Les deux jumelles – Stefan Zweig

Brûlant secretPrésentation de l’éditeur

« Comment le désir et la passion, enracinés au fond de chaque être, peuvent le révéler à lui-même et bouleverser son destin:  […] la rivalité de deux soeurs, l’une religieuse et l’autre courtisane. »

 

Commentaire

Bon, ben j’ai hâte de changer de recueil, là, parce que cette couverture, je commence à être tannée de la voir!  On s’entend, j’ai lu le recueil tout d’un bour, en octobre, mais j’étale un peu mes billets, pour éviter de me lasser moi-même!!!

 

Cette dernière – et courte – nouvelle est assez différente de ce que j’ai lu de Zweig à date.  Il la décrit comme un « conte drôlatique » et c’est tout à fait ce que c’est: un conte, une légende.  Zweig utilise un procédé courant chez lui; un personnage en rencontre un autre, qui lui raconte une histoire, plaçant son personnage au même niveau que le lecteur.  Dans ce cas précis, un visiteur voit deux tours jumelles et demande qu’on lui raconte leur légende. 

 

Ce qui nous mène au véritable but de la nouvelle: raconter l’histoire de deux jumelles férocement identiques mais aussi férocement jalouses l’une de l’autre, prises dans une relation d’amour-haine très forte de laquelle elles ont du mal à se sortir.  Ça semble très mélodramatique dit comme ça mais le ton que Zweig utilise, mi-ironique, mi-moqueur, rend la chose ma foi… assez drôlatique, comme nous en a prévenus. 

 

Hélène et Sophie prendront donc deux directions diamétralement opposées mais nous sentons tout au long de la nouvelle une quête d’identité (individuelle, conjointe, les deux?) masquée sous bien des stratagèmes.  Les manigances de l’une et de l’autre nous découragent un peu, mais la légende est au final jolie, bien que trop courte pour plonger profondément dans les âmes des personnages.  Mais comme j’aime les contes de village, j’ai beaucoup aimé!

 

Une plume comme toujours très très belle… mais j’ai apprécié cette autre facette de Zweig. 

 

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Catégorie « Auteur s’étant suicidé ».  Non mais avouez que ça vous surprend, que j’aie choisi celui-ci! 😉

Les trois mousquetaires – Alexandre Dumas

Les-trois-mousquetaires.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

« Dans Les Trois Mousquetaires revit toute l’Histoire: le Moyen Âge parce que c’est une épopée chevalresque; le XVIIe siècle dominé par Richelieu fondateur de la France moderne; le romantisme parce que des héros exceptionnels, qui ont disparu dans une société contemporaine dépoétisée, se réfugient dans le roman.  L’auteur y a mis tout son art: la surprise, la vitesse, l’humour, la couleur, le sens du mystère et de la grandeur.  Le lecteur se sent un instant aventureux comme d’Artagnan, séducteur come Aramis, hercule comme Porthos, profond comme Athos, poète comme Dumas. »

 

Commentaire

J’avais déjà lu « Les trois mousquetaires ».  Je devais avoir 11 ans et je connaissais un peu car j’avais vu un dessin animé quand j’étais petite, où ils étaient représentés sous la forme de chiens.  Porthos était une grosse bête de trois fois la taille des autres, Aramis avait de longues oreilles pendantes, Athos était brun foncé et D’Artagnan avait l’air de Snoopy – et d’avoir 8 ans.  Milady était une chatte masquée, Constance avait les cheveux orange et Richelieu était un mix de chien et de loup.  Imaginez la surprise de la fillette de 11 ans qui ouvre le livre et qui réalise que:


1) Les personnages n’ont pas quatre pattes.  Pas de poils non plus (bon, ils en ont probablement hein… mais ce n’est pas nécessairement précisé)

2) D’Artagnan n’est pas un enfant.

 

J’ai donc eu à faire un deuil terrible de ce que je croyais être l’histoire et j’ai mis une bonne partie du roman à vraiment aimer.  Je vous rappelle que je parle de l’époque où j’avais 11 ans, hein! De toute façon, j’étais beaucoup trop jeune pour apprécier Athos à sa juste valeur (je le trouvais vieux, à l’époque, imaginez!) et Fashion a télépathé ce goût de relecture et m’a offert le livre pour le swap Sexy Knights et muscles utiles. 

 

Quel bonheur que d’ouvrir un roman de Dumas.  J’ai ressenti encore une fois le même plaisir que lorsque j’ai relu « Le comte de Monte-Cristo ».  Il y a un souffle romesque incroyable dans l’oeuvre de Dumas.  Il sait rendre les personnages réels et les accrocher dans le contexte historique (bon… à la Dumas, hein, si on en croit les notes.  C’est qu’il prend des libertés, notre homme!) comme aucun autre.  Je me suis prise à « ménager » les pages pour faire durer ma lecture plus longtemps!

 

Les trois mousquetaires, ce sont Athos, Porthos et Aramis.  D’Argagnan est tout d’abord garde mais suite à une première rencontre disons… houleuse, ils devient amis à la vie à la mort et tout à fait inséparables.   Sérieux, les mousquetaires?  Pas ceux-là, en tout cas.  Ils sont ma foi assez turbulents, cherchant aventures et querelles un peu partout.  Ils vivent en bohèmes et, toujours à court d’argent, sont toujours à la recherche d’un moyen de manger dans la semaine.  Parfois honnête, parfois pas.  Toujours ensemble, courageux, loyaux entre eux (ils partagent tout, en fait), ils ne passent pas inaperçus et se font des amis comme des ennemis partout où ils passent.  

 

Athos (*insérer un soupir enamouré… on ne se refait pas*) est un sage au passé ténébreux, mystérieux, peu bavard mais quand il parle…  Aramis est délicat, poète et m’a fait mourir de rire à vouloir rejoindre les ordres si par hasard il n’avait pas de nouvelles d’une certaine « lingère ».  Porthos est un bon vivant, mal dégrossi mais paré comme un homme riche.  Quant à D’Artagnan, il a vingt ans, il est sans peur, frondeur, impulsif, passionné.  Il arrive à Paris sur son cheval jaune avec l’idée de devenir Mousquetaire. 

