Présentation de l’éditeur
« […] Dans « La poursuite de l’amour », Nancy Mitford a façonné ses personnages excentriques sur sa propre famille peu conventionnelle. L’oncle Matthew est le père, connu pour chasser ses enfants quand les renards se font rares; Tante Sadie est la mère, un peu vague mais aimante. Les sept enfants Radlett, avec leur cousine Fanny, ont leur propre mode de vie à Alconleigh, leur domaine du Gloucestershire. Dans La poursuite de l’amour, nous suivons les mésaventures de Linda Radlett, la jeune beauté de la famille. »
Commentaire
Ce roman traînait dans ma pile depuis quoi… 3-4 ans. En fait, il va y traîner encore un moment vu que je n’ai lu qu’un des deux ouvrages qui en font partie, mais bon, on va pas faire de chichis, hein! Tout ça pour dire que même pour les livres qui trainent des années, ya encore de l’espoir.
« The pursuit of love » est un roman délicieusement anglais se déroulant entre deux guerres. Tout au long de celui-ci, nous suivons Linda, jeune fille passionnée et romantique qui cherche l’amour alors qu’elle grandit auprès de sa famille peu conventionnelle. Disons-le tout de suite, j’ai en général beaucoup aimé, même si j’ai mis un moment à m’attacher à Linda.
Cette jeune fille a donc grandi à la campagne, auprès d’un père colérique (mais qui s’émeut devant Roméo et Juliette… j’adore Uncle Matthew), d’une mère souvent dans le vague, et surtout sans routine et règlesétablies. Les filles Radlett sont dans leur bulle, peu instruites, peu élevées, en fait. Linda a appris à rêver sa vie, passe des heures dans un placard à bavarder avec ses frères et soeurs et n’est préprarée en rien à la vie et au mariage quand elle y est lancée. Eh non, les hommes ne sont pas des princes charmants qui nous aiment, nous adorent et feraient tout pour notre bonheur sans penser au leur, quitte à changer pour nous plaire. Linda est amoureuse de l’amour, de l’idée de l’amour et du romantisme. L’histoire est racontée par Fanny, sa cousine très sage mais fille de parents aussi brillants et colorés qu’absents et volages, ce qui m’a un peu déstabilisée au début alors que je ne savais plus trop qui était vraiment l’héroïne de cette histoire. Fanny a un point de vue très sage, extérieur, mais totalement partial à sa cousine qu’elle adore. J’ai parfois eu l’impression de regarder de vieux films de famille, en noir et blanc.
Il règne dans ce roman une irrésistible drôlerie, une ambiance tout à fait désuète, mais tellement « anglaise »! Mitford dépeint une certaine tranche de la société avec humour, par le biais de personnages hauts en couleurs et de réflexions lancées mine de rien. Je pense à Lord Merlin, avec ses oiseaux teints, qui apparaît comme sorti d’une boîte à surprise, pour sauver la mise ou à Davey, plus hypocondriaque que moi (croyez-moi, ce n’est pas peu dire) mais très intelligent et surtout adorable avec ses nièces. Chaque personnage apporte sa petite touche d’authenticité et on sent les souvenirs d’enfance qui surgissent de temps en temps. Un brin nostalgique, j’ai aimé le ton détaché mais un peu rêveur. J’ai aussi aimé voir Linda évoluer dans différents milieux très différents et son regard sur ceux-ci, complètement extérieur, comme si ça ne la concernait que plus ou moins. Elle se laisse porter par les événements, accepte les désillusions sans trop broncher, tout en restant résolument à la recherche de l’amour, du vrai. Si j’ai eu du mal à m’identifier au personnage (ok je n’y suis nullement arrivée) et que j’ai mis du temps à l’apprécier, j’ai reconnu en elle plusieurs personnes rencontrées à l’adolescence qui tombaient amoureuses de douces illusions plus souvent qu’à leur tour.
Je reprocherais une fin très abrupte (j’ai été prise de court, je l’avoue) et quelques flottements à certains endroits mais c’est une auteure que je relirai certainement, charmée par son humour et sa façon de raconter cette période. J’aime ces livres qui nous font plonger dans une ambiance un peu passée…
Un classique du 20e siècle. Du moins, j’en ai décidé ainsi, voilà!