Cinquante nuances de Grey – E.L. James

50-shades.jpgCe livre n’a plus besoin de présentation.  Je l’ai même croisé en vente dans une station-service l’autre jour!  Bref, il est partout.  Cette version (en français, vous aurez remarqué) appartient à mon père qui me l’a refilé.  Mon frère l’a aussi acheté.  Le frère qui lit un demi-livre par année, pas celui qui a dévoré les trois tomes de Mistborn en trois jours.   C’est dire.

 

Et moi, je n’en avais jamais parlé.  Je l’avais lu, par contre.  Il y a longtemps.  Quand les personnages principaux s’appelaient encore Bella et Edward et que c’était une fanfiction de Twilight.   Je ne me souviens pas si je m’étais rendue au bout (c’était un genre feuilleton si ma mémoire est bonne… et il a transféré de site à un moment donné… bref, je ne sais plus).   Ce que j’en avais retenu?  Holy Shit, Holy Cow, Oh My, Holy Fuck, Hot.   En gros, j’ai trouvé que côté écriture, c’était le degré zéro moins quart.  Mais je n’en ai pas parlé parce que bon, c’était une fanfic, quoi… Quand j’ai appris que le truc allait être publié, je me suis dit qu’avec une bonne – et intense –  job d’édition, ça pourrait être pas mal comme romance avec beaucoup de cul dedans. 

 

Finalement, je me suis décidée à le rouvrir après qu’une connaissance à moi m’ait dit que ce roman avait changé sa vie.  Et qu’accessoirement, elle savait maintenant comment utiliser ses boules de Geisha.  J’ai failli lui demander (avec le regard un peu étonné (mais sans me mordiller la lèvre ni lever les yeux au ciel) ce qu’elle foutait avec avant mais après un moment de réflexion, je me suis dit qu’en fait, je préférais probablement – voire même certainement – ne pas savoir.    Quant à imaginer comment ça avait changé sa vie, j’ai maintenant de très dérangeantes images (et pas dérangeantes dans le sens « Waouh » – yep, je reprends les expressions favorites de la miss du roman mais juste pour ce billet, rassurez-vous) du copain de la copine en question armé d’une badine (100 livres mouillé et pas gentil comme tout). 

 

Bref, passons.

Et revenons au roman. 

Post job de maison d’édition.

Qui a fort probablement bâclé son travail.  Je n’ai JA-MAIS vu autant de répétitions dans un roman.  Jamais. 

 

Non mais combien de fois elle mordille sa lèvre inférieure?  Lève les yeux au ciel?  Combien de fois il lui dit de manger? (Ceci dit, je trouve plus gossante sa manie à elle de refuser de le faire hein…avec ce qu’elle bouffe, je me demande quelle lourdeur il peut y avoir dans quelque partie de son corps que ce soit)  Mais qu’est-ce qu’il est autoritaire!  Mais qu’est-ce qu’il est maniaque du contrôle!   Et cette manie de l’appeler bébé!  Et cette déesse intérieure championne de danse sociale ou gymnastique olypique, ce qu’elle peut être énervante!  Non mais ça vous arrive, vous, de discuter avec votre « déesse » (qui danse le 7 carrés, ou la gigue irlandaise) dès qu’il est question de cul?  Ou encore qu’elle voit Grey.  Parce que dès qu’elle voit Mister Grey, elle a le goût de se faire baiser et de le sentir monter .   Encore, encore et encore.  Pourquoi parler quand on peut s’envoyer en l’air hein?

 

Sans compter les « Hou la », « Waouh », « Putain », « Bordel de merde », « Oh mon dieu » et « la vache ». 

Au moins, ils ont évité de traduire par « Merde sainte » (Holy Shit), « Vache sacrée » (Holy Cow) ou « Baise divine » (Holy Fuck).  (Yep, la demoiselle a un rapport au sacré très particulier…) C’est toujours ça.  Bien que THE phrase que j’aimais en VO ( » We aim to please, Miss Steele ») et que je trouvais very yummy passe beaucoup moins bien en VF!

 

Mais revenons à nos moutons.  Ou nos menottes… bref, à cette romance.

Parce que c’est ça avant tout.  Une romance passionnelle entre une jeune fille innocente de presque 22 ans et un self-made man millionnaire de 27 ans.  Oui, je sais, crédible.  Mais on est dans une romance, on a déjà vu pire.  Du coup, ça ne m’embête pas, même si on se demande QUAND il bosse pour être si riche.  Mais c’est une autre histoire.  Quant à Ana, elle est innocente au point de n’avoir jamais tenu la main d’un homme.  Elle ne comprend pas du tout pourquoi un tel homme (qui est hot, hot, hot, avec des cheveux cuivrés et en bataille et un corps parfait d’Adonis) s’intéresse à une fille comme elle (et moi non plus hein… mais bon, encore une fois, ce n’est pas la première fois).  En fait, Ana, on ne sait presque rien d’elle, à part qu’elle aime lire (et mordiller sa lèvre, comme la version Kristen Stewart de Bella… je la vois comme ça d’ailleurs) et qu’elle ne rit pas souvent.   Mais on sait qu’elle n’a rien vu, rien connu.  Je l’ai trouvée particulièrement nouille, en fait.  Mais quand on n’a rien connu, qu’on a aucune idée de ce qu’on veut d’une relation et d’un homme et qu’on se retrouve face à ça, ya de quoi en perdre ses moyens. 

 

En fait, ce qui fait le roman, c’est le personnage de Christian Grey. 

 

Lui, il se tient, il est intéressant en type torturé, pratiquant BDSM,  qui est chamboulé sans trop comprendre pourquoi par Anastasia.   On sent qu’il a une relation particulière avec l’univers SM, on comprend un peu pourquoi mais tout n’est pas dit dans ce roman-ci (il faut bien, il en reste deux autres).  Bien entendu, j’aurais très bien pu, en tant que lectrice, comprendre le personnage sans qu’on m’explique et me détaille le comment du pourquoi (à 22 occasions) mais bon,  ce n’est pas nouveau. 

