Je suis celle qui veut sauver sa peau – Fanie Demeule

J’aime beaucoup Fanie Demeule. En fait, je lis pratiquement tout ce sur quoi je peux mettre la main. Bon, en disant ça, je réalise que je n’ai jamais parlé ici de ma lecture de « Déterrer les os ». Je vais clairement être obligée de le relire. Quel drame, n’est-ce pas!

De quoi ça parle

Nous avons ici une série de nouvelles indépendantes, qui traitent encore une fois de l’obsession, de la vulnérabilité et surtout, de la mort.

Mon avis

Mon appréciation de ce recueil a clairement été influencée par le fait que j’avais lu la plupart d’entre elles dans d’autres supports. C’était donc bien, souvent dérangeant, comme toujours avec Fanie Demeule, mais le fait de ne pas avoir beaucoup de nouveauté était ma foi fort anticlimatique.

Fanie Demeule a toujours eu une plume qui va droit au but mais qui nous emmène aussi dans nos retranchements. Elle a le don pour nous mettre mal à l’aise, parfois parce que c’est carrément un peu morbide et d’autres parce qu’elle réussit à nous faire voir le laid chez la personne qui peut presque nous ressembler. Elle nous fait voir ces gens qui, sur le fil, ont basculé du moins beau côté. La nouvelle « Reptilienne » nous fait rencontrer une femme qui réalise que, devant le danger, réalise qu’elle est celle qui veut sauver sa peau, en dépit de tout. Impossible de ne pas se demander comment on réagirait « si on était né en 17 à Leindenstadt ».

Désolée, joke facile!

Plusieurs nouvelles sont délicieusement morbides, plusieurs âmes « entre deux » nous parlent de ce qu’ils souhaitent laisser derrière eux, le concept de « soi » est aussi exploré, notamment pas le biais du théâtre et « Le jet » est magnifiquement obsessionnelle. Encore une fois, la femme est au centre de tout, autant sa tête que son corps. Toutefois, j’ai oublié plusieurs nouvelles, qui m’ont beaucoup moins marquée.

Ceci dit, je vais continuer à lire l’autrice, à la fois virtuose et « in your face »!

Les nouveaux livres de janvier/février 2023

Des fois, tu penses avoir été raisonnable… mais finalement, pas vraiment.

Ça m’arrive tout. le. temps!

Indésirable (The little stranger) – Sarah Waters

J’aime beaucoup beaucoup Sarah Waters. J’aime sa plume descriptive, sa capacité à créer divers atmosphères. Jusqu’ici, je l’associais à des twists assez fous au milieu du roman et aux amours lesbiennes aussi. Du coup, quand j’ai vu qu’elle avait écrit un roman gothique, je l’ai aussitôt choisi pour mon vlog « gothique »! Of course.

De quoi ça parle

Nous sommes dans l’Angleterre d’après-guerre et le domaine Ayres est en décrépitude. Ces anciens propriétaires terriens ne peuvent plus exister dans l’Angleterre nouvelle et ce qui avait été un domaine merveilleux et fascinant tombe en ruines. La famille aussi tombe en ruines et il n’en reste que la mère et ses deux enfants adultes : Roderick et Caroline. Celui-ci a été blessé pendant la guerre tandis que la jeune femme fait un peu ce qu’elle veut.

Le docteur Faraday a toujours été fasciné par cette maison étrange. Self made man, il va se retrouver mêlé au destin de cette famille après avoir été appelé pour un souci médical… et quand il va arriver des choses de plus en plus étranges dans la maison, il va tenter de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que la famille garde les deux pieds sur terre.

Mon avis

Ya pas à dire, Sarah Waters est géniale pour faire revivre les époques. Ici, les années 50 anglaises s’éveillent sous sa plume et on sent la recherche derrière l’histoire : en effet, les thèmes sous-jacents et la façon de les aborder correspondent à plusieurs romans ayant réellement été écrits à l’époque. Du coup, c’est cohérent et ça fait chaud à mon petit coeur de lectrice-qui-n’aime-pas-que-les-pensées-d’ajd-soient-transposées-au-passé. Ici, le rythme est aussi beaucoup plus lent sans sans spoiler, je vous dis d’avance que si vous attendez des révélations fracassantes, vous serez déçus. On est davantage dans un roman d’ambiance au départ, au charme un peu vintage, alors qu’à partir d’un certain moment, les aspects gothiques prennent le dessus et on commence vraiment à se questionner : y a-t-il du surnaturel? Perdent-ils la tête? Est-ce un coup monté, et de qui? Bref, le même feeling que dans la fameuse nouvelle de Henry James!