 

Beaucoup d’humour, dans ce roman.  Le narrateur raconte les choses de façon étonnante, donnant à certains événements un caractère drôlatique.  Dumas a un ton enlevé et un talent de conteur immense, qui m’a fait rire, sourire, trembler de peur ou de colère et pleurer aussi.  On est dans un roman de capes et d’épées, avec des duels, de l’action, des voyages où chacun risque sa peau, des rebondissements, des batailles et même une guerre.  Loyaux au Roi Louis XIII – un peu fade, le roi, d’ailleurs (et surtout à la Reine) contre un Cardinal de Richelieu plein de prestance, qui tire les ficelles à la cour comme sur le champ de bataille, ils auront à combattre pour l’honneur de la Reine Anne ainsi que pour sauver leur peau, menacée par l’infâme Milady de Winter. 

 

Et quel personnage, cette femme.  Femme fatale, fascinante, manipulatrice, elle est prête à tout pour l’argent et l’honneur mais surtout pour assouvir ses instincts de vengence et la haine qu’elle ressent à l’égard de D’Artagnan.  Elle est machiavélique à souhait, d’une beauté dangereuse, elle séduit pour arriver à ses fins.  Impossible de ne pas trembler lors de l’épisode avec Felton ainsi que dans les dernières pages.  Milady est une grande méchante machiavélique, une vraie.  Mais quel personnage!

 

Je ne vais pas raconter l’histoire et les rebondissements.  Je garderai un souvenir très intense de poursuites sur les routes de France, d’épées cliquetantes, de bijoux précieux, d’intrigues de cour et d’héroïsme parfois presque insonscient.  Mais surtout le souvenir de ces quatre hommes, unis à la vie à la mort, presque une famille, qui ont éclairé de leurs rires, de leurs coups pendables et de leurs exploits un roman inoubliable.  J’ai refermé le livre et je les ai laiséss partir avec un sourire déjà nostalgique.  

 

Et ça, c’était après avoir pleuré pendant les 50 dernières pages du roman.  Même si je savais.  Je suis irrécupérable, je sais.

 

Merci encore Fashion

 

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Pour la catégorie « Classique du XIXe siècle »

 

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Pour la catégorie « Auteur enterré à Paris »

Darkfever (Fièvre noire) – Karen Marie Moning

darkfever.jpgPrésentation de l’éditeur (français.. paresse, paresse…)

«Ma philosophie tient en quelques mots: si personne n’essaie de me tuer, c’est une bonne journée. Autant vous le dire, ça ne va pas très fort, depuis quelque temps. Depuis la chute des murs qui séparaient les hommes des faës. Pour moi, un bon faë est un faë mort. Seulement, les faës Seelie sont moins dangereux que les Unseelie. Ils ne nous abattent pas à vue. Ils préfèrent nous garder pour… le sexe.

Au fait, je m’appelle MacKayla Lane. Mac pour les intimes. Je suis une sidhe-seer.

La mauvaise nouvelle: nous sommes le dernier rempart contre le chaos.»

 

Commentaire

C’est Pimpi qui m’a offert ce roman pour le Xmas Men Swap, en me disant que c’était juste pas possible que je ne l’aie pas lu.   Il y a eu aussi Cécile, qui fait campagne pour la reconnaissance de Barrons comme étant The Hot Stuff.  Du coup, à lire leurs commentaires hystériques sur le tome 5, je me suis décidée à enfin plonger dans cette série.

 

En fait, ce premier tome est une mise en bouche, une mise en place.  Rien n’est vraiment résolu, rien n’est vraiment expliqué et je crois comprendre que cette série est vraiment une grosse histoire et que nous devons tout lire pour bien comprendre.  Plusieurs portes sont ouvertes ici, plusieurs indices sont placés ici et là, ce qui m’a amenée à me dire « bon, ça, ça va resservir plus tard dans l’histoire » à quelques occasions.  Si je vois à quel point ce type de série peut être prenante, après un seul tome, c’est terriblement, terriblement frustrant!    Comment ne pas se mettre à pitonner frénétiquement et à appuyer à toute vitesse sur le bouton « commande », après, hein?

 

Donc, résumons.  MacKayla Lane a 22 ans.  Elle habite en Géorgie (dans le Sud des États-Unis), elle n’a aucune autre ambition que de bronzer, se faire les ongles – idéalement en rose – et travailler comme waitress dans un bar.    Son monde vole en éclats quand elle reçoit un téléphone lui annonçant que sa soeur et meilleure amie, Alina, est décédée en Irlande, où elle était étudiante pour encore quelques mois.  Voilà donc que notre demoiselle débarque à Dublin, avec ses petites robes pastel et la ferme intention de faire attraper le meurtrier de sa soeur. 

 

Bien entendu, elle n’est absolument pas équipée pour faire face à ce qui l’attend.  Alina semble être impliquée dans un monde dont MacKayla ignorait l’existence: celui des Fae.  Et bon, à première vue, on ne parle pas ici de la fée clochette, version Walt Disney!  

 

Il ne faut pas se le cacher, Mac est une version grandeur nature de Rainbow Barbie. Elle est superficielle, l’assume et n’était pas du tout faite pour ça.   Et comme c’est elle la narratrice, il est évident qu’elle nous parle de ce qui l’intéresse: ses vêtements, son vernis à ongles…  Mais d’un autre côté, elle est complètement démolie et si elle agit comme elle le fait, de façon ma foi inconséquente, c’est qu’elle ne sait absolument pas dans quoi elle s’embarque et qu’elle agit avec son coeur, pas avec sa tête.  Souvent, en tout cas.  J’avais tellement entendu parler en mal de cette fille qu’en fait, je ne l’ai vraiment pas trouvée si pire que ça.  Par contre, la vie n’est pas tendre avec cette héroïne et elle doit s’adapter… et voilà que s’amorce un virage.  Entendons-nous, elle n’est pas tout à fait au point encore à la fin du premier volume hein… dans une certaine maison, à la fin, je lui ai presque crié « Non mais va t’en de là, maintenant que… ».  Le problème, c’est que c’était pendant ma pause.  Et que j’avais une voisine… mais passons!