 

Ceci dit, même si je suis un peu cinglante, je comprends pourquoi ça peut plaire.  D’abord, Grey est charismatique et est le parfait héros de romance torturé qui croit qu’il ne peut pas aimer et qui se croit réellement « brisé ».   La « découverte » d’un monde nouveau, les questionnements que ça apporte, l’impression de ne pas savoir dans quoi on met les pieds… Avouez que quand on ne connait pas le monde du BDSM (que je ne connais que par les livres…et par la page Wiki, que l’auteur a manifestement lue et épluchée avec intérêt… de même que le truc sur Vénus et Mars), ça fait longtemps qu’on n’a pas eu cette impression de plonger dans l’inconnu, que tout est possible.    Et les scènes de sexe ne sont pas mal du tout, quoi que répétitives et très tirées par les cheveux (yep, passer de vierge qui ne s’est jamais touchée à totale nympho déesse de la pipe qui a en moyenne 6 orgasmes d’une puissance incroyable par jour, ça semble possible) et si certaines femmes adultes (je précise) ont pu avoir le goût d’explorer différemment leur sexualité et faire tomber quelques tabous par la même occasion, tant mieux.   C’est quand même assez soft comme truc, en fait. 

 

Bref, je comprends l’engouement, la fascination pour le personnage extraordinaire qui tombe amoureux d’une fille ordinaire (une romance, quoi), l’idée du jeu de rôle, de se faire prendre en main, qui peut être excitante.  Même si pour moi, le langage « enfant de 12 ans » d’Ana (et de sa mère, qui « hou la » et qui « waouh » autant que sa progéniture), l’écriture et les répétitions incessantes ont eu raison de mon plaisir
de lecture.   Pourtant, il y avait de quoi faire.  Et si je me souviens bien, dans la version originale, il y avait des dialogues pas mal du tout, quand Christian se la jouait businessman. 

 

  Mais je ne lirai CERTAINEMENT pas la suite.

Je ne peux pas supporter 1000 + pages de déesse intérieure qui fait langoureusement du hoola hoop.

 

Qui me spoile?

(Même si j’imagine que ça va finir avec un « ils vécurent heureux – et idéalement mariés – et eurent beaucoup d’enfants et de sexe vanille avec parfois, un côté kinky).  Et je ne spoile rien, je ne l’ai pas lue, cette suite!

 

Liebster Award… en retard. Of course.

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Je crois que c’est  Kora qui m’a tagguée la première.  Je vais donc répondre à ses questions en premier… en la remerciant de sa patience!  Ensuite, je répondrai à celles de Liliba, de Évasions et découvertes, Coccinnelle et Trillian.  Je pense que c’est tout… à moins que ma mémoire ne me joue des tours :)))  Dites-moi si c’est le cas!

 

Donc, le tag…

 

 

Ecrire 11 faits sur soi , son blog.

Répondre aux questions posées par la personne qui vous a nominé et en créer 11 nouvelles pour les blogs que vous choisirez.

Choisir vos 11 favoris en créant un lien vers leur blog.

Informer vos sélectionnés sur leur page.

Ne pas choisir la personne qui vous a sélectionné.

 

Of course, je vais tricher.

Tout le monde a eu ce tag.  Et je me suis déjà cassé la tête l’autre jour pour inventer des questions.   Alors je vais nommer des gens.  Mais pas pour qu’ils répondent.  Ça va??  Toute façon, c’est mon blog, je fais ce que je veux!  Na!

 

Donc… 11 faits... je vais peut-être me répéter hein!  Disons que depuis 5 ans et quelque, j’en ai dit des choses sur moi et sur le blog!  Attendez-vous à des révélations… fracassantes!

 

1.  Je choisis – consciemment – de ne montrer qu’une ou deux facettes de moi sur mon blog et sur Facebook.  Faut croire que j’aime me faire passer pour une tarte sympathique.  Mais bon, imaginez-vous que je ne le suis pas tant que ça 🙂  Tarte, je veux dire.  Et je pense que ceux qui me connaissent en vrai le savent, en plus de ça.  Surpris hein!

 

2.  Je déteste la chicane, je déteste faire de la peine aux gens, même quand je ne les connais pas.  Dans les petits drames blogosphériques, je garde donc mes distances.  Même si des fois, je n’en pense pas moins!  Et je vois super bien les pointes qu’on me fait parfois, même si je n’en ai pas l’air… je préfère juste en rire plutôt que d’y répondre!

 

3.  Quand j’ai ouvert mon blog, je n’aurais jamais pensé que des gens me liraient.  Je ne regarde jamais les stats (parce qu’en fait, je n’y comprends pas grand chose et que je n’ai aucune comparaison) mais quand je tombe dessus, je me dis que c’est quand même incroyable que tant de gens lisent mes âneries et mes avis « pas sérieux »!

 

4. Grâce à mon blog, j’ai rencontré des Friends-Forever à qui je pourrais donner des petits coeurs qui se séparent en deux et être certaine que dans 10 ans, ben je pourrais revoir l’autre moitié à volonté.  Deux, en fait.  Dommage qu’elles soient de l’autre côté de la planète . Love you girls and miss you soooo much!

 

5.  Croyez-le ou non, quand j’écris à la main, je ne fais pratiquement aucune faute d’orthographe et je peux réciter la plupart des règles de grammaire de mémoire.  Je suis la référence sur mon étage à l’hop.  Incroyable quand on voit la quantité de fautes que je laisse passer sur le blog hein.  Il faudrait tellement que je me relise!  Ou, tiens, que je donne mon password à ma mère pour qu’elle me corrige en passant!

