The forgotten garden (Le jardin secret) – Kate Morton

Forgotten-garden.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de Pocket)

« 1913, sur un bateau en partance pour l’Australie se trouve une petite fille de quatre ans, seule et terrorisée.

 

Le navire lève l’ancre et elle se retrouve à Brisbane. Si le secret de son débarquement est religieusement gardé par ses parents adoptifs, ceux-ci décident, le jour de ses 21 ans, de révéler à Nell les circonstances étranges de son arrivée dans la famille. Les questions se bousculent : Qui est-elle ? D’où viennent ses souvenirs ? Que représente le livre trouvé dans sa petite valise, seule relique d’un passé perdu ? Bouleversée, ce n’est que des années plus tard qu’elle entreprend le voyage vers ses origines. Une quête difficile pour lever le voile sur près d’un siècle d’histoire familiale… »

 

Commentaire

Ce livre, ça a été pour moi du bonbon.  Le genre de gros roman touffu qui se lit tout seul.  Une histoire de famille, des secrets, des contes de fées.  Et une histoire qu’il faut presque prendre comme un conte de fées, en fait. 

 

Le roman s’ouvre en 1913, sur une petite fille de quatre ans.  Elle sait qu’elle doit se cacher, ne pas dire son nom.  C’est comme un jeu. Et elle se retrouve seule, de l’autre côté du monde, en Australie.  Puis, en 2005, on rencontre Cassandra. Sa grand-mère, Nell, vient de mourir et elle lui laisse un drôle d’héritage.  Un héritage qui la mènera à l’autre bout du monde, dans les Cornouailles, où elle tentera de dénouer les fils du passé de sa grand-mère, cette femme si étrange qui l’a pourtant sauvée. 

 

Cette recherche part de pas grand chose, pourtant.   Un acte de propriété et un livre d’image.  Un nom: Eliza Makepeace, la Conteuse, celle qui a écrit les histoires du livre qui accompagnait sa grand-mère.  Le roman nous balade à travers les époques (mais c’est super facile à suivre… même qu’on nous donne les dates.  Nous suivrons donc les destinées de Nell, de Cassandra (celles qui cherchent des réponses) mais aussi d’Eliza, orpheline digne de Dickens qui habite les bas fonds de Londres et qui va se retrouver catapultée dans un monde incroyable pour elle, et qui par ses contes rendra la joie de vivre à Rose, la fille de la maison, malade et limite prisonnière de sa chambre. 

 

Kate Morton a un don pour faire vivre ses personnages, en faire de réels êtres humains.  Surtout les femmes.  Bien entendu, il y a quelques stéréotypes (je pense à Adeline, entre autres) mais pour les autres, elles sont  vivantes, pleines de défauts.  Humaines quoi.  La réaction de Nell est incompréhensible, on a le goût de la secouer, de lui dire qu’elle en a une, de famille (et je ne spoile rien, c’est le tout début).  Rose n’est pas non plus une perfection et même Eliza est pleine de fêlures, même si une magie se dégage réellement de ce personnage.   Ils prennent des mauvaises décisions, n’ont pas toujours que des bons sentiments… bref, ils sont vivants. Les personnages masculins sont moins tangibles, selon moi.  À part peut-être Hugh, le père de Nell.

 

Bien entendu, on pourra reprocher quelques facilités mais en gros, j’ai adoré suivre les personnages dans leurs quêtes du passé et de leur quêtes d’eux-mêmes.  Le cottage et le jardin font rêver et j’ai adoré les références, les contes d’Eliza (qui sont partie prenante de l’histoire) ainsi que certaines scènes (la visite de Frances Hodgson Burnett, entre autres).  Certaines motivations ne sont qu’esquissées, mais la toile se tisse lentement et nous fait tourner les pages avec enthousiasme.  C’est ce que ça a fait pour moi, en tout cas.

 

Un roman doudou, quoi.  Une lecture divertissement, avec une atmosphère réussie et prenante.  Pour ceux qui aiment les contes de fées!

 

C’était une lecture commune avec Céline!  Je me demande ce qu’elle en a pensé. 

Reading Lolita in Tehran (Lire Lolita à Téhéran) – Azar Nafisi

Reading-lolita.jpegPrésentation de l’éditeur (celle de 10-18)

« Après avoir dû démissionner de l’Université de Téhéran sous la pression des autorités iraniennes, Azar Nafisi a réuni chez elle clandestinement pendant près de deux ans sept de ses étudiantes pour découvrir de grandes œuvres de la littérature occidentale. Certaines de ces jeunes filles étaient issues de familles conservatrices et religieuses, d’autres venaient de milieux progressistes et laïcs ; plusieurs avaient même fait de la prison. Cette expérience unique leur a permis à toutes, grâce à la lecture de Lolita de Nabokov ou de Gatsby le Magnifique de Scott Fitzgerald, de remettre en question la situation  » révolutionnaire  » de leur pays et de mesurer la primauté de l’imagination sur la privation de liberté. Ce livre magnifique, souvent poignant, est le portrait brut et déchirant de la révolution islamique en Iran. »

 

Commentaire

Je l’avoue d’emblée, je ne connais pas grand chose à la situation de l’Iran.  La première référence qui me vient à l’esprit, c’est Shérazade.  Et s’il en est question dans ces mémoires, j’en retiendrai surtout l’impression d’une rencontre.  Celle d’une poignée d’homme et de femmes ayant vécu une révolution suite à la prise de pouvoir de l’état par le parti islamique.   Voyez-vous, quand j’étais jeune, je pensais que le Shah d’Iran était un homme avec de drôles de moustaches – et bien des poils – qui ressemblait à un chat.  Vous pouvez donc vous imaginer à quel point j’étais au courant des conditions de vie en Iran.

 

Malgré tout, je suis consciente que ce témoignage est un point de vue.  Celui d’une femme qui a connu une vie plus libre et qui a peu à peu perdu cette liberté.  Pour la femme québécoise que je suis, c’est impensable.  Le discours rapporté de certains intégristes révolutionnaire a fait se hérisser tous les poils de mon corps.  Je me suis tout de suite sentie solidaire.  Ces femmes, toutes différentes, autant sur le plan de la personnalité que des croyances religieuses, elles vont évoluer, défier le système à leur façon.  En lisant des livres et en en parlant.  

