The dark deeps (La cité bleue d’Icaria) – 2 – Arthur Slade

The-dark-deeps.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de l’éditeur français, pas de mon édition en anglais.  J’ai déjà dit que j’étais paresseuse, hein)

Modifier son apparence, voler des documents confidentiels à des espions français : une journée de travail comme les autres pour Modo, agent secret anglais âgé de quatorze ans.

Pourtant, sa dernière mission – percer le mystère d’un objet sous-marin appelé Ictinéo – semble un peu plus compliquée. On murmure qu’il s’agit d’un monstre marin, d’un poisson plus grand qu’un navire. Les espions français sont sur le coup, et M. Socrate, le maître de Modo, entend bien frapper avant eux. Arthur Stade signe avec La cité bleue d’Icaria un magnifique roman d’aventures, dans un monde mêlant l’Angleterre victorienne et les avancées technologiques les plus folles

 

Commentaire

Que c’est bien, cette série jeunesse!  Je vous avais déjà parlé du premier tome de la série « Les agents de Monsieur Socrate »  et suite à cette lecture, j’avais immédiatement commandé la suite.  Chose étrange pour moi, j’ai lu la dite suite moins de 3 mois après qu’elle ait fait son entrée dans ma pile, ce qui est quand même digne de mention.  Je suis dans un puissant trip steampunk ces jours-ci, la faute à un certain futur swap.

 

Nous retrouvons donc Modo, Octavia et Mr. Socrate dans une nouvelle mission.  En effet, il semblerait qu’un poisson géant ait pris l’habitude de faire sombrer les navires dans une certaine zone près de l’Islande.  Et Mr. Socrate met les deux agents sur les traces d’une espionne française de 18 ans qui semble avoir découvert quelque chose.  Nous retrouvons donc nos deux héros dans une aventure encore une fois riche en rebondissements, en situations périlleuses dans un contexte qui nous semble tout droit sorti de « Vingt mille lieues sous les mers » avec un soupçon de H.G. Wells en bonus.   L’auteur semble aimer les références et les clins d’oeil (ok, les GROS clins d’oeil) aux classiques, ce qui n’est pas pour me déplaire.

 

Ce qui me plaît dans cette série, c’est que ça reste résolument jeunesse sans être bête.  Bien entendu, le rythme est rapide, les situations et les explications sont parfois tirées par les cheveux mais les héros sont très ados malgré leur courage et leur situation d’espions internationaux et compétents dans ce domaine.  Pour autre chose, le lecteur est des kilomètres en avance sur eux, mais bon, ils ont 14-15 ans.  Et ils ont eu une drôle d’enfance, surtout Modo, qui peut changer de forme mais qui souffre d’être différent et difforme.    Dans ce tome, Octavia est en arrière plan, nous sommes davantage dans un huit-clos, mais nous rencontrons Colette, espionne française à la répartie facile et au tempérament frondeur.  Peut-être nous rappelle-t-elle sans doute un peu Octavia, toutefois…

 

Une atmosphère encore une fois très réussie, oppressante (et pour cause), remplie de machines à vapeur, de vieux ennemis, de savants fous et de technologie incroyable pour l’époque.  Ça se lit tout seul, c’est rapide… et j’en redemande. 

 

Heureusement, le tome 3 est dans ma pile.  Qui a dit que je n’étais pas prévoyante, moi?

 

Defi-Steampunk-copie-1.png

Encore une fois, ça entre dans le Défi Steampunk de Lord Orkan Von Deck.

J’ai pensé au logo.

Et au lien.

Non mais il ne manquerait plus que je pense à aviser Lord Orkan pour que je sois vraiment une bonne élève, non?

Jane – April Lindner

Jane.jpgPrésentation de l’éditeur

Ayant dû abandonner ses études dans un collège réputé de la côte est après la mort de ses parents, Jane Moore accepte un emploi de nanny à Thornfield Park, le domaine de Nico Rathburn, une rock star de renommée mondiale en train de préparer un énorme come back.  Terre à terre et indépendante, Jane tombe à son corps défendant sous le charme tourmenté de son mystérieux employeur. 

 

Mais il y a un mystère à Thornfield, et la relation de Jane et de Nico est mise à l’épreuve par un terrible secret provenant de son passé.  […]

 

Commentaire

Un « retelling » moderne de Jane Eyre, comment pouvais-je résister à ça?   En fait, Jane Eyre est l’un de mes romans d’adolescence, que j’ai lu je ne sais trop combien de fois.   Pour moi, c’est une magnifique histoire d’amour, complètement tragique, complètement romantique, et complètement ancrée dans son époque également.  Une époque où la religion avait son importance, où les moeurs des couples étaient beaucoup plus codifiées, du moins, dans ce milieu, et où la place des femmes dans la société était également bien différente.  Dans ma dernière commande (elle s’est fait toute seule… je n’y suis pour rien.  Surtout pas pour le nombre de romans qui étaient dedans), je me suis donc laissée tenter et aussitôt arrivé, aussitôt lu. 

 

L’histoire se situe à l’époque actuelle, aux États-Unis.  Jane (Moore, pas Eyre) a dû abandonner ses études.  Ses parents, qui se fichaient pas mal d’elle, en fait, préférant son frère et sa beauté de soeur, l’ont laissée avec très peu de moyens.  La voilà donc sans autre choix que de se trouver du travail.  Jane est sérieuse, très terre à terre et complètement hors des buzz du moment.  C’est pour cette raison qu’elle obtient un poste de nanny chez Nico Rathburn, rock star au passé de bad boy tumultueux.  Et bon, ceux qui ont lu Jane Eyre connaissent la suite…

 

Je dois tout d’abord préciser que ce roman est réellement un « retelling ».  On raconte la même histoire, transposée autrement.  L’auteure a fait le choix de rester assez fidèle au roman de Charlotte Brontë et le déroulement est assez semblable, à quelques détails près, détails que je ne révélerai pas.  Seul l’un de ces détails m’a un peu dérangée car pour moi, il modifie un tout petit peu l’interprétation que je faisais du roman.   La plume de l’auteure est simple et agréable, c’est fluide, plusieurs dialogues et répliques de Jane m’ont beaucoup plu (sa franchise est toujours aussi désarmante) et la relation qui s’établit entre les protagonistes m’a emportée, encore une fois, même si je savais comment ça allait finir, même si je savais ce qui attendait la pauvre Jane.  J’ai aimé leurs conversations, et on comprend pourquoi une rock star célèbre, qui a tout vu, tout entendu, peut être charmé par Jane, qui se fout éperdument de son statut de vedette.