 

6.  J’ai appris à lire toute seule comme une grande, à 3 ans, avec un livre que s’appelait « La soupe aux boutons » de Walt Disney, mettant en vedette Daisy et Picsou.  Un jour, ma mère a réalisé que je lisais.   C’est looooong l’école quand on sait déjà lire!  Et qu’on se fait dire à longueur de journée « Karine, laisse la chance aux amis de répondre, tais-toi, tu as fini alors couche ta tête sur ton bureau et tiens-toi tranquille ».   Bref, de meeeerveilleux souvenirs!

 

7.  Le seul « livre obligatoire » que j’ai eu à lire avant le Cégep, c’est Mme Bovary.  À 13 ans.  J’ai détesté avec enthousiasme, je dois dire. Et j’ai décidé qu’à part Dumas, les classiques français étaient endormants.  Un point, c’est tout.  De là ma lacune terrible en ce domaine.   Imaginez ma surprise quand j’ai relu cette même dame Bovary adulte et que je suis tombée en amour avec l’auteur!

 

8.  Je suis un peu naïve parfois.  Quand j’étais jeune, je croyais que la chanson « Like a Virgin » parlait d’une fille qui était tellement bonne et gentille qu’elle concurrençait la vierge Marie.   Je la hurlais à pleins poumons sans me douter une minute de ce que je pouvais bien raconter, sous les regards hilares des parents – et des copains – qui, eux, savaient.  La minute de honte.   Et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai un réel talent pour dire des trucs qui peuvent être interprétés disons… différemment (en fait, soyons claire.  Tout le monde pense toujours que je parle de cul alors qu’en fait, non…  Ceci venant de la fille qui a déjà texté « baisons » au lieu de « bisous » à un copain super coincé, c’est durà croire, je sais). 

 

9. Je parle presque exactement comme j’écris.  Avec divagations et parenthèses.  Oui, vous avez raison d’avoir peur. 

 

10.  Quand j’ai commencé à bloguer, je vous jure que j’étais le seul blog qui s’appelait « Mon coin lecture ».  Maintenant, je pense qu’il y en a quatre.  La rançon de mon originalité folle, folle, folle, faut croire!

 

11. Mon blog a le même design et la même adresse depuis le début.  Le seul changement a été la bannière faite par Mr Kiki il y a déjà quelques années.  Yep, faut croire que je n’aime pas tant le changement!

 

 

Les questions de Kora maintenant…

 

1- Quelle est votre chanson préférée du moment?

Oh boy, ça change tous les jours!  Mais ces temps-ci, c’est le dernier CD de P!nk qui joue en boucle dans la voiture.  Surtout « Slut like you » (ou un truc du genre) et celle dont le refrain commence par « Just give me a reason », avec le chanteur de Train.

 

2- Avez-vous un talent caché? Si oui, lequel?

Caché…non.  Mais quand j’ai les ongles courts, je sais jouer du piano.  Ça compte?

 

3- Êtes-vous plus cinéma ou théâtre?

Théâtre, sans l’ombre d’un doute.  Mais habitant au Saguenay, disons que je dois chercher un peu pour y aller plus de 6-7 fois par année.   Je ne vais jamais au ciné par ici parce que c’est toujours doublé en français.  Et, déformation pro, je regarde toujours les lèvres (qui ne fittent jamais) et je manque virer folle!  Du coup, j’attends
en DVD.  Quand j’y pense.

 

4- Quel est le site web que vous allez voir le plus souvent?

Google!

 

5- Le livre que vous conseillereriez les yeux fermés est…?

En fait, je n’ai pas tendance à parler les yeux fermés… du coup, j’aurais probablement les yeux ouverts… et j’hésiterais entre « Le maître des illusions » de Donna Tartt et « Autant en emporte le vent ». 

 

6- Êtes-vous plus resto ou repas maison?

Si quelqu’un d’autre le fait… repas maison all the way!  Si et seulement si!  La cuisine et moi,on est pas copains!

 

7- Si vous pourriez me faire découvrir quelque chose de votre coin de pays, ce serait quoi?

La vue qu’on a du haut de la croix du centenaire, où je vais lire quand il fait beau.  L’hiver, ce serait la passe du matelot en raquettes, au centre plein air Bec Scie!

 

8- Quel est votre plus grand rêve?

Ça change tellement tous les jours!  Là, ces temps-ci, c’est que Mme Master Card accepte mon projet fou d’aller passer 6 mois en Europe en 2016.    Mais sincèrement, mon plus grand rêve, c’est de garder cette capacité que j’ai à être heureuse des petites choses.  C’est fou mais c’est ça.

 

9- Avez-vous déjà pleuré pour un livre ou un film? Lequel?

Oh my, tout le temps!  Je suis super braillarde!  Dans « Nous sommes éternels » de Pierrette Fleutiaux, c’est le déluge pendant 1000 pages.  Récemment, ça a été dans « Clockwork Princess » de Cassandra Clare (oui, je sais, no comment… ) Mais je ne nommerai pas tout.  Je pleure pour une chanson, une phrase, une image, une photo, un tableau… du coup, je ne me maquille presque jamais.  Ça me sauve du désastre!  Si vous m’aviez vue pendant les Specials du Docteur, à la fin de Ten!  C’était spectaculaire.  Et j’ai refait le coup à Dr. Who experience avec Fashion.  On avait l’air de deux tartes!

 

10- Qu’est-ce qui vient en premier, selon vous? L’Amour ou l’Amitié?

On peut séparer les deux, vous croyez?   Bizarrement, c’est de moins en moins clair pour moi!

 

11- Croyez-vous au coup de foudre?

J’y crois quand on a 14 ans et qu’on tombe en amour avec l’amour.  J’y crois pour les autres.  Mais pour moi?  Impossible!  Je suis beaucoup trop difficile d’approche pour ça!   J’ai l’air super romantique et midinette mais côté amour, je suis super terre à terre, en fait.  Beaucoup trop! 

 

Voilà… 

Je répondrai à une autre série de questions bientôt!