J’adore les études de caractères des personnages. J’aime les voir évoluer, j’aime sa façon de nous les faire voir à travers le regard de d’autres personnes, j’aime l’évolution des relations, le côté un peu malsain qui plane toujours. Ici, la maison semble vraiment avoir une volonté qui lui est propre et je voulais réellement savoir.

En refermant le livre, je trouvais le tout un peu anticlimatique. Puis, le lendemain, je me suis souvenue d’un truc… et je suis retournée voir… et là, j’ai compris! Une toute petite phrase! Et comme ça allait en partie dans ma direction préférée, j’étais ravie. Soyez donc attentifs à la lecture du roman.

Bref, une réussite pour moi. Des personnages plein de failles, tous se cachent leurs véritables intentions à eux-mêmes, la maison semble damnée et on sent la fin d’une époque représentée par cette famille qui se sent oppressée par leur maison et par l’état de la société. Very gothique indeed, il coche toute les cases… et j’ai passé un très bon moment.

VLOG – Je lis 3 romans gothiques

Un petit demi-vlog sur la chaîne, où je vous parle de la lecture de 3 romans gothiques dont deux plus modernes. Là-dedans, il y aura du Kate Morton, du Sarah Waters et une nouvelle de Charlotte Perkins Gilman!

Oui, vous pouvez rire de la vignette et de mes talents d’actrice. C’est fa-bu-leux.

Et dedans, ya ma nièce et moi qui tentons de faire la danse de Mercredi Adams. Sa mère et elle sont d’accord à la publication de la vidéo, of course!

Les enfants endormis – Anthony Passeron

C’est suite à un VLEEL que j’ai voulu découvrir ce roman et quand j’ai vu que MAPS l’avait mis dans sa liste de favoris, j’ai clairement choisi ce titre pour mon vlog « je lis les favoris de booktubeurs québécois ». Ceci dit, je suis complètement aphone depuis que j’ai commencé à filmer ce vlog alors si vous réussissez à entendre ce que je dis dans mes updates, vous avez des oreilles bioniques!

De quoi ça parle

Dans la famille de l’auteur, il y a un tabou : son oncle Désiré, enfant chéri de ses parents mais aussi mort du sida. En effet, il était l’un de ces enfants qu’on retrouvait endormi dans la rue, une seringue plantée dans le bras. Alors qu’il retrace cette histoire, il nous raconte en parallèle l’évolution des recherches sur le VIH et le sida en France.

Mon avis

Entendons-nous, j’ai grandi dans les années 80-90. Vous savez, celles où le sida, c’était LE fléau. Les années où on avait peur, où on détournait les yeux des malades et où ceux-si étaient coupables et presque ostracisés par la société. Du coup, le thème m’intéresse et je garde des souvenirs très forts de plusieurs romans traitant de ce thème (on en parle, de « N’essuie jamais de larmes sans gants« ? Juste le titre m’émeut!). Ici, le ton et le propos est un peu différent car le personnage qu’on a tenté d’effacer était héroïnomane et non pas gay. Il se croit supérieur, est addict, vole, ment… on l’aime déjà n’est-ce pas?

Pourtant, même si l’auteur réussit à nous faire comprendre les impacts non seulement de sa maladie mais aussi de son comportement sur ses proches et sa communauté, je suis ressortie de ma lecture en ayant de la peine pour ces jeunes gens « ordinaires », qui ont succombé à un fléau qui les sortait de leur vie de petit village près de Nice. Ils ont été effacés car on en avait honte et ici, la réaction des parents de Désiré fait mal au coeur. Entre déni, amour inconditionnel et immense tristesse, tout le monde a souffert. Le père de l’auteur, le « bon garçon », toujours 2e derrière l’enfant prodigue a également eu une vie modelée par ce drame familial. C’est criant de vérité, les réactions sont tellement, tellement humaines qu’il est impossible de ne pas être ému.

Étant sur le continent américain, j’ai surtout entendu parler de la recherche états-uniennes. Du coup, j’ai beaucoup aimé voir le côté français, les recherches françaises. Certes, c’est un peu enrageant. Voire même beaucoup. Mais j’ai autant aimé les deux parties qui, en combinaison, nous permettent vraiment de nous plonger dans l’époque et de réaliser à quel point les gens mouraient dans l’indifférence totale. Un roman à découvrir et une très bonne lecture.

Romans vintage – thématique du mois de février

Romans vintage… si vous me suivez depuis un moment sur ce blog, vous savez de quoi il s’agit! Emjy en parlait énormément, il y avait eu un challenge Vintage sur le forum Whoopsy Daisy… bref, ce n’est pas la première fois que vous voyez ce thème passer.

