Chroniques du pays des mères – Elisabeth Vonarburg

Chroniques-du-pays-des-meres.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur (celle du Livre de poche… pas parfaite, mais qui révèle moins de choses que celle de « À lire »… va falloir lire le billet!)

 

« La stupidité des hommes a jadis ruiné la planète Terre. La sensibilité des femmes permettra-t-elle de la réparer, ou plutôt de la laisser se réparer ?

 

C’est la question que se pose Lisbeï au cours d’une longue vie qui va les mener du Pays des Mères, où les sexes vivent séparés, vers un avenir encore incertain où ils parviendront peut-être à se retrouver. »

 

Commentaire

Oh my god.  Quel livre génial. 

 

Bon, je sais.  « C’est trop bien » n’est pas vraiment un billet valable.  Mais face à ce roman, j’avoue que je reste un peu sans mots faceà une telle histoire, une telle densité.  En seulement 600 pages, on découvre tout un monde, on entrevoit son passé à travers les yeux de Lisbeï, jeune fille destinée à devenir la Mère de Béthély, une capterie assez traditionnaliste, et on le voit changer, graduellement.  Car c’est Lisbeï que nous suivrons de ces 5 ans jusqu’à sa mort, que nous verrons grandir, mûrir.  C’est son histoire qui nous est racontée. 

 

Dit comme ça, ça n’a pas l’air super passionnant.  Mais pour ma part, j’ai été emportée.  J’avais peur d’un roman très féministe (genre, les hommes, ils sont des méchants, les femmes vont faire mieux) mais non, pas du tout.  C’est surtout très profondément humain, dans un univers où, pour s’éviter douleur et peine, pour perpétuer la race, les choses ont souvent été déshumanisées, limite rationnalisées.  Sauf pour ce qui est de leur Dieu, Elli, divinité féminine qui a tissé la tapisserie du monde.  Du coup, j’ai eu peur.  Un truc super catholique?  Non plus.  C’est présent, ça fait partie de leur monde, c’est même au centre, mais ici, on ne tente pas de nous convaincre de quoi que ce soit.  C’est une quête, une recherche du passé, de la vérité.  Mais également un questionnement  au sujet de la divulgation de ces vérités, sur l’évolution du monde… bref, c’est génial.

 

Encore une fois, je m’égare et je ne dis pas grand chose.  Je savais bien que j’aurais du mal.  Commençons donc par le monde de Lisbeï.  Il y a eu le Déclin, il y a longtemps.   Des terres reconvertes, des Mauterres radioactives qui causent des mutations, des Abominations.   Une « malédiction » (ou une mutation) qu’il naît maintenant 70 femmes pour un homme.  Un virus qui tue une grande porportion des enfantes en quelques jours.  Un passé récent pas toujours facile à cerner, sinon qu’il y a eu des Harems, dirigés par les hommes.  Puis un passage aux ruches, dirigées par les femmes mais pas toujours moins cruelles.  Et que maintenant, il y a des capteries et un monde pacifique, dirigé par les Mères.  Dans ce monde, les femmes doivent procréer.  Et les hommes sont devenus limite une marchandise, utilisés pour leur sperme et leurs gènes, trimballés d’une capterie à une autre.  Ils n’ont que peu de droits, sont gardés à l’écart.  C’est un monde plein de tabous, mais très différents des nôtres.  

 

Nous rencontrons Lisbeï, fille de Selva, mère de Béthély, alors qu’elle est une Mosta dans la garderie.  Enfant un peu spéciale, elle développe une relation fusionnelle avec Tula, née de la même mère.  Puis, elle devient une Verte.  Les Vertes sont celles qui ne sont pas encore prêtes à devenir mères.  Et elle attend d’être une Rouge, celles qui comptent, qui vont procréer l’espèce.  Et quand on ne peut plus, on devient une Bleue.  La vie de Lisbeï ne sera pas telle qu’elle l’avait prévue et nous quitterons bientôt Béthély pour d’autres villes différentes, où Lisbeï découvrira le monde d’une autre manière.  Et là, elle poursuivra sa quête folle du passé.  Car Lisbeï a découvert des reliques qui mettent en doute une histoire acceptée de tous, celle de Garde, fille d’Elli deux fois ressucitée.   Et toute sa vie, à travers les contes et les légendes, elle tentera de déterrer des souvenirs du passé, qui pourraient l’aider à comprendre, à savoir.   Ces contes, ces découvertes, nous, nous savons ce qu’ils sont (j’ai souri à un passage du Petit Prince, entre autres).  Mais pas elle.  C’est donc génial de voir le passé à travers ses yeux, son filtre à elle.  Et celui du monde qui l’entoure, qui est plus ou  moins prêt à recevoir ces informations, dépendant des gens.