 

Et moi, je ne tague personne… mais je veux rendre « hommage » à mes premières amours bloguesques, mes dinosaures à moi.  Celles qui étaient là avant moi et qui y sont toujours… ou moins… ou  pas.   Celles qui m’ont donné envie de m’y mettre…

 

Et je parle de Yueyin, Fashion (bon, elle elle n’y est plus, mais ça compte pas, je la nomme pareil, j’ai le droit!), Cuné, Allie, Chiffonnette, Tamara, Isil,  Stéphanie, Emeraude, Clarabel, Cathulu, Caroline, Kali, Lou, le biblioblog, Lilly, Choupy, ICB, Venise

 

Et ça ne fait pas le tour!

Reading Turgenev (En lisant Tourgueniev) – William Trevor

Reading-turgenev.jpgCe que j’ai pu aimer ce roman!  Bon, comme vous le voyez, il s’agit de l’une des deux « novellas » (quelque chose comme 225 pages) de ce recueil.  La première en fait.  Et j’ai tellement aimé que j’ai tout de suite commencé la deuxième. 

 

William Trevor est irlandais.  William Trevor a 84 ans.  Il a reçu tout plein de prix.  Pourtant, je ne le connaissais pas du tout.  Mais croyez-moi, je suis ravie de ma découverte.  Oui, 22 ans plus tard pour ce roman.  Vous pourrez deviner que je n’ai pas reçu ça en SP hein!

 

Nous rencontrons donc Mary Louise Dallon.  Une dame d’un certain âge.  C’est la fermeture des instututions et on va la relâcher dans la société.  Après 31 ans.  Et Mary Louise revisite ses souvenirs.  Ces souvenirs nous emmènent dans un tout petit village irlandais, dans les années 50.  Mary Louise en a assez de vivre sur la ferme.  Il n’y a pas vraiment de travail au village et elle, elle veut y vivre.  Habiter la ferme, ça suffit.  Alors, elle va se marier.  Elle accepte la demande d’Elmer Quarry, plus âgé, drapier, ennuyant comme la pluie et affublé de deux horribles soeurs célibataires.  Qui habitent avec lui. 

 

Comme vous pouvez deviner, ça ne va pas bien se passer.   Nous assistons à la vie de cette jeune femme, vie sur laquelle elle n’a pas vraiment de prise, qui passe et c’est tout, jusqu’à ce qu’elle revoit Robert, qui lui fera découvrir la beauté et qui la courtisera en lisant des nouvelles de Tourgueniev.  Vous pouvez vous imaginer que j’ai le goût de les lire, maintenant, ces fameuses nouvelles. 

 

Je ne vous dirai rien de plus.  Je dirai seulement qu’on traite de l’échappée dans l’imaginaire quand le réel n’a rien pour nous retenir, qu’on voit un peu les conditions de vie des femmes à l’époque, que l’atmosphère du petit village est parfaitement recréée, avec ses potins, ses petites mesquineries, ses messes où les gens faisaient leur social et ses guéguerres de religion.  Le style colle parfaitement et varie selon les parties, selon l’ambiance que l’auteur veut créer.  Il réussit à nous faire pénétrer dans l’esprit de cette femme qui tente de se raccrocher à quelques parcelles de bonheur, dans cet esprit malade qui résiste à sa façon à ce qu’on veut faire d’elle.  Un malheur ordinaire, de la mesquiinerie et de la petitesse ordinaires aussi.  Il y a une grande sobriété et pourtant une émotion incroyable se dégage de cette histoire somme toute toute simple. C’est beau et triste à la fois.

 

Il ne faut pas s’attendre à une histoire enlevante ou à de l’action en quantité.  Ca coule tout doucement, mais ça va droit au coeur.  Du moins, à mon coeur.

 

Un ode à l’évasion, à la littérature, en quelque sorte. 

Je relirai l’auteur.

 

DoctorWho – Through time and space

through-time-and-space.jpg

En ce 15 mai (yep, ici nous somme toujours le 15.  Donc, techniquement, je suis à temps), c’était le jour de la « BD Geek » pour le Challenge Geek.  Je vous entends penser, là… c’est un comic, pas une BD!  Ben heu… oui?   C’est grave?   Dans ma tête, vu qu’il est question du Docteur, je pense que ça peut TOUT pardonner!  Oui?  Non?  Peut-être? 

 

Ce comic est un recueil de 6 histoires mettant en vedette le dixième Docteur, tel que joué par David-chou, toutes par des dessinateurs et des auteurs différents.   Si j’ai bien aimé retrouver Ten (certains scénaristes ont vraiment un réel talent pour faire ressortir la personnalité de cette incarnation), je dois avouer qu’elles sont quand même assez inégales.

 

Le tout commençait bien.  En fait, j’ai adoré les deux premières histoire.  Le graphisme de « The wispering gallery » est tout à fait à mon goût, on retrouve les expressions de David Tennant et il m’a été impossible de ne pas la lire avec les voix du Docteur et de Martha Jones.  Une planète où toute émotion doit être bannie, des êtres dont tout ce qu’il reste est un portrait qui garde en lui un message…  Bref, ça aurait fait un très bon épisode, avec une finale assez grandiose et riche en émotions.  J’ai beaucoup aimé la résolution de l’intrigue, très en accord avec le personnage.  Bref, j’ai beaucoup aimé.

 

Si j’aime un peu moins les dessins de la deuxième histoire « The time machination« , j’ai adoré les références à l’ancienne série et surtout le personnage d’H. G. Wells, qui avait déjà rencontré le 6e Doteur, je crois.  Il y a tout plein de clins d’oeil, on est au coeur d’un paradoxe temporel et Ten fait très Ten, encore une fois, autant par ses répliques que son attitude.  Encore une autre qui aurait fait un bon épisode, même si le « slip » était vraiment super gros, à un moment donné. 

