Une lectrice à St-Petersbourg

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Bon, je m’y remets, après quelques semaines de pause.  Après vous avoir parlé de Moscou et de l’anneau d’or (partie 1partie 2partie 3), me voici maintenant à St-Petersbours après une nuit dans un train chic à boire du thé dans une super tasse (j’ai d’ailleurs passé toute la fin du voyage à en chercher une pareille).  St-Petersbourg, c’est une ville dont je rêve depuis des années. Ca représente pour moi la Russie des Tsars, la Russie de  Dostoïevski.  La guide (prof de lettres) n’en pouvait plus de nos incessantes demandes pour savoir « où était la maison de l’usurière » dans Crime et Châtiment et « Où se rencontraient les héros des Nuits Blanches », sans compter une discussion interminable sur « le meurtre a-t-il eu lieu au 2e ou au 3e étage ».  Oui, je sais.  Je peux être pénible, à l’occasion.

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Pour bien apprécier St-Petersbourg et sa folie, il faut un peu connaître son histoire.  Cette ville est né du rêve de Pierre le Grand, qui voulait faire entrer la Grande Russie dans l’Europe « civilisée ».  Au retour de son voyage en Europe, il veut une capitale plus belle que Paris, loin des clichés et des manières des Russes qu’il juge « arriérés ».  Bon, je sais, c’est simplifié.  Il a choisi ce lieu pour sa situation géographique (il avait une passion pour les bateaux) mais, problème, c’était un très marécageux et ça ne s’est pas fait tout seul.  Mais ça explique aussi la particularité de la ville : ses canaux qui lui valent le surnom de « Venise du Nord ».  Oui, il y a des Venise partout!

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St-Petersbourg, nous l’avons visitée à pieds, nous avons marché la célèbre perspective Nevsky (à la recherche d’un samovar), abouti dans un McDo Russe, longé les canaux, roman de Dosto en mains et admiré Pierre et Paul d’un côté et de l’autre de la Neva.  Nous avons aussi traversé tous les ponts et pris un petit bateau où il fallait baisser la tête pour éviter de se cogner sous ces nombreux ponts.

 

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Sérieusement, un gros coup de coeur de mon voyage à St-Petersbourg a été ma visite à l’Ermitage, dans l’ancien principal des tsars de Russie.   Ce qu’il faut savoir, c’est que ce n’est pas l’endroit pour voir des peintures russes, vu que cet espace abrite les peintures étrangères, dans un décor magnifique: le palais d’hiver.  Ok, il faut aimer les dorures, on sent que Rastrelli est passé par là.  L’impératrice Elisabeth est passée par là.

 

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Et vous savez le « plus mieux »?  On a eu le musée pour nous tous seuls pendant presque une heure et demie, pendant laquelle nous avons pu nous balader dans les pièces, avec une guide pour nous raconter toutes les histoires et les anecdotes de l’endroit.  Il y a de magnifiques galeries, une belle collection d’impressionnistes ainsi que des Rembrandt, des Rubens et des Picasso.

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Il paraît qu’on a eu bien de la chance parce qu’il y a des jours où tout ce qu’on voit, c’est la tête des touristes.  Comme vous pouvez voir, ce n’était pas notre cas.  Bon, j’ai des millions de photos de tableaux et de bouts de tableaux… mais je vous épargne ça, hein!  Disons que c’est riche comme milieu.  C’est bien important pour les Russes d’avoir les choses les plus grandes, les plus prestigieuses.   Et ce palais-musée, interminable et magnifique en est un bel exemple.

 

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Bien entendu, à St-Petersbourg aussi, il y a des églises.  Beaucoup d’églises, dont la cathédrale St-Pierre et St-Paul, sur la rive nord, grande nécropole des tsars de Russie.  C’est là qu’on peut voir les tombeaux de la grande Catherine, d’Elisabeth, de Pierre le Grand ainsi que des derniers Romanov.  Pour moi, qui ai trippé sur l’histoire d’Anastasia, c’était un peu surréaliste.  N’empêche que toute cette légende est maintenant prouvée fausse, vu qu’on a retrouvé les ossements.  P1110532

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Il y a aussi la cathédrale St-Sauveur sur le sang versé, spectaculaire et toute en mosaïque à l’intérieur.  Le sang versé, c’est celui d’Alexandre II qui y a été mortellement blessé.

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Oui, oui, toutes ces belles fresques, ce sont des mosaïques.  Il faut vraiment s’approcher de très près pour s’en apercevoir.  Et quel sol!

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(Oui, je l’ai prise de tous bords tous côtés… et je me fais plaisir en plaçant touuuuutes les photos.  Et encore, toutes celles prises sur le bord du canal ne sont pas super jolies.  Du coup, vous évitez ça aussi!)

 

Ensuite, direction la cathédrale St-Isaac, avec la cathédrale St-Isaac d’un côté le célèbre cavalier de bronze (merci Pouchkine) et l’autre la statue de Nicolas 1er, avec seulement deux points d’appui (ou trois?  Qui le sait?).  On dit que la fille du tsar, à qui il avait offert un palais, n’a jamais été satisfaite parce que la dite statue faisait dos au palais.  Mais bon, pas question de tourner le dos à l’église St-Isaac!

