du siècle. 

 

C’est aussi l’occasion d’en apprendre davantage sur la vie, souvent tragique, de ces grands poètes et écrivains russes, que je ne connaissais souvent que de nom.  Beaucoup de vie, un peu d’oeuvre, mais pleins de portes ouvertes pour faire des découvertes.  Ce livre a l’avantage de rendre ces personnages historiques vivants et donc un peu plus accesisbles. 

 

Mais ce sont surtout les rues de Saint Petersbourg, les grand palais, la Néva, Tsarskoïe Selo… On la voit vivre et respirer, cette villle.  C’est abordable, instructif et ça donne le goût d’en savoir davantage.  Une vision romanesque et romantique, certes, mais c’est exactement ce que je cherchais.  Et ça donne définitivement encore plus le goût d’y aller.  Genre 2012, 2013…  Qui vient?  

 

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Swap au long cours – Part 4 – Sexy knights (et muscles utiles)

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Voilà donc que se termine ce trop génial Swap au long cours 2010 et tout ce que je peux dire c’est que je suis looooin d’avoir regretté cette expérience.  Ça peut peut-être faire peur comme ça mais c’est vraiment génial, ça tisse – encore plus – des liens (je sais, ma phrase ne fitte pas avec la partie entre tirets… mais je suis trop émotionnée je me permets cette entorse à la grammaire.  C’est pas comme si c’était la première fois, d’ailleurs, hein!) et c’est avec une petite larmichette – sans joke… j’ai déjà dit que j’étais probablement pleureuse dans une autre vie – que j’ai lu le petit mot qu’avait joint Fashion au dernier colis.  Heureusement, il y avait David en kilt pour me redonner le sourire.  Et tous les paquets pour me faire sautiller dans ma verrière! 

 

Petit récapitulatif (vu que c’est bilan, ces temps-ci) pour commencer. 

Premier thème – mars 2010 – Le rêve (interprété par nous comme « Les séries télé qui nous font rêver »)

Deuxième thème – juin 2010 – Intertextualité et Palimpseste

Troisième thème – septembre 2010 – Doudou

 

Et voici le colis du quatrième thème… Sexy knights (et muscles utiles).

Ben quoi.  C’est sexy un chevalier, non?  Et nous avons défini « knight » comme étant : un homme impliqué dans une quête quelconque, que ce soit le saint Graal ou du c**.  Ça nous laissait de la marge. 

 

Ce colis est un grand survivant, en fait.  Il a survécu à la tempête de neige en France et aux problèmes aéroportuaires d’Amérique du Nord.  Il est arrivé avec quatre glorieux trous dans la boîte colissimo pour prouver son ardeur au combat (ben quoi… c’est les chevaliers, la thématique, ne l’oubliez pas!) mais n’a pu s’empêcher d’ouvrir son coeur devant la charmante, jolie – et impatiente – princesse qui l’attendait au bout de son long voyage.  Ça c’est moi.  Je suis une princesse qui attend son sexy knight, ça me donne le droit de vous servir des phrases dignes d’un Harlequin, oui, oui.

 

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Voilà mon sexy colis qui se découvre, juste pour moi…  Des couleurs de Noël, une nappe – pour un tea for two??  La suite vous le dira – et Daviiiiiiiiid en kilt.  Et Caro, c’est MON billet, t’écris pas ici le mot qui commence pas R et qui finit par T. Bon-e!!!

 

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Et dedans – on ne dira pas que les beaux « objets » sont toujours des coquilles vides, n’est-ce pas – il y avait tout ça.  Very Christmassy!   Et very big.  I like them big! (Oh my god, c’est n’importe quoi, ce billet…)

 

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Côté culture chevaleresque…

(PS: Oui, ce que vous voyez, ce sont mes décorations de Noël.  Pas enlevées.  Le 4 janvier.  Non mais au temps que ça prend pour les placer, croyez-moi que je vais les garder un moment.  Vais-je battre mon record cette année?)

 

Les trois mousquetaires – Alexandre Dumas

Et là, c’est de la télépathie pure parce que je voulais le relire absoooolument mais imaginez-vous donc que mon ex-hamster (ou plutôt l’ex-hamster de mon bébé-frère, il y a de ça plusieurs années), avait grignoté ma copie, qui a des allures de fromage suisse.  Si vous vous dites que c’était un hamster cultivé, avec beaucoup de goût, sachez qu’il avait aussi grignoté, dans son époque omnivore, mes petites culottes.  Côté culture, on repassera hein. Il avait des goûts éclectiques, ce hamster.

Le chevalier d’Harmental – Alexandre Dumas

Que je ne connaissais pas du tout.  Mais c’est Dumas, donc ça va être bien.  Et c’est un chevalier donc c’est pile dans le thème!

Shadows and Strongholts – Elizabeth Chadwick

Une histoire au Moyen-Âge, d’une auteure spécialisée en Romances Historiques.  Je l’avais déjà repérée, d’ailleurs et il semble y avoir un fort potentiel knightesque dans ça. 

Once upon a knight – Jackie Ivie

Regardez la couverture… ça dit tout, n’est-ce-pas.  Je ne sais pas s’il sera du calibre des derniers romans que Fashion m’a envoyés.  J’ai failli avoir une crise cardiaque – en même temps qu’une attaque de fou rire, en fait… bizarre comme sensation – quand je les avais ouverts te que j’avais réalisé de quoi il s’agissait!  Je verrai bien le genre de celui-là!

 

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Côté pop culture…

La grosse ombre, c’est moi.  Je suis pourrie pour prendre de photos!

 

– Glee (première saison)

Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!  Je vais enfin pouvoir comprendre ce que les filles racontent quand elles délirent là-dessus.  Et oui, il y a un rapport avec les chevaliers.  Ils doivent bien vouloir quelque chose, dans Glee, non?  Je verrai si je partage la Fashion-passion pour le professeur aux cheveux frisés (elle fantasme sur les cheveux… c’est plus fort qu’elle) après cette écoute.