 

Ce n’était pas facile de transposer Jane Eyre, pour les raisons que j’ai mentionnées ci-haut.  En effet, j’ai dû « oublier » que les moeurs étaient celles d’aujourd’hui pour y croire complètement.  En effet, la situation serait-elle si dramatique de nos jours?  Pourquoi Nico agit-il ainsi, pourquoi ces mystères…  la situation n’est pas idéale mais ce ne sont plus les conditions des années 1800.  Et bon, se marier comme ça, rapidement, comme réussite ultime, c’est encore aussi crédible?  Pour une jeune fille comme Jane qui pourrait tout avoir.   Mais ce sont mes considérations à moi, hein.  Ce qui est tout à fait approprié à l’époque de Brontë est parfois plus difficile à avaler en 2011.  Sauf que bon, c’est Jane Eyre, quand même.  Et l’auteure a quand même su apporter certaines adaptations – sans pour autant nous abreuver de scènes trash qui auraient été weird… pour ça, chapeau – et a tenté d’expliquer et d’actualiser les problématiques rencontrées.  Je l’ai donc lu avec plaisir, en oubliant l’époque, en une demi-journée, le sourire aux lèvres. 

 

Est-ce que ça apporte quelque chose de plus au roman?  Est-ce une réécriture originale, qui ouvre de nouvelles portes, permet de nouvelles interprétations?  Absolument pas.  Mais cette lecture m’a donné une envie folle de me replonger dans le classique de Charlotte Brontë genre là, maintenant.  Et c’est d’ailleurs ce que je vais faire.  J’ose espérer que ce roman donnera le goût à de nouveaux lecteurs de découvrir Jane Eyre et Mr Rochester!

Clockwork Angel – The infernal devices 1 – Cassandra Clare

clockwork-angel.jpgPrésentation de l’éditeur (adaptée et traduite « à peu près » par moi-même)

Quand Tessa Gray, 16 ans, traverse l’océan pour aller retrouver son frère, sa destination est l’Angleterre, l’époque est celle de la reine Victoria, et quelque chose de terrifiant l’attend dans le Downworld de Londres, où vampires, sorciers et autres personnages surnaturels hantent les rues éclairées au gaz.  Seuls les Shadowhunters, guerriers dévoués à débarasser le monde des démons, permettent de maintenir l’ordre dans le chaos.

 

Kidnappée par les mystérieuses Dark Sisters, qui semblent être membres d’une organisation secrète appelée le Pandemonium Club, Tessa apprend rapidement qu’elle fait partie du Downworld avec une habileté très rare.  De plus, le Magister, personnage secret qui dirige le club, fera tout pour posséder ce pouvoir.

 

Sans amis, pourchassée, Tessa trouve refuge avec les Shadowhunters de l’institut de Londres, qui lui promettent de retrouver son frère si elle utilise son pouvoir pour les aider […]

 

Commentaire

J’ai acheté ce livre dès sa sortie, alléchée par des billets enthousiastes sur les blogs anglophones. Je l’ai donc lu en grand format – et payé plein prix, bien entendu – avec une couverture ma-gni-fique aux accents steampunk.   Non mais je veux un pendentif pareil que Tessa!  Et le pire, c’est qu’il existe.  Il est juste un peu-beaucoup cher.

 

Ce roman se passe donc dans le même univers que la trilogie « Mortal Instruments » (La cité des ténèbres), mais à une époque antérieure, soit l’Angleterre victorienne. Un Londres victorien, pour être plus précise.   Nous avons donc encore un Institut, et cet équilibre fragile entre les humains et le Downworld, maintenu de justesse par les Shadowhunters.   J’avais lu un peu partout que c’était très très différent de la première trilogie mais bon, quand même, il y a beaucoup de ressemblances, surtout dans la mise en place.  Une jeune fille arrive et découvre ce monde auquel elle appartient et dont elle ne soupçonnait pas l’existence, une équipe de Shadowhunters dans un institut, avec surtout des jeunes et quelques figures un peu plus paternelles/maternelles (bien jeunes dans ce cas) et une Enclave dont on ne sait trop quoi penser.  Il y a également deux personnages masculins, le chevalier noir, en la personne de Will, adolescent ténébreux, au lourd passé, qui cherche à garder tout le monde à distance, et le chevalier blanc, Jem, doux, gentil, mais qui a également un passé et dont la santé semble fragile.  Pas de réel suspense de ce côté-là.. mais les deux héros m’ont bien plu.  Je sais, j’ai un petit coeur tout mou. 

 

Le récit commence tout en action, avec plusieurs rebondissements qui nous font pénétrer immédiatement dans l’univers.  Puis Tessa s’installe dans l’institut (localisé sur le site de St. Bride’s Church, à Londres… j’ai eu le goût de manger du gâteau -idéalement à plusieurs étages – pendant tout le roman) et là, un peu de flottement.  L’auteure nous fait découvrir ses personnages, l’univers… Et le tout finit en beauté.  Bien entendu, comme dans la première trilogie, les batailles sont un peu « faciles », le récit va directement à son but et on voit venir,  mais je trouve que l’auteure a un réel talent pour créer des atmosphères et pour me tenir en haleine.  Dans ce roman, même si l’univers est le même, si les histoires ont des points communs, si les personnages ont aussi des points communs, on a un « feeling » tout différent, car on est dans un Londres victorien – avec des mini-bébé accents steampunk, mon trip du moment, qui me coûte une fortune… en bijoux.  No comment – que les manières sont différentes (bien que quand même modernes, dans le monde des Shadowhunters) et que je m’y suis réellement crue.  J’ai marché sur Blackfriars bridge et je me suis baladée dans Hyde Park… Bref, ça, ça m’a plu. 