 

C’est par le biais des romans que Azar Nafisi décide de nous raconter son histoire et celle de « ses filles ».  Plutôt que d’opter pour un ordre chronologique, c’est par l’intermédiaire des relations entre la fiction et sa propre histoire qu’elle raconte sa vie en Iran dans les années 80 et 90.  « Lolita », « Gatsby », « Daisy Miller », « Orgueil et préjugés ».  À travers les diverses lectures des romans, on voit se dessiner les contours de ces silhouettes voilées qui sont là, bien vivantes, sous leur tchador ou leur foulard.   Peut-être pas les oeuvres auxquelles je me serais attendue pour dénoncer un système tel système mais n’empêche qu’en étudiant ces livres, Azar Nafisi se met en danger.  Car même à l’université, la censure règne et on risque la dénonciation pour un bout de peau qui dépasse ou des ongles trop longs.  Imaginez parler de littérature.  Non iranienne.  Dans laquelle tout n’est pas blanc ni noir. 

 

À travers des épisodes tantôt poignants, tantôt presque drôles (le procès de Gatsby en est un bon exemple), nous découvrons l’évolution de ces femmes dans un monde où elles sont la propriété de leur époux, où elles ne peuvent parler à un homme qui n’est pas leur frère, père ou mari, ou l’on ne sait trop pourquoi les prisonniers sont emprisonnés et parfois exécutés.  Et là, on se dit « ça ne fait pas si longtemps ».   Et j’ai été vraiment touchée par leur histoire, celle de la désillusion, celle du combat pour garder leur foi, pour certaine, dans un système qu’elles ont du mal à appuyer. 

 

Bien entendu, j’ai lu ces mémoires avec mes yeux d’occidentale pas vraiment féministe mais pour qui ce qui est décrit sur la situation des femmes et des intellectuels est presque impensable.  Alors bien entendu que ça m’a bouleversée.  En plus, j’ai beaucoup aimé l’écriture et les liens qui sont fait avec les romans.  J’ai une envie folle de lire Henry James, maintenant.  

 

Une lecture qui va donc compter à la fois pour le challenge Gilmore Girls et le défi non-fiction de Flo!

 

Logo challenge gilmore girls Karine 

Tranche de vie… ou les aléas de ma distraction légendaire

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J’ai bien cherché mais je n’ai pas vraiment trouvé de moyen de bien illustrer ce billet.  Du moins, pas par une photo.  Vous comprendrez bien vite pourquoi.  Croyez-moi, vous ne VOULEZ pas une illustration plus claire!  Mais bon, ceux qui sont déjà venus chez moi savent très bien d’où cette image a été prise… et vont comprendre l’ampleur du désastre!

 

Ceux qui me connaissent le savent, j’ai une mémoire bizarre.  Yep.  Sélective.  C’est à dire que je me souviens sans peine de dates de naissance, numéros de téléphone, plaques d’immatriculation, résultats de tests, pages de livres, événements passés (au point tel que c’est tout récemment que j’ai compris que si quelqu’un ne pouvait pas réciter mot pour mot une conversation qu’il a eue avec moi il y a un tout petit 3 ans de ça, non, ça ne voulait pas dire qu’il se foutait de moi et qu’il ne m’écoutait pas), j’oublie 100 fois par jour les détails du quotidien.  Aller à l’épicerie, mes clés, où j’ai stationné la voiture.  Il n’est en effet pas rare de me voir revenir 3 fois chez moi quand j’en sors, toujours pour un truc d’importance ca-pi-ta-le (bouteille de pepsi diet, sac à main, livre supplémentaire au cas où je finirais le premier, cadeau d’anniversaire, lunettes, chaussures…). 

 

Bref, j’ai une cervelle d’oiseau.

Un oiseau perpétuellement en retard, en plus. 

 

Mais revenons à notre histoire, qui débute pendant un après-midi nuageux.  Après un début de journée over-chargé qui avait impliqué, entre autres, un grand ménage du frigo, je décide que je mérite bien un bon bain.  Yep, c’est l’un des grands plaisirs de ma vie.  Des bubulles, un thé sur le bord du bain, mon Dalek distributeur de savon, un roman… la belle vie, quoi. 

 

Mais voyez-vous, mes heures du bain demandent beaucoup d’organisation.  Je me mets donc en mode action.  Faire bouillir de l’eau, choisir une serviette de la bonne couleur, choisir l’odeur de la mousse de bain (oui, je sais, c’est mal…  ), apporter les vêtements pour après.  Compliqué pour une petite tête comme la mienne. 

 

Du coup, je mets les pieds à l’eau et pose mon illustre postérieur au fond de la baignoire quand je réalise – Horreur!  Malheur! – que j’ai oublié mon roman.  Quelque part.  Toute dégoulinante, je m’extrais du bain, fais le tour de ma chambre, du salon quand soudain, je me souviens.  J’ai lu dans la verrière.  De là la photo.

 

Je retiens à peine une exclamation de joie et gambade joyeusement – stark naked, of course.  Sinon, ce ne serait pas drôle – vers le livre qui m’attendait bien sagement.    J’ai à peine le temps de m’en saisir, un sourire radieux au lèvres (et là, je bénis le ciel de ne pas avoir esquissé quelques pas de danse) quand je lève les yeux. 

 

Pour rencontrer ceux  de trois gars (possiblement de l’Hydro…  Je ne suis pas restée pour leur poser la question) grimpés dans le poteau d’électricité et qui, visiblement, n’en demandaient pas tant.  Oui, le même poteau que vous voyez sur la photo.  Celui-là duquel on a une suuuuperbe vue sur l’intérieur de ma verrière. Avec moi dedans.  Dans l’état que l’on sait.

 

Et là, il y a les trois secondes de battement.  Celles qui semblent durer 2 heures mais pendant lesquelle on est tétanisé.  Et pendant lesquelles on souhaiterait devenir un petit oiseau.  Et pas juste de la cervelle. 

 

C’est avec une glissade over contrôlée (n’oubliez pas que je suis trempée) sur le plancher de bois franc que j’ai regagné – avec classe, of course – mon bain.  En me disant que bon, pour une fois, les flaques pouvaient attendre, plancher de bois ou pas plancher de bois. 

 

Étrangement, mon bain a été moins réconfortant que de coutume.


Je vous jure, je pourrais remplir la moitié de la chronique VDM à moi toute seule!