 

Au cas où je ne serais pas claire, j’ai beaucoup aimé ce roman, même si c’est un appéritif, en quelque sorte.  L’atmosphère m’a semblé tout à fait réussie, sombre et glauque à souhait.  On ne se sent en sécurité nulle part dans le roman, avec aucun personnage, et la peureuse par excellence que je suis a dû dormir la lumière ouverte parce que bon, peut-être que les Shades existent pour vrai…  À trois heures du matin, tout me semble plausible! 

 

Bref un univers qui se met en place, qui semble ma foi assez riche et complexe.  Ici, on ne voit que le sommet de l’iceberg mais ça me plaît beaucoup, avec toutes ces demi-vérités et tous ces personnages à qui on ne sait pas si on peut faire confiance.   Certaines scènes ont un côté comique mais on ne tombe pas pour autant dans le cabotinage constant (quoique bon… parfois… j’avoue avoir ri à haute voix… certains personnages ont un effet incroyable!) et j’ai beaucoup aimé la tension qui s’établit petit à petit.  Ici, même si nous sommes pas dans la pruderie, les éléments plus sexuels servent l’intrigue et non le contraire.  C’est d’ailleurs assez soft de ce côté, tout étant dans la montée de pression. 

 

Bon, là j’entends… (je ne nomme personne hein) … Et Barrons?  Tu ne dis rien de Barrons?  Ben non, en fait.  Ce so sexy – et très mystérieux – personnage a beaucoup de potentiel.  J’aime ne pas trop savoir qui il est, ce qu’il cherche et quelles sont ses intentions.  Voilà…  rendez-vous au tome 2 (commandé hein… de même que toute la série) pour voir si je crie à l’amour absolu… mais je préfère quand un personnage me gagne tout doucement!

 

Donc, un gros merci Pimpi! ;))  Trois en trois pour ce swap!

Industrial Magic (Magie d’entreprise) – Kelley Armstrong

industrial-Magic.jpgPrésentation de l’éditeur

« Une jeune sorcière vient d’être agressée et laissée pour morte. Paige et Lucas se lancent à la poursuite du tueur et découvrent bien vite qu’il n’en est pas à sa première victime.

 

Leur enquête les mettra aux prises avec une célébrité pratiquant la nécromancie, une divinité celtique qui lance des vannes, un fantôme très énervé et un groupe de vampires qui auraient vraiment préféré figurer dans un roman d’Anne Rice…

Quant à Paige, le combat qui l’attend est de ceux qui font grandir en un clin d’oeil les jeunes femmes impétueuses… si elles y survivent. »

 

Commentaire

Ma dernière lecture de la série Femmes de l’Autremonde, de Kelley Armstrong, date d’il y a plus de deux ans.  Après une lecture un peu difficile, j’ai eu besoin d’une lecture plus légère, idéalement avec de l’action, et c’est sur ce roman, 4e tome de la série que mon choix s’est porté.  Dans ce roman, l’héroïne est la même que dans Magie de Pacotille.  Nous retrouvons donc Paige, sorcière de son état et Lucas, mage.  Ils sont ensemble depuis quelques mois quand soudain, les enfants d’employés des différentes Cabales sont froidement assassinés.  Et ce sera à Paige et Lucas d’enquêter. 

 

Si cette série n’est pas complètement addictive, elle fait tout de même très bien son travail: divertir.  Ce n’est pas une histoire d’amour à proprement parler, même si nous suivons le couple Paige-Lucas.  C’est avant tout une mission mais nous suivons davantage l’évolution de Lucas dans ce tome.  En effet, il refuse de voir son père car il est contre tout ce qu’impliquent les Cabales (techniquement, c’est une mafia version sorciers… on le comprend) mais là, il n’aura pas le choix.   Amateurs de galipettes, sachez que ce n’est pas un élément majeur du roman.  Loin de là.  On ne va pas plus loin que les sous-entendus, en fait. 

 

J’ai surtout aimé retrouver plusieurs personnages dans ce tome, notamment Clay (*soupir*) et Elena.  Ils restent d’ailleurs mes préférés, ces deux-là, et de loin.  Mais nous aurons aussi affaire à Jaime, necromancienne célèbre, la quarantaine hilarante et complètement barrée, Cassandra, vampire blasée qui mélange la guerre du Golfe et la guerre du Viet-Nam ainsi que quelques autres.    Les personnages sont d’après moi l’un des points forts du roman.  Malheureusement, Paige et Lucas ne sont pas les plus intéressants mais la grande gueule de Paige nous vaut quelques solides répliques et une narration assez comique, principalement au début du roman. 

 

Contrairement à ce que je reprochais à Magie de Pacotille, on a cette fois une seule histoire, qui se tient et qui semble un peu moins scolaire.  Par contre, il y a quand même des longueurs et une centaine de pages de moins auraient très bien pu faire l’affaire.   De plus, on sent Paige et même Lucas un peu sans défenses par rapport à tout ce qui arrive et on se demande à chaque fois comment ils vont se sortir de là.   Ils sont les personnages principaux, ont un rôle principal mais j’ai toujours l’impression que c’est un véritable miracle quand ça fonctionne, leur affaire. 

 

Bref une série au ton souvent enlevé, avec des réflexions ma foi très drôles mais pour moi, le premier tome reste celui que j’ai préféré.  Et Clay y est pour beaucoup.  Mais comme j’ai quoi… 4 autres tomes dans ma pile, je vais certainement poursuivre!

It’s not summer without you – Jenny Han

it-s-not-summer-without-you.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur (mal traduite par moi)

L’été peut-il être réellement l’été sans Cousins Beach?

 

Belly avait l’habitude de compter les jours qui la séparaient de l’été, jusqu’à ce qu’elle soit de retour à Cousins Beach avec Conrad et Jeremiah.  Mais pas cette année.  Pas après que Susannah soit retombée malade et que Conrad ait cessé de l’aimer.  Tout ce qui était bien a éclaté et Belly souhaiterait que l’été n’arrive jamais.