 

Quant au reste… j’ai trouvé ça bien mais sans plus (sauf la dernière histoire que j’ai trouvée sans grand intérêt et dont la résolution ne me satisfait qu’à moitié).  Dans Autopia, un monde où les gens n’ont rien à faire que de ne rien faire vu qu’ils sont servis par des robots qui évoluent lentement, il y a de bonnes idées mais c’est quand même du déjà vu.   Cold-blodded war est aussi assez classique, et trop rapide pour que nous puissions réellement nous attacher aux personnages et saisir le côté tragique de certains éléments.  Pour « A room with déjà vu » – que j’ai dû relire 2 fois, une fois à l’endroit et l’autre à l’envers – c’est un paradoxe super intéressant, en fait, mais sérieusement, je ne suis pas certaine d’avoir tout compris comment le Docteur était parvenu à communiquer avec le truc… bref, bien mais qui me fait sentir stupide!    Et un petit plus pour les histoires avec Donna, qui passe super bien sur papier!

 

Ceci dit, ça donne le goût de revoir des vieux épisodes, de revoir le sourire de Ten, d’entendre ses « Brilliant » caractéristiques, ses divagations et ses parenthèses.   Tiens… faisons ça d’ailleurs et écoutons pour la 54e fois « The Unicorn and the Wasp »!

 

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Les gens sont les gens – Stéphane Carlier

les-gens-sont-les-gens.jpgJ’ai pris ce roman dans ma pile parce que j’avais besoin de rire et de grand n’importe quoi.  Yep, le grand n’importe quoi, normalement, avec moi, ça fonctionne super bien. Par contre, dans ce cas, je dois avouer que si j’ai bien ri à certaines scènes, le roman sera fort possiblement rapidement oublié…

 

Nicole est psychanalyste et au bord de la crise de nerfs.   Quand, sur un coup de tête, elle décide d’aller voir son ancienne voisine – qu’elle n’aime même pas tant que ça, en fait –  en Bourgogne, elle ne sait pas qu’elle va décider, sur un coup de tête, de sauver un porcelet de 6 semaines nommé (et bien nommé) Foufou et de le ramener dans son appartement parisien!

 

L’idée de base est complètement folle.  Et la scène de l’arrivée de la bête à Paris est tout simplement hilarante.  Je me suis carrément esclaffée toute seule à m’imaginer la tête des invités qui assistaient à un tel show. 

 

Par cotre, après, il y a moins d’humour, plus de « les bienfaits de la zoothérapie par le cochon » et pour moi, moins de plaisir.  J’ai lu la fin avec un peu de déception vu qu’à part une scène d’autruche, c’est beaucoup moins burlesque.  En fait, il se passe trop de choses improbables en trop peu de temps, ça s’éparpille un peu et ça m’a empêchée de vraiment accrocher à l’histoire au final.  Quant au dénouement final, je l’ai trouvé carrément sorti de nulle part,  « Qu’est-ce qui va dans quel t*** »?  Seriously?  Ca faisait partie de l’histoire, au départ?

 

Peut-être que c’est moi qui n’ai pas bien saisi la portée du roman. 

 

Tout ça pour dire que c’est un roman pour rire un coup, ça donne limite le goût d’avoir un cochon à la maison (et de bonnes assurances), même pour une fille qui n’est pas très « animaux » comme moi.  Tiens, c’est peut-être ça, le problème, en fait!  J’ai du mal à concevoir qu’un animal puisse être si important pour quelqu’un, même si je le vois super souvent autour de moi!

 

Une lecture en demi-teinte, donc!

City of Lost Souls – La coupe mortelle #5 – Cassandra Clare

City-of-lost-souls.jpgPrésentation de l’éditeur

Je sens que je vais flusher officiellement les présentations d’éditeurs.  Je me découvre une terrible paresse pour les traduire.  Voire même pour faire des copier-coller!

 

Commentaire

Il y a quelques jours, je vous ai parlé du tome 4 de cette série, « City of Fallen Angels« , qui m’avait plutôt déçue.  Allez savoir pourquoi, je me suis quand même jetée sur le tome 5 dès qu’il a rejoint ma boîte à lettres.  Je suis une petite bête étrange, faut croire!

 

Disons-le d’emblée, j’ai nettement préféré ce tome au tome 4, qui m’avait laissé une impression de distance et de flou.  Ici, cest plus intense, les personnages passent par davantage d’émotions et on les ressent surtout beaucoup plus. L’intrigue met un peu de temps à se mettre en place mais l’auteur développe les relations entre les personnages au début du roman, pour ensuite nous permettre de bien saisir les enjeux de l’histoire.  Et là, j’ai réussi à réellement m’intéresser à ce qui arrivait à Jace, Clary, Simon, Magnus et Alec et à faire ce voyage dans le temps de l’époque victorienne de The infernal devices à ce New York actuel où se déroule une grande partie de l’intrigue de City of Lost Souls.   Je ne suis pas autant touchée par ces personnages que par ceux de l’autre trilogie mais tout de même, impossible de ne pas m’intéresser à leur sort.

 

Pour les fans de Jace et Clary, ils sont au centre de cette intrigue.   Comme d’habitude chez Clare, on voit en parallèle plusieurs personnages, plusieurs couples, ce qui nous amène parfois à nous disperser et à rager (surtout vu comment les scènes sont découpées) mais je dois avouer que ça tient en haleine et que j’ai lu ce livre en une seule journée, avec une réelle hâte de voir ce qui allait arriver ensuite.   Il y a une chose qu’on peut donner à Cassandra Clare, c’est qu’elle sait nous donner le goût de tourner les pages à toute allure!

 

BON, À PARTIR DE MAINTENANT, JE PARLE DE L’INTRIGUE ALORS SI VOUS N’AVEZ PAS LU LE TOME 4… JE VOUS CONSEILLE D’ARRÊTER DE LIRE ICI.  QUOIQUE BON, SI VOUS N’AVEZ PAS LU LE TOME 4, JE NE PENSE PAS QUE VOUS SOYIEZ EN TRAIN DE LIRE CE BILLET!