Allez, moquez-vous!  Si mes conneries peuvent servir à faire rire, c’est toujours ça de gagné!

Doctor Who – Pest Control – Peter Anghelides

Pest-Control.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie)

« Dans un monde en guerre, le TARDIS est perdu pendant une bataille.  Quand le Docteur part à sa recherche, Donna est laissée à elle-même et se retrouve en poste dans les Pioneer Corps.  Quelque chose transforme les soldats en insectes monstrueux et elle pourrait être la prochaine victime. »

 

Commentaire

C’est quand j’écoute des audiobooks que je réalise à quel point je passe du temps dans ma voiture dans une journée « normale ».  Deux heures et demie, celui-ci.  En une seule journée.   Mais bon, passer deux heures et demie à écouter la voix de David Tennant, il y a pire.  À mon humble avis. 

 

C’est un épisode futuriste qui nous est raconté dans cet audiobook.  Le Doctor et Donna (j’adore ce duo.  Je sais, je le dis à chaque fois, mais vraiment, je les aime ensemble!) arrivent dans le Deuxième Empire Humain, qui sont en pleine colonisation d’une planète qui était habitée par une espèce qui a plusieurs traits communs avec les centaures.  Il semblerait que l’homme soit toujours aussi peu aimable avec les populations locales des endroits qu’il colonise et c’est la guerre entre les deux espèces.  Pour l’envahisseur, il s’agit de « pest control » tandis que pour les autochtones, c’est la lutte pour la survie de leur race.   Disons que les hommes ne sont pas toujours très très sympathiques!  Mais pourquoi certains soldats se transforment-ils en gros insecte?  Et qu’est-ce que cet énorme robot qui écrase tout ce qui se trouve sur son passage?

 

Si cette histoire est bien prévisible et un peu longuette par moments, il s’agit tout de même d’une aventure à plusieurs facettes, parfois pas si simple, qui passe étonamment bien en livre audio.  En effet, même s’il y a plusieurs personnages, plusieurs espèces, on s’en sort très bien, en partie grâce aux voix de David Tennant qui fait réellement revivre son Docteur, comme dans chacune de ses lectures.   Nous retrouvons ici un Ten pacifiste, qui tente de faire entendre raison à deux espèces qui ne veulent rien entendre (oui, ça fait je ne sais pas combien de fois que j’écris le mot « espèce »… je sais) et qui nous régale à grands coups de réflexions parfois hilarantes.  J’ai éclaté de rire quand il s’est présenté en Dr McCoy et que Donna devient le Captain Kirk.   Et il y a un joli clin d’oeil à Harry Potter aussi.   Il est ici question de guerre, d’éthique et de morale, d’égalité entre les espèces (again… I know) et d’entraide devant l’ennemi commun.   Quand même assez classique pour un épisode du Docteur, n’est-ce pas.

 

Un petit bémol toutefois pour le genre de « bruit » qui est en arrière plan lors des transformations… c’est un peu… yark!  Mais bon, tout de même… ça fait du bien de retrouver Ten l’espace d’une histoire.   En attendant les prochaines aventures de Eleven! 

Music Hall! – Gaétan Soucy

Music-Hall-.jpgPrésentation de l’éditeur

Nous sommes à New York, à la fin des années vingt, en compagnie d’une drôle d’engeance, une équipe de démolition.  il y a d’abord les funérailles sd’une petite fille, tuée par l’effondrement d’un esclaier.  Le cortège de deuil ondule lentement parmi les trous et les terrains vagues; des échauffourées éclatent entre ces deux clans maudits que sont les démolisseurs et, en face d’eux, les démolis, les expulsés.  Il y a Xavier X. Mortanse qui, quand on le lui demande, affirme être un immigré hongrois de fraîche date.  C’est ce qu’il croit.  Il se souvient de s’être réveillé un jour sur un quai d’Amérique, des carrés de chocolat au fond d’une poche, son prénom tatoué sur le poignet.

 

Innocent, absolu, horrifié par la vie, Xavier rentre chaque soir soûlé de poussière et d’humiliations dans sa chambrette au huitième étage, à côté de celle de Mademoiselle Peggy Sue O’Hara qui le regarde si doucement.  Il y a aussi, sous la terre, un coffret fermé à clé.  Dans le coffret, une grsnouille sortie d’un dessin animé des années 50. »

 

Commentaire

Oui, le mois québécois est terminé depuis avant hier, je sais.  Mais bon, il me reste un roman à vous parler alors pourquoi attendre.  J’avoue que je sens que je vais avoir du mal à en parler, toutefois.  En effet, je ne suis pas certaine d’avoir saisi la totalité des images, des métaphores, des messages.  Mais même ainsi, c’est un roman qui, je le sens, s’oubliera difficilement.

 

C’est donc à New York, à la fin des années 20, que nous rencontrons Xavier.  Xavier, c’est l’innoncence incarnée.  Pour lui, tout est noir ou blanc.  Et à la base, pour lui, tout le monde est gentil.  Il ne connaît pas le monde, endure tout, se fait joyeusement avoir.  Mais bon, c’est normal, non?  C’est le métier qui rentre.  Xavier est un être profondément seul.  Profondément perdu, il n’a pas vraiment de souvenirs de la Hongrie.  Un vague souvenir de Justine, sa soeur, à qui il écrit sans relâche.

 

Mais voilà.  Xavier n’est pas un enfant.  Il est un homme.  Un homme perdu, certes.  Qui tente de faire sa place dans la démolition, ordre limite mystique, avec son jargon et, surtout, sa toute-puissance (tiens… ça me rappelle quelque chose, ça…  les ordres (ou syndicats) limite mafieux… plus ça change, plus c’est pareil!).  Disons que ça ne va pas comme il veut.  Et qu’en plus, il a – ô trahison – de la sympathie pour les démolis.  Ben oui, les narguer, c’est bien mieux, hein.  J’ai beaucoup aimé ce choix de métier, très symbolique, selon moi, de la société américaine de l’époque.  Démolissons le passé, faisons du neuf.  (Je sais, je généralise… mais bon, quand même).  Fichons-nous de ceux qu’on met à la rue, ce n’est pas notre problème.  La société décrite est hétéroclite, comme juxtaposée.  Pas vraiment un ensemble.  Et Xavier, par son esprit bon enfant, par sa façon totalement « out of it » d’aborder le monde, détonne clairement dans ce portrait.