 

Mon principal reproche, c’est que j’ai eu beaucoup de mal à cerner le personnage de Tessa.  Qui est-elle vraiment?  Comment est-elle, quelle est sa personnalité.  Je réalise que c’est peut-être volontaire, en raison de sa condition, mais ça a été tout de même un peu difficile pour moi de m’y attacher.  Je l’ai trouvée un peu floue.  

 

Finalement, je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’avoir lu la précédente trilogie pour apprécier celle-ci.  Pour ma part, j’ai sautillé de joie quand j’ai vu réapparaître certains personnages (Magnus Bane.  J’adore Magnus Bane.  Et un autre que je ne nommerai pas mais au sujet duquel je suis de plus en plus curieuse… hmmmm…) et que j’ai reconnu des références, des liens qui viendront peut-être.   Ce sont des petits plus, des clins d’oeil… mais on peut réellement apprécier tout de même!

 

Bref, ça se dévore en un rien de temps (une soirée et demie, dans mon cas) et ça m’a rendue profondément accro, comme souvent avec ce genre de roman.  Le seul problème?  La suite ne sort pas avant décembre alors que je pensais que c’était en août.  Du coup, je trouve ça particulièrement cruel.   Non?

Gilmore Girls – Season 3

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Les images se trouvent un peu partout sur le net… mais je ne sais plus d’où est l’original, vu que justement, elles sont un peu partout, dont sur crushable.com.  Et pour la pochette, le « copyrighted material » vient du fait que je pense – mais je suis pas certaine – que ça vient d’un site de downloads… mais comme je suis pure, j’ai tout trouvé sur google…

 

Eh oui, Gilmore Girls, again. 

 

Quand même, je suis raisonnable, avec cette série.  Je continue quand même à dormir la nuit et j’ai conservé une vie sociale.  Ça change de l’épisode « Je-réécoute-tout-Buffy-en-une-semaine-et-demie », hein!   Mais c’est une vieille histoire.  Je suis devenue sage depuis et j’écoute la série raisonnablement.  Clap clap.

 

Troisième saison donc.  C’est un peu difficile de séparer chacune des saisons – mais je m’obstine à le faire parce que je suis psychorigide – vu que l’ensemble forme un tout cohérent, où il se passe beaucoup de petites choses mais très peu de gros coups de théâtre.  C’est la vie, quoi.   Dans cette saison 3, Rory est Senior à Chilton, c’est la grande aventure des applications à l’université, du SAT… Dernière ligne droite avant le grand changement, quoi.    Quant à Lorelei, elle est fidèle à elle-même.  J’adore ce personnage, ses répliques sont incroyables, elle est d’une mauvaise foi complètement assumée et j’aime particulièrement la façon qu’elle a de rire d’elle-même et de ses travers.  

 

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C’est l’une des rares séries qui me font éclater de rire pour une toute petite réplique, ou qui me donnent envie de relire les classiques de ma bibliothèque au grand complet.  De lire plein de nouvelles choses aussi.  C’est bourré, mais alors là BOURRÉ de références, des références comme j’aime, intelligentes, à propos, pas plaquées et pas expliquées, juste lancées comme ça, pour ceux qui les catchent.  De « Leave it to Beaver » à Judy Garland, en passant par « To kill a mockingbird », il y en a pour tous les goûts. Du coup, à chaque fois, je me sens comme un membre d’un petit club secret.  No comment, je suis complètement bébé, je sais.   Et je suis certaine que j’en manque plus de la moitié.  Et je suis généreuse.  Avec moi-même. 

 

Le début de la saison est marqué par le retour de Rory qui a passé un été à Washington.  Dean l’attend impatiemment mais la demoiselle a le coeur qui balance entre son amoureux et Jess, qui a une nouvelle copine avec qui il est très… démonstratif, disons.  C’est donc l’éternel triangle amoureux adolescent, le bon gars et le bad boy… devinez qui elle choisira.  J’aime beaucoup le personnage de Jess, terriblement pince sans rire, très intelligent mais assez perturbé merci.  Pas toujours agréable, pas toujours parfait, il ne subit pas de transformation extrême.  C’est réaliste aussi.   Et ça m’a plu.    Que dire d’autre, Lane veut être une rocker (elle est amoureuse du guitariste, en la personne d’Adam Brody, qui a et aura toujours une façon de parler qui me perturbe grandement.   Rien à faire.) et elle raconte toujours autant d’histoires à sa mère contrôlante, qui est un personnage en soi.  Luke est Luke, Michel est Michel (je l’a-do-re), Kirk me fait mourir de rire et Sookie est géniale.  Je veux une copine comme elle.  

 

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Bon, ce qui est terrible, par contre, c’est que je sais que nous devrions toutes être amoureuses de Luke… et que bon, même si je l’aime bien, je ne suis pas pour autant super fan.  Comme on m’en avait avertie, j’avais hâte qu’il enlève sa casquette… mais bon, quand il l’a eue enlevée, j’ai compris pourquoi il la mettait.  Il est bizz, Luke, pas de casquette.  Really.  J’espère donc être charmée d’ici la fin de la série parce que bon, je ne déteste pas le personnage mais ce n’est pas gagné. 

 

Les parents de Lorelei sont toujours plus présents, on en découvre petit à petit davantage sur la relation, sur ce qui a les menés là, et même si Emily est très particulière, très high class, très pincée, elle a un côté humain et vulnérable (les épisodes où Gran est présentes sont hi-la-rants) qui la rend attachante tout de même. 

 

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Bref, j’ai ri, j’ai pleuré aussi (le dernier épisode, le fameux discours… je suis une grande émotive) et j’adore toujours autant.  Je veux habiter Stars Hollows et avoir un marathon de danse comme dans « They shoot horses, don’t they » et des carnaval srupides moi aussi.  Et des conseils municipaux ridicules.   Saison aussi géniale que les deux premières. 