 

Ce tome commence peu après la fin du tome 4.  Jace a disparu, enlevé par le grand méchant de ce tome,  l’Enclave est à sa recherche et Clary désespère.  Parce qu’après quelques mois, c’est bien connu, Jace est sa Vie.  Mais bon, il ne faut pas chipoter.  Je pense que c’est pour cette intensité et cette passion folle que je lis – encore – des romans YA.  Et la demoiselle est prête à tout pour retrouver son homme.  Sauf que quand elle le retrouve, elle n’est pas au bout de ses peines.  Jace est lié corps et âme à Sebastian, le propre frère de Clary, que tout le monde a cru mort.  Et il n’est plus vraiment le même.   De là part une quête folle et grandiose pour réussir à le récupérer.  Le vrai Jace, son Jace. 

 

Oui il y a de l’action mais même les grands événements manque de grandiloquence et sont parfois trop rapidement résolus, trop faciles.  Mais ça, je l’ai toujours dit.  Cette fois, même si la bataille finale aurait pu être plus longue, elle est tout de même déchirante, même si j’aurais aimé un suspense qui dure davantage.   Nos amis enfreignent joyeusement la Loi sacro-sainte des Shadowhunters et s’embarquent dans des aventures incroyables mais ce qui m’a intéressée, c’est surtout l’évolution des personnages et des relations.  C’est bien connu, rien n’est jamais simple.  Ici, personne n’est parfait, tout le monde fait des erreurs.  Certains paient, d’autres non.  J’aurais aimé un méchant plus en teinte de gris mais il y a quand même un – mini – peu d’espoir de ce côté-là. 

 

Alors oui, c’est bourré de répétitions (les odeurs, les descriptions de la peau, des cheveux… impossible de ne pas savoir que la peau de Jace est dorée et pleine de cicatrices) mais les dialogues ont ici retrouvé leur piquant (j’adore le côté « je suis trop hot » de Jace, il me fait mourir de rire) et l’humour qui manquait cruellement au tome 4 est revenu, malgré la situation et les dilemmes moraux qui sont déchirants pour plusieurs personnages. 

 

Et inutile de dire que j’ai aimé les références à Will, aux parabatai, aux canards (oui, aux canards… no comment!)… et j’ai hâte de voir comment ils vont traiter un personnage en particulier. 

 

Et cette finale… non mais!

Bref, on retrouve ici l’atmosphère de la première série!

Hâte de lire le tome 6.  Qui sortira… en 2014!  Deux ans entre les tomes, c’est quand même énorme, je trouve.

Sever – The chemical garden #3 – Lauren DeStefano

Sever

Cette série et moi, je crois que ce n’était pas fait pour fonctionner.   En fait, je n’arrive pas à comprendre pourquoi je l’ai continuée après un avis très mitigé lors de ma lecture du premier tome.  Curiosité?  Envie de voir où l’auteur allait  nous mener?

 

Bref, je l’ai finie et je suis quand même assez déçue par cette finale, que j’ai trouvée trop prévisible, trop rushée, pas assez aboutie.  J’ai en effet eu l’impression que nous était garroché dans les 100 dernière pages (même si on voyait décidément venir bien des choses avant) et que du coup, rien n’est suffisamment approfondi ou exploité. 

 

Mais repartons du début.

Souvenons-nous que nous somme dans un monde futuriste où, suite à des manipulations génétiques pour éliminer la maladie, les jeunes sont aux prises avec un virus qui tue toutes les femmes à 20 ans pile et les hommes à 25.   Dans le tome 1, Rhine, l’héroïne, est kidnappée pour être l’une des trois épouses de Linden, un jeune homme riche de 21 ans dont le père est un grand chercheur et qui souhaite trouver la cure à ce virus.

 

SPOILERS SUR LES TOMES 1 ET 2

Dans le tome 2, Rhine a pu voir l’envers de la médaille de la recherche, quand elle manque d’éthique.  Au début de ce tome 3, elle s’est échappée (encore) et elle trouve un allié insoupçonné en la personne de Reed, le frère de Vaughn, son beau-père.   Son but?  Retrouver son frère qui semble avoir décidé de tout faire sauter pour le compte des pro-naturalisme.

 

Sauf que bon, ça traîne, ça traîne!  Rhine manque totalement de mordant (ok, elle revient de loin, on peut lui donner ça) et elle ne donne pas l’impression de prendre quoi que ce soit en main.  Et toutes les décisions qui sont prises pour s’enfuir sont ma foi… souvent inconséquentes.  Quand on fuit quelqu’un, amène-t-on vraiment avec nous une personne équipée d’une puce qui permettra à la personne qu’on fuit de nous retrouver partout? 

 

Les deux protagonistes masculins m’ont semblé un peu insipide.  Linden aurait pu être intéressant à exploiter mais on a l’impression de le voir de loin, un peu effacé.  Il fait pitié, en fait, et on dirait que ses affections sont superficielles.  Quant à Gabriel, il est carrément transparent.  Pour moi,   Cecily est celle qui est la plus intéressante, du haut de ses 14 ans, mère et mariée à un garçon de 22.  Elle grandit vraiment et est dans un moment où elle oscille entre l’enfance et l’âge adulte.  Elle a un côté buté, pas toujours logique mais est aussi très attachante. 

 

Quant au méchant, ben voilà.  On connaissait ses intentions dès le départ.  Il s’y prenait mal (pas pour tout hein… mais bon, disons qu’il avait la morale un peu large.  Voire même énormément)  Et là, soudain, on devrait le voir différemment?  J’ai aimé qu’elle tente de lui donner un côté plus humain mais ça aurait dû être amorcé avant parce que sincèrement, c’est ma foi peu crédible.   Et j’ai ma foi trouvé l’un des événements finaux fort mal amené, prévisible et totalement anticlimatique.   Non mais cette situation!  Quelle idée d’ailleurs de s’embarquer dans un truc pareil!  C’était écrit dans le ciel!