 

C’est un roman sombre, très sombre.  Rempli de misère humaine, de profiteurs, mais aussi de gens de bonne volonté. Il y a bien Strapitchacoudou (ne posez pas de questions… même après questionnement intense, je n’ai pas réussi à savoir d’où pouvait bien venir ce nom), la grenouille savante au caractère possessif et capricieux qui apporte un peu de folie à tout ça.  Et aussi l’autruche avaleuse de cadrans.  Mais autrement, c’est ma foi très négatif et il n’y a que peu d’espoir.  Je ne révélerai pas le passé de Xavier (ni donc les autres thèmes du roman).  Mais ce n’est qu’en le comprenant qu’on saisit l’importance de divers éléments du roman, que j’avais trouvé parfois longs et sans lien réel avec l’intrigue. 

 

Ce n’est pas un roman qui se lit tout seul.  Il demande du temps, de la concentration.  Mais j’aime toujours la prose de Gaétan Soucy.  Et je lirai sans doute autre chose de l’auteur, même si je ne comprends pas toujours tout et que je crois qu’une relecture sera d’actualité un jour.  Et si quelqu’un peut m’expliquer la symbolique de la grenouille (si symbolique il y a)… je suis preneuse!

 

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Québec en septembre… c’est fini! Et à l’année prochaine!

 

Mon Québec en septembre

 

Comme ça a passé vite! 

 

Septembre est déjà terminé et ce mois québécois s’est achevé hier.  Ce fut pour moi un réel plaisir de vous guider dans mon Québec… et de découvrir plein de choses grâce à vous.   Je suis plus que ravie de la participation, de la diversité des billets, de l’enthousiasme et des échanges sur le groupe FB.  Ça a été ma foi très agréable et enrichissant. 

 

En 2012, Québec en Septembre, ça a été 176 billet « livres » (Jacques Poulin étant l’auteur le plus lu pendant ce mois) mais aussi 36 billets « autres » qui nous parlaient d’auteurs, de culture, de musique, de ciné, d’art, de séries, de vie québécoise.  Bon, ok, sur le total, il y en a une dizaine qui venaient de non-participants et que j’ai « trouvés » sur le net en me baladant.  Mais quand même!  Si vous voulez accéder à la liste « par jour », c’est ici! (Oui, aussi incroyable que ça puisse paraître, je suis restée à jour tout le long du challenge!)  J’ai tenté de faire un index alphabétique, que vous retrouverez à la suite du billet.

 

Le problème? Plus je lis de québécois, plus je réalise qu’en fait, j’aime ça. Et il me reste encore plein de romans québécois dans ma pile.  Bien entendu, je vais en lire dans l’année… mais je vous donne quand même rendez-vous en septembre prochain, pour un autre « tour du Québec »!  Il y aura donc un « Québec en septembre 2013 »!  Mais ne vous inquiétez pas, je vous le rappellerai.  Souvent.  Même que je serai un peu tannante!

 

Alors merci pour ce beau mois… et à l’an prochain!

 

Littérature (index des livres québécois où se passant au Québec)

Audet Noël – L’ombre de l’épervier (par Sunflo)

Balian Julie –  Le goût du paradis (par Kikine)

Beauchemin Jean-François – Le hasard et la volonté (par Venise)

Beaulieu Jimmy – Comédie sentimentale et pornographique (par Enna)

Beaulieu Natacha – L’ange écarlate (par Isallysun)

Bernard Marie-Christine – Mademoiselle personne (par Anne)

Bertrand Janette – Lit double (par Topinambulle)

Bienvenu Sophie – Et au pire on se mariera (par Karine)

Bismuth Nadine – Scrapbook (par Chimère)

Bolduc Charles – Les truites à mains nues (par Amélie)

Bonhomme Anne – La suppléante (par Hebelit)

Bonhomme Anne – La suppléante (par Hydromielle)

Bouchard Myriam – First class (par Topinambulle)

Bouchard Roxanne – Whisky et Paraboles (par Karine)

Bouchard Roxanne – Whisky et paraboles (par Sandy)

Brouillet Chrystine Les neuf vies d’Edouard (par Chimère)

Chabin Laurent – Le corps des femmes est un champ de bataille (par Suzanne)

Chalifour Nicolas – Variétés Delphi (par Lucie)

Champetier Joël – La mémoire du lac (par Kikine)

Chaurette Normand – Scènes d’enfants (par Karine)

Chevrette Alain – Le premier homme (par Sunflo)

Cornu Emmanuelle – Jésus, Cassandre et les demoiselles (par Topinambulle)

Côté Denis – La machination du scorpion noir (par Sunflo)

Coté Jacques – Nébulosité croissante en fin de journée (par Chimère)

Delaunois Angèle/Houle Pierre – Le chant de mon arbre (par Kikine)

Delisle Guy – Chroniques de Jérusalem (par GeishaNellie)

Delisle Guy – Chroniques de Jérusalem (par Enna)

Delisle Guy – Chroniques birmanes (par GeishaNellie)

Delisle Guy – PyongYang (par GeishaNellie)

Demers Dominique – Ta voix dans la nuit (par Isallysun)

Desjardins India – Le journal d’Aurélie Laflamme, tome 1 (par Selena)

Drolet Geneviève – Le reflet de la glace (par Topinambulle)

Duff Micheline – Au bout de l’exil (par Isallysun)

Eddie Christine – Les carnets de Douglas (par Hydromielle)

Eddie Christine – Les carnets de Douglas (par Kali)

Eddie Christine – les carnets de Douglas (par Jainaxf)

Fitoussi David – La bar mitsvah de Samuel (par Kikine)

Fontaine Naomi – Kuessipan (par Anne)

Fortier Dominique – Du bon usage des étoiles (par Kali)

Gagnon Hervé – Le talisman de Nergal, tome 1, l’élu de Babylone (par Sunflo)

Gagnon Katia – La réparation (par Suzanne)

Gagnon Pierre – C’est la faute à Bono (par Karine)

Gagnon Pierre –  Mon vieux (par Suzanne)

Gauthier Éric – « Une fêlure au flanc du monde (par Chimère)

Germain Rafaële – Volte-face et malaises (par Karine)

Gravel François – Adieu, Betty Crocker (par Grominou)

Grenier Daniel – Malgré tout on rit à St-Henri (par La recrue du mois)