 

-Single Father – Minisérie

Daviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid!  Et il est pas encore dispo ici, en plus.  Ça promet!

 

 

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Côté objets chevaleresques…

Là, j’étais carrément, carrément folle.  Et il faut observer que malgré les combats qu’il avait menés, mon knight-colis avait su protéger ce qu’il y avait à l’intérieur… parce que tout était intact.  Rien de cassé, tout parfait, tout beau.  Amazing, non?

 

Un mug Tardis

Premier cadeau ouvert, premier Hiiiiiiiiiii retentissant (on raconte qu’il s’est fait entendre jusque sur F***book, d’ailleurs).  Maintenant que Fashion l’a testé pour nous et qu’elle a réalisé qu’il fallait boire par le coin, je pourrai l’utiliser en toute sécurité.  Et me balader avec au bureau pour faire ma fraîche un peu. 
Bon, personne va savoir ce que c’est mais moi oui et ça me faire plaisir.  Faut se faire plaisir, dans la vie!

 

Une bouteille de champagne Pommery et ses deux coupes étoilées. 

Pour boire avec un sexy knight, bien entendu.  C’est donc un champagne for two.  Encore mieux!

 

Un sexy-calendrier personnalisé pour moi, avec mes hommes à moi et rien qu’à moi. 

Hop, dans mon bureau aussi!  Et une certaine date de février y est déjà inscrite, d’ailleurs!

 

Un père Noël avec un bedon plein de bonbons.

Pour la Christmas Freak assumée quie st en moi.  Il est super cute, en plus!

 

Un paquet de napkins aux couleurs de l’Angleterre

Fashion me dit que c’est pour utiliser « avec lui ».  Sourcils levés et expression ma foi bien interrogative sur mon visage…  pourquoi est-ce que je pense tout le temps croche, hein!

 

Un SLAT

Parce que j’aime les SLATS.  C’est d’ailleurs ce que ce sac mentionne, si discrètement. Love it!

 

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Pour me donner des forces pour accueillir mon sexy knight…

 

Des tubes de crème de marron (delicious… surtout directement du tube)

Une barre de chocolat à la pâte d’amandes (introuvable ici… je ne te remercierai jamais assez, j’étais limite en sevrage, là)

Une barre de chocolat blanc nougatine et amandes

Deux barres Galler (je m’étais extasiée la dernière fois… elle a une méchante bonne mémoire!)

Des petits chocolats (qui ont été mon dîner, en fait… shame on me.  Ma balance me regarde avec des gros yeux)

Des biscuits roses de Reims (j’adore aussi.  Chaque bouchée mérite l’effort que nous aurons à faire pour ramasser toutes les graines qui vont tomber par terre en croquant)

 

Et maintenant, là, après que j’aie tout montré ça… mon gentil hébergeur refuse d’uploader la dernière photo de tout ensemble!  Mais bon, ça donne une bonne idée quand même. 

 

Je ne sais pas du tout comment dire merci, je suis ravie « more than words can say » et ce swap a été une réussite sur toute la ligne.  Merci merci, merci Fashion pour les cadeaux, pour les fous rires – en recevant et en envoyant!  Ce colis-warrior m’a comblée! 

 

Et merci Bladelor pour l’organisation, pour endurer nos thèmes un peu – si peu –  barrés, et pour l’idée!  Génial!

La sonate à Kreutzer – Léon Tolstoï

sonate-a-kreutzer.jpgPrésentation de l’éditeur

« Je posai le revolver et le recouvris d’un journal.  Je m’approchai de la porte et l’ouvris.  C’était la soeur de ma femme, une veuve à la fois bonne et stupide…

– Vassia, vala voir.  Ah! c’est affreux, dit-elle

« Aller la voir? » m’interrogeai-je.  aussitôt je me répondis qu’il fallait aller la voir, que probablement cela se faisait toujours.  Quand un mari, comme moi, avait tué sa femme, il fallait certainement qu’il aille la voir.  « Si cela se fait, il faut y aller, me dis-je.  Et si c’est nécessaire j’aurai toujours le temps », songeai-je à propos de mon intention de me suicider…

– Attends, dis-je à ma belle-soeur, c’est bête d’y aller sans bottes, laisse-moi au moins mettre mes pantoufles. »

 

Commentaire

Ouf, le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne m’attendais pas du tout à ça en commençant cette nouvelle de Tolstoï, de qui j’ai énormément aimé Guerre et Paix et Anna Karénine.  « La sonate à Kreutzer » est un texte d’une centaine de pages qui nous raconte l’histoire d’un homme, Pozdnychev, ayant tué sa femme.   Il rencontre le narrateur dans un train et lui racontera son histoire.  Mais la nouvelle m’est surtout apparue comme un essai philosophique sur le mariage et sur les dangers de l’amour charnel. 

 

Je dois avouer être un peu partagée au sujet de cette lecture.  Sans aucun doute, il s’agit d’un texte puissant, qui marque, racontée par un personnage qui n’a visiblement pas toute sa tête.  Cet aspect m’a beaucoup plu mais les parties philosophiques – qui font, admettons-le plus de la moitié du récit – m’ont paru un peu lourdes, parce que je n’y adhérais pas.  Jusqu’au dernier instant, j’ai cru qu’il y aurait une autre morale que ça mais non… Tolstoï y croyait vraiment à ces théories.  Je le savais mysogine et désillusionné par rapport à l’amour et au mariage mais pas à ce point-là….