 

Que pourrais-je dire d’autre.  Je pourrais parler de Tula, différente de Lisbeï mais qui lui est profondément attachée.  Tula, elle m’a énervée par moments mais on comprend que derrière tout ça, il y a un profond attachement, de solides mécanismes de défense.  De Selva, si froide, qui tente depuis qu’elle est toute jeune de faire de la politique et de porter des enfantes.  De Mooreï et d’Antoné, Mémoire et Médecine, qui font partie de l’entourage de Lisbeï et dont les vues sur la science et la religion l’influenceront toujours.   De Kelys, l’exploratrice mystérieuse, celle qui guide, mais pas trop.  Celle qui fuit.  De Guiséia et Toller, de leur douleur, de l’impossibilité qu’ils représentent.  De Dougall, un jeune homme qui ne réussit pas à entrer dans le moule.  D’Ysaine, de Fraine, de Méralda.   De toutes ces femmes et ces hommes qui souffrent, qui ont presque perdu leur identitié et leur droit de choisir.   D’une maternité limite dépersonnalisée.   Bref, j’ai été touchée, émue.  Et aussi passionnée par la quête de Lisbeï, par sa volonté de savoir, par son courage aussi. 

 

Bref, j’ai aimé. 

 

Dans ce roman, Vonarburg a une écriture bien particulière, très féminisée.  En effet, ici, le féminin a pris le dessus.  On dit « elles » quand on parle d’un groupe, qu’il y ait des hommes ou non dedans, on a des enfantes, des bébées, des vachettes, des chevales.  Un peu perturbant au départ mais je trouve que ça apporte un je-ne-sais-quoi au roman.  On entre directement dans ce monde, ce n’est pas expliqué, voilà, c’est tout, c’est comme ça, du moins, au début.  Par exemple, un homme ne peut pas devenir « exploratrice ».  Le récit est entrecoupé de lettres, de témoignages, pas nécessairement dans un ordre chronologique mais j’aime énormément cette façon de faire qui apporte selon moi ce qu’il faut au récit sans paraître artificiel.

 

Comment vous convaincre de le lire?  Je pourrais vous dire que l’évolution de Lisbeï, avec ses certitudes de jeunesse qui se transforment et maturent est géniale?  ? Que sa quête est passionnante? Que les réflexions sur l’homme, sur la religion, la science, l’histoire font assurément réfléchir? Que nous refermons le livre avec des réponses mais aussi des interrogations parce que bon, il en restera toujours…

 

Je sens que j’en parle bien mal.  Mais lisez-le!  Pleaaaase.  C’est un coup de coeur comme je n’en avais pas eu depuis longtemps.

 

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Rouge Rubis – Kerstin Gier

Ruby-red.jpgPrésentation de l’éditeur (celle des éditions Milan)

« Gwendolyne a 16 ans.  Elle vit à Londres. Vie normale, scolarité normale dans une grande école privée, famille normale, en apparence… Car cette famille a un secret : certaines filles sont porteuses d’un gène qui leur permet de voyager dans le temps. Le premier tome d’une trilogie exceptionnelle. Une histoire qui mêle délicieusement trois thèmes : l’adolescence, l’amour et le fantastique. Un ton très drôle et décalé. »

 

Commentaire

Si vous vous posez des questions par rapport à la couverture, la réponse est simple.  J’ai choisi de lire en traduction anglaise plutôt qu’en traduction française pour une raison totalement pécuniaire.  J’aurais bien voulu le lire en français, mais pas assez pour payer trois fois le prix, quand même. 

 

Et franchement, je crois que j’ai bien fait parce que tout de même, je suis assez déçue.  Les avis étaient tellement positifs partout que je m’attendais à LA nouvelle série jeunesse.  J’y ai finalement trouvé de bonnes idées mais je n’ai pas trouvé qu’il s’y passait grand chose. 

 

C’est donc l’histoire de Gwen, qui a grandi dans une grande maison avec sa famille proche mais aussi sa tante, sa cousine Charlotte (l’élue, celle qui a le gène du voyage dans le temps) et sa grand-mère.  Elle a toujours été dans l’ombre et si nous ne sommes pas surpris de voir que finalement, elle n’est pas celle que l’on croyait, elle, elle ne s’attendait pas du tout à ça.   Elle va donc se retrouver au coeur d’une société secrète où il est question de voyages dans le temps, de trahisons, de complots et d’intrigants personnages. 