Hébert Anne – Les chambres de bois (par Karine)

Hébert Anne – Les fous de bassan (par Hydromielle)

Hébert Anne – Kamouraska (par Karine)

Horguelin Thierry – « La nuit sans fin » et  « Choses vues » (par Voyelle et Consonne)

Hémon Louis – Maria Chapdelaine (par Hebelit)

Joubert Bianca – Le brodeur (par Topinambulle)

Kabuya Edith – La résurrection (par Caroline)

Kabuya Edith – Les maudits, tome 1, La résurrection (par Sunflo)

Kabuya Edith – Les maudits – 1 – La résurrection (par Abeille)

Kanuya Edith – Les maudits – 1 – Résurrection (par Gemma)

Laberge Marie – Gabrielle (par Kikine)

Laberge Marie – Adelaïde (par Kikine)

Laberge Marie – Florent (par Kikine)

Laberge Marie – Sans rien ni personne (par Suzanne)

Laferrière Dany – Le cri des oiseaux fous (par Grominou)

Laferrière Dany – L’odeur du café (par Karine)

Langlois Michel – Un p’tit gars d’autre fois – L’apprentissage (par Kikine)

Lavoie Marie-Renée – La petite et le vieux (par Hydromielle)

Lamothe Serge – Tarquimpol (par Karine)

Laverdure Daniel – Le sentier (par Kikine)

Leblanc Samuel – Parfum de lilas (par Enna)

Leclerc Félix – Adagio (par Sunflo)

Leclerc Félix – Le fou de l’île (par Karine)

Lemelin Roger – Les Plouffe (par Karine)

Leroux Catherine – La marche en forêt (par Karine)

Leroux Catherine – La marche en forêt (par Yueyin)

Leroux Catherine – La marche en forêt (par Lou de Libellus)

Leuzy Thierry – Thure (par Catherine)

Lévesque François – Une mort comme rivière (par Suzanne)

Loisel/Tripp – Magasin général (par Lystig)

Loisel/Tripp – Magasin général (par Natiora)

Malka Francis – La noyade du marchand de parapluies (par Yueyin)

Martel Émile – Pour orchestre et poète seul (par Lucie)

Maurice André – Québec, de Montréal à Kuujjuaq (par Flo)

Mecquenem Stéphanie – Le silence est les Cris (par Soukee)

Ménar Fabien – Le musée des introuvables (par A girl from Earth)

Ménar Fabien – Faux et filatures (par Karine)

Michaud Martin – Je me souviens (par la bouquineuse boulimique)

Michaud Martin – Je me souviens (par Suzanne)

Myre Suzanne – Humains aigres-doux (par Chimère)

Ory Marc – Zanipolo (par Karine)

Panneton Amélie – Le charme discret du café filtre (par Topinambulle)

Papineau Véronique – Petites histoires avec un chat dedans (par Manu)

Pellerin Fred – Comme une odeur de muscles (par Gemma)

Pelletier Stéphanie – Quand les guêpes se taisent (par Topinambulle)

Pilote Brigitte – Mémoires d’une enfant manquée (par Sunflo)

Plommer Michèle – Dragonville, tome 2 (par Venise)

Poitras Marie-Hélène – Griffintown (par Karine)

Poitras Marie-Hélène – Griffintown (par Grominou)

Poulin Jacques – Les yeux bleus du Misstassini (par Jules)

Poulin Jacques –  Mon cheval pour un royaume (par Jules)

Poulin Jacques – L’homme de la Saskatchewan (par Michel)

Poulin Jacques – L’homme de la Saskatchewan (par Karine)

Poulin Jacques – L’homme de la Saskatchewan (par Chimère)

Poulin Jacques – L’homme de la Saskatchewan (par Jules)

Poulin Jacques – La tournée d’automne (par Topinambulle)

Poulin Jacques – La tournée d’automne (par Hydromielle)

Poulin Jacques – La tournée d’automne (par Hebelit)

Poulin Jacques – L’anglais n’est pas une langue magique (par Jules)

Poulin Jacques – L’anglais n’est pas une langue magique (par Topinambulle)

Poulin Jacques – Volkswagen blues (par Karine)

Poulin Jacques – Chat sauvage (par Jules)

Poulin Jacques – La traduction est une histoire d’amour – par Karine

Potvin Marie – Les héros, ça s’trompe jamais (par Shelbylee)

Potvin Marie – « Les héros, ça s’trompe jamais (par Aymeline)

Proulx Monique – Le coeur
est un muscle involontaire
(par Karine)

Proulx Monique – Homme invisible à la fenêtre (par Cryssilda)

Quiviger Pascale – La maison des temps rompus (par Karine)

Quiviger Pascale – Ni sols ni ciels (par Amélie)

Rabagliati Michel – Paul a un travail d’été (par Lasardine)

Rabagliati Michel – Paul à Québec (par Jainaxf)

Richard Denis – Tes secrets m’appartiennent (par Sandrine)

Rochon Esther – Le cycle de Vrenalik (par Chimère)

Roger Danielle – Éclats de verre en vase clos (par Lucie)

Rougemont Marie – Petits becs du Québec (par Isallysun)

Rouy Maryse – Une jeune femme en guerre (par Michel)
Roy Gabrielle – Un jardin au bout du monde (par Suzanne)

Royer Louise – ipod et minimupe au 18e siècle/Culotte et redingote au 21e siècle (par Karine)

Saucier Jocelyne – Il pleuvait des oiseaux (par Karine)

Saucier Jocelyne – Il pleuvait des oiseaux (par Grominou)

Saucier Jocelyne – Il pleuvait des oiseaux (par GeishaNellie)

Sénécal Patrick –  Le vide (par Suzanne)

Sénécal Patrick – Les 7 jours du Tallion (par Selena)

Sénécal Patrick – Aliss (par Selena)

Sévigny Marie-Eve – Intimité et autres objets fragiles (par Karine)

Shimazaki Aki – Zakuro (par Anne)

Simard Matthieu – La tendresse attendra (par Venise)

Soublière Alexandre – Charlotte before Christ (par Karine)

Spehner Norbert – Le roman policier en amérique française (par Chimère)

St-Hilaire Luc – Princes de Santerre (par Selena)

Szalowski Pierre – Le froid modifie la trajectoire des poissons (par Coralie)

