Présentation de l’éditeur
« Sait-il, vraiment, Simon Nardis, qu’il rate son train pour ne pas laisser passer sa chance ? Une chance double, celle de retrouver la musique qu’il avait perdue et la femme qu’il n’espérait plus. Seulement voilà, qui dit train dit horaire, qui dit horaire dit morale, qui dit morale dit vie conjugale. Simon Nardis était déjà marié. »
Commentaire
Je ne souviens plus du tout comment ce roman a bien pu atterrir dans ma pile. Mais bref, il y était. Et pendant le Read-A-Thon, j’avais envie d’un truc qui parle de musique et comme il y avait des instruments sur la couverture, je l’ai pioché. Et j’ai sincèrement passé un bon moment de lecture.
Ce court roman, c’est l’histoire de Simon Nardis. Simon était un pianiste jazz. Un grand. Mais depuis des années, pour ne pas sombrer, il a tourné le dos à sa passion, cessé de jouer, cessé d’écouter du jazz, cessé de boire, trouvé un job stable dans lequel il est bon. Et soudain, un soir, loin de chez lui, il accepte d’aller prendre un verre dans un club avec un jeune ingénieur à qui il a donné un coup de main. Un club de jazz. Et tout va être chamboulé.
Aimez-vous le jazz? Moi, ça me fascine. Je pourrais écouter du piano jazz pendant des heures. Et pourtant, je suis absolument, mais alors là absolument incapable d’en jouer. J’aime les rythmes qui semblent vivants, syncopés, les thèmes réinterprétés, remodelés, ces deux trois petites notes qui sortent de nulle part et qui introduisent, comme ça, un nouveau thème ou qui rappellent l’ancien, ce piano qui semble nous raconter une histoire, hésiter, repartir. Et surtout cette communication entre des musiciens jazz. Bref, j’adore. Et l’écriture de ce texte, surtout la première partie, m’a rappelé cette structure, même s’il ne contient pas de fioritures. Des répétitions, des thèmes remaniés, des souvenirs qui sortent du fond, des pensées entremêlées. Et sur le coup, ça surprend. Il faut s’habituer, se laisser apprivoiser. Et là, l’un des thèmes principaux embarque et on comprend pourquoi c’est écrit comme ça. On va nous parler de jazz, de rupture, de passion. De passion qui reprend le dessus après avoir été mise en veilleuse des années.
Bref, cette partie, celle sur un homme « endormi » qui soudainement renaît m’a beaucoup plu. Il fait soudain le choix – un peu inconscient – de ressentir de nouveau, de se laisser emporter… et de gérer le reste après. Il n’est pas parfait, Simon Nardis, loin de là. Souvent égoïste, peu sociable, inconséquent parfois. Pourtant, on a envie de le voir renaître. L’espoir apparaît par moments et ça fait plaisir.
J’ai eu un peu plus de mal avec la deuxième partie du roman. En fait, surtout avec un élément (que je ne dévoilerai pas pour ne rien spoiler) et au manque de réaction du personnage à cet événement. Encore endormi, choqué? Bref, il m’a manqué un petit quelque chose. Disons que ça me l’a rendu moins sympathique. Par contre, la fin est touchante et j’ai beaucoup aimé le choix narratif, ce « je » extérieur mais pas tant que ça.
Bref, un auteur que je prendrai certainement plaisir à lire de nouveau.