 

Mais quand Jeremiah appelle en disant que Conrad a disparu, Belly sait ce qu’elle doit faire pour que les choses aillent de nouveau bien.  Et ça ne peut arriver qu’à la maison de plage, tous les trois ensemble, comme avant.  Si cet été doit vraiment être le dernier, il doit finir de la même façon que tout ça a commencé.  À Cousins Beach.

 

Commentaire

SPOILERS SUR LE PREMIER TOME

Ce livre est la suite de « The summer I turned pretty », reçu pour un swap.  En fait, j’ai tellement aimé le premier livre que j’ai immédiatement commandé la suite.  Et j’ai autant aimé que le premier tome.  Je crois que j’aime la façon qu’a l’auteure de nous amener loin en arrière, dans un univers nostalgique et doux, malgré la tristesse du thème et la violence des sentiments parfois exprimés.

 

Ce roman se déroule l’été suivant.  Belly a presque 17 ans et rien n’est plus comme avant.  Le temps des étés à Cousins Beach semble définitivement révolu.  Susannah n’est plus là, les garçons sont complètement dévastés et Laurel, la mère de Belly, s’enferme dans la solitude suite à la perte de sa meilleure amie.  C’est d’abord et avant tout un roman sur le deuil.  Le deuil d’un être cher, en premier lieu, mais aussi le deuil de l’enfance, de ce qui était rassurant.  Tout est éclaté, ils ont tous perdu leurs repères et doivent maintenant naviguer tous seuls dans un monde dans lequel ils manquent de prise.  Il est temps de grandir, plus le choix.  Belly a pris de la maturité et est moins aveuglée par les habitudes de l’enfance.   Elle commence à réaliser que parfois, tout n’est pas pour toujours et qu’il faut laisser aller…

 

Ma lecture fut très émotive.  Je les aime tous, ces personnages.  Oui, l’ambiance est douce-amère, mais de temps en temps, une petite pointe d’humour nous rappelle les anciens étés et la chaleur qui s’en dégageait.  On sent qu’ils sont encore « eux » malgré tout.  Ce thème me touche toujours.  Qui devient-on quand soudainement, une partie de ce qui nous définit, selon nous, disparaît.  Et c’est ce que j’ai ressenti dans ce livre.  Belly essaie de faire la part des choses, elle tente de faire ce qui est bien pour ses amis qui ont de la peine.  Elle tente, bien maladroitement, d’être là pour eux, mais ses sentiments prennent parfois le dessus et rien n’est facile. 

 

Jeremiah est narrateur occasionnel du roman et je l’aime encore plus qu’avant.  Il est vraiment sweet.  Quant à Conrad, il en veut à la terre entière.  Toujours aussi taciturne, il n’est pas à son meilleur dans ce tome.  Visiblement, il est à vif et ne sait plus comment gérer ce qu’il ressent.  Malgré toute leur peine, malgré les relations qui évoluent sans trop qu’ils puissent y faire quelque chose, on sent qu’ils sont eux, les enfants qu’ils ont été apparaissent parfois brièvement.  Par des flash backs, nous apprenons comment les choses en sont arrivées là.   C’est beau et triste à la fois. 

 

Une série que j’aime énormément.  J’ai beaucoup aimé la fin de ce tome et j’espère vivement que la suite – prévue pour avril 2011 – va aller en ce sens.  Bien entendu, je vais la lire, cette suite.  Et dès sa sortie, en plus de ça.

Top Ten Tuesday – Mes 10 films préférés avec Colin Firth (le mien à moi)

Top ten tuesdays

Cette semaine, le top ten tuesday officiel, chez The broke and the bookish, nous proposait de parler des meilleurs premiers romans.  Tout de suite, je me suis imaginée perdue dans les méandres de google et de wikipedia en train de fouiner pour savoir si oui, vraiment, ce roman-ci était un premier ou une énième roman de l’auteur et bon, après 30 secondes de visualisation (intenses, hein, les 30 secondes), j’étais déjà épuisée.   Alors je saute joyeusement ce thème. 

 

Pour vous parler, en compagnie de Yueyin et Fashion, (et de Jaina, qui nous accompagne dans le délire) de mes 10 films préférés avec Colin Firth. 

 

Je sais, no comment. 

 

Ne cherchez surtout pas le lien avec la littérature, vous allez vous fatiguer.  Malgré bon, Colin, c’est quand même de la poésie faite homme, n’est-ce pas?

 

1.  Pride and Prejudice (1995)

Parce que ce sera toujours mon Darcy, avec son air impassible mais ses yeux dans lesquels je lis… ce que je veux, en fait.   Et bon, à l’époque – je ne le referais plus maintenant hein… je suis rendue une grande fille – j’ai quand même regardeé la scène de la chemise mouillée en mode rewind-écoute-rewind-écoute.  Plusieurs fois. 

 

2.  Love Actually (2003)

L’un des rôles où il me fait le plus rire, avec les dialogues où lui et sa dulcinée ne se comprennent absolument pas.  Et parce qu’aller la rechercher avec en tout et pour tout quelques mots de portuguais… faut le faire!    Et bon, j’aime ce film d’amour.  Je ne peux m’empêcher d’avoir un sourire niaiseux dans la face à chaque fois que je l’écoute. 

 

3.  The importance of being earnest (2002)

Parce que Colin qui dit les mots de Wilde, ça mérite une mention.  J’ai bien le goût de le revoir, en fait.  Genre là… 

 

4.  Shakespeare in love (1998)

Je sais, il paraît que c’est over loser d’aimer ce film et que c’est n’importe quoi.  Des copains cinéphiles me l’ont souuuuvent dit.   Mais I don’t care.  Et ce n’est absolument pas pour Colin en plus, vu que je l’ai déjà vu jouer des personnages disons… plus sympathiques!