Thérieault Yves – La fille laide (par Topinambulle)

Thuy Kim – Ru (par Jainaxf)

Tibo Gilles – Autour du soleil », « Autour de la lune », « Rêves d’enfance » (par Sunflo)

Tremblay Carole – Nuit noire (par Sunflo)

Tremblay Elisabeth – Naïla de brume (par Shelbylee)

Tremblay Elisabeth – Naïla de brume (par Coralie)

Tremblay Elisabeth – Naila de brume (par Hebelit)

Tremblay Elisabeth – La montagne aux sacrifices (par Isallysun)

Tremblay Elisabeth – La montagne aux sacrifices (par Hydromielle)

Tremblay Elisabeth – La montagne aux sacrifices (par Coralie)

Tremblay Lise – La héronnière (par Yueyin)

Tremblay Lise – La soeur de Judith (par Yueyin)

Tremblay Michel – Un ange cornu avec des ailes de tôle  (par Yueyin)

Tremblay Michel – « Un ange cornu avec des ailes de tôle (par Karine)

Tremblay Michel – Bonbons assortis (par Mango)

Tremblay Michel – Hôtel Bristol, New York (par Coralie)

Tremblay Michel – Le cahier noir (par Bluegrey)

Tremblay Michel – La traversée de la ville (par Grominou)

Tremblay Michel – Albertine en cinq temps (par A girl from earth)

Tremblay Michel – Les belles-soeurs (par Isallysun)

Tremblay Rose-Hélène – Les trois soeurs (par Suzanne)

Tremblay d’Essiambre Louise – Mémoires d’un quartier – 12 – Adrien, la suite (par Gemma)

Trudel Sylvain – Le souffle de l’harmattan (par Topinambulle)

Vachon Jean-Nicolas – La diva et le prince romantique (par Acr0)

Vincelette Mélanie – Crimes horticoles (par Kikine)

Vonarburg Elisabeth – Sang de pierre (par Chimère)

Vonarburg Elisabeth – Le silence de la cité (par Karine)

Vonarburg Elisabeth – Le silence de la cité (par Acr0)

Vonarburg Elisabeth – Chroniques du pays des mères (par A girl from Earth)

Vonarburg Elisabeth – Chroniques du pays des mères (par Chimère)

Vonarburg Elisabeth – Chroniques du pays des mères (par Jainaxf)

Vonarburg Elisabeth – Chroniques du pays des mères (par Acr0)

Vonarburg Elisabeth – La maison au bord de la mer (par Lhisbei)

Vonarburg Elisabeth – Reine de mémoire – 1 – La maison d’Oubli (par Karine)

Wyczinsky Paul –  biographie d’Émile Nelligan (par Karine)

Zviane et Iris – L’ostie d’chat (par Catherine)

 

 

Culture
Échantillon de musique québécoise (par Aymeline)

Chrystine Brouillet (par Isallysun)

Nini Marcelle (par Catherine)
Jean Royer (par Lucie)
Un Top Ten Tuesday rempli de livres québécois (par Isallysun)
Michel Tremblay (par Chimère)
Le projet « Québec en septembre » (par Venise)

Une soirée québécoise… à Paris (par Hydromielle)

Un billet sur plusieurs artistes québécois (par Isallysun)
Starbuck », film de Ken Scott (par Canel)

Un billet sur la rentrée télévisuelle au Québec (par Sunflo)

Un Top Ten Tuesday spécial Québec (par Sunflo)

Des artistes québécois, principalement saguenéens (par Karine)

Une représentation de « La traviata » à Montréal (par Lucie)
Jacques Poulin (par Chimère)
« Le coeur a ses raisons », télésérie québécoise (par Hydromielle)

Quatre films québécois qu’a aimés Kikine

Lancement du livre « Soleil en t
ête » de Julie Gravel-Richard
(par Venise)

« L’amour sorcier », spectacle musical (par Lucie)

Une nouvelle collection des éditions de la Mortagne (par Sunflo)
« La promenade des écrivains », activité culturelle à faire à Québec (par Karine)

« Les trois accords », groupe québécois (par Hydromielle)

L’exposition « World press photo » à Montréal (par Lucie)

La suite du Top Ten Tuesday québécois de Sunflo

Un Top Ten Tuesday spécial séries où il y a du québécois (par Isallysun)

« Monsieur Lahzar », un film de Pierre Falardeau (par Critiques futiles)

Un topo sur les humoristes québécois (par Isallysun)

Une nouvelle galerie d’art à Montréal, la galerie Modulum. (par Lucie)

Une recette de pain aux noix québécois (par Syl)

La télésérie « Les filles de Caleb » avec Roy Dupuis et Marina Orsini (par Isallysun)

Films québécois – partie 2 (par Kikine)

Films québécois – partie 3 (par Kikine)


La maison d’Oubli – Reine de mémoire 1 – Elisabeth Vonarburg

maison-d-oubli.jpgPrésentation de l’éditeur

« Aurepas, petite ville du sud-ouest de la France, 1789…

 

Dans une vieille maison bourgeoise vivent Senso et Pierrino, des jumeaux âgés de 7 ans, avec Jiliane, leur soeur cadette qui ne parle pas.  Senso et Pierrino viennent d’être confirmés dans la religion du royaume, la religion géminite, où l’on adore les saints Gémeaux, Jésus et sa soeur jumelle Sophia.  Les enfants ont perdu leurs parents dans un tragique accident au moment de la naissance de Jiliane, et c’est grand-père Sigismond, vieil humaniste propriétaire d’un florissant commerce, qui les guide dans leur apprentissage de la vie, avec l’aide de domma Castelet et de dom Patenaude, les écclésiastes de leur paroisse.  Bien sûr, il y a aussi Grand-mère, mais comme elle ne sort jamais de ses appartements et qu’ils ne peuvent y entrer…

 

La découverte d’une « fenêtre-de-trop » et d’une carte magique éveille la curiosité de Senso et Pierrino quant à l’étrange réputation de la demeure, mais Jiliane sait déjà que la magie fait partie du mystère entourant leur famille et la Maison d’Oubli. »

 

Commentaire

J’ai décidé de poursuivre ma découverte de l’univers d’Elisabeth Vonarburg avec cette série que l’on m’avait recommandée.  Bon, on m’a aussi presque obligée à lire Tyranaël mais ce sera pour « après » :))  Il faut bien commencer quelque part, non!