 

Quoique bon… je pourrais vous raconter qu’un soir cette semaine, j’ai croisé mes parents au retour de prendre un verre sur une terrasse avec un ami, sa femme et son petit garçon, où travaillent 2 personnes que je connais et qu’au retour, j’ai vu mes parents à la danse en ligne en arrière de l’hôtel de ville… j’ai arrêté parce qu’une dame avait un très gros chien.  Rose.  Et que j’ai pu discuter avec l’ancien coach de hockey à mon frère et la dame qui travaillait à la caisse pop quand j’Étais petite et qui se souvenait de mon numéro de folio.   Du coup, je me dis que bon… je n’en suis pas si loin, hein…

 

PS: Je devine limite autant dans les séries que dans les romans… j’avais dit un truc mi-saison 1… et il s’avère que j’ai raison.  Je suis presque fière de moi!

Le miroir aux vampires – Fabien Clavel

miroir-aux-vampires.jpgPrésentation de l’éditeur

« Bérénice,

 

Ça y est, j’ai fait ma dernière rentrée à Augustin-Thierry, en internat cette fois.  rien de changé dans ce lycée: Cerise la peste et ses sous-fifres qui font baver les garçons, un beau gosse qui se prend pour Brad Pitt et quelques nouveaux.  Parmi eux, il y a Nòra, avec qui je partage ma chambre.  Il y a aussi Léo.  je ne l’avais pas remarqué au début mais je crois qu’en fait il me plaît bien. 

 

Mais ce n’est pas pour ça que je t’écris… Écoute, Béré, il se passe des choses étranges dans ce bahut… On a incendié le foyer, je crois avoir une idée du responsable, mais je ne peux rien dire.  Depuis, la sécurité a été renforcée et le lycée est en en train de devenir une prison.  Et moi, j’ai comme des apparitions, des sensations bizarres.  Je t’ai parlé de Nòra.  Et bien, je ne sais pas pourquoi, mais quelque m’attire chez elle.  Je ne me sens vraiment bien que lorsqu’elle est près de moi.  Et ce n’est pas tout: il y a ce miroir dans notre chambre d’internat.  Parfois, j’ai l’impression qu’il y a une connexion entre lui et moi. 

 

Tu crois que je suis vraiment dingue? »

 

Commentaire

J’ai choisi ce livre particulier à ce moment particulier parce que la couverture me plaisait (il faut que je change un miroir dans la maison… peut-être que ça a un lien inconscient…) et que j’aimais la façon dont il s’ouvrait.  Bon, je sais, cette réflexion et au degré zéro et quart de l’intérêt… mais c’est quand même la réalité.  Et en plus, j’avais bien envie d’un roman jeunesse.  Parce que c’est bien de ça dont il s’agit, sans doute aucun, même si la trame principale n’est pas une sirupeuse histoire d’amour.

 

Ce roman nous est présenté sous la forme d’une longue lettre.  Léa, 17 ans, est en terminale et en internat au lycée Augustin-Thierry.  Bonne élève, indépendante, tenant à ses convictions, elle ne fait pas l’unanimité dans ce monde un peu snob.  Comme tenir un journal, c’est pour elle un peu ringard, elle écrit à sa soeur Bérénice, maintenant en région parisienne, sans trop savoir si la dite soeur le lira un jour.   Si au départ son plus gros problème est Cerise, la petite fille gâtée à papa very détestable (en passant… Cerise? Sérieux? C’est courant en France?  Parce qu’ici, une fille qui s’appelle Cerise, elle n’a pas fini hein… disons qu’il y a une bizarre de connotation) mais elle réalise rapidement qu’il se passe quelque chose d’étrange dans cette école, qui se transforme petit à petit en prison.  Que sont ces marques que les gens ont dans le cou?  Et ce miroir dans sa chambre, pourquoi se sent-elle étrange quand elle passe trop près?

 

J’ai un avis un demi-teinte sur ce roman.  Autant il se lit tout seul (je l’ai terminé d’une traite, en une soirée), autant j’ai quand même du mal avec certains aspects.  Après un départ un peu cahotique, qui a nécessité le renfort de plusieurs traductrices (merci les filles qui m’ont répondu sur la page FB du blog!  Je ne suis visiblement pas le public cible) pour m’assurer de la signification de certaines expressions « jeunes » qui ne sont pas celles de chez moi, je suis rapidement plongée dans cette histoire et dans cette école de plus en plus glauque.  J’ai apprécié l’aspect « école qui devient une prison », où les droits des élèves sont pratiquement nuls et où tout est très surveillé et j’ai aimé voir Léa naviguer dans tout ça.  Dans la première moitié du roman, j’ai réellement voulu savoir où le tout s’en allait et j’ai été accrochée aux pages.

 

Et là, soudainement, quand j’ai commencé à mieux voir… j’ai soudainement cessé d’y croire.   Si j’ai bien saisi l’idée qu’ont les « méchants » derrière la tête, j’ai trouvé que ça sortait un peu de nulle part et que du coup, si l’idée d’exploiter les faiblesses des humains est intéressante, on se demande un peu « pourquoi » tout ça.   Certaines des révélations finales m’ont semblé un peu exagérées et la résolution expédiée trop rapidement.   J’ai tourné la dernière page en me disant « C’est tout, c’est fini?  Pas plus persévérants que ça?  Aussi facile que ça? »  Donc, si la montée du suspense m’est apparue bien réussie, avec l’arrivée des restrictions, de la répression de tout ce qui n’est pas dans le moule, j’aurais aimé que cette réflexion soit poussée plus loin… mais oups, on s’en va ailleurs.