 

5.  Bridget Jones Diary (2001- 2004)

Parce qu’il n’y a que lui qui puisse porter une telle cravate et rester glamorous.  Et bon, parce que pour supporter Bridget, il faut quand même être fait solide!

 

6.  Mamma Mia (2008)

Parce que he « can still recall our last summer »… Moi non plus, Colin, je n’oublierai jamais notre dernier été ensemble… *soupir*  Mais bon… quel gaspillage, tout de même…

 

7.  St. Trinian’s (2007-2009)

Parce que pour moi, ce film, c’est les copines.  Parce que la choré, aussi.  Et parce que bon, quand même, en ministre coincé, avouez qu’il est craquant.  Même le petit chien est d’accord. And screw the rest!

 

8.  The English Patient (1996)

Parce que le film avait de belles images et que les quelques apparitions de Colin les embellissaient encore. 

 

Bon, j’en ai vu plusieurs autres hein mais soit j’ai complètement oublié, soit je ne me souviens plus tant que ça de Colin dans ces films.  Oui, ces choses arrivent.   En fait, ça veut surtout dire que j’ai plein de revisionnages à faire.  Et après, je vous referai mon top, si vous voulez!

 

Maintenant, je vais aller voir les tops des copines… juste pour pouvoir rire un peu car j’ose prétendre que certains trucs risquent de se ressembler!

 

 

PS: Pour les photos, va falloir attendre que je sois un peu plus vaillante… même si pour Colin, je suis prête à faire plein de choses… je n’ai pas envie de me battre avec o-b pour insérer 8 photos ce soir!  Et j’suis pressée, en plus, je dois aller à mon cours!

 

PS2: Je voulais ajouter les liens de Cécile, Syl, Azylis et Touloulou qui nous font leur top ten des livres à apporter sur une île déserte, et Vilvirt, qui nous parle de ses manies littéraires mais je file paresseuse… et personne n’a fait une liste que je peux lâchement copier-coller avec les bonnes couleurs et tout… Donc je me la joue paresseuse… as usual!

 


 


Les 7 églises – Milos Urban

7-eglises.gifPrésentation de l’éditeur

« Jeune policier féru d’histoire médiévale, K est chargé de protéger une vieille dame.

Mis à pied après qu’on l’a retrouvée morte, il est approché par l’étrange chevalier de Lübeck, personnage d’un autre temps qui veut rendre à Prague sa splendeur passée… Milos Urban, renouant ici avec la tradition du roman gothique, nous promène de cryptes en tours, des morts du présent à ceux du passé, à la découverte des secrets de la ville aux cent clochers. »

 

Commentaire

Quel bizarre de roman que celui-ci.  Bizarre dans le sens d’étrange et de déstabilisant.  Pas qu’il soit particulièrement déjanté ou que les thèmes soient inattendus, c’est juste que je ne savais absolument pas à quoi m’attendre en ouvrant ce livre.  Mais je ne m’attendais pas vraiment à ça. 

 

L’histoire de « Les 7 églises », c’est l’histoire de K.  K est policier, a une honte terrible de son nom (ne parlant pas Tchèque et ne connaissant pas l’histoire du pays, je n’ai aucune, mais alors là AUCUNE idée pourquoi) et est persuadé de ne pas être né dans la bonne époque.  En effet, pour lui, le 20e siècle, c’est la déchéance.  Tant au point de vue de l’architecture qu’au point de vue moral.  Selon lui, les architectes modernes et baroques sont des barbares qui ont saccagé tout ce qu’il y avait de bien : l’architecture gothique et médiévale.  Pour lui, ce qui est bien, c’est le 14e siècle. 

 

K a donc été renvoyé par la police pour avoir manqué à son devoir lorsque la dame qu’il devait protéger s’est pendue,  Il a une confiance en lui dans le plancher, ne sait pas trop ce qu’il va faire et se sent surtout complètement étranger à son époque.  C’est alors qu’arrive le chevalier de Lübeck, avec qui il devra collaborer.  En effet, celui-ci s’est mis en tête de restaurer les églises gothiques du Nové Mesto et de leur rendre leur gloire d’antan.  C’est alors que des meurtres spectaculaires et théâtraux commencent à survenir. 

 

Un thriller?  Pas vraiment.  Un polar?  Ben oui… mais non.   J’ai bien du mal à le définir, en fait.  Nous assistons à une quête d’identité, celle de K, dans les rues de Prague, qui est selon moi le personnage principal du roman.    K se balade dans les rues, décrit ce qu’il voit, les bâtiments modernes, leur rapport avec l’histoire mais aussi les bâtiments qui ont été et qui ne sont plus, le tout avec des flashbacks de sa vie passée.   La ville et son architecture prennent vraiment beaucoup, beaucoup de place.  Au départ, j’ai été ravie parce que c’est la raison pour laquelle j’ai voulu lire ce roman.  Pour me consoler de mon voyage à Prague avorté pour cause de volcan l’an dernier.   Mais là, j’avoue que j’ai dû lire le roman avec un plan de Prague entre les mains si je voulais y comprendre quelque chose.  Et qu’étant peu familière avec l’architecture, j’ai été passé mon temps à chercher sur le net des photos des bâtiments en question (je devais bien mal m’y prendre car j’avoue ne pas avoir trouvé tant de choses que ça…).  Ça a donc coupé un peu ma lecture.  Par contre, l’auteur réussit avec ces descriptions (longues descriptions) à recréer une Prague un peu irréelle, en suspens entre deux époques.  Les promenades nocturnes créent une atmosphère toute particulière.  L’écriture est très belle, très descriptive, pleine d’images.  L’auteur a réussi à m’atteindre par elle dès les premières pages et tout particulièrement dans le ton de la dernière partie.   