 

Ça semble palpitant comme ça et ça aurait pu l’être.  Sauf que bon,  J’ai quand même eu un gros problème au départ.  Le personnage principal est sensé avoir 16 ans.  Sauf que j’ai eu l’impression d’avoir affaire à une fille de 12-13 ans maximum.  Et sincèrement, quelle ado dans cette situation garderait ça pour elle alors qu’elle s’entend très bien avec sa mère? Parce que celle-ci avait un autre sujet de conversation?  Ben voyons.   Et le comportement de la tante?  Sérieusement?  On pouvait faire plus cliché?  Bref, toute la première partie m’a sérieusement énervée.  Je trouvais les personnages pas crédibles pour deux sous et je soupirais toutes les trois pages. 

 

À partir du milieu du roman, j’ai davantage aimé.  J’ai aimé l’utilisation du personnage historique du comte de St-Germain, il est mystérieux à souhaits et on sent qu’il y a des personnages à exploiter, ce que l’aspect « voyages dans le temps » permet.  Jusqu’à date, ce n’est qu’effleuré, par contre.   J’ai aussi aimé certains aspects des voyages dans le temps, j’adore la meilleure copine chercheuse d’informations, je pense que Gideon, le personnage masculin, a du potentiel.  Sauf que bon, certains développements sont arrivés un peu trop vite et que bon, il n’arrive rien de bien extraordinaire.  Et j’ai eu l’impression que ça coupait comme ça, en plein milieu.  En fait l’impression que j’ai eue est d’un gros livre qu’on aurait après coup séparé en trois.  Et là, je n’ai lu que le premier tiers.  Bref, un goût d’inachevé. 

 

En résumé, des bonnes idées mais une déception, surtout en comparant avec tous les billets ultra-positifs lus un peu partout.  Donc, ne vous fiez pas à mon seul avis.  Malgré tout, je peux faaacilement attendre quelques mois que le tome 2 sorte en anglais pour le lire (yep, la traduction est très en retard par rapport à la version française) parce que quand même tant qu’à avoir lu un tiers de livre, je veux voir où ça mène.  En espérant que ça s’approfondisse un peu. 

The light fantastic – Discworld #2 – (Le huitième sortilège) – Terry Pratchett

the-light-fantastic.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de Pocket)

« Octogénaire, borgne, chauve et édenté, Cohen le Barbare, le plus grand héros de tous les temps, réussira-t-il à tirer Deuxfleurs et Rincevent des griffes de leurs poursuivants ? Question capitale, car le tissu même du temps et de l’espace est sur le point de passer dans l’essoreuse.

Une étoile rouge menace de percuter le Disque-Monde et la survie de celui-ci est entre les mains du sorcier calamiteux : dans son esprit (très) brumeux se tapit en effet le… huitième sortilège ! La suite de l’épopée la plus démente de la fantasy, avec, dans les seconds rôles, une distribution prestigieuse : le Bagage, l’In-Octavo, Herrena la harpie, Kwartz le troll, Trymon l’enchanteur maléfique et, naturellement, La Mort… »

 

Commentaire

Je lis la présentation et bon, si vous n’avez pas lu le roman ou du moins le premier, je vous rassure, il est tout à fait normal que vous n’y compreniez rien du tout!  Ce deuxième tome des chroniques du disque-monde (qui, je vous le rappelle voyage à travers l’espace sur une tortue géante et quatre éléphants) commence directement après la fin du premier, alors que Rincevent et Deuxfleurs sont dans une situation pour le moins inquiétante, voire désespérée.  Rappelons que Rincevent est le pire magicien de la planète, incapable de retenir le moindre sortilège parce qu’un certain Huitième sortilège a décidé de sortir inopinément de l’In-Octavo et d’aller se loger dans sa tête.  Il sert de guide à Deuxfleurs, le premier Touriste (avec un grand T) du royaume. 

 

Bref, ce tome est tout aussi décalé que le premier.  C’est hilarant, le tout se tient mais c’est aussi du grand n’importe quoi.  Les réflexions du narrateur sont impayables, les appartés me font mourir de rire et on ne sait jamais à quoi s’attendre, tant en termes de péripéties que de dialogues complètement délirants.   L’auteur reprend les codes de la fantasy et les détourne habilement, en poussant la parodie juste assez loin.  Bref, j’ai adoré. 