 

Toutefois, la mythologie vampire présentée ici est différente, pas calquée sur ce que j’ai pu voir ailleurs.  Il y aurait beaucoup à faire avec ça, notamment sur le passé, qui est effleuré ici.  J’ai aussi beaucoup ri avec le blog de Cerise (Cherry92), qui révèle au monde entier ses grands états d’âme, toujours dans l’extrême, en faisant un nombre impressionnant de fautes, en prenant bien soin d’écorcher les autres au passage.  Personnage stéréotypé, soit, mais elle m’a bien fait rire.  Les lettres d’un vampire infiltré – dont l’identité n’est pas révélée tout de suite, mais qu’on devine aisément – à son maître sont également intercalées, ce qui nous permet de comprendre un peu d’où part toute cette histoire.  Ces parties sont pleines de remarques bien senties – et généralisées – sur la race humaine en général… j’en aurais bien pris un peu plus, tiens.

 

Un roman très jeunesse donc, où il y avait beaucoup de bonnes idées qui n’ont pas été selon moi exploitées à fond.  Si ma nationalité – et sans doute mon grand âge – m’ont empêchée de me sentir totalement en phase avec Léa et sa façon de s’exprimer – qui, par ailleurs, colle bien au ton que l’auteur a voulu donner à son récit –  j’ai quand même lu ce livre très rapidement, sans m’ennuyer.  Pour moi, qui n’est ni ado, ni Française, ça a été un moment de détente, sans plus… mais un moment de détente où les pages se sont tournées toutes seules!

 

 

The bronze horseman (Tatiana) – Paullina Simons

Bronze-horseman.jpgPrésentation de l’éditeur (mal traduite par moi)

« Leningrad.  La guerre n’a pas encore touché dette cité à la grandeur passée, ou la vie de deux soeurs, Tatiana et Dasha Metanova, qui partagent une pièce dans un appartement délabré avec leur frère et leurs parents.  Leur monde est chamboulé quand les armées d’Hitler attaquent la Russie et commencent leur interminable blitz sur Leningrad.

 

Mais il y a de la lumière dans toute cette obscurité.  Tatiana rencontre Alexander, un jeune et brave officier de l’Armée Rouge.  Fort et confiant, mais ayant toutefois un passé trouble, il est attiré vers Tatiané – et elle vers lui.  La famine, le désespoir et la peur prennent bientôt d’assaut la ville pendant le terrible hiver du siège Allemand.  L’amour impossible de Tatiana et d’Alexandre menace de déchirer la famille Metanov et d’exposer les secrets dangereux qu’Alexander protège – un secret aussi dévastateur que la guerre elle-même – alors que les amoureux sont emportés par les vagues brutales qui vont changer leur monde et leur vie pour toujours. »

 

Commentaire

Avant de commencer cette chronique, je vais préciser que je vais vous parler d’un « romance novel » sur fond historique.  Et par un roman historique avec une histoire d’amour dedans.  Je ne sais pas si vous comprenez la distinction que je veux faire mais il faut comprendre que je n’aborde pas du tout les deux genres de la même façon.  J’avais le goût d’un roman d’amour, tragique de préférence… et j’ai été servie!  Et bouleversée par cette histoire, que j’ai dévorée en une journée et demie… jusqu’aux petites heures du matin.

 

« The bronze horseman », c’est la statue de Pierre le grand, fondateur de St. Petersburg (Leningrad), érigée par Catherine II.  C’est aussi le titre d’un poème de Pouchkine, significatif pour le peuple russe qui sera maintes fois cité dans le roman, en particulier avec l’image de la statue qui poursuit Evgenii, le héros du poème.  (Ok, parenthèse.  Dans le roman, il semble être confondu avec Eugène Onéguine… bizarrement, après avoir lu les deux, je n’aurais pas pensé que c’était le même Evgeni.  Ou alors on parle des deux romans.  Mais bon, j’ai juste trouvé ça étrange quand je suis tombée dessus.  Fin de la parenthèse.) Symbolique pour les deux héros, dont l’amour quasi-impossible sera entravé par la loyauté, l’honneur, l’amitié, la famille, la Russie communiste même.  

 

Nous sommes donc en 1941, en juin.  Ce sont les nuits blanches de Leningrad et la guerre vient d’éclater.  Lorsque Tatiana et Alexander se voient, il se passe quelque chose.  Elle a 17 ans, lui, 22.   Et Dasha, la soeur aînée de Tatiana, est amoureuse de lui.  Et Tatiana n’a qu’une soeur, qu’elle aime énormément, alors que « des hommes, il y en aura toujours ».  Tatiana est la plus jeune, la plus frêle, dans la famille.  Elle a toujours fait ce qu’on lui dit de faire et ne voit pas comment il pourrait en être autrement.  Jusqu’à Alexander, qui lui laisse entrevoir autre chose.  Mais c’est la guerre, la famine, le siège, et rien ne va se passer comme prévu.

 

C’est une épopée cette histoire.  Une épopée qui nous transporte dans cette Russie où la patrie venait avant, où la population venait en second, où le concept de vie privée, de moment privé, était inconnu et où chacun n’était pas réellement vu comme un individu à part entière.   Tatiana n’a jamais connu que ça.  Pour elle, c’est normal.  C’est normal que les pères soient ivres et c’est de la faute des enfants s’ils les frappent dans cet état.  C’est normal de se priver pour ceux qui en ont le plus besoin.   Le siège, la famine, les conditions, l’auteure réussit à bien décrire ce que ça a pu être (je ne sais trop avec quel degré de réalisme, je ne suis pas particulièrement calée en ce qui concerne cette époque) et nous nous y croyons, dans cette Russie assiégée.  Nous commençons à accepter avec Tatiana l’inacceptable.  L’impossiblité d’enterrer les morts, d’avoir de l’aide.  Parce que c’est comme ça, c’est tout.  Et cette jeune fille de 17 ans, que tout le monde voyait trop jeune et trop faible pour survivre va dépasser ses limites, par amour (oui, je sais, je devrais me lancer dans le mélo, moi aussi).   