 

Bref, un goût de trop peu, de pas assez.  Il y avait de bonnes idées, une percée dans le politically incorrect que j’aurais aimée mieux exploitée.  J’aurais aimé que l’auteur aille au bout de ses idées, que ses conclusions se tiennent (sans spoiler, j’ai quand même secoué la tête à certains éléments… ) et que ce soit moins prévisible.   Par contre, j’ai beaucoup aimé l’écriture, qui est très évocatrice et qui nous transporte dans cet univers glaçant et étouffant.  Mais ce que ça peut se répéter, quand même!

 

Bref, je suis loin d’être convaincue même si l’auteur ose qui auraient pu être géniales si elles avaient été mieux exploitées.  Le débat éthique, la finale… Une déception pour moi.

Demain est un autre jour – Lori Nelson Spielman

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En refermant ce roman, je me suis tout de suite dit que ce livre pourrait être un doudou pour tout plein de gens.  Et je suis allée voir sur Goodreads et j’ai vu qu’en effet, il n’y avait presque que des coups de coeur pour ce titre (je pense qu’il a 4,92/5… fou!).  Idem sur les avis sur la blogo.

 

Alors pourquoi est-ce que pour moi, ça n’a pas vraiment fonctionné?

 

Je pense en fait que j’ai été agacée dès le départ par les prémisses du roman (parce que, as usual, je n’avais pas lu la 4e de couverture).  Mais sans spoiler, je vous raconte un peu. 

 

Brett (nommée because Hemingway) a 34 ans et dès les premières pages, nous la trouvons en deuil de sa mère, avec qui elle avait une relation presque fusionnelle (oui, ça vous rappelle quelqu’un… sans commentaire).   Elle s’attend à hériter du poste de PDG de l’entreprise familiale (qui vaut, on s’entend, plusieurs millions) mais sa mère lui offre plutôt une liste.  Une liste écrite par l’ado que Brett était quand elle avait 14 ans.  Sa mère lui donne un an pour tout réaliser sinon pas d’héritage.  Du coup, elle va s’y mettre. 

 

Alors voilà.  Bien entendu, sa mère était géniale, elle la connaissait  mieux que quiconque et tout… mais de là à décider que sa fille n’est pas heureuse et de lui demander de changer sa vie?  Croire qu’elle sait mieux qu’elle ce qui est bien pour elle? J’ai un bug immédiat avec ça.  Oui, je sais que le roman parle de rêves d’enfant, de la possibilité de changer de vie, de tout mettre en oeuvre pour être heureux.  Oui, je sais que l’héroïne avait probablement besoin d’un coup de pied au derrière.  Je sais tout ça. Mais j’ai été agacée.  Vraiment.  Il y a évolution du personnage dans le roman mais vouloir vivre la vie que nos parents croient bonne pour nous?  J’ai du mal.  Et je sais que ce n’est pas ce que l’auteur voulait dire.  Mais je l’ai ressenti comme ça. Bref, premier bug.

 

Deuxième bug?  Trop plein de bons sentiments.  Trop, trop, trop.  Trop de coïncidences.  Trop de moralisation sous-jacente.  Là, je vois les boucliers se lever!  Je sais, encore une vois, ce n’était pas le but de l’auteur mais moi, lectrice, je l’ai ressenti comme ça.  Trop de « ma mère aurait voulu ça » et de « c’est ce que ma mère aurait voulu »… Bref, du trop. 

 

Pourtant, ce n’est pas une lecture désagréable, loin de là.  C’est dans le genre comédie romantique, le genre d’histoire qui passerait très bien à l’écran.  Probablement mieux qu’en roman, selon moi.  Oui, j’avais deviné une bonne partie de l’intrigue super rapidement mais en fait, on évite quand même plusieurs clichés et facilités, ce n’est pas complètement attendu. .  Plusieurs personnages sont intéressants, touchants et plutôt nuancés, le personnage de la mère est omniprésent et on aurait le goût de la connaître.  Les enveloppes à ouvrir sont aussi très sweet et permet de garder la maman vivante et omniprésente dans les pensées de sa fille.   On sent tout l’amour de cette maman, qui voudrait que sa fille soit heureuse.  Et qui s’arrange un peu pour. 

 

J’ai aussi bien aimé l’écriture, l’évolution du personnage de Brett (enfin, une bonne partie de son évolution), ses réflexions en général, ses hésitations, sa difficulté à décoder ses sentiments.  J’ai aussi apprécié l’humanité de plusieurs de ses réactions.  Je trouve aussi que le message, celui de tâcher d’être heureux selon ce qui est important pour nous, de sortir de situations qui nous correspondent pas et de se bouger les fesses pour est génial.   Mais selon moi, c’est une démarche qui doit partir de soi.  De là mon premier bémol.

 

Un roman qui se lit tout seul et qui plaira à plusieurs. Mais tout de même, c’est trop guimauve pour moi.

Dans un roman. 

 

Comme je semble être vraiment, mais alors là vraiment très minoritaire, je vous renvoie vers les avis de Totalybrune, de Keisha et de Caco.

Les harmoniques – Marcus Malte

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Vera Nad est morte.  On l’a brûlée.  Affaire bouclée en quelques jours.  La drogue, semble-t-il.  Règlement de compte entre racaille. 

 

Et à ça, Mister n’y croit pas.  Vera, il la connaissait à peine, en fait.  Mais à chaque fois qu’elle venait écouter sa musique, ses envolées jazz, son coeur battait à tout rompre.  Et il ne croit pas à cette explication, trop simple, trop éloignée de ce qu’il croit connaître de Vera Nad. 