 

En effet, selon la théorie exposée, l’amour physique et charnel dégraderait l’homme, encore plus dans la mariage que dans une vie de débauche.   Il faudrait éviter les relations physiques.  On y retrouve aussi une critique de la société où les jeunes filles sont offertes et exposées au plus offrant, tout en étant bien mal préparées aux réalités de la vie et du mariage.  Bref, dans cette nouvelle, c’est la désillusion d’un homme face à vie matrimoniale, qui, par jalousie, en viendra à tuer sa femme.   J’ai beaucoup aimé les parties où il raconte simplement son histoire, surtout à partir du moment où la sonate apparaît, car l’écriture de Tolstoï me plaît toujours autant. On sent la folie, on réalise que le personnage qui nous raconte ces horreurs sans jamais se remettre en question se croit dans son bon droit – tout en étant torturé – et ça fait carrément peur.   La dernière partie est plus fluide et même si l’on sent l’idée derrière ce récit, elle nous est moins imposée. 

 

N’empêche que c’est un texte puissant, qui fait partie de l’oeuvre plus « preachy » de Tolstoï.  Il mentionne lui-même vouloir prouver plusieurs points et la postface, où il est encore plus explicite « J’estime que c’est mal » m’a encore plus secouée qu le texte.  Une vision si pessimiste, c’est somme toute assez triste…

 

Et la fameuse sonate, là-dedans? Tolstoï était grand amateur de musique. Selon les notes, suite à une écoute de la sonate en question avec des amis, Tolstoï avait demandé aux amis en question d’exprimer par leur art ce que cette musique exprimait pour eux.   Le premier mouvement, passionné, aurait contribué à inspirer Tolstoï cette nouvelle.  Je simplifie, je sais… si vous voulez tout savoir, il va falloir lire. 

 

Mais comme je suis gentille, voici ce premier mouvement de la sonate pour violon et piano de Beethoven, appelée la sonate à Kreutzer, sonate que Kreutzer n’a par contre jamais présentée…

 

 

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Top Ten Tuesday – Livres lus et relus

Top ten tuesdays

 

Le thème officiel des Top Ten Tuesday chez The Broke and The Bookish m’inspirant peu cette semaine (Top Ten Books I Resolve To Read in 2011–books you’ve put off reading but will vow to get to in 2011), nous avons choisi de faire autre chose.  Je sais, c’est mal.  Mais depuis quand nous respectons les règles hein!  Mais comme nous sommes des détourneuses de règles relativement planifiées, les thèmes des prochaines semaines sont visibles dans mon blog-it, autant les officiels que les moins officiels. 

 

Les livres qu’on a lus et relus, donc.  Dans mon cas, je suis une terrible « reliseuse ».  Moins maintenant qu’avant, je l’avoue, mais je me permets toujours, quand il m’en prend l’envie, de relire un texte que j’ai le goût de lire, là, maintenant.  « Jamais esclave de la Pile et du Blog, je ne serai » et « Ce qu’il me plaît, je lirai » restent mes mots d’ordre.

 

Les livres cités ici ont été lus plus d’une fois.  Plus de deux fois, même… beaucoup plus.  J’ai été obligée de racheter certains d’entre eux parce qu’ils perdaient les pages, que la couverture était manquante ou qu’ils avaient subi quelque rafraîchissante et originale torture bouquinesque. 

 

1.  Autant en emporte le vent – Margaret Mitchell

Tous ceux qui m’ont connue à une certaine époque de ma vie – genre… mes 13 ans –  auraient pu sans hésiter prévoir ce titre en premier, n’est-ce pas!   C’en est devenu un running gag, ma passion pour « Autant en emporte le vent ».  Je l’ai lu en français, en anglais, à l’endroit, à l’envers, mais aussi en commençant par le milieu.  C’était mon livre de chevet.  Pour m’endormir, je l’ouvrais n’importe où et j’en lisais des bouts.  J’ai lu commentaires, ouvrages sur le film, la bio de l’auteure…  tout ce que je pouvais trouver.  Je pense qu’encore aujourd’hui, je pourrais répondre à à peu près n’importe quelle question sur ce roman ou encore sur le film.  Allez-y, testez-moi!

 

2.  Le maître des illusions – Donna Tartt

Je l’ai d’abord lu en français.  Puis en anglais.  Plusieurs fois.  Puis je l’ai relu en français et soudain, ô sainte horreur, que réalisai-je?  Il manquait des bouts de phrase!  Quelques paragraphes de temps en temps mais surtout des phrases, des expressions.  Et j’ai réalisé ça tout de suite et facilement sans avoir l’original à côté de moi.  Ça peut vous donner une idée du niveau de « par coeur » que j’avais atteint si je notais que là, à cet endroit, on omettait la « boîte de coca-cola ».  J’ai donc pris mon courage à deux mains et je me suis livrée à une sérieuse étude comparative, en notant et en « traduisant » religieusement dans un cahier Canada tout ce qui était différent.  Alors pour tous ceux qui se posaient la question, vous avez la réponse.  Oui, j’ai toujours été un peu folle.  C’est pas une nouveauté.

 

3.  Orgueil et préjugés – Jane Austen

Ok, je l’avoue, quand j’étais ado, je relisais surtout les passages où il y avait Lizzie et Darcy ensemble.  Souvent.  Très souvent. Je ne battrai jamais Yueyin à ce chapitre par contre, qui a fait une découverte plus tardive mais qui s’est bien reprise ensuite!

 

4.  Nous sommes éternels – Pierrette Fleutiaux

C’est le roman que j’ai lu de nombreuses fois quand j’étais d’une humeur maso et que je voulais pleurer.  Parce que comme je l’ai dit dans le top d’il y a quelques semaines, c’est le roman qui me fait le plus pleurer, et de façon assez spectaculaire, en plus.  Et plus je le lis, plus je pleure du début à la fin parce que je « sais » ce qui s’en vient.  Bref, j’ai dû le lire 10 fois.  Malgré les presque 1000 pages.

