J’ai attendu un bon moment avant d’écrire ce billet parce que je ne savais pas par quel bout le prendre. Le billet. Pas le roman. Ça, ça a été. Je l’ai pris avec l’écriture de gauche à droite et ça a super bien été.
Ok, je sais, je divague. Mais je vous ai avertis que je ne savais pas trop par où commencer!
Je vais commencer par vous le dire d’emblée, un Gaiman nouveau, c’est toujours pour moi un événement. J’adore sa plume, j’adore sa façon de rendre horrifiantes les choses qui devraient être rassurantes, j’adore la manière qu’il a de mélanger la réalité ou les souvenirs avec un univers fantastique intrigant. Et ça, je l’ai retrouvé dans ce roman. J’ai retrouvé l’atmosphère qui se transforme petit à petit suite à un événement perturbant, la pesanteur qui s’abat sur le narrateur enfant, la perte des repères et des certitudes. Mais voilà, le roman ne fait que 175 pages alors que j’aurais aimé un nouveau « American Gods », bien touffu et bien tarabiscoté…
Mais je vous raconte un peu. À l’occasion de funérailles, le narrateur maintenant adulte retourne sur les lieux de son enfance. Il se souvient d’un épisode précis, suivant le moment où un homme s’est suicidé dans la voiture familiale. À partir de là, des événements étranges commencent à se produire et notre jeune garçon entre dans l’univers de Lettie Hemstock, une fillette habitant au bout de la route, et qui prétend avoir un océan derrière chez elle.
J’ai réellement aimé le roman, après ma petite déception initiale lorsque j’ai vu son épaisseur. On a ici affaire à un roman qui raconte l’histoire d’un enfant, avec une voix d’enfant, mais à travers les souvenirs d’un adulte, ce qui est un peu particulier. C’est la fin de l’enfance, du magique, du merveilleux. De ces regards qui voient tout, de cette façon émerveillée d’appréhender le monde.
Et c’est terrifiant.
Les souvenirs du narrateur reviennent peu à peu. Cet épisode tragique qu’il avait oublié nous sera raconté. Les lignes entre réalité et flou du souvenir sont volontairement et habilement brouillées et pendant cette parenthèse, on est résolument ailleurs.
J’ai hésité tout au long de ma lecture à savoir si c’était un roman jeunesse ou adulte. Je crois que ça peut aller aux deux mais qu’ils y verront des choses différentes. J’ai pour ma part adoré la finale, très bien trouvée, qui rend encore plus fine la toile entre rêve et réalité.
Bref, c’est un Gaiman. Un Gaiman auquel j’ai pensé longuement après l’avoir refermé. Je me suis remémoré en souriant des épisodes de ma propre enfance, quand tout était magique et j’ai fini par me dire que finalement, rester un grand bébé, ce n’était pas si mal!
Simple, mais prenant.