Par contre, si vous êtes arrivés plus récemment, j’avoue que ça fait un moment que je n’en ai pas parlé et peut-être que vous ferez des découvertes dans cette vidéo où je vous présente le genre et où je vous fais des recommandations. Toute la liste est en barre d’information si vous cliquez sur « regarder sur Youtube ».

Il y aura un jour un vlog à ce sujet, si vous avez des commentaires, h’hésitez pas, des propositions, hésitez encore moins… Bref, j’attends vos réactions!

La vie invisible d’Addie Larue

Vous savez quoi? J’ai ce livre en DEUX éditions collector. Une en anglais et une en français. Celle en VF est tellement beautiful que j’ai décidé de le lire. En ebook. Pour ne pas briser mes belles versions. Je suis indécrottable. Ceci dit, Sous le ciel m’avait dit que je pourrais aimer, et j’ai décidé de tenter le coup.

De quoi ça parle

Adeline LaRue est née à Villon-sur-Sarthes, à la fin du 17e siècle. C’est toutefois en 2014 que nous allons la rencontrer car Addie est condamnée à vivre éternellement, après un pacte avec un mystérieux personnage, un ancien dieu. Bien entendu, il y a une contrepartie: personne ne se souviendra d’elle. Jamais.

Ainsi, elle traverse les siècles, jusqu’à ce qu’un jour, un jeune homme lui dise : I remember you.

Mon avis

J’avoue que je n’avais aucune, aucune attente en lisant ce roman. Je m’attendais à une romance un peu cheesy, une histoire assez classique et s’il y a certes de la romance à l’avant-plan, ce n’est pas non plus le principal enjeu ici. En fait, je dirais qu’elle sert le propos principal, qui tourne davantage autour du temps qui passe, de l’importance de laisser sa marque et de la valeur du moment présent. Ça parle d’art aussi. Et j’aime quand l’art a de l’importance dans une histoire.

Si vous cherchez un roman plein d’action, ce n’est pas ce que vous allez trouver ici. C’est plutôt l’exploration d’un personnage confronté à une situation impossible: elle n’a pas de vraies relations, pas de possessions, pas de logis stable. Bref, elle n’est personne aux yeux du monde. Sa seule constante: cet être sombre qui l’a condamnée à son sort, et qui souhaite qu’elle accepte de lui offrir son âme. Le récit alterne entre passé et présent et si j’ai eu un peu de mal à apprécier la partie dans le passé au début, c’est finalement celle-ci qui fait que le récit a une certaine épaisseur et aussi celle-ci qui permet à l’auteur d’explorer les thèmes qui sont à l’avant-plan dans le roman. En fait, au départ, ces parties étaient juste trop tristes. Imaginez une jeune fille de 23 ans qui, pour éviter de marier un homme qu’elle n’aime pas, demande la liberté et du temps… et qui réalise qu’il y a deux côtés de la médaille à une liberté extrême. Soudainement livrée à elle-même, elle ne peut connaître aucun repos car rien n’est acquis. Voir tous ceux qu’elle aime ne pas les reconnaître, c’est crève-coeur. Toutefois, j’ai beaucoup aimé rencontrer avec elle des gens au cours des siècles, la voir les apprécier alors qu’elle n’est condamnée à rester à jamais une inconnue pour eux. Bref, déchirant par moments.

Je disais donc qu’au départ, je préférais les parties dans le présent mais qu’avec le temps, j’ai commencé à aimer le tout également. Je me suis posé la question « mais pourquoi », j’avais hâte de connaître la suite et je dois avouer que j’ai lu la moité du roman en une soirée. Et c’est un GROS roman. Le personnage de Henry, le jeune homme qui se souvient, est également touchant : il est à la fin de vingtaine, n’a pas l’impression d’être assez pour ceux qu’il aime et voudrait profondément être « plus ». Addie, quant à elle, a tellement de désirs et son parcours pour récupérer un peu de pouvoir sur sa vie, pour laisser sa trace malgré tout, est très agréable à lire.

Un roman adulte, mais qui peut faciement servir de pont entre les lectures YA et les lectures adulte. C’est facile à lire, la plume est simple et agréable, ça fait rêver aux étoiles et ça donne envie de profiter de chaque moment présent. Pour ma part, les pages se sont tournées toutes seules et je considère que c’est un excellent divertissement. Il y avait longtemps que je n’avais pas lu un aussi gros roman si vite! Je me surprends à y repenser depuis les derniers jours avec une pointe de nostalgie… ça doit être une réussite donc!