 

5.  Le fantôme de l’opéra – Gaston Leroux

Mes 14 ans.  J’étais très exaltée à 14 ans et je m’étais prise de passion intense pour cette histoire ainsi que pour l’opéra de Paris, qui en est le théâtre.  J’avais inventé toutes sortes de sentiments et de motivations secrètes aux personnages dans un esprit totalement romantique et certainement complètement étranger à la vision de l’auteur.  Ce livre a donné lieu à quelques de la comédie musicale « In real life », dont une fois l’an dernier, à Londres, à l’apprentissage par coeur de la bande sonore de la dite comédie musicale, version intégrale et à une lecture larmoyante de Phantom, de Susan Kay, dérivé de ce roman.  Lors de ma première visite à Paris, c’est le premier endroit où j’ai voulu aller et il faut absolument que je repasse devant à chaque fois.  Je suis un cas désespéré.

 

6.  Les hauts de Hurlevent – Emily Brontë

Tiens.  Encore mes 14 ans.  J’ai plongé tête première dans cette histoire dès l’apparition du fantôme de Cathy et j’en suis ressortie quelques mois et 20 lectures plus tard.  C’est un livre avec des sentiments très « adolescents », je trouve, malgré le côté torturé des personnages.  Et ça me correspondait très bien en ce sens où j’étais très normale mais où je rêvais d’être une héroïne de roman, torturée et poursuivie par des personnages ombrageux.  Je me voyais très bien déclamer ce « I am Heathcliff » qui me faisait vibrer.  Du coup, je m’imaginais parfaitement dans cette lande froide et venteuse.

 

7.  Les justes – Albert Camus

15 ans cette fois.  Et mon billet fait partie de mes plus poches à vie.  Je ne l’ai pas jouée mais des amis l’ont jouée.  Je l’ai lue, relue, re-relue, jusqu’à la connaître par coeur.  Et j’aime toujours autant à chaque fois.  Je m’effondre à chaque fois que Dora et Yanek se quittent à la fin et se disent que « La Russie sera belle ».   J’ai dû racheter cette pièce trois fois, elle tombait carrément en morceaux!

 

8.  Cyrano de Bergerac – Edmond Rostand

Il y eut un moment où je pouvais réciter la tirade du nez, en faisant semblant de m’escrimer avec mon reflet dans le miroir.  No comment.  Et j’ai quand même fait visiter la ville de Bergerac aux gens qui m’hébergeaient à Angoulème il y a quelques années… c’était comme… viscéral, il fallait que j’y aille!

 

9.  Le drame des Romanov – Michel de St-Pierre

J’ai eu un fort trip « Russie » qui a commencé au secondaire mais qui s’est cu
lminé en 1997… lors de la sortie du film « Anastasia ».  Oui, le dessin animé avec les chansons et Raspoutine en sorcier au visage dans les teintes de vert.  Je peux vous chanter « Once upon a december, si vous voulez… aucun problème.  Suite à ça, j’ai acheté ce livre d’histoire sur la dysnastie des Romanov que j’ai lu disons… à plusieurs reprises.  Même qu’à l’époque, j’étais assez connaissante et que je les démêlais tous.  Cette époque est maintenant révolue, hein… ma mémoire a dû trier!  Mais n’empêche que c’est cette lecture en particulier qui m’a fait réaliser à quel point je globalisais les mots en lecture.  En effet, quand je tentais d’en parler, j’étais absolument incapable de prononcer les foutus noms de ces russes.  Je les reconnaissais à l’oeil mais je n’avais aucune idée de comment ça se disait.  Résultat, je devais les écrire, les décoder et les prononcer ensuite.  Je sais, ça vous passionne.  Désolée!

 

10.  Anne la maison aux pignons verts, la série – Lucy Maud Montgomery

Il m’arrive encore de temps en temps de prendre un tome de la série et d’en lire des épisodes au hasard.  C’est une série totalement doudou, dans laquelle j’ai l’impression d’aller retrouver de vieux amis.   J’y suis tellement à l’aise que j’ai l’impression d’être vraiment en visite et de connaître tout le monde à chaque fois que j’ouvre l’un de ces livres!

 

Je réalise que je vous parle toujours des mêmes livres, quand je fais ces listes.  J’espère que je ne vous ennuie pas trop!  Mais pour vous prouver que j’ai lu aussi autre chose – et plus de 2 fois – je citerai aussi « La georgienne » de Anne Rivers Siddons, lue plein de fois parce que ça se déroulait à Atlanta et que ça me faisait rêver (Atlanta, GWTW… vous voyez le lien??),  « Ballerina » (l’oiseau de feu), de Edward Stewart, une romance ballerinée pleine de pas, de ballets et de compétition dans une compagnie de ballet totalement déconnectée de la réalité, paraît-il mais que je ne renie pas, « Sybil » de Flora Rheta Shreider, que j’ai dû arrêter de lire à répétition suite à une crise d’hypocondrie intense où je ne voulais plus dormir de peur de me réveiller 3 mois plus tard avec un dédoublement de personnalité comme la pauvre fille, « Les oiseaux se cachent pour mourir » de Colleen McCullough, pour le Père Ralph bien entedu, « La bicyclette bleue » (les trois premiers tomes), de Régine Deforge, dans le but avoué de dresser une étude comparative avec Autant en emporte le vent (vous voyez, ya quand même un thème récurrent), mais qui m’a entraînée dans une guerre au sujet de laquelle je ne savais strictement rien et où j’ai réalisé que les scènes d’amour pouvaient être plus « hot » que chez Margaret Mitchell, Le seigneur des anneaux, de Tolkien, parce que franchement la question d’Aragorn, avec ou sans armure m’a touuuuut de suite interpellée, plusieurs livres d’Anne Rice (sorcières et premiers tomes des vampires, j’étais fascinée par cet univers),  et finalement  « La soupe au boutons« , un livre de Disney que j’ai regardé tellement de fois que j’ai appris à lire dedans, à l’insu et à la grande surprise de ma chère mère, qui n’en demandait pas tant à sa poulette de 3 ans. 