 

Si je l’ai lu en un temps record et si je me suis attachée aux personnages, si j’ai vibré avec eux, quand même, il y a des répétitions, des longueurs.  Au bout d’un moment, je m’en fichais un peu, je voulais passer plus de temps avec eux mais bon.  Objectivement, l’auteure en fait parfois un peu trop.  Trop d’exploitation pour Tatiana, trop de bonté de sa part, trop de droiture pour Alexandre, trop de conversations qui se répètent un peu, trop d’hésitations, une partie « romantique » bien agréable à lire mais quand même un peu longue, qui coupe l’histoire…   Mais c’est un roman d’amour.   Et dans un roman d’amour, il y a des codes.  Les vrais méchants sont détestables (j’ai dé-tes-té un personnage.  Vraiment.) et les héros s’aiment du plus pur amour, of course.   Mais c’est un peu pour ça qu’on lit ce genre de roman, n’est-ce pas!


 

Et cette finale… impossible de ne pas avoir le goût de lire la suite, vu que je sais qu’elle existe.  Mon esprit un peu bizarre aurait peut-être terminé ça là, comme ça.  Ça aurait sans doute été plus fort.  Je sais, no comment.  Oui, I’m weird.  Et j’assume.

 

Le billet de Pimpi, qui l’a lu un tas de fois et qui m’a donné envie de le lire.


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L’amant furieux – J. R. Ward

amant-furieux.gifPrésentation de l’éditeur

« Une guerre fait rage à l’insu des humains.

Six vampires protègent leur espèce contre la Société des éradiqueurs. Ils sont regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la dague noire. Zadiste, ancien esclave de sang, est le plus effrayant des membres de la Confrérie. Réputé pour sa fureur intarissable, ce sauvage est craint des humains et des vampires. La terreur est sa seule compagne et la souffrance sa seule passion… jusqu’à ce qu’il tire une ravissante femelle des griffes des éradiqueurs.

Tout pourrait changer, mais le guerrier est rattrapé par son passé et se sent glisser lentement vers la folie. Animé par un désir de vengeance, il fera tout pour protéger Bella de ses bourreaux et surtout… de lui-même. »

 

Commentaire

C’est parce que Cess m’a mise au défi que j’ai lu ce livre en français.  Ce qui est parti dans les commentaires, avec une petite phrase en l’air, s’est transformé en étude over sérieuse avec tableau et tout…  Et c’était quand même limite mon baptême parce que la bit litt en français, je n’avais jamais tenté le coup.   Puis Pimpi et Sandy se sont ajoutées à la lecture commune – qui n’a finalement eu de commun que de nom pour moi, vu que je ne pouvais pas lire les very nombreux mails – ce qui a donné les billets que vous lirez.  Le tableau viendra.  Un jour.  Après quelques lectures. (Au fait, Cess, tu veux ma version « au fur et à mesure »??)

 

Bon, je l’avoue tout de suite, on a un problème, en fait.  C’est que le but de cette lecture était avant tout de rire un bon coup.  Le problème?  J’ai beaucoup aimé.  Bon, Zadiste est mon personnage préféré depuis le tout début (d’ailleurs, je m’insurge contre la traduction… il est OÙ son « h », hein?  Rhage, Rehvenge (Vhengeance), Kohler, Fhurie… tout le monde a son « h » sauf Zadiste.  On comprend qu’il se sente persécuté, le pauvre chou).  Imaginez, l’homme balafré, au lourd passé, qui hait tout et tout le monde et surtout lui-même, mais qui a une voix d’ange…  Comment pouvais-je ne pas craquer, hein?  J’aime les causes désespérées.

 

Zsadist a été séparé de son jumeau, Phury, à la naissance.  Utilisé comme esclave de sang et comme joujou sexuel par une maîtresse sans scrupules, il est « ruined, not broken », comme le disait Phury dans le tome précédent.  Il hait tout et tout le monde, lui le premier, et a une relation particulièrement malsaine avec le sexe et ses attribut.  Son – énorme – attribut, surtout, qu’il ne considère limite pas comme une partie de lui.  Il se laisse dépérir, ne se sent vivant que quand il souffre…  Il est très instable et même la confrérie ne sait trop comment le considérer.  Et ce qui est terrible dans tout ça?  J’ai trouvé ce portrait réussi, ce que je n’attendais pas vraiment dans ce type de roman.  Certaines scènes m’ont beaucoup touchée et les effets de la maltraitance et de l’abus sont bien décrits.  Bon, ok, la guérison viendra de l’amouuuur, mais il y a quand même tout un processus derrière tout ça et le chemin n’est pas facile.    Et j’avouerai que la relation entre les deux frères m’a profondément émue.  Ok, je suis soooo sensible mais là, vraiment. 

 

Un roman génial?  Bien sûr que non.  Les méchants sont toujours aussi inintéressants, on se demande limite pourquoi ils sont là.  À toutes les fois que je sens l’odeur des bébés, maintenant, j’ai limite un malaise.  Leurs petites guerres de pouvoir n’ont aucun espère d’intérêt et du coup, les batailles sont plus ou moins freakantes.  On n’échappe pas aux clichés à la pelle, certaines scènes et descriptions m’ont fait hurler de rire (les chaleurs, et la comparaison… un vase, really?  C’était quoi en anglais?) mais bon, je m’y attendais et c’est tout de même une histoire différente des deux autres romans.  Mon très préféré jusqu’à date. 

 

Et l’avouerai-je?  J’ai été surprise.  Par un élément en particulier, dont je ne parlerai pas.  Mais je n’aurais pas cru que l’auteur oserait.  Et elle a osé.  Et l’arrivée d’un nouveau personnage, en la personne du Révérend, me paraît également prometteuse. Vous remarquerez que je n’ai pas dit grand chose sur Bella, la femelle vampire qui avait été enlevée et qui fera fondre notre écorché vif.  Ben c’est qu’il n’y a pas grand chose à dire, en fait.  Pas si nunuche, magnifique – of course – et surtout très déterminée hein, parce qu’il ne lui donnera pas facile, Zadiste.   Les personnages masculins sont nettement mieux définis que les personnages féminins, d’ailleurs.  C’est ce que je préfère dans la série, les relations entre les membres de la confrérie, leurs blagues foireuses et le fait qu’on les voit toujours un peu tous dans chacun des romans.  Je suis toujours curieuse de voir ce qui va arriver à Phury, d’ailleurs. 