 

Avec son ami Bob, chauffeur de taxi dûment casquetté, polyglotte et philosophe, il décide de suivre son pif et de lever le voile sur tout ça.  Sauf que sa quête va le mener bien loin du Dauphin Vert et de son univers à lui…

 

______

 

De Marcus Malte, j’avais eu un énooorme coup de coeur pour « Garden of love » il y a quelques années.   Récemment, mes parents, à qui j’avais prêté ce roman il y a une demi-éternité, ont décidé de le lire et ils ont comme moi été happés.  Du coup, j’ai sorti de ma pile cet autre roman de l’auteur, d’un autre genre… et j’ai encore une fois beaucoup aimé. 

 

Je suis définitivement fan de l’écriture de Marcus Malte ainsi que des ses ambiances.  Dans ce roman, il mélange les genres… roman noir, polar…  j’ai trouvé le tout assez difficile à définir.  Tout de suite, on est plongé dans un univers sombre, un Paris inconnu de moi.  Noir, qui imprègne.  Un  mélange de silence lourd et de jazz.  Parce que la musique a une place prépondérante dans ce roman. 

 

Les harmoniques, c’est ce qui reste quand l’accord se disperse.  Les notes derrière les notes.  Les échos. 

 

Et ici, nous avons les harmoniques d’une guerre.  Celle de l’ex-Yougoslavie.  Il n’y a pas si longtemps, en fait. 

 

Vera y était.  Elle y a survécu mais une guerre, ce n’est jamais fini pour ceux qui l’ont vécue.   Vera, on ne la connaîtra qu’à travers le regard de Mister mais aussi celui de ceux qui l’ont côtoyée.  Un peu.  On rencontrera plutôt ces deux hommes qui semblent flotter dans leur vie (il paraît d’ailleurs que ce n’est pas le premier roman où ils apparaissent… je serais curieuse de lire les autres), on rencontrera un géant manchot, un homme sans nom, un arrière-arrière-grand-père immortel et un jeune guitariste des rues.

 

Et on verra les échos d’une guerre.  Par bribes.  Et on en réalise graduellement l’horreur. 

 

Bien entendu, on pourra se demander pourquoi nos héros ont droit à certaines confidences.  C’est un peu irrationnel, en fait.  Mais c’est très maîtrisé, on est emporté dans ce monde , dans ce quotidien marqué par le passé. Les chapitres en italique, qui racontent Vera, sont magnifiques et terribles à la fois (celui où il est question de la grand-mère, entre autres, m’a mis les larmes aux yeux).  Malgré tout, les touches d’humour et les dialogues entre Mister et Bob, le chauffeur, empêchent le roman d’être trop lourd à porter. 

 

Je l’ai lu en écoutant du jazz et ses saxophones plaintifs, ses voix qui atteignent aux trippes, ses pianos qui s’envolent et qui transforment.  Et je l’ai terminé en écoutant U2.  Miss Sarajevo.  Et soudain, je l’ai entendu d’une autre façon…

 

 

 

 

Sous le gui – Angéla Morelli

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Si vous me lisez un peu, je pense que vous savez que je ne suis pas très « nouvelles » (à part pour les nouvelles de Zweig mais bon, c’est un cas d’exception).  Pourtant, j’ai lu celle-ci avec avidité et un grand sourire aux lèvres, du début à la fin.   C’est ma foi une bien agréable histoire, toute pleine de cuterie.  Par contre, je me demande où ils ont bien pu pêcher cette couverture…  je cherche quand même le lien avec l’histoire!

 

Bon, disons-le tout de go, je ne vais pas prétendre être objective sur ce coup.  J’essaie de l’être, je vous le jure, et tout ce que je réussis à faire, c’est sautiller sur mon divan, mon ordinateur sur les genoux, en me disant que c’est quand même incroyable d’avoir une copine qui a une plume comme ça: drôle, piquante, agréable et bien rythmée.   C’est qu’Angéla Morelli, en fait, c’est le pseudonyme de Fashion, ex-blogueuse et amie-pour-toujours.  Objective, non.  Mais très honnête quand je vous dis que j’ai vraiment aimé.  Sinon, je n’en aurais juste pas parlé!

 

C’est donc l’histoire d’une rencontre, le début d’une histoire d’amour, à quelques jours de Noël.  Julie l’héroïne, gère ses deux enfants seule (et l’immeuble, et le ménage, et la cuisine, et les voisins).  C’est autour d’une boîte aux lettre interdite aux hippopotames qu’elle rencontre Nicolas, son nouveau voisin.   Et bon, comme c’est Noël, il va y avoir des petites lumières de Noël – genre des étincelles, mais version temps des fêtes – qui vont sortir de cette rencontre (désolée, pour la mauvaise association d’idée.  Je suis, comme l’héroïne, une totale Christmas Freak alors j’adore les métaphores christmassy).

 

C’est – trop – court, bien entendu.  On aimerait en savoir davantage sur les héros.  On aimerait inférer leurs sentiments nous-mêmes.  Mais le format demande à ce qu’il y ait davantage mots et moins de sous-entendus que nous n’aurions pas vraiment le temps d’interpréter.   Mais c’est vivant (on imagine sans problèmes les deux héros et l’immeuble), c’est frais, l’auteure se moque ouvertement de certains clichés de la romance et nous avons droit à de charmantes petites références à des comédies romantiques.  Qu’il faut connaître.  Et quand on connaît l’auteur, on retrouve aussi plein d’autres références.  Les nôtres, les siennes.  Même s’il ne manque absolument rien au récit quand nous ne les connaissons pas, disons que reconnaître ces petits plus, ça fait plaisir. 

 

Un héros swoonant (et en uniforme), une héroïne drôle, un peu hors-normes mais pas nounoune pour autant, une histoire charmante comme tout… voilà!  On a hâte au roman. 

 

Et on se prend à espérer un nouveau voisin. 

Après tout, peut-être suis-je tout aussi charmante que Julie, dans mes bas en peluche et mes t-shirts du Docteur!

 

À noter que cette nouvelle a été publiée en ebook chez Harlequin et qu’elle sortira papier à Noël, dans un recueil.