 

C’était donc le Top Ten du jour.

 

Et pour les livres que je me suis promis de lire en 2011, disons que je me promets de relire Madame Bovary, sur qui j’ai pensé des choses affreuses – que je citerai pas ici pour ne pas faire de peine à Erzie –  quand je l’ai lu à l’école.  Et comme je choisis mes livres au jour le jour, en changeant tout le temps d’idée, je me vois bien mal en faire un réel top ten.  Mais Caro , Bladelor, Virginie et Jelydragon l’ont fait elles, et sans doute quelques autres. 

 

Fashion, Stéphanie, Cuné, Vilvirt et Jaina ont choisi comme moi les livres qu’ils ont lus et relus.

N’hésitez pas à me donner vos liens en commentaires, les participantes.  J’ai listé ceux que je savais d’avance!

Oncle Vania – Anton Tchékhov

Oncle-Vania.jpg Présentation de l’éditeur

« Le vieux professeur Sérébriakov est venu se retirer à la campagne, dans la maison de sa première épouse.

Cette arrivée perturbe la vie paisible de Sonia, la fille du professeur, et d’oncle Vania, qui à eux deux exploitent tant bien que mal le domaine. D’autant que l’attention des proches, y compris celle de Vania, se cristallise bientôt sur Eléna, la seconde et très désirable épouse. Dans ce drame, la capacité de Tchekhov à reproduire des atmosphères, sa langue même signalent l’essentiel : que la beauté vient de la simplicité et que les personnages puisent dans le quotidien, même trivial et résigné, le sens de leur existence. »

 

Commentaire

J’avais déjà lu Tchekhov il y a longtemps mais je n’en avais aucun souvenir.  J’ai relu la pièce, et je comprends tout à fait pourquoi je n’en avais aucun souvenir: il ne se passe définitivement pas grand chose. 

 

Ok, j’exagère.  Mais si plusieurs choses m’ont touchée dans ce texte (j’y viens, j’y viens), n’empêche que malgré que la pièce soit courte, ce n’est pas toujours palpitant.  C’est voulu, bien entendu.  Tchékhov voulait montrer les gens dans leur quotidien, des gens ordinaires, placés dans une situation un peu hors de l’ordinaire.   Un peu. L’ennui, la difficulté à vivre quand on a perdu des illusions, c’est l’un des thèmes de la pièce.   C’est probablement un effet voulu que celui de nous le faire ressentir à la lecture.

 

Oncle Vania, c’est une pièce assez triste.  Les personnages ne sont pas tout d’une pièce, on sent qu’ils ont déjà vibré qu’ils ont déjà été autre chose, mais malgré quelques rares pointes d’humour dans la situation, la pièce baigne dans une atmosphère résignée.  L’oncle Vania a toujours estimé son beau-frère, le professeur Sérébriakov et a fait rouler le domaine pour lui, lui envoyant chaque sou sans rien garder.   Il a déchanté depuis et en veut à Sérébriakov, qui se pavane en ville alors que lui, fait tout le travail à la campagne.   La pièce culminera en la confrontation entre les deux hommes, mais on y verra aussi Sonia et son amour sans espoir pour le Docteur.  Elena qui se sacrifie pour son mari, qu’elle n’aime pas.  Ces personnages évoluent dans ce domaine de province, ne sachant que faire pour être significatifs, pour que leur vie compte, alors qu’elle est en fait plutôt gâchée. 

 

C’est donc une lecture en demi-teinte, qui m’a un peu laissée sur ma faim malgré le message et cette douleur résignée dans laquelle la pièce se termine, et qui n’a pu que me toucher.     Toutefois, ce n’est pas une lecture qui m’a réellement exaltée.  Je serais curieuse de voir ce que ça donne sur scène, par contre. 

 

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Et ça compte aussi pour ça, vu que Tchekhov est décédé après avoir bu un verre de champagne, rien de moins!

 

(Et l’allure de ce billet est l’une des principales raisons pourquoi je finis toujours par oublier les logos… trois comme ça, plus long que le billet… bref, passons.)

Crime et châtiment – Fedor Dostoïevski

crime-et-chatiment.jpgPrésentation de l’éditeur

Je choisis de ne pas la mettre.  Bon, je doute que ça spoile beaucoup de choses pour qui connaît un peu l’histoire, mais c’est un moment important et je suis contente de ne pas l’avoir lu avant qu’il n’arrive.  Pour savoir de quoi ça parle, va falloir lire mon billet.  Pauvre de vous!

 

Commentaire

Pour débuter la semaine russe, Yueyin et moi avons décidé de lire ensemble « Crime et châtiment ».  En fait, je veux lire ce roman depuis que j’ai lu « Le maître des illusions » parce que j’avais lu un commentaire qui disait qu’il y avait une vague inspiration venant de là.  Il a quand même fallu quoi… 17-18 ans pour que ça se concrétise.  Ça ne me rajeunit pas hein!

 

Me voilà donc devant mon ordinateur à me demander ce que je vais bien pouvoir dire.  Parce que cette lecture, ça a été une expérience, avec ses hauts et ses bas.  J’ai de la difficulté à me faire une tête, en fait.  Comme je n’ai rien présenté du tout, je vous dirai en gros que « Crime et châtiment », c’est Raskolnikov, étudiant sans le sou, vivant aux crochets de sa mère et de sa soeur Dounia, à St-Petersbourg dans les années 1860.  C’est une époque de grands bouleversements et Rodion (ça, c’est Raskolnikov) se laisse prendre au jeu des idées et des théories nouvelles qui affleurent et commet un meurtre.  Une vieille usurière, méchante et veule, qu’il veut voler pour se sortir de la misère et cesser de dépendre de sa famille.   Mais aussi pour tester.  Pour prouver qu’un être extraordinaire peut tuer « un pou » et être au-dessus de la morale.   Mais rien ne va se passer comme prévu et Rodia (Rodion, Rodia… c’est pareil), être intelligent mais aussi passionné et caractériel, s’enfonce dans une spirale de pensées et d’actes insensés. 