 

Dans ce tome, nous avons droit à un ex-héro-de-légendes de 87 ans, à des magiciens en guerre de pouvoirs, à un livre qui semble n’en faire qu’à sa tête, à une vierge sacrifiée qui en veut à ses sauveurs et à rien de moins que la Mort, personnage que, je le sens, je vais adorer.   La descente au royaume des morts vaut son pesant de cacahuètes.  Et bon, le Bagage reste tout de même l’un des trucs que je préfère dans tout ça!   

 

Et bon, est-ce que nos héros malgré eux vont réussir à sauver le monde de ce disque rouge qui semble s’approcher de plus en plus et qui menace le disque-monde?  Je n’en dirai rien.  Mais j’ai a-do-ré la finale.  Décidément, il va toujours me falloir un ou deux tomes d’avance dans ma pile.  Va savoir quand l’envie me prendra de revisiter ce monde!

 

Retour à la programmation…

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Je sais, ça faisait un moment!  Cette pause-blog (en fait, c’était une pause généralisée… un congé de tout plus que nécessaire) qui a duré presque 6 semaines est pas mal finie et techniquement, les billets-livres devraient reprendre demain.  J’ai aussi l’intention de faire plus de « billets-un-peu-stupides » au gré de mes envies.  Rêves débiles, catastrophes culinaires ou ménagères… nous verrons!  Voilà un moment que je me contentais de raconter ça sur la page FB du blog!

 

Donc, de retour.

 

À la réalité.  

 

Parce que bon, les dernières semaines – du moins, le temps où j’ai été en voyage – ont été une bulle créée par les copines (surtout Fashion et Yueyin, que je ne remercierai jamais assez de m’avoir endurée dans cet état) un peu hors de tout ce qui est réalité, justement.  Bref, passons sur mes états d’âme et revenons à ce qui a été ma vie parisienne (parce que oui, aujourd’hui, c’est le billet « Paris » – une ville que j’aime d’amour, d’ailleurs) des dernières semaines.  

 

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Donc, Paris.  Oui, je sais, encore.  Je pense que tout ceux à qui j’ai dit où j’allais m’ont bien fait remarquer que bon, vraiment, je n’étais pas super originale hein, parce que j’y allais carrément à tous les ans et que franchement, je pourrais aller ailleurs et en profiter au lieu de toujours aboutir au  même endroit.  Mais Paris, c’est pour moi un coup de coeur.  C’est la ville qui m’a fait rêver adolescente, la ville dans laquelle je me suis mille fois imaginée en train de me balader, à toutes les époques.  C’est aussi la ville d’un coup de coeur amical, qui pense en même temps que moi, qui partage mes folleries, mes trips intenses – genre un certain David –  mon goût des cocktails, des superhéros – idéalement en collante – des chansons stupides, des couleurs flashy et improbables et ma capacité à faire du shopping et à dépenser PARTOUT.  Même dans les haltes d’autoroute.  Bref, une telle amitié, ça se cultive, n’est-ce pas!

 

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À Paris, je ne me sens plus « Touriste ».  Je suis « en visite ». 

 

En visite, on s’étale dans l’escalier roulant du métro (vous dites un escalator, je crois) parce qu’on était absorbé dans son roman et que pour une raison étrange, il faut tenir la gauche et non la droite.   On renverse son sac, notre livre fait un vol plané et atterrit dans l’escalier qui monte, on ramasse notre orgueil…  et deux gentils parisiens viennent nous aider à ramasser le contenu de notre sac à main et courent chercher notre livre qui montait bien tranquillement dans l’escalator.   Sans nous.  Sinon ce ne serait pas drôle. 

 

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En visite, on va voir pour la 22e fois Notre-Dame parce qu’on ne se lasse jamais d’imaginer Quasimodo et les marchés à l’intérieur de la cathédrale.  On décide d’aller voir la tunique de Saint Louis… en l’appelant Saint Henri pendant tout l’après-midi. 

 

En visite, on se fait prendre par la pluie, mais d’aplomb (parce que oui, what a surprise, il a plu.  Beaucoup) et on se fait mouiller de bord en bord parce que bon, même s’il pleut à boire de bout, une veste de pluie, ça ferait trop touriste.   On sautille joyeusement dans les flaques, on fait la chorégraphie de « Singing » in the rain, on s’achète des parapuies « Tour Eiffel » (parce qu’après un certain niveau de mouillitude, on s’en fout comme dans l’an quarante, d’avoir « l’air touriste ») qui virent à l’envers au premier coup de vent.  Et on attrape une grippe d’enfer.  Qu’on soigne au thé, aux oranges fraiches et à l’huile essentielle de Ravinstara (orthographe aléatoire).

