Je n’avais jamais entendu parler de ce roman. C’est en faisant ma liste « je lis les favoris des booktubers » que j’en ai entendu parler dans la liste d’Antastesia et que j’ai choisi de me plonger dans ce roman écrit par une autrice belge en 1937. Et ce fut une expérience.
De quoi ça parle
Nous sommes dans un petit village minier du nord, probablement en Belgique. Elisa est mariée à Gilles, qui est son tout. Elle ne vit que pour lui faire plaisir, pour qu’il soit heureux et bien. Au début du roman, elle est enceinte de son 3e enfant alors que, soudain, Gilles remarque la jeune soeur d’Elisa, Victorine.
Mon avis
Pour la lectrice de 2023, ce roman fait réagir. En effet, Elisa, le personnage principal, est femme de mineur. Elle vit dans un petit village où tout le monde se connaît, où les femmes sont faites pour être jolies et surtout, pour rester à la maison et s’occuper de leur homme. Elle ne sait trop qui elle est, à part « la femme de Gilles » et pour Gilles, qui ne semble pas un siii mauvais bougre, pour son époque, au départ, elle est sa femme. Et pour la société de l’époque, elle représente la perfection: elle est encore jolie, bonnne ménagère, attentionnée à son homme et, surtout, stoïque. Ses sentiments, elle les garde pour elle. Of course, personne ne se soucie du fait que, derrière son air content, il y a une tempête.
Féministe, certes. Mais cette dénonciation de la femme qui doit tout garder pour elle, qui n’a rien à elle, qui doit tout endurer sans se plaindre, ne devient explicite que vers la fin. Elisa dérange. On aurait le goût de la voir se révolter, hurler, crier. Certaines scènes sont déchirantes alors qu’elle court dans le village alors que les enfants sont à la maison… Elle se définit presque uniquement par rapport à son mari qu’elle sent lui échapper. Ses enfants sont presque secondaires (enfin… même pas presque), elle est prête à tout accepter, tout endurer. Et elle accepte tout. Et c’est terrible.
C’est donc l’histoire d’une femme triste. Désespérée, même. Une certaine scène avec sa mère et sa soeur m’a déchiré le coeur. Victorine est… arghhhh!! Une réelle dénonciation de ce qui était attendu de la femme à l’époque, surtout dans ce milieu. J’ai réellement aimé.