J’ai envie d’écrire, en ce beau lundi de Pâques.
Yep, cette envie se fait un peu rare, je sais. Du coup, j’ai décidé d’en profiter et d’écrire un billet de blog.
Et comme je vois plein de négativeries sur les blogs ces temps-ci (je ne dis pas que ces gens n’ont pas un peuuuu raison hein… ce n’est pas pour rien que je ne fréquente plus les blogs autant qu’avant… ça et le manque de temps… mais c’est une autre histoire!)
Donc, le positif dans les blogues.
Je l’ai déjà dit des tas de fois, pour moi, le positif, ce ne sont ni les SP et autres partenariats, ni le nombre de « like » sur FB ni mes stats de blog (même si j’adore placoter via cette plateforme). Ce sont les gens. Les gens en général mais certaines personnes en particulier. Et ça donne des délires. Mais je m’explique!
J’ai créé le blog en 2007. Oui, je suis vieille 😉 Et, avouons-le, un peu étrange. Après une vie à me faire regarder comme une extra-terrestre quand je lançais des phrases de Shakespeare ou que je comparais tout le monde à des personnages de romans. Après des années à m’extasier toute seule sur Rhett Butler et à être incomprise quand je parlais de l’anneau, avec les blogs, j’ai découvert un truc extraordinaire… je n’étais pas toute seule en ce monde! Il y en avait d’autres des comme moi!
Il y en a plusieurs mais ici, je me concentrerai sur l’une d’entre elles en particulier. Parce que quand elle débarque en plein mois de mars, bravant le froid, armée d’un blouson de ski triple épaisseur, de bottes en caoutchoux, d’une valise pleine de gilets divers et variées et de combinaison en polaire pour mettre sous ses pantalons tous les jours, ça donne disons… des tonnes de plaisir!
Donc Fashion (ancienne et regrettée blogueuse, première récipiendaire du prix ELLE, traductrice de scènes épicées et amie foverer) and me, au Québec. Genre, quand ya de la neige. Oui oui, plein de neige. Bon, ok, 8 fois moins que de coutume, mais quand même! Genre, la neige, elle reste!
Fashion et moi, ça donne…
… des choix déchirants tous les matins. « Tu veux Spike ou Darcy pour boire ton thé? » « Le Tardis ou le Doctor avec son Stetson »? Le tout devant un feu de foyer allumé avec classe et célérité (oui, vous pouvez rire) Avouez que c’est terrible, comme décision?
… des conversations hallucinantes au petit déjeuner. « Peux-tu me donner quelques synonymes de gang bang? de threesome? Je peux pas écrire un « truc à trois » (ici, on dit un trip à trois… ce n’est guère mieux). Et je ne dis que les plus soft. J’ai été obligée de jeter ma toast au caramel pour cause de trop de ressemblance texturale à certaines substances, trop tôt le matin! Et j’ai recraché mon thé (avec glamour, of course) dans mon – geeky – mug un nombre incalculable de fois. Thanks 80 notes de bleu!
… des séances de magasinage en folie, un cri d’alarme de Mme Master Card quand elle a vu le trench rouge cerise (non mais comment résister… ya des pois corail et rouge dans la doublure!), la jupe à pois, les deux tops à pois, la blouse noire, les bottes à tuyaux turquoise pétant et la robe en satin (over pratique, direz-vous). C’est résister aux chaussures. C’est regarder Fab prendre les cabines d’essayage en photo, c’est la voir essayer 40 douze mille jupes (et en acheter la moitié parce que tout lui allait).
… une crise de fou rire partagée avec l’un de mes meilleurs copains qui m’a appelé, un peu en panique, en direct d’un champ de patates enneigé pour me dire que « ma française » ne se sentait pas vraiment très bien et que là, elle voulait revenir à la maison à pieds et ne plus JAMAIS remonter dans un hydravion sans avoir pris triple dose de Gravol avant. C’est la regarder se préparer, se pomponner, mettre une… jupe, rire dans sa tête et se dire que bon, on ne lui dira rien parce que ça va être drôle de la voir monter dans une hydravion, sur une baie gelée, amanchée de même. C’est la voir revenir à la maison trempée – parce qu’elle a pris trois débarques dans la neige de l’avion au bord de la Baie… Jasmin (le copain à moi) trouve qu’on s’est vraiment bien trouvées, toutes les deux – devant mes yeux exhorbités: « Mais comment ça se fait que tu es mouillée jusqu’aux cuisses?? » (sans arrière pensée. Quand même, un avion bi-place, ça ne laisse pas vraiment place à quelque batifolerie que ce soit. Même pour une traductrice de romans érotiquesBDSM. Quoique bon, dans un avion, on est attachées…)
…un appel à miss Abeille dans son lointain Trois-Rivières pour qu’elle vienne nous trouver. Manger autre chose que des crackers, des soupes et des bonbons pour la première fois de la semaine. La regarder cuisiner en se disant que bon, vraiment, si on tentait de l’aider, on lui nuirait plus qu’autre chose.