Mon fichier excel et mes stats!

Si vous me connaissez un peu, vous savez que les stats et moi, c’est une histoire d’amour.

Si vous me connaissez un peu plus, vous savez aussi que je nourris une fascination assez étrange pour les fichiers excel. Donc, ici, je vous présente mon journal de lecture, mes stats excel, et ce que je fais au quotidien pour tenir le compte de mes lectures. Je suis aussi sur Goodreads, mais je ne suis pas SATISFAITE des stats que ça propose. Idem pour Storygraph. Bref, je suis un peu rigide!

Mon fichier vierge est disponible dans la barre d’info de la vidéo, si ça vous intéresse – et si vous êtes aussi bizarres que moi. Je n’ai pas tout retesté… mais j’espère que ça marche!

The 100 years of Lenni and Margot

Pour le Cold Winter Challenge, je cherchais un feel good pour l’une des catégories. Comme je n’avais strictement rien du genre dans ma pile qui me tentait, j’ai épluché quelques listes et je suis tombée sur celui-ci. Sans bien lire le thème, of course parce que les malades en phase terminale et moi, ce n’est généralement pas un bon mix! Mais j’avais commencé, donc j’ai lu.

De quoi ça parle

Glasgow, année 2014, aile des patients en phase terminale. Lenni Petterssen a 17 ans et elle sait qu’elle n’en sortira pas. Entre ses questions existentielles et son caractère bien trempé, elle n’en fait qu’à sa tête et n’a absolument pas abandonné l’idée de vivre encore. À un cours d’art, elle rencontrera Margot, une dame de 83 ans en pyjama violet et elles réalisent qu’à elles-deux, elles totalisent 100 ans. Elles vont donc dessiner ces cent ans, cent tableaux qui illustreront les points charnière de leurs vies et qui leur permettront de partager leurs histoires.

Mon avis

On va s’entendre, c’est fait pour faire pleurer. Ai-je versé une larmounette? Of course. Il suffit de mettre en scène des personnes âgées et je deviens une petite chose sensible. Nous avons donc ici une histoire d’amitié intergénérationnelle, une famille choisie et une belle amitié, le tout dans les couloirs d’un hôpital. Si vous aimez ce genre d’histoire, c’est bien fait, les personnages sont attachants et on peut s’identifier à l’histoire de Margot, ayant vécu la guerre, la maternité, l’amour… mais n’ayant pas toujours osé autant qu’elle l’aurait souhaité. On se balade entre passé et présent alors que les deux femmes « voyagent » à travers leurs histoires, tandis qu’elles ne peuvent quitter l’hôpital, avec ses règles, ses routines et ses interdits. Lenni a tendance à se ficher un peu des règles et en fait voir de toutes les couleurs aux infirmières et même au Père Arthur, à qui elle pose des questions dont il ne connaît pas les réponses. Ses réparties souvent impertinentes m’ont bien fait rire.

Ceci dit, j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire et ce ne sont que les 50 dernières pages qui m’ont vraiment touchée. Au départ, j’ai un peu soupiré en me disant: « Bon, encore une histoire pour faire brailler les foules ». Je n’aime pas me sentir manipulée et au départ, c’est un peu l’impression que j’ai eue. Tout ce que je me disais, c’est « mais comment tous ces gens peuvent-ils rester hospit’ si LONGTEMPS?!? On revoit tous les mêmes personnages pendant 4-5- mois… comment c’est possible? Et les parents? WTF?? Toutefois, j’ai été émue par les 60 dernières pages et j’ai aimé l’idée derrière le récit : il n’est jamais trop tard, peu importe le temps qui reste, peu importe les limites que la vie nous impose. Le tout sans le verbaliser clairement. J’ai aimé que ces mois d’hôpital aient eu des moments de lumière.

Je ne m’attendais à rien, j’ai fini par verser quelques larmes… donc, pas mal! Ceci dit, je ne comprends pas que ce roman n’ait pas encore été traduit car il a selon moi un gros potentiel de vente!

Vlog lecture en thème – 4 romans Dark Academia

Quand j’oublie de faire une miniature… ça donne ce genre de face sur la vignette! Bref, ma face de fille trop contente vous jase de Dark Académia alors que je lis 4 romans :

  • Black Chalk – Christopher J. Yates
  • Ace of Spades – Faridah Àbíké-Íyímídé
  • These violent delights – Micah Nemerever
  • Legendborn – Tracy Deonn

Si vous voulez m’entendre déblatérer de tout et n’importe quoi, vous allez être servis!