 

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En visite, on va quand même au Louvre voir les statues médiévales et renaissance.  On cherche le plus possible de représentations de Saint George et le dragon (c’est un peu mon dada, de trouver Saint George… ça me rappelle les films de fantasy et de gladiateurs, toute cette épéitude et cette mâlitude de chasseur de dragons), on découvre la profession d’archéologue sous-marin (dans l’expo sur Arles… géniale selon moi) et on fantasme en imaginant Indiana Jones en wet suit ou en maillot de bain.  Ou sans.  C’est au choix.  On décide qu’un jour, on va se payer un superbe livre enluminé en voyant l’expo des belles heures du duc de Berry et on s’imagine qu’il est parent avec madame du Barry.  Ensuite, on chante la chanson thème de Lady Oscar toute la journée.  Oui, je sais, mes associations d’idées sont toujours aussi étranges.    Et on découvre l’interpeinturalité.  La version « peinture » de l’intertextualité. 

 

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En visite, on va au ciné.  Souvent.  Plus souvent en deux semaines que dans les 5 dernières années.  On discute des heures au sujet des fesses de Captain America ou encore de la sexytude comparée d’Ironman, Loki, Hawkeye et Thor.  On brunche, on se fait des restos, on dévalise les boutiques, on apprend à transposer tailles américaines et tailles européennes.  On se déguise, on fait des vidéos stupides pour les copines, on écoute des films de filles (oui, Star Wars et Indiana Jones sont PAR DÉFINITION des films de fille), on papote jusqu’aux petites heures – et, dans mon cas, on se lève tôt l’après-midi – on boit du coca au petit déjeuner et des apéros à tous les repas.  On va voir « Les liaisons dangereuses » et on se pâme devant le charisme d’un acteur maigrichon (oui, un autre).  On trouve le moyen d’aller voir un ballet à Garnier et on se la joue so very posh en traînant dans les salons avec le verre de vin qui coûte plus cher que l’entrée au dit ballet.  On envoie la main au fantôme de l’opéra et on imagine un bal masqué grandiose dans le grand escalier.

 

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Bref, un temps « pour filles »

Et bon, vous l’aurez deviné… on ne lit pas!

 

Dans mes prochaines aventures de voyageuse, je vous emmènerai à St-Malo et au Mont St-Michel.  Que vous avez déjà vu plein de fois, j’imagine.  Mais que j’
ai a-do-ré.

 

Alors voilà. 

I guess I’m back!

 

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Et la pause se poursuit…

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Oui, c’est moi.  Deviendrais-je blogo-exhibitionniste??  Et la photo a été prise à Séverac-le-château, pour les curieux!

 

En raison d’un gros caprice de ma part imprévu indépendant de ma volonté, ma pause bloguesque se poursuit. Mettons ça sur le compte de l’accueil trop génial de Fashion et de Yueyin, sur les nouvelles rencontres de blogueuses que j’ai trouvées trop sympathiques (Chi-Chi et Tam-Tam, Perséphone, Touloulou, Sara, Sandy, je pense à vous – et je prie pour n’oublier personne parce que j’ai adoré toutes mes rencontres) et celles que j’aime revoir d’une fois à l’autre (que je ne nommerai pas parce que je vais oublier et que je vais forcément insulter quelqu’un).

 

J’ai besoin de reprendre mon souffle. 

 

Du coup, je reviens… plus tard!

Mais je reviens. Promis!

En pause…

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Oui, je sais, la photo est cadrée bizarrement.  Mais quand je l’ai prise il y a un peu moins de 2 ans, j’ai profité de la seconde et quart où il n’y avait aucun touriste sur le pont pour peser le plus vite possible sur le piton.  Avec le résultat qu’on peut. 

 

Bref, parce que l’appel des copines se faisait trop fort, le blog est en pause.  En fait, ma vie au complet est un peu en pause ces temps-ci.  Besoin de faire le point, de prendre un peu de recul.   Bon, ok, j’avoue.  Entre les balades entre filles, les séances de manucure, les cocktails, les brunchs, les discussions enflammées sur « à qui appartient le Docteur » , les virées shopping (même qu’il me reste de la place dans ma valise, pour une fois) et les nouvelles rencontres, le « recul » risque d’être tout relatif, n’est-ce pas!

 

Du coup, dans quelques jours, je vais partir.

 

Et moi je pars tranquille vu que des rénovations bien timées font que mes parents déménagent chez moi pour cause de salles de bains inutilisables pendant plusieurs semaines.  Ils vont pouvoir ramasser mon courrier.  Et arroser mes plantes.  Mais c’est peu, croyez-moi, à côté de ce que je leur ai fait subir ces dernières semaines!