… des heures enroulées dans des doudous devant la télé pour regarder (et s’endormir devant) The Big Bang Theory, des films de filles, des films québécois de filles (Les aimants, Amour, crème glacée et autre consolations) et discuter des heures sur l’Amour, la Vie et la Littérature. Des envolées passionnées sur Barbey, sur Charlie, sur Rhett, la guerre de sécession ou des règles de grammaire (sans joke). Que demander de plus!
… une cuisine plus riche de 19 bouteilles de vin vides. Et 24 bières. Vides aussi. Et deux bouteilles de champagne. Vide aussi, of course. C’est regarder – avec une horreur étonnée – un copain – yep, Jas, toujours le même – caler un verre de champagne à toute allure. C’est lui dire, d’une toute petite voix : « C’est que tu bois du champagne à 89$ la bouteille… savoure un peu, non? »
… une journée de ski au grand soleil – with lunettes et sans cache-cou), avec des copains géniaux. C’est regarder et encourager Fashion à essayer des pistes, la voir se débrouiller comme une championne. C’est finalement prendre soi-même une débarque monumentale, devant ses collègues patrouilleurs bien installés dans un divan – sorti dehors pour l’occasion – et causer à l’un d’eux un fou rire tellement explosif qu’il s’en est presque roulé par terre.
… une descente épique en raquettes. Se perdre – deux fois en deux randonnées – dans des sentiers balisés à fond, se ramasser en pleine cambrousse, incapables de se tenir debout. C’est descendre sur les fesses, rire comme des folles, avoir de la neige jusqu’au menton (et dans la culotte… brrrrrr) et s’accrocher aux branches de sapin pour ne pas tomber. Rater son coup et tomber quand même, of course. Dans le sapin, sinon ce ne serait pas drôle!
… une française qui parle avec un mix d’accent toulousain (surtout si elle est bourrée), parisien (si elle se force) et d’expressions québécoises.
… une balade dans le vieux Québec, un souper aux Anciens Canadiens (même pour les québécois, pour manger de la bouffe traditionnelle, c’est super bon et avant 17h45 comme heure d’arrivée, c’est pas cher du tout), une comédie musicale à la québécoise, des limonades grenadine, un tour guidé de la ville avec un guide super enthousiaste (et deux filles aux pieds gelés qui ont été o-bli-gées de boire pour se réchauffer au pub St-Patrick après).
… une visite chez Mr Le Papou (because Ravintsara) avec une Fab complètement jet-laggée. Un concert complètement inutile pour la garder éveillée au retour (non mais toute cette belle voix et musicalité perdues aux oreilles du monde), une overdose de Sardou et de Joe Dassin (dont la même chanson écoutée au moins 242 fois) et de cris du coeur intense (et avinés) (Genre: Là baaaaaa, au Connemaraaaaaa, on n’accepte paaaaas, la paix des Galloiiiiiis), parfois accompagnée par une pianiste aux ongles trop longs.
… une manucure qui est mystérieusement passée des ongles de Fashion à ma table, mes chaises, mon ilôt, ses vêtements. Probablement ses cheveux aussi mais étant donné sa tignasse, on n’a pas trouvé de preuve!
… Des 5 à 7 (gnak gnak gnak… j’adore utiliser cette expression depuis que je sais ce que ça veut dire en France) en gang, une quiche où il y avait plus de pâte que de trucs dedans, des soupers entre copains, des burgers partagés à Québec avec Jules (celle qui se livre).
Et finalement, à la dernière des dernières secondes, des sautillements et des couinements (oui oui… carrément. Et assumés en plus) quand la vendeuse de Chapters a bien voulu vendre Lover at Last de JR Ward un peu avant la date de sortie officielle canadienne à notre voyageuse désespérée. La voir serrer le livre sur son coeur, c’était Beau.
Imaginez-vous, si, à quelques mois d’intervalle, nous n’avions pas décidé d’ouvrir un blog pour parler de bouquins, de sexytude, de Harlequinades (avant la mode… bien avant) et de petits bonheurs divers, rien de tout ça ne serait arrivé. Et j’aurais une amie (ok, des amis… mais ici, je parle d’elle alors on va dire une) de moins. Je n’ose même pas m’imaginer!
Alors quand est-ce que tu reviens, Sweetie?
Un mois, deux mois… you’re more than welcome!