 

Les personnages ont tous un côté mystérieux, on sent que tout ne sera pas expliqué de façon logique (la discussion au sujet du Château d’Otrante de Walpole, entre deux personnages, nous y prépare, d’ailleurs) et qu’il y a un côté mystique dans tout ça.  L’action met du temps à se mettre en place et j’avoue qu’au milieu du livre, je me demandais encore où ça s’en allait, tout ça et j’admets avoir trouvé des longueurs.  En fait, bien que je partage en grande partie son opinion au sujet de l’architecture gothique (ma préférée) et du rococco (qui fait parfois mal aux yeux), je suis quand même plus ouverte à la modernité.  Et un moment donné, à force d’entendre répéter et répéter que tout ce qui a été fait après 1400 c’est de la merde, de la déchéance, de la barbarie, j’étais légèrement harassée.   Disons que le message était passé.  Plusieurs fois.  Oui, je conçois que c’est nécessaire, cette sorte d’obsession, de fièvre, mais le lire à répétition, après un moment, bon… j’étais limite agressive!

 

Une lecture qui demande de l’implication, de l’attention.  Si ça part lentement et que ça tourne en rond un bon moment (normal étant donné le thème), je suis quand même bien contente d’avoir persévéré parce qu’après la moitié, ça s’active et le vent d’étrange et de folie s’intensifie et que mon bilan sera tout de même généralement positif.  Attention, s’il y a un côté mystique, nous ne sommes pas dans un Da Vinci Code Tchèque, là.  Loin de là.   Il n’y a pas de rebondissement à toutes les pages et il ne faut pas vraiment le lire pour l’intrigue policière, qui est assez évidente et qui n’est pas, selon moi, le but premier du roman.  La finale était inévitable… (et prévisible selon moi)  et tout à fait dans la ligne du roman. 

 

Je n’ai pas vu beaucoup d’avis sur le livre, à l’exception de celui de Coeurdechêne, sur Biblioblog (qui m’a donné l’idée de le lire avec la carte). 

 

Merci aux éditions du Diable Vauvert pour cet envoi qui m’a fait sortir de ma zone de confort!

Hantise – Michele Jaffe

Hantise.jpegPrésentation de l’éditeur

« L’image est austère et pourtant étrangement belle.  Au premier plan, à droite, un buisson.  Au milieu, une fille.  Elle a un joli visage, à demi caché par des cheveux noirs.  Son corps est recouvert d’entailles, une riviere de sang dégouline de sa tête.  Ses lèvres sont entrouvertes mais elle est incapable de parler.  Ses yeux sont grand ouverts, mais ils ne voient rien. 

 

L’image ressemble à n’importe laquelle des photos que j’ai prises, à un détail près.  Je suis sur la photo.  La fille, c’est moi. »

 

Commentaire

Premier petit hors-sujet, j’ai repris l’orthographe originale du nom de l’auteure américaine – qui l’écrit Michele et non Michelle – pour le titre de mon billet.  La coquille est donc sur la couverture et non venant de moi. 

 

Bon, que dire par rapport à ce livre que j’ai lu ma foi très rapidement (et jusqu’aux petites heures du matin) et qui me laisse somme toute des sentiments mitigés.  Il s’agit d’un thriller se déroulant presque entièrement dans une chambre d’hôpital, celle de Jane, une adolescente de 17-18 ans qui a été renversée par un chauffard lors d’une fête entre amis. 

 

Jane est une jeune fille populaire.  C’est dit très souvent.  Elle est amie avec les deux filles les plus hot de l’école, Langley et Kate, avec qui elle forme un trio infernal, les trois Mode-squetaires (rien de moins.  Je sais, no comment).   Jane est une gentille fille, elle a un petit ami qu’elle aime énormément et qu’elle trouve parfait.  Une ombre au tableau, sa mère va se remarier et depuis la mort de son père, elle la sent différente et a le sentiment d’avoir été abandonnée.    Suite à l’accident mentionné plus haut, Jane se réveille aux soins intensifs, complètement locked in (incapable de bouger et de parler, sauf les yeux) et avec une bonne amnésie post-traumatique.  Elle ne sait absolument plus ce qui est arrivé. 

 

Comment dire.  Je pense avoir battu mon record es bougonnage dans les 100 premières pages du roman.  En effet, j’ai eu beaucoup, beaucoup de mal à me faire au style et aux dialogues improbables (« Pur vrai, tu dois les mettre ».  On dit « Pur vrai », en langage ado, en Europe? Ou c’est une traduction très littérale?).  On a l’impression qu’on a voulu une créer une façon de parler entre les trois copines qui leur est particulière, avec des blagues récurrentes (on demande si la personne veut des frites quand elle raconte un bobard?  Je suis peut-etre inculte mais c’est weird!) et des particularités.  Sauf que bon, ça a plus ou moins passé à mes yeux.  Et pour une fois, c’est moi qui ai eu besoin de mes traductrices parce que pour la québécoise retardée que je suis, « Sur la table devant eux, des gobelets et le grand big bang jaune, surnommé le Gros Poussin par David », ça ne veut strictement rien dire.  Et « Son baiser était un mélange d’oursons en gélatine et de shit », ce n’est pas très ragoûtant.  Et je me demandais mais alors là sérieusement pourquoi Langley appelait Jane Dra-J-Bus.  Je pensais que c’était une émission de télé américaine, en fait.  No comment.  Mais ça, je le conçois, c’est culturel et je ne peux pas trop râler pour ça.  Je ne suis visiblement pas le public cible. 

 

Heureusement, après la première centaine de pages, lorsqu’on voit moins les jeunes entre eux et que les copines sont moins souvent présentes, ça se calme et cet aspect a cessé de m’embêter. 