 

Vous savez quoi?  Je lirai la suite.  Qui nous révélera si Butch réussira à entraîner son grand amour dans le lit… ou pas!

Irrécupérable, je sais.

 

Commentaire à part… c’est quoi, la mode des hommes bleus?  Et bon, on repassera pour la ressemblance hein… je cherche encore le côté défiguré, dans cette photo. 

De Cape et de Crocs – 1 – Le secret du janissaire – Ayroles/Masbou

De-cape-et-de-croc-1.jpgPrésentation de l’éditeur

« À bord d’un vaisseau turc, un coffre.  Dans le coffre, un écrin, dans l’écrin, une bouteille, dans la bouteille, une carte, et sur cette carte… l’emplacement du fabuleux trésor des îles Tangerines!… Il n’en faut pas plus à deux fiers gentilshommes, fins bretteurs, batailleurs et rimailleurs, pour se jeter dans une aventure qui, de geôles en galères, les mènera jusqu’aux confins du monde. »

 

Commentaire

Je n’ai lu qu’un tome et déjà, je suis fan.  Même que je remercie à genoux Yueyin de m’avoir offert cette BD et que j’ai déjà pu vérifier et constater que les librairies de ma région ne possédaient pas la suite.  How terrible.  Parce qu’il me la faut, cette suite! 

 

Tout m’a plu dans ce premier tome.  Le contexte, une Venise passée, la richesse des dessins, l’histoire de capes et d’épées (je ne résiste jamais à un combat rimé, c’est bien connu), les intrigues, et les grandes aventures,  avec des grands bateaux, des combats et des trésors…  Je suis conquise. 

 

L’histoire s’ouvre sur une pièce de Molière, rien que ça.  Et après une incursion dans le monde de La Fontaine, nous rencontrons nos deux personnages principaux, amis indéfectibles, fiers, honorables, batailleurs et sans le sou.   C’est donc un loup espagnol au tempérament de feu, Don Lope de Villalobos y Sangrin, et un renard français galant et cultivé Armand Raynal de Maupertuis que nous suivrons dans cette aventures.  Désirant venir en aide à un vieillard grippe-sou dont le fils a été – étrangement – retenu prisonnier sur une galère (oups, non, une chébèque), ils sont pris au piège mais mettent la main sur une étrange carte au trésor que plusieurs convoitent.  Et c’est parti. 

 

La bande dessinée est pleine de références anciennes et modernes, on a des images de Cyrano, d’Esméralda, voire même de Rambo.  J’ai éclaté de rire quand ils se préparent à l’attaque.  J’ai adoré les dessins détaillés, qui rendent parfaitement les atmosphères, adoré les dialogues, les clins d’oeil.

 

Et il me faut tout simplement la suite.  C’est le genre d’épopée et grandiose et fantastique qui ne peut que me plaire.  Et bon… Eusèbe, il est trop, trop mignon!

 

Thanks Yue!

Ce n’est pas une façon de dire adieu – Stefani Meunier

Ce-n-est-pas-une-facon-de-dire-adieu.jpgPrésentation de l’éditeur

« New York, les années 1970.  Une ville qui est encore le centre du monde mais qui commence à douter d’elle-même.  La guerre du Vietnam s’enlise, et si l’engouement pour le rock’n roll ne se dément pas, il vient maintenant d’Angleterre, où l’ombre des Beatles plane encore sur le monde de la musique.

 

Sean est musicien.  Pour le plaisir de faire de la musique, pour cette merveilleuse camaraderie de la scène, pour l’amour de cette vie d’errance entre Montréal, sa ville natale, et les innombrables bleds où il doit jouer.  Quand il revient à New York, il vit chez son ami Ralf, qui a un appartement à Brooklyn et un chien qui s’appelle Lennon.  Les seules attaches qui donnent à Sean le sentiments d’être chez lui quelque part.

 

Pendant que Sean est en tournée, Ralf fait la connaissance d’Héloïse.  C’est le bonheur, tout de suite, des soupers où se conjuguent amour et amitié.  Et, tout à coup, le précaire équilibre ne tient plus. […] »

 

Commentaire

J’avais une grande envie de livres « pour grands » et j’ai choisi dans ma pile branlante ce roman de Stéfani Meunier qui y traînait depuis un bon moment.  Je n’avais aucune idée de ce dont ça parlait, ni même si c’était bien.  En fait, je ne savais plus du tout comment j’avais pu avoir l’idée de l’acheter.  Ce qui, étant donné mes achats impulsifs, n’est pas nécessairement surprenant. 

 

Le hasard a bien fait les choses parce que dès les premières pages, j’ai su que j’allais aimer ce roman, son ton, ses atmosphères.  Même si je ne lis pas beaucoup de romans québécois (certains me le font souvent remarquer hein 😉 ), je me sens tout de suite chez moi dans la langue quand j’en ouvre un.  C’est étrange comme le français québécois et le français « de France » deviennent de plus en plus distincts dans ma tête…  Pourtant, ici, même si c’est une langue québécoise, il n’est pas question de joual.  Et je dois avouer que l’écriture de Stefani Meunier m’a vraiment beaucoup plu.  Directe, simple, mais qui parfois m’a virée de bord avec une réflexion comme ça, sortie de nulle part.  Elle a réussi à créer pour moi une atmosphère changeante, mouvante, le tout en fonction de ce qui arrivait aux personnages.   La chaleur et l’amitié, je l’ai ressentie par moments.  La solitude aussi, souvent.  Cette grande solitude, pesante, présente en chacun d’entre nous mais peut-être encore davantage en Sean, Ralf et Héloïse, qui assurent tour à tour la narration du roman. 