 

C’est donc dans une série de 5 tomes dans laquelle je me suis engagée.  J’ai du mal à la classer d’ailleurs.  Elle est publiée en fantasy (et clairement, la magie fait partie intégrante du monde qui nous est proposé) mais elle a également des côtés un peu uchroniques car le monde ressemble au nôtre sauf que la France a bifurqué vers la religion géminite, qui célèbre les saints gémeaux (un homme et une femme), égaux.  Ceci introduit bien entendu un élément féminin dans la religion où tout doit être Harmonie et harmonieux.    Ce que la population et les écclésiastes tentent – tant bien que mal – de faire. 

 

Nous découvrons ce monde par le regard de trois enfants qui semblent précoces.  Des jumeaux de 7 ans et une jeune fille un peu plus jeune.  Toutefois, ce n’est pas clairement un roman « à voix d’enfant » même si le regard porté est parfois naïf.  Nous découvrons avec eux les tenants et aboutissants de cet univers et ce que j’aime par-dessus tout chez Vonarburg, c’est que tout nous est dévoilé petit à petit.  Rien n’est forcé et elle fait confiance à son lecteur pour comprendre, pour découvrir.  Rien ne semble didactique ou forcé, tout arrive petit à petit.  

 

Les jumeaux découvrent donc un jour une « fenêtre de trop », qu’on voit seulement de l’extérieur mais qui ne semble correspondre à rien dans la maison.  La maison est-elle hantée, comme le laissent entendre les rumeurs?  Et cette carte étrange, qui les transporte dans de terribles cauchemars quand ils la percent?  Et Grand-mère, d’où vient-elle?  Pourquoi ne sort-elle jamais?

 

Parallèlement à ça, nous rencontrons Gilles, l’ancêtre, parti là-bas.  Talenté sauvage qui entrera dans une école de mages où ses idées n’en feront pas un étudiant très populaire, sauf auprès d’Amélie, fille de noble. 

 

Ce premier tome est clairement une mise en place.  De l’univers, des personnages.  Les questions sont posées, chaque réponse amène de nouveaux questionnements et on sent que le monde est à l’aube du changement mais bien doucement.   Il ne faut pas être pressé pour pénétrer dans ce monde.  L’action est lente, l’auteur prend le temps de nous faire entrevoir les mythologies, les cultures, les croyances.   Si vous cherchez de l’action à tout prix, de grandes réalisations, des exploits, ce n’est peut-être pas le roman pour vous.  Mais on sent qu’il y aura des réflexions autant philosophiques, politiques que religieux. 

 

Et là, je veux lire la suite.  Et je suis mal barrée parce que j’ai dit « plus d’achats jusquà Noël ».  Du coup, je pense que ma mère va devoir les emprunter en librairie pour moi!  Oui, je détourne, je sais!

 

Mon Québec en septembre

Kamouraska – Anne Hébert

Kamouraska.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

« Au chevet de son époux mourant, c’est sa propre mémoire que veille Elisabeth d’Aulnières.  Enfouis sous le temps et les songes, les souvenirs de sa jeunesse tumultueuse refont surface: l’histoire, en 1839, de son innocence salie, d’une passion tragique de chair et de sang, d’amour et de mort.  Un secret dissimulé sous l’opaque silence des apparences et de l’honneur.  Un amour éperdu enterré vivant sous les neiges québécoises,

 

Commentaire

Il y avait longtemps que je n’avais pas lu Anne Hébert.  En fait, généralement, je me contente de lire et relire Les fous de bassan (billet super poche).  Non, je ne me tanne pas. Quand on aime…

 

Pourtant, j’aurais dû y revenir plus tôt parce que je réalise que j’accroche vraiment au style d’Anne Hébert.  J’ai ouvert ce roman un soir et je l’ai fini en apnée, plusieurs heures plus tard.  Trop tard.  En remerciant le ciel que ce soit un vendredi.  Ce roman a été écrit au début des années 1970 mais est basé sur un fait réel survenu en 1839 (selon wiki… je n’ai pas vérifié plus loin).  C’est donc dans un Québec passé, un Québec de folles neiges et de longues routes en traîneau que nous sommes transportés par l’intermédiaire des pensées, presque parfois du délire d’Elisabeth d’Aulnières, maintenant Rolland, alors que son mari des 18 dernières années se meurt.

 

Nous pénétrons d’emblée dans la tête d’une femme qui ose soudain se souvenir.  Un femme qui paraît en tout point respectable, la femme d’un notaire de Québec.  Mais Elisabeth voit soudain ressortir son passé de sous le lourd manteau des apparences.  Un premier mariage malheureux, un époux qui boit et qui couraille.  Puis la découverte de l’amour, le grand amour, celui qui mène aux actes désespérés.  Et ce qui s’en est suivi, les regrets, les peines, les choix.  Anne Hébert nous entraîne dans un tourbillon où les choses sont révélées par petites touches et où l’héroïne voyage entre les époques au gré de ses pensées qui partent dans tous les sens.  Le lecteur est entraîné avec elle et les détails sont révélés de plus en plus clairement, pour nous permettre de comprendre comment cette femme bouillante a pu  s’enterrer dans ce mariage de raison.

 

L’écriture est hachée, haletante, et reflète bien l’état d’esprit d’Elisabeth.  J’ai savouré les mots, les images sont venues par dizaines et sont restées.  Un lit où un homme se meurt, une fenêtre où une femme attend, un cheval d’un noir profond sur une route enneigée et du rouge sur la neige.

 

Un très très beau roman. 

Le fou de l’île – Félix Leclerc

fou-de-l-ile-copie-1.jpgPrésentation de l’éditeur

« Un fou, dont la lucidité est dérangeante, prend dans sa main une vieille île qu’il secoue et rajeunit « en lui injectant dans les veines le tourment de la chose qui n’est pas de ce monde ». 

 

Après le fabuliste, le conteur, le poète et le chansonnier, voici le romancier. Félix Leclerc évoque un univers où les hommes ne sont jamais aussi rudes qu’ils le laissent croire et la vie aussi terne qu’on le dit. »

 

Commentaire

J’ai grandi avec les chansons de Félix Leclerc.  J’ai lu ses contes et ses poèmes à l’adolescence ainsi que « Moi, mes souliers », récit autobiographique.  Je me rappelle très bien sa mort en 1988.   Quand j’ai trouvé ce roman  au fin fond de ma pile (désolée pour la qualité de l’image… j’ai fait ce que j’ai pu mais mon scanner a rendu l’âme… ou je ne sais plus vraiment comment faire pour le brancher.  Les deux options sont aussi probables l’une que l’autre, en fait), je me suis dit qu’il fallait absolument que je le lise pour mon mois québécois. 