 

Deuxième point, les données « médicales ».  Je ne veux pas spoiler alors je ne dirai pas ce qui est arrivé à Jane et pourquoi elle ne peut plus bouger.  Ça se peut, comme explication.  C’est rare, mais ça arrive.  Par contre, les commentaires du personnel sont tellement, tellement à côté de la plaque que je ne suis même pas certaine de comprendre en fait.  C’est soit du grand n’importe quoi, soit très mal expliqué.  Que ce soit pour Jane ou pour son père.  Mais je ne m’étalerai pas là-dessus, promis.  Par contre, je suis ravie d’apprendre qu’il suffit à un membre du personnel de regarder une personne locked in (on se rappelle qu’elle ne bouge que les yeux)  dans les yeux pour savoir qu’il n’y a aucun dommage cérébral et que toutes les fonctions cognitives sont préservées.  C’est bon à savoir, j’en parlerai au boulot.  C’est débile le temps qu’on perd.    De plus, aux États-Unis, on semble pouvoir texter et utiliser allègrement les téléphones portables dans les soins intensifs, et partout, d’ailleurs.  Si on fait ça dans nos hôpitaux, nous, il y a trois gardes de sécurité qui arrivent en quoi… maximum 4 secondes.   Mais encore une fois, c’est peut-être différent là-bas.  Les heures de visite sont aussi différentes hein… à 23h15?  Vraiment?  Ou alors il y a eu un problème de conversion en quelque part, genre à la page 345.   Mais bon, passons, je m’étale.   Je travaille dans un hôpital, est-ce que ça paraît? 

 

Passons maintenant à ce qui va intéresser les gens, au lieu de pinailler sur des détails.  Parce que malgré tout, je ne me suis pas du tout ennuyée au cours de cette lecture.  Oui, tout le présent est dans une chambre d’hôpital, mais avec les flash backs, de la soirée fatidique mais aussi du passé de Jane, avec ses copines ou dans son ancienne ville, où elle a également vécu un drame, le récit reste tout de même très vivant.  Les chapitres sont courts et on sait nous tenir en haleine.  C’est que les copains de Jane ont tous des secrets dans leur passé et des traits de caractère qui ne sont pas toujours rassurants.  On les découvre petit à petit – comme il y a beaucoup de personnages, ça devient un peu répétitif au bout d’un moment  mais bon… pas assez pour s’ennuyer – car chacun aurait une raison d’avoir pu en vouloir à Jane.  Et visiblement, à soirée, il s’est passé des choses étranges.    Il est possible de soupçonner tout le monde et comme nous découvrons avec Jane la vérité par bribes, on ne s’en prive pas.  

 

L’auteure réussit à instaurer une atmosphère angoissante par moments.  On doute de la santé mentale de Jane, qui se croit poursuivie par un meurtrier, personne ne la croit, (sans oublier la policière qui est odieuse avec la pauvre fille qui vient à peine de se réveiller, qui est complètement paralysée du cou aux pieds et qui est en amnésie post-traumatique, en l’accusant de lui cacher des choses.  Sans compter le psy qui ne l’écoute absolument pas.) et elle est complètement à sa merci, était diminuée physiquement et mentalement.  Elle remet tout en question et voit soudain plus clair dans certaines de ses relations.  Disons qu’elle est éprouvée, la pauvre.   Si la construction est selon moi assez habile et qu’il m’a été difficile de lâcher le livre pendant toute la deuxième moitié, la fin m’a tout de même déçue.  Mais je n’en dis pas plus car vraiment, ce pourrait être n’importe qui. 

 

Un roman qui plaira probablement aux adolescentes, qui ne seront pas complètement larguées par le vocabulaire ou ennuyée par des détails relatifs à leur quotidien professionnel.  Pas comme moi, quoi.  Ça change agréablement des histoir
es de vampires adolescents et des jeunes filles pures et chastes.  Un récit qui reste tout de même haletant mais qui m’aurait davantage plu je n’avais pas été vraiment agacée au départ par des éléments qui ne sembleront sans doute pas du tout importants à plusieurs. 

 

(Et bon, je ne veux pas jeter la pierre à la traduction avant d’aller vérifier l’original quand je le croiserai en librairie.  Mais je vais définitivement vérifié de quel matériel de départ on est parti pour en arriver à de tels dialogues et de tels jeux de mots.  Il y a quand même un restaurant qui s’appelle « Le Royaume de la Nouille ».  Pour moi, ça a quand même une drôle de connotation.  Ce doit être mon esprit mal tourné, encore.)

 

Merci à Cécile et à Hachette Jeunesse, collection Black Moon, pour l’envoi surprise.  J’étais après tout vraiment curieuse par rapport à ce roman.

Peter Pan – J.M Barrie (illustré par Benjamin Trécarré)

Peter-pan-tourbillon.pngPrésentation de l’éditeur

« L’aventure commence un vendredi soir… lorsque Peter Pan, le garçon qui ne voulait pas grandir, entre dans la chambre de Wendy et de ses frères pour y récupérer son ombre, rangée dans un tiroir.  Bientôt, ils s’envolèrent tous les quatre vers le pays imaginaire, où les attendent les Enfants Perdus mais aussi le redoutable Capitaine Crochet, des indiens et un crocodile géant qui fait tic-tac… »

 

Commentaire

J’ai déjà lu Peter Pan et j’en ai même déjà parlé sur ce blog. Par contre, quand les Éditions Tourbillon m’ont proposé cette version, j’ai accepté car je n’avais jamais lu le texte en français et que j’avais vu en quelque part que c’était le texte intégral (j’avoue ne pas avoir comparé texte à texte, et je ne connais pas assez bien le texte d’origine pour pouvoir dire comme ça, sans vérifier). 

 

Bien entendu, lire en traduction, c’est toujours une expérience un peu différente mais j’ai tout de même retrouvé ans ce conte ce qui m’avait plu la première fois que j’ai pu lire le vrai conte, qui n’a pas grand chose à voir avec la version Disney.  Pour lire Peter Pan, il faut se revoir enfant, quand tout est possible, quand l’imaginaire prend le pas sur la réalité.  Quand il y a cette franchise, cette candeur qui leur fait dire parfois des choses qu’eux seuls pourraient dire.  Quand le temps passe trop vite et que ce qui s’est passé hier est déjà une éternité derrière.    Ce conte nous parle de la perte de cette naïveté, de cette chute hors de l’enfance, mais aussi de la maternité et des relations mère-enfant.  

 

Cette édition m’a beaucoup plu, avec ses pages « chic » et ses illustrations qui viennent toujours à point dans l’histoire.  Le texte est aéré et beaucoup plus facile à lire que dans ma toute petite version en VO.  Définitivement,   j’aime beaucoup ce que les éditions Tourbillon font avec les classiques jeunesse, en les éditant dans un format accessible et attrayant. Un bien bel objet livre.