 

C’est un moment de leur histoire qui nous est racontée.  Leur jeunesse, ou la fin de celle-ci.  Une histoire ordinaire, sans doute, mais si bien croquée que je me suis tout de suite sentie proche d’eux.  De Ralf qui aime sa solitude, ses livres, sa musique.  De Sean, qui cherche à vivre sans s’accrocher, sans s’attacher.  D’Héloïse qui se demande si elle n’est pas devenue trop grande pour ses rêves qui se fanent et qui court après ce qu’elle croit être la vraie vie.   Ces trois personnages à la dérive s’accrocheront momentanément les uns aux autres, dans un équilibre précaire.  Jusqu’à ce que la faille apparaisse.

 

On nous parle de la différence entre ne plus être un enfant et être un adulte, de la fin de l’insouciance, de l’errance.   De solitudes aussi, d’îles, de regards et de portes qui se ferment, de choix qu’on fait, ou qu’on ne fait pas.

 

En sourdine joue la musique des Beatles, qui ont suivi une trajectoire un peu semblable à celle que suivront les trois personnages dans leur relation.   J’ai beaucoup aimé cette musique saupoudrée ici et là.  Et je me suis tout de suite sentie interpellée par les réflexions sur l’effet que peut produire une chanson sur nous.   J’ai souffert avec eux, j’ai eu de la peine, j’ai souri aussi.  Mais j’ai surtout espéré pour eux, jusqu’à la fin. 

 

Un roman que j’ai beaucoup aimé, donc.  Et une auteure que je relirai certainement de nouveau!

 

« Rester et partir, parfois, c’est la même chose. Ça dépend de comment on le fait. »

La vie d’une autre – Frédérique Deghelt

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Présentation de l’éditeur

« Marie a vingt-cinq ans.  Un soir de fête, coup de foudre pour le beau Pablo, nuit d’amour et le lendemain… elle se réveille à ses côtés, douze ans plus tard, mariée, mère de trois enfants, sans un seul souvenir de ces années écoulées.  Comment faire pour donner le change à son entourage?  Et comment retrouver sa propre vie?

C’est avec une énergie virevoltante et un optimisme rafraîchissant que Frédérique Deghelt a écrit ce roman sur l’amour et le temps qui passe, sur les fêves des jeunes filles confrontés au quotidien et à la force des choix qui déterminent l’existence. »

 

Commentaire

Bizarre ce roman.  Je l’ai commencé pas convaincue, je l’ai fini toujours aussi pas convaincue et pourtant, je l’ai lu d’une traite.  Ou plutôt, c’est moi qui suis bizarre, en fait, vu que les billets que j’ai lus sont presque tous positifs et enthousiastes.   Mais je vais commencer par le début. 

 

La mise en scène et le questionnement qui en découle me plaît beaucoup.  S’éveiller, soudain, des années plus tard, avec aucun souvenir de ses enfants, de sa vie.  On réagit comment?  C’est ce qui arrive à Marie, qui se réveille après ce qui est, selon elle, une folle nuit de passion avec un bel inconnu rencontré dans un resto.  Sauf qu’elle est mariée à cet homme.  Depuis douze ans. 

 

Tout de suite, on est intrigué.   Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’une femme oublie comme ça, sans raison, douze ans de sa vie?  Ce sera aussi la quête de Marie, qui cherche à récupérer ses souvenirs, à se rappeller qui elle était, avec le regard et les sentiments exaltés d’une fille de 25 ans qui vient de rencontrer son grand amour. 

 

Ce roman se lit tout seul.  En effet, on veut savoir ce qui a bien pu se produire et comment Marie va gérer cette situation.   J’avoue avoir eu un peu de mal à me sentir en phase avec cette jeune femme riche, joyeuse, tourbillonnante, avec des enfants merveilleux, qui semble vivre un parfait bonheur aux yeux des autres.  J’ai toujours du mal à croire à la perfection et on réalise vite que sa vie avait des zones d’ombre.   Ben oui, hein, sinon nous n’en serions pas là.    Si j’ai apprécié la perspective originale, celle d’une jeune fille jetant un regard neuf sur une relation vieille de 12 ans vécue par une femme dans laquelle elle ne se reconnaît pas, j’ai quand même trouvé la résilience du personnage assez extraordinaire.  Non mais si ça m’arrivait, je ferais une crise de panique.  Genre de vraie panique incroyable, en fait.  Plus de repères, juste le présent.  My god, situation de crise à l’horizon.   Alors dès les premières pages, je me suis trouvée dans une situation où je ne pouvais absolument pas m’identifier au personnage.  Malgré le coup d’oeil intéressant.   Et malgré la réflexion sur la vie de couple, sur les souvenirs, ce qui est, et ce qui a été. 

 

Malgré tout – et malgré l’écriture au présent à laquelle j’ai eu, comme d’habitude,  beaucoup de mal à m’habituer au départ (mais qui a ici tout son sens) – les pages se sont tournées toutes seules.  Je voulais savoir, comprendre.  Et là, au milieu du livre, finalement (page 158 exactement), j’ai finalement eu la certitude que c’était ça et qu’il allait arriver ça, et ça, et que ça allait finir comme ça.  Et il est arrivé ça et ça, et ça a fini comme ça.  L’habituel, quoi.  Sauf que ça a quand même émoussé un peu mon intérêt et qu’ensuite, j’ai trouvé les ficelles un peu grosses.  Mais ça, c’est moi.

 

Donc, un thème qui me plaît, et de par ma tendance nostalgique, une réflexion qui m’interpelle.  Qui on est quand on a tout oublié?  À quel point notre passé fait-il partie de nous?  Impossible de ne pas me remettre un peu en question, de porter un regard neuf sur mon présent.   Mais un traitement que j’ai trouvé un peu prévisible et plusieurs facilités, surtout au départ.  Non mais elle a de la chance, quand même, que dans les deux premières phrases qui lui sont dites en se réveillant le matin, il lui précise qu’ils sont ensemble depuis 12 ans.  Non?  Et je ne parlerai pas de la fin pour ne pas spoiler… mais je doute, je doute!  Ceux qui ont lu comprendront. 

 

Bref, une lecture que je n’ai pas détestée mais qui ne me marquera probablement pas.