 

Donc, demain, je pars.   Et pour certaines d’entre vous, j’arrive.  C’est beau, quand même, les amitiés de la blogo, n’est-ce pas! 


Ne soyez donc pas trop sages!

Et abusez bien des bonnes choses.  Genre les livres et le chocolat. 

Mais n’abusez pas du Docteur.  Parce que le Docteur, il est à moi ;)))

Never forget it!

 

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Oui, des demi-maisons.  Et un clocher qui a l’air de la tour de Pise sur la photo alors qu’il se dresse fièrement droit vers le ciel en vrai.  Comme les héros de romance quoi.  Ok, je sors!

Les châteaux forts – Emmanuelle Lepetit/Lucile Ahrweiller/Jacques Beaumont

chateaux-forts.jpgCommentaire

Je pense que mes neveux ont été des chevaliers dans une autre vie.  Ces deux petits cretons (oui, j’appelle tous les enfants des Cretons.  Ou des Cocos.  Ceux-là en particulier sont des cretons ou des cocos d’amour, en fait.  Un statut cretonnier spécial) s’animent dès qu’ils voient une épée, un bouclier ou un château fort.  Cet amour des épées peut parfois devenir assez heu… risqué, disons.  C’est qu’ils y croient, à leur grande quête!

 

Je ne pouvais donc pas résister à ce livre de la collection « Pour les enfants » de Fleurus.  Et c’est avec Creton (4 ans et demi) et Coco (2 ans et demi) que je l’ai lu cette fin de semaine.  Entendons-nous, Coco est un peu jeune hein.  Je ne pense pas qu’il fasse partie de la tranche d’âge visée, en fait!  Mais il a adoré regarder les images, pointer les chevaliers, les châteaux et leur équipement.  J’ai même dû lui relire.  C’est un livre qui pourra donc évoluer avec lui, je crois. 

 

Disons-le d’emblée, je ne suis pas une grande spécialiste en la matière.  Par contre, les informations contenues dans ce livre étaient en accord avec ce que les guides nous disaient lors de mes nombreuses visites de châteaux en Angleterre et en France. On nous parle des châteaux, de la vie dans un château fort, des cérémonies, des chevaliers, des combats, des sièges et des batailles.    L’auteur utilise les bons termes et pour des enfants aussi jeunes j’ai dû un peu expliquer et adapter mais ils ont adoré.  Il y a beaucoup d’information mais celle-ci est illustrée efficacement par un mélange de dessins simples et d’images réelles qui rendent le contenu bien accessible pour les petits.   Avec un adulte qui pointe les bons éléments et qui met en relief les détails, bien entendu. Et en même temps, ça intéresse les grands.  Pour les jeunes lecteurs qui ont accès au texte, s’ils ne sont pas familiers avec le sujet, il est possible qu’ils aient aussi besoin de l’aide de l’adulte pour les « grands » mots.  Mais pour enrichir le vocabulaire et les connaissances générales, c’est ma foi bien utile.

 

Le seul petit « bug » avec tout ça, je ne l’aurais jamais trouvé moi-même mais bon, Creton a l’oeil bien ouvert.  J’ai donc un peu patiné avec la question : « ma tante Karine, pourquoi tantôt c’était les rouges qui attaquaient et que là, c’est les bleus?  C’est une autre attaque? Qui a gagné l’autre de tantôt? ».  Tout ceci parce que dans les images du siège, les couleurs des chevaliers ne sont pas toujours les mêmes d’une image à l’autre.  Ca semble un détail mais avec des enfants un peu jeunes, je comprends qu’ils aient de la difficulté à comprendre.  J’ai bien tenté de leur expliquer que c’était un livre d’information sur les chevaliers mais ils n’arrivaient pas à décrocher de « l’histoire »… J’ai finalement inventé une vague péripétie impliquant teinture et déguisements… je suis pas certaine s’il a été convaincu. 

 

Finalement, après avoir adoubé Sir Creton et Sir Coco avec cérémonie et élégance, le plus grand a couru vers la première personne venue pour lui expliquer que maintenant qu’il était un vrai chevalier, il devait faire pipi dans un trou, comme eux!  Comment dirais-je…. oups?

 

Bref, un album joliment illustré, avec des pages bien remplies (j’aurais cru trop remplies pour Coco mais non, ça allait) et des informations qui intéressent manifestement les enfants, aussi petits soient-ils!