 

Je n’avais jamais lu Dostoïevski et pour une raison incomprise de ma petite personne, j’avais en tête de le comparer à Tolstoï, probablement parce que ce sont les deux auteurs que j’associe le plus à la Russie.  Et parce qu’il y a des « et » dans leurs titres (Guerre et paix, crime et châtiment… vous voyez le principe.  Il ne m’en faut pas beaucoup, parfois). Entendons-nous tout de suite, Dostoïevski n’est pas Tolstoï et vice versa.  Pas de saga sur plusieurs années ici, mais deux semaines, deux semaines de folie où Rodia sombre dans un délire théorique et meurtrier.  Délire qui s’épaissit encore quand il réalise qu’il est loin d’être Napoléon (ou un homme extraordinaire) vu que tout a si mal tourné.  Nous le suivons dans sa folie, dans son cheminement.  J’ai été secouée par ses idées, choquée par son manque de remords mais parfois emportée par son exaltation.  Parce que c’est souvent étonnant cette écriture, délire passionné qu’il tourne et retourne, parfois un peu répétitif, mais truffé de phrases éclatantes, qui m’ont parfois coupé le souffle.   Il m’a rappelé certains héros de Zweig par moments (bon… en quand même plus désaxé hein… sa logique n’est pas ma logique.  Vraiment pas), mais entendons nous que presque 600 pages à planer sur ce souffle fou, c’est parfois un peu long.  J’ai eu des moments de découragement devant l’apparente inertie de Rodia, devant son indifférence, j’ai eu le goût de le secouer.   En regardant rétropectivement (après avoir lu un peu sur l’époque et le contexte aussi), je reconnais l’importance des scènes, des personnages et même leur signification (des fois… j’ai appelé à l’aide, j’avoue) mais sur le coup, délire sur délire, c’est parfois vraiment oppressant.  C’est que tout le monde est exalté dans ce roman!  J’ai parfois eu du mal à trouver mes repères, à trouver à quoi m’accrocher.  Surtout que je n’ai compris que certaines motivations sur le tard.  Je ne suis pas toujours rapide, que ce soit dit.

 

Certaines confrontations sont géniales (Rodion / Porphyre, Rodion /Svidrigaïlov, Rodion/Loujine – quel être répugnant), le jeu du chat et de la souris angoisse La scène du dîner d’enterrement est à la fois d’un comique et d’une noirceur terrible.  À ce point que j’étais physiquement mal à l’aise à sa lecture.  La lecture de « la résurrection de Lazarre » m’a aussi vraiment troublée, sans que je comprenne pourquoi sur le moment.  On sent derrière les envolées philosophiques et aussi la critique d’une société mouvante, qui se cherche, quelques années après l’abolition du servage.   Chaque personnage apporte quelque chose et sert un but précis de l’auteur.   St-Petersbourg, ville faite de contrastes, contruite sur des marais est aussi presque un personnage du roman.  La scission entre les quartiers riches et les quartiers pauvres, entre le vrai et le clinquant, tout est apparent et révélateur.  Il m’a été toutefois difficile de m’attacher (à part à Razhoumikhine et à Sonia) à ces personnages.  Rodia est tellement dérangé et plein de complexité (il a de bons côté, quelques bonnes intentions, le bougre… mais disons qu’à ce moment de sa vie, il les cache bien) qu’il m’a été difficile de le cerner et de l’apprécier avant la toute fin.  Cette finale m’a d’ailleurs un peu surprise car elle tranche un peu avec la noirceur du roman.  C’est un peu rapide selon moi.  Étonnant. 

 

Je ne dis pas avoir tout compris.  À maintes reprises, je me suis dit : « Tiens, je pense que c’est une image significative » mais j’aurais été bien en peine de dire ce qu’elle signifiait.  Une lecture qui m’a demandé beaucoup d’implication mais qui m’a portée dans un tourbillon vertigineux de pensées et de passion à certains moments… mais à laquelle j’ai dû m’accrocher à d’autres.  Mais je garderai un souvenir positif, une image de densité émotionnelle, de culpabilité et de folie, de descente aux enfers et d’exploration d’une âme humaine tourmentée et complexe. 

 

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Et je pique le logo de Sabbio.  Je n’assume pas autant que nos glamourous organisatrices Cryssilda et Emma!  Ca pourrait être aussi un « classique des années 1800 » pour mon challenge Back to the Classics 2011…  mais soyons honnête, je l’ai lu en 2010!

 

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Bonne Année!

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(pris sur hellokitty (dot) com)

 

Vu que j’ai déjà tout dit… il ne me reste qu’à vous souhaiter

 

Une bonne et heureuse année 2011!

 

Qu’elle soit pleine de rires, de belles lectures, de beaux moments, de rêves – réalisés ou pas, les deux font la job – et de moments avec ceux qu’on aime.  Le tout en santé, bien entendu!

 

Maintenant, champagne time!