 

C’est avec un étrange sentiment que je referme ce livre, que j’ai quand même mis plusieurs jours à lire, malgré ses 180 pages. D’abord, j’ai adoré la prose de Félix Leclerc, sa façon, avec des mots souvent tout simples, d’évoquer de belles images, une île un peu onirique, un peu folle, un peu mystérieuse mais à la fois très humaine et ancrée dans la terre.  J’ai relu certains passages plusieurs fois juste parce que c’était tellement beau et évocateur.  Donc, pour la forme, j’ai aimé. 

 

J’ai plus de réserves quant au fond.  C’est l’histoire d’un personnage, le fou, qui arrive sur l’île en cherchant la chose qui vole.  Sa recherche va amener certains habitants à se questionner, d’autres à le vénérer et à vouloir le suivre et d’autres encore à le craindre.  Cet homme qui n’a rien et qui semble chercher, chercher, sans trouver va profondément bouleverser la vie de l’île et amener chacun à trouver ssa propre « chose qui vole », ce qui est vraiment important, ce qui le fait vivre.  J’ai aimé que les réponses varient, que les recherches varient aussi. 

 

Par contre, j’avais bien peur que ça s’en aille vers un certain endroit… et j’espérais que non… en vain.  Du coup, la finale ne m’a pas particulièrement interpellée, mais sans doute est-ce en raison de ce que je suis.  J’aurais aimé qu’on m’emmène ailleurs, qu’on sorte un peu des lieux communs.  Le thème abordé n’est pas forcément original (bon, il a quand même été écrit fin des années 40 et publié à la fin des années 50) non plus.

 

Toutefois, je relirai Félix Leclerc.  Pour ses mots et pour toutes ces chansons qui me sont évoquées par une tournure de phrase, une idée, une expression.  L’écriture est belle et toute particulière, avec des accents parfois magnifiques.

 

Je vous laisse donc sur quelques chansons de Félix Leclerc… pour me faire plaisir!

 

Bozo (l’une de mes préférées)


 

Le petit bonheur (la plus connue je pense)

 

Moi mes souliers… très connue aussi!

L’homme de la Saskatchewan – Jacques Poulin

L'homme de la SaskatchewanPrésentation de l’éditeur

« L’écrivain Jack Waterman accepte d’être le « nègre » d’un joueur de hockey qui veut raconter sa vie, puis il refile le travail à Francis, son petit frère. Le hockeyeur est un métis dont les ancêtres ont été décimés par la milice anglaise en Saskatchewan; il a des idées bien arrêtées sur la place que la langue française devrait occuper dans le Grand Club.

 

Craintif au début, Francis s’affirme à mesure qu’il écrit, mais il doit se méfier des silhouettes louches qui rôdent aux alentours.  Heureusement que la Grande Sauterelle arrive de San Francisco avec un LadySmith et des jambes assez longues pour séduire n’importe qui. »

 

Commentaire

Suite à ma lecture de Volkswagen blues et à ma Promenade des écrivains sur Jacques Poulin (oui, en juin… je sais, je prends de l’avance), j’ai eu envie de relire l’auteur alors avec Jules, nous sommes entrées à la Librairie Pantoute et j’ai pris à peu près tout ce qu’il y avait de l’auteur que je n’avais pas déjà.  Marie-Eve Sevigny, qui nous balade ainsi à travers Québec, devrait avoir une cote sur les ventes.  Elle est ma foi une très très vile tentatrice!  Si j’ai choisi celui-ci en particulier, c’est que j’avais bien envie de retrouver la Grande Sauterelle, personnage que je venais à peine de quitter. 

 

Mon choix n’a pas peut-être pas été des plus judicieux parce que ce tome étant le dernier sorti et que les personnages de Poulin sont souvent récurrents, j’ai eu l’impression d’arriver en retard sur les personnages.  Par chance, ma promenade m’avait un peu située et j’ai pu repérer des lieux et des anecdotes qu’on venait tout juste de me raconter sinon j’aurais été un peu perdue. Pas que ce soit nécessaire d’avoir tout lu avant pour comprendre, loin de là.  Mais quand on connaît ses personnages, on a parfois ce petit élan de tendresse supplémentaire, ce sourire qui nous vient parce qu’on comprend l’allusion, qu’on fait partie de la gang, quoi.   Et comme à toutes les fois où j’ai lu Poulin, les mots sonnent juste.  Sous une apparente simplicité – d’intrigue et d’écriture – se cachent un voyage intérieur, des étincelles d’éternité qui changent les personnages.  Bon, ici, il se passe quand même un « vrai » quelque chose mais ce n’est que le prétexte au « voyage vertical », comme le nomme Marie-Eve Sévigny (yep, encore elle… je vous dis, tout est de sa faute!)

 

Dans ce roman, la douceur est plus diluée.  On nous parle de l’écriture, de la difficulté d’écrire que ressent le vieux Jack, de celle de Francis qui tente de passer de lecteur à écrivain.  On nous parle aussi d’histoire, de celle des canadiens français mais surtout de celle des Métis, dont l’identité est si fragile.  Métis comme l’est Isidore Dumont, gardien de but francophone originaire de la Saskatchewan ayant le Grand Club pour objectif.  Comme l’était son ancêtre Gabriel Dumont, oublié de l’histoire.  Comme l’est aussi la Grande Sauterelle, qui essayait déjà de se trouver dans Volkswagen Blues.   Mais c’est également le français, langue d’un peuple, le nôtre, qui fait entendre sa voix.  Le Grand Club, notre Sainte Flanelle, est pratiquement anglophone, c’est la norme.  Et Isidore Dumont s’insurge. 

 

Ce ne sera pas mon roman de Poulin préféré mais les mots m’ont encore une fois transportée.  Et j’ai revu en le lisant ces rues de Québec que je venais d’arpenter.  Et j’ai le goût d’en lire/relire d’autres de l’auteur.  Je vous dis, c’est une drogue!