When twilight burns – Gardella Vampire Chronicles #4 – Colleen Gleason

when-twilight-burns.jpgPrésentation de l’éditeur (librement adaptée par moi-même…)

« Juste ce qu’il fallait pour ruiner le retour à la maison de Victoria.  Un vampire hante les rues de Londres – en plein jour.  Non seulement Victoria est incapable de détecter sa présence mais quelqu’un semble vouloir la faire désigner comme principal suspect de ces meurtres.

 

Pendant ce temps, son coeur est toujours divisé entre l’énigmatique Sebastian Vioget et Max Pesaro.  La bataille est rendue encore plus difficile par le cadeau empoisonné que lui a laissé un vampire, ce qui l’amène à combattre sur deux plans: la nouvelle menace vampire à Londres et la noirceur en elle-même. »

 

Commentaire

Je pense que ce que je préfère dans cette série, ce sont les « poofs » et les vampires qui s’envolent en cendres.  J’adore les batailles qui me rappellent un peu Buffy et ses combats incroyables.    Ce tome 4 nous ramène à Londres où nos héros sont revenus après les événements tragiques de la fin du tome 3.   Victoria doit à nouveau faire face à sa mère et aux visites sociales, le nouveau duc de Rockley est finalement arrivé des États-Unis et il semble bien que certaines personnes tentent de faire passer Victoria pour une criminelle pendant qu’un vampire s’amuse à tuer les gens… en plein jour.  Et bon, une certaine Lilith n’est pas non plus très heureuse de la situation. 

 

Ma lecture du tome 4 a été un peu en dents de scie.  J’ai beaucoup aimé le début, j’ai un un gros passage à vide vers la page 150 (toute l’histoire avec Mr. Goodwin m’a passablement énervée… c’est tout à fait le genre de situation qui m’exaspère) et finalement, j’ai beaucoup aimé la finale, avec cette façon assez drôle de mélanger la réalité et la fiction dans le contexte du couronnement du roi George IV.   C’est un peu fou et ça, ça me plaît! 

 

Il y a beaucoup d’action dans ce tome, pas de grande surprise mais une évolution intéressante dans le personnage de Max et dans sa relation avec Victoria.  Il y a plusieurs bagarres, plusieurs missions, Victoria n’est pas une héroïne qui ne voit rien venir et elle est de plus en plus souvent mise face à ses choix, à ses actions et aux conséquences de sa vie de Venator.  Il me manquerait juste un peu d’humour pour que ce soit vraiment, vraiment génial.  Les dames Melly, Nilly et Winnie n’étaient pas assez présentes pour être un réel comic relief!

 

Vivement que je mette la main sur le tome 5.  Qui est chez moi.  Alors que bon, je n’y suis pas!

Murder on the Orient Express (Le meurtre de l’Orient-Express) – Agatha Christie

murder-on-the-orient-express.jpgPrésentation de l’éditeur

« Juste après minuit, le célèbre Orient Express est immobilisé par une grosse chute de neige.  Au matin, le millionnaire Samuel Edward Ratchett est retrouvé mort dans son compartiment, sa porte étant verrouillée de l’intérieur.  L’un des passager doit donc être le meurtrier. 

 

Isolé par la tempête, le détective Hercule Poirot doit retrouver le tueur parmi une douzaine de personnes, avant qu’il ne se décide à frapper de nouveau. »

 

Commentaire

J’avais déjà lu « Le meurtre de l’Orient Express » adolescente (je veux d’ailleurs y faire une balade depuis cette époque mais il paraît que c’est hors de prix) et de toute façon, la résolution de l’intrigue fait partie de « ma » culture populaire.  Du coup, je savais quelques trucs mais j’avais oublié les détails de l’intrigue. Et cette lecture a confirmé qu’il faisait encore partie de mes préférés.

 

Le meurtre de l’Orient-Express, c’est une histoire de vase clos assez géniale qui implique un Hercule Poirot dont les « petites cellules grises » sont au meilleur de leur forme, c’est le moins qu’on puisse dire.  Personne n’a pu entrer, personne n’a pu sortir, le meurtrier est visiblement parmi eux mais les preuves et les indices ne semblent mener nulle part.  C’est donc à travers des interrogatoires menés de main de maître par Hercule et des déductions incroyables que nous découvrirons le fin mot de l’histoire.  Ou plutôt qu’Hercule le découvrira.  Parce que moi, sincèrement, je pense que je n’aurais jamais rien vu de ma vie.  J’avais noté quelques incongruités mais rien pour me mener à la solution.  C’est vraiment très bien mené, on imagine l’inimitable Hercule, aussi sûr de lui que d’habitude, qui dénoue les fils dans sa tête en s’extasiant sur le fait que non, ce n’est pas évident pour tout le monde.   Le mystère se déroule sur quelques heures, très rapidement, ça se lit tout seul mais il faut garder sa concentration, parce que bon, il y en a, des personnages!  De toutes les nationalités, de tous les statuts sociaux et de tous les tempéraments.  La dame américaine est admirablement croquée!