 

Cheers!

xxx

Guerre et Paix – Léon Tolstoï

guerreetpaixt1.jpgguerreetpaix2.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

Tome 1

“- Ah ! enlevez ces… enlevez donc ces… (Elle désignait les lunettes.)
Pierre les enleva. Son regard n’était pas seulement étrange comme l’est d’ordinaire celui des gens qui enlèvent leurs lunettes, il était apeuré et interrogateur.  Pierre voulut se pencher sur la main d’Hélène et la baiser, mais d’un mouvement rapide et brutal de la tête, elle s’empara de ses lèvres et y appuya les siennes.  Le visage d’Hélène frappa désagréablement Pierre par son expression égarée. »

 

Tome 2

« -Couchez-vous! cria l’aide de camp en se jetant à terre.  Le prince André, debout, hésitait.  La grenade fumante tournait comme une toupie entre lui et l’aide de camp, à la limite de la prairie et du champ, près d’une touffe d’armoise.
-Est-ce vraiment la mort? se dit le prince André en considérant d’un regard neuf, envieux, l’herbe, l’armoise et le filet de fumée qui s’élevait de la balle noire tourbillonnante. Je ne veux pas, je ne veux pas mourir, j’aime la vie, j’aime cette herbe, cette terre et l’air… »

 

Commentaire

Je sors tout juste de ces 2000 pages (on s’entend, nous sommes le 18 août au moment où j’écris ce billet!) et je crois que je suis encore en Russie avec ces personnages.  Parfois je danse au bal avec Natacha, parfois j’entends le bruit des canons ou je sens l’odeur de l’incendie de Moscou.  D’autres fois, je discute politique avec princes et comtes, je me faufile sous les sifflements des balles, je marche dans le froid ou je pleure sur la mort d’un personnage.  Ce roman, je l’ai vécu. 

 

Je sais que c’est maaaaal mais j’ai une image très romantique de la Russie de l’époque, avec ses tsars, ses grandes étendues de neige, ses troïkas et ses palais démesurés.  C’est un pays qui m’a toujours fascinée mais que je ne connais en somme que superficiellement.   J’ai donc plongé avec délices dans ce roman, j’ai vécu dedans, j’en ai rêvé (bon, le rêve incluait parfois des bains volants… mais ça c’est une autre histoire, conditionnée par mon cerveau bizarre).   J’ai ouvert du roman en ne sachant absolument pas quelle était l’histoire qu’on allait me raconter; je savais seulement que c’était long et qu’il y avait beaucoup de batailles.   Étrangement, je n’ai pas trouvé ça long du tout (2000 pages en une semaine et demie, quand même… il fallait que je sois passionnée pas à peu près!) et Tolstoï m’a captivée, même pendant les descriptions de la guerre et des ses batailles, parce que si elles sont racontées en gros, dans leur ensemble, elle le sont surtout par les yeux et les perspectives de ses personnages, auxquels j’étais attachée.  Du coup, on a l’impression de suivre cette bataille d’un point de vue personnel.   Je dois aussi avouer que ma terrible méconnaissance de l’histoire me faisait avoir hâte de connaître l’issue de la bataille d’Auzterlitz… (j’ai honte, je sais… sans la gare, je n’en aurais pas eu la moindre idée.)

 

Mais attendez que je vous raconte un peu.  Il est difficile de résumer ce roman touffu et complexe.   C’est une véritable fresque qui raconte la Russie à l’époque des campagnes Napoléoniennes.  De leur point de vue.  Nous avons donc évidemment une vision différente de ces campagnes, selon que le « nous » n’est donc ici pas occidental mais plutôt russe.   Bien entendu, il y a Napoléon Bonaparte, il y a le tsar Alexandre 1er, il y a Koutouzov, le Sérénissime commandant en chef de l’armée russe mais ils sont très humains dans l’œuvre de Tolstoï.   Mais nous avons surtout quelques familles russes, les Rostov, les Bézhoukov, les Bolkonsky et les Kouragine, par les yeux desquels nous verrons cette période, ces guerres, dépendant de leur statut et de leur point de vue.  Nous sommes toujours dans la haute société avec ces familles mais tout n’est pas rose pour eux.  Il y a des soucis d’argent, des mariages plus ou moins heureux, des traitrises, des apparences à sauver,  des vies qui ne tiennent qu’à un fil.  Chaque personnage a son passé, ses caractéristiques physiques souvent répétées, ce qui fait que je suis parvenue à les démêler facilement malgré leur nombre et les – très, très nombreux – surnoms et diminutifs qui sont utilisés.   Nous aurons l’occasion de connaître plusieurs des personnages principaux  de par leurs réflexions profondes sur la vie, sur la guerre, sur la politique, la religion.  Chacun d’eux a sa vision des choses et agit pour des raisons différentes.  Et chacun d’eux évolue, de façon souvent non linéaire, ce qui ne les rend que plus vivants, plus réels, plus humains. 

 

Impossible de ne pas m’attacher au Prince André, souvent désabusé, qui renaît alors qu’il croit mourir.  À Pierre, dont les questionnements reflètent ceux de l’auteur, personnage tourmenté qui cherche la vérité de toutes les façons possibles et qui est torturé par le décalage entre la vie qu’il mène et celle à laquelle il aspire.  À Natacha, impétueuse jeunesse qui rayonne de l’intérieur.  À la princesse Marie, dont l’âme est avec Dieu et qui réussit à être pieuse sans être désagréable.  Et même à Sonia, à Nicolas, au joueur et manipulateur Dolokhov.   Parce qu’ils sont vivants, parce que l’auteur ne les épargne pas. 

 

Guerre et Paix, c’est donc l’histoire d’un peuple, d’un pays et de gens pendant une guerre dont l’auteur cherche à comprendre les mécanismes.  Qu’est-ce qui a bien pu motiver des centaines de milliers de personnes à aller s’entretuer ainsi?   Dans la deuxième partie du roman et également dans l’épilogue Tolstoï est moins romanesque et plus philosophique, prenant position face à l’histoire et à la façon de l’interpréter.  Son déterminisme/fatalisme (je mélange toujours les deux notions… à vous de choisir quel terme est le bon) pourra en déranger plusieurs mais ce n’est pas là l’essentiel, malgré la part importante que cette réflexion a dans le roman.  D’ailleurs Tolstoï ne considérait pas réellement Guerre et Paix comme un roman. 