 

Merci donc aux Éditions Tourbillon pour cet envoi, qui me permettra de lire cette histoire avec des enfants qui parlent ma langue. 

 

 

Immortels – 1- Cate Tiernan

immortels.jpegPrésentation de l’éditeur

« La nuit dernière, tout mon univers s’est écroulé.  Et j’ai dû mettre les voiles.  Disparaître.  Incy est allé trop loin.  Lui, mon meilleur ami, celui avec qui j’ai fait les quatre cents coups.  D’habitude, je ne donne pas dans le sentiment.  Mais cette fois, c’est différent. 

 

Il n’avait pas le droit d’agresser ce type sans raison.  Et surtout, jamais il n’aurait dû voir cette marque dans mon cou, que je cache depuis des siècles.  Parce que j’ai oublié de vous dire: j’ai 459 ans. 

 

Voilà comment je me retrouve à River’s Edge.  Vous m’imaginez, moi, dans un centre de redressement pour immortels qui veulent filer droit?  Passer mes journées à avoir des pensées positives et une alimentation équilibrée… très peu pour moi.  Pourtant, je dois rester.  Je le sens.  Ce type, Reyn, je l’ai déjà croisé quelque part, j’en suis sûre. 

 

Mais où?  Et quand?

 

Commentaire

J’avais vu ce livre sur les blogs et je trouvais la couverture vraiment très jolie.  Quand, ô surprise, je l’ai découvert dans ma boîte aux lettres et qu’il a rejoint ma pile, c’est encore en raison de sa couverture qu’il en est ressorti aussi vite.  Les mystères de mon cerveau – et de ma pile – sont parfois impénétrables. 

 

Je dirai d’emblée que j’ai globalement bien aimé ce premier tome (parce oui, c’est le premier tome d’une trilogie.  Les deux suivants sont prévus – ici – pour avril 2011 et avril 2012, en anglais).  Nous sommes bien entendu dans le répertoire de récits surnaturels pour la jeunesse mais j’ai bien apprécié que, pour une fois, l’héroïne ne soit pas une jeune péronelle qui entre soudain dans le monde surnaturel.  En effet, Nastasya – Nasty pour les intimes – a 459 ans et a déjà tout vu, tout vécu.  Elle a déjà souffert, trop peut-être, et s’est blindée derrière une indifférence evers la race humaine, les autres immortels et surtout elle-même.   Résultat, elle mène une vie de débauche avec ses quatre copains tous aussi blasés qu’elle, enchaînant voyages, cuites (j’allais écrire « brosses » mais je vous aurais perdus, hein!), et poussées d’adrénaline, sans se soucire le moins du monde des conséquences.  Jusqu’à ce qu’un jour, il se produise quelque chose qui peut lui sembler banal… mais qui la dégoûte de tout ça.  La voilà donc partie pour River’s Edge, retraite dans la nature au Massachussets, où on vit bio et où on tente d’être zen et de maîtriser une magie non destructrice. 

 

Ce roman est tout d’abord le roman d’un apprentissage, d’un retour aux sources pour Nasty, qui est vraiment très très perdue.  Malgré ses 459 ans, elle agit généralement comme une ado rebelle et en colère, qui réagit impulsivement et ne pense pas plus loin que le bout de son nez.  Si on peut comprendre que des centaines d’années d’une vie sans but peuvent donner ça, quand même je me serais attendue à un peu plus de sagesse.  Mais bon, étant donné le personnage, ça se tient.

 

Le récit est au « je », notre Nasty porte très bien son nom: elle est désagréable, très sarcastique (voire assez drôle par moments) et parfois vulgaire.  J’ai été un peu prise au dépourvu par cette voix qui s’adresse parfois au lecteur, au départ.  On la sent réellement perdue et malgré ses défauts, j’ai été touchée par ce désespoir total, ce sentiment que rien ne compte.  

 

Si l’action n’est pas à toutes les pages dans le roman, je ne me suis pourtant pas ennuyée pendant la lecture.  On apprend à connaître l’héroïne qui accepte graduellement ce qu’elle est, ce qu’elle a été.  Nous découvrons son passé par flashbacks mais il reste difficile de faire un lien entre ce qu’elle était et ce qu’elle est devenue.  Sa relation avec Reyn, très tendue, est également intéressante parce que bon, on sent que malgré tout, ce n’est pas gagné.  Même si la mythologie ne m’est pas apparue encore très approfondie (j’imagine qu’elle sera développée), il y a tout de même une certaine fraîcheur par rapport aux romans du même genre.    L’histoire d’amour n’est pas au premier plan, pas de batailles à toutes les pages, pas de déclarations fleuries non plus.  J’ai aimé voir le personnage évoluer, se débarasser de ses protections pour vivre vraiment à nouveau.  Ça change agréablement.     

 

Si les personnages principaux évitent le manichéisme, les personnages secondaires sont peu développés et j’aurais aimé des méchants plus nuancés.  Si j’aime souvent des vilains bien machiavéliques, dans ce cas précis, j’aurais préféré que les relations avec les copains de départ soient un peu plus approfondies et que certains autres soient moins prévisibles.  Un personnage en particulier, est dépeint sous un jour tellement déplaisant que j’ai eu du mal à comprendre ses motivations.  Même quand c’est de la littérature jeunesse, j’aimerais que les auteurs n’en fassent pas tant pour bien montrer aux lecteurs que tel personnage n’est pas gentil et a de mauvaises intentions.  Mais bon, patientons, ceci sera sans doute expliqué dans un prochain tome. 

 

Parce que oui, malgré mes bémols, je lirai certainement la suite.  Plusieurs fils ne sont pas résolus à la fin de ce premier tome et j’ai bien envie de voir comment évolueront les relations et les événements.  Une lecture distrayante et agréable (je l’ai enchaînée en une demi-journée), bien qu’un peu prévisible. 

 

Merci à Cécile et aux éditions Hachette pour cette surprise!