 

Inspirée par ses propres voyages dans le célèbre train, par certains arrêts « obligés » ainsi que par la célèbre affaire Lindberg, Agatha Christie nous tisse un très bon « whodonit » (quelqu’un a un bon synonyme en français) dans un univers surrané et un peu glamour à la fois.   Rien de gore ici (ben… presque… Hercule et son crayon…), pas de suspense incroyable, même si on veut savoir le fin mot de l’histoire.  On pourrait reprocher que bon, Hercule a beaucoup, beaucoup d’intuition mais je pardonne beaucoup à Dame Agatha!

 

Une relecture bien agréable!  C’était aussi une lecture commune avec le Libr’Air et Evy.

 

Logo Unicorn and the Wasp

Bon, je suis la seule à le faire encore, ce défi ;))  Mes copines m’ont toutes abandonnée!  Mais c’est le 6e roman qui est mentionné dans l’épisode, quand Donna le mentionne… avant qu’il soit publié.  Je ne placerai pas la phrase exacte pour ne rien spoiler, par contre :))

Le dieu du carnage – Yasmina Reza

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Attention, c’est du théâtre!  Mais cette lecture a été pour moi un moment carrément jubilatoire.  Quelle pièce!  Repérée sur le blog d’Amanda il y a des années, j’avais été désolée 1) de ne la trouver nulle part et 2) de ne pouvoir y assister quand elle a été montée au TNM fin 2010.    J’ai dû attendre février 2011 pour trouver la pièce à Paris… pour la lire plus d’un an plus tard.  Que voulez-vous, je suis faite de contradictions. 

 

Donc, cette pièce.  Deux couples aisés se rencontrent pour régler un problème « entre adultes civilisés ».   En effet, le petit Reille a donné un coup de bâton au petit Houllié. Une banale querelle, une chicane d’enfant, quoi.  Bon, dans ce cas précis, le petit Bruno a quand même deux dents cassées… mais rapidement, ça va dégénérer et le problème principal, quoi que catalyseur de la joute verbale de haute volée qui va se dérouler pour nous, permet de faire se briser la façade de politesse gênée du départ.

 

C’est drôle et désespérant à la fois.  Et on ne peut se demander comment on réagirait, nous, dans une telle situation. 

 

Parce que bon, personne n’est épargné hein.  Véronique, la mère du jeune Bruno (la « victime ») se veut pacifiste, ouverte sur le monde, contre la violence.  Elle est civilisée.  Et terriblement moralisatrice et donneuse de leçons.   On sent que chaque mot est pesé et calculé.  Son mari, grossiste, tente de jouer le gars conciliant alors qu’en fait, il ne l’est pas du tout.  Quant aux Reille, il y a Annette, la mère, malheureuse, angoissée et complètement écrasée par son mari.  Quant à Alain, avocat plus ou  moins laxe quant à l’éthique (moins que plus, en fait), il se fout pas mal de ces histoires d’enfants et est beaucoup plus préoccupé par son cellulaire et les problèmes de son client, une compagnie pharmaceutique. 

 

Pas très aimables, tous détestables par moments (et touchants à d’autres), cette rencontre va faire exploser les apparences pour révéler tout ce qu’il y a en dessous, les conflits qu’ils mènent contre eux-mêmes, leurs visions de la société, du couple, de la famille.  C’est dans ce contexte que vont ressortir travers et frustrations gardées pour soi.   L’auteure part d’une situation banale, qu’elle fait habilement déraper de façon très crédible vers une situation où les adultes matures et responsables sont tout sauf matures et responsables.  C’est graduel, on sent la perte de contrôle (malaise qui est ressenti dès les premières lignes) mais plus ça va, plus les personnages s’éloignent, deviennent irrationnels… et après plusieurs phrases qui portent à réfléchir,  leurs répliques finales ne volent pas beaucoup plus haut que celles d’un enfant de l’âge des leurs.

 

De l’humour grinçant, un regard sur la société qui fait réagir. Quelques scènes hilarantes (celle du téléphone ou du livre, j’étais morte de rire… super sens des priorités) et un excellent moment de lecture!

 

Et je finirai en disant… poor hamster!