 

Bref, il faut le lire parce que mon billet n’en laisse entrevoir qu’une infime partie.  Le style de Tolstoï est très accessible, les pages se tournent toutes seules et le tout se tient d’une façon étonnamment cohérente malgré les thèmes abordés et les incursions dans les pensées des personnages.  Tout au long de ma lecture, j’ai eu un véritable film dans ma tête, avec des images de tous acabits et un mélange savoureux de russe et de français. (Parenthèse pas rapport… si quelqu’un peut me trouver une référence juste sur l’histoire de l’utilisation du français en Russie, je serais très intéressée!!)  Jamais de pathos, mais des larmes quand même à l’occasion.  Pas de bouffonneries mais une ironie souvent mordante et tout à fait à propo
s. 

 

Bref, un gros coup de cœur qui me donne une envie folle d’aller en Russie pour m’imprégner un peu plus de ce pays, de son histoire et de sa culture. 

2010 – The bilan

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Au Québec, à la fin de l’année, c’est le traditionnel « Bye Bye ».  Qui porte sur l’actualité de l’année et qui est sensé être drôle.  « Sensé » est souvent le mot-clé, en fait.  Bon, je ne pense pas être drôle et je ne sais pas trop quoi dire dans ce bilan vu que la partie intéressante, le top de l’année, je l’ai déjà fait ici

 

Restent les chiffres.  Le problème, c’est que ça ne m’intéresse que plus ou moins, les chiffres.  Et que la plupart du temps, je m’en fiche comme de l’an 40.  J’étais bonne en maths, hein.  Même plus qu’en français (bon, défense de dire que ce n’est pas difficile… je sais et je l’admets sans honte – ok oui, un peu de honte – je ne me relis pas et je devrais!).  Mais quand vient le temps de parler de stats, de nombre de « livres gratuits », de visites, de pages vues et de trucs du genre, je m’endors.  Attention hein, je ne juge pas ceux qui aiment ça – je dis ça avant de me faire accuser de 52 intentions que je n’ai pas.  C’est juste que moi, ça me passe 100 pieds par dessus la tête.  Pourtant, je ne me fiche pas des gens qui prennent la peine de lire mes élucubrations depuis quelques années, loin de là.  Believe me.  Parce le blog, c’est pour moi des gens, pas des chiffres!

 

Un bilan donc. 

Essayons.

 

– J’ai lu un peu plus de 200 livres (je ne sais plus combien exactement mais ça a dépassé le 200.  J’ai honte.) mais j’ai une vie quand même.  Étonnant, non? 

 

– Je lis toujours 35-40% de livres en anglais.  Au grand désespoir de Bladelor, qui a d’ailleurs décidé de me bannir à vie de son challenge VO!  Je sais, c’est mal, je vais contribuer à la mort de la langue française, je n’encourage pas le travail des traducteurs… je sais, je sais.  Mais j’aime l’anglais, que voulez-vous.  Shoot me.

 

 

Bon, je sèche, là.  Pour tous les autres chiffres « bloguesques », il faudrait que je fasse genre… un effort.  Et ça, c’est contre mes principes!

 

Mais je pourrais vous énoncer les grandes vérités que j’ai apprises ou consolidées cette années, sur moi et sur la Vie en général.  Non mais je suis sérieuse, des fois, limite que je philosophe.

 

– Ne pas lire d’auteurs ayant des noms difficile à décoder dans une salle d’attente.  Vous risquez de passer pour une obsédée. 

– La lecture est un sport dangereux à haut risques d’hyperventilation.  Prévoir des pompes.

– L’internet est rempli d’apparences trompeuses.  Et moi, comme je suis naïve au max et que je ne conçois pas qu’on puisse avoir le temps et l’énergie pour jouer une game, je me fais tout le temps prendre.  Donc, toujours écouter les copines quand elles me disent que je suis vraiment crédule.

– Peu importe ce que je dis, tout le monde a l’air de penser que je parle de c… !  Et je ne comprends absolument pas pourquoi.

– Les « J’ai lu pour elle » qui se baladent, ça renforce l’amitié, rien de moins. Et ça pimente les discussions.

– Les vertus du champagne sons sous-estimées.

– Un Homme avec un « six pack » en béton (tellement qu’il arrêterait un camion qui arrive à pleine vitesse), de longues jambes musclées, un menton volontaire, une voix profonde et des attributs virils (attention, je parle d’une armure, voire d’un kilt ou même d’une épée… qu’alliez-vous penser), ca peut être la réponse à bien des questions existentielles.  Les sexy men, c’est le nouveau 42, rien de moins.

– Le Docteur est à moi.  Mais ça, tout le monde le savait. 

 

Quoi, c’est pas des chiffres?  Ok en voici, des chiffres!

Le blog, ça a été…

 

– 6 swaps géniaux avec des swappeuses géniales

– 1 swap au long cours complètement délirant avec une binômette télépathe tout aussi délirante

– 2 challenges pour lesquels mes mises à jour étaient perpétuellement en retard… Elles le sont encore, d’ailleurs.

– Au moins 283 liens omis dans mes billets par pure paresse totalement assumée.

– 43771 allusions – toutes very à propos et over pertinentes, of course – à Daviiiiiiiiiid.

– 11 000 km d’avion pour passer 3 semaines géniales à Paris, à Toulouse, à Namur et à Barcelone.

– Une grande quantité d’unités alcoolisés à Paris (trop paquetée pour compter… sorry), une choré aussi.

– 2 pruneaux marinés chez ALaure qui m’ont fait m’endormir à table

– Seulement 3 livres achetés dans un salon du livre trippant avec des fillles trippantes 

– 3 blogueuses en visites – avec copains-copines

– Une stalkeuse très tenace mais qui m’a lâchement abandonnée.  Je sais pas si je vais m’en remettre.

– Des vraies amies, vraies de vraies, que j’aime d’amour très fort.

– 16 coupines bavardes et adorables… love you girls.

– Des litres et des litres de sangria (là aussi ma capacité àdénombrer en avait pris un sale coup… Et personne ne pouvais vraiment m’aider en plus)

Et beaucoup de rues à Barcelone!

 

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