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Encore une fois, des mosaïques.  Et ce qui suit, c’est une photo de la même cathédrale pendant le siège de Leningrad (Leningrad, c’est St-Petersbourg.  Et Petrograd aussi… la ville a changé de nom plusieurs fois).  On utilisait tous les espaces possibles pour faire pousser de la nourriture.  Des choux ici.  Je suis surprise que ce ne soient pas des patates!

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Ca, c’est le fameux cavalier de bronze.  Et la fameuse pierre si lourde qu’on a eu tant de mal à transporter.

 

Nous avons aussi pu visiter le musée Dostoïevski, un appartement où a vécu l’auteur, même s’il ne reste plus taaaant de choses qui lui aient appartenu.  C’est une reconstitution, mais avec de réels documents ayant été écrits par lui ou sa femme.   C’était intéressant, mais la guide locale était moins intéressante que la nôtre de guide, qui aurait pu rendre à peu près n’importe quelle histoire passionnante.

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St-Petersbourg, ça a aussi été pour nous le plaisir d’assister à un mini-spectacle de jeunes d’une école de ballet trop choux, dont un petit bonhomme d’une dizaine d’années vraiment mignon.  Ca a été aussi un spectacle de ballet dans le palais de l’Ermitage, où nous avons pu voir une représentation du Lac des Cygnes dans un contexte enchanteur.  Le hall donne juste au-dessus du pont qui ressemble au pont des soupirs (et où, selon notre guide, se déroulent une partie des rencontres des Nuits Blanches de Dosto).   C’était comme irréel.

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On a aussi eu droit à un spectacle folklorique (avec les monsieurs en petit bonhomme qui réussissent à défier la gravité en projetant les jambes devant eux.   Par contre, je n’ai pas réussi à en prendre une photo qui ne soit pas… floue.

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Et je vous laisse sur des images variées de cette ville, qui est toujours belle peu importe où on regarde.   Il ne me reste plus qu’un billet « Russie » et c’est celui sur les environs de la ville; les palais et tout.   Par contre, malgré toutes ces beautés, la vie n’est pas nécessairement facile à St-Pet.  Plus de 15% des gens vivent dans des appartements communautaires (plus d’une famille par appart… et par salle de bain) et pour arriver, les professionnels cumulent parfois deux, trois, voire même quatre emplois.  Et non, ce n’est pas pour habiter dans les palais.  Mais malgré tout, c’est une magnifique ville.  Je crois que je me rappellerai toujours les balades le long des canaux.  Magique!

 

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(ici, c’est mon papa et moi au musée de la vodka.  Trois règles pour boire de la vodka.  La boire d’un coup, toujours manger après et ne pas boire seul.  Après le premier verre, j’ai failli mourir… et j’ai pleuré des yeux pendant 14 minutes!)

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Québec-o-Trésors – Ce que je lirai!

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Puisqu’il faut choisir… allons-y!

Évidemment, je m’inscris au niveau Fleurdelysé.  Oui, moi aussi j’aime écrire ce mot!

 

Donc, cette année, je lirai:

 

La réparation

La réparation – Katia Gagnon

Parce que j’ai adoré « Histoires d’ogres », lu plus tôt dans l’année.  J’étais ravie de le découvrir dans la liste!

 

Chaque automne

Chaque automne, j’ai envie de mourir – Véronique Côté et Steve Gagnon

Pour me forcer à lire des nouvelles.  Et comme il paraît que celles-ci sont bien…

Du bon usage

Du bon usage des étoiles – Dominique Fortier

Parce qu’il est dans ma pile depuis sa sortie, peut-être??

 

L'énigme du retour

L’énigme du retour – Dany Laferrière

Parce que mon père adore.  Parce que ma mère adore.  Et que ça manque à ma culture, rien de moins!

 

Ces enfants de ma vie

Ces enfants de ma vie – Gabrielle Roy

Relecture, celle-là.  Très très due.  Du coup, je vais en profiter!

 

Et vous, vous avez choisi quoi??  On attend vos billets avec impatience, même si vous voulez décider à mesure, bien entendu!  J’ai déjà hâte de m’y mettre!

Premier amour – Ivan Tourgueniev

Premier amourUn court billet sur une courte de nouvelle de Tourgueniev, dont j’ai toujours apprécié la plume (même si je crois que je n’en ai jamais parlé sur le blog).   Tourgueniev a beaucoup vécu en France et, étrangement, ça se ressent dans son écriture.  Avant de visiter la Russie, je n’aurais su trop dire pourquoi.  Maintenant, je crois que c’est parce que, dans les livres que j’ai lus de lui, il y a nettement moins de références à la vie « à la russe » et aux coutumes de ce pays que dans les autres Russes que j’ai lus.   Ce roman pourrait se passer un peu n’importe où, en fait.

 

C’est l’histoire d’un jeune homme de 16 ans qui étudie – assez mollement, il faut le dire – dans la maison de campagne de son père, près de Moscou.   Quand dans la maison voisine s’installe une princesse désargentée ainsi que sa fille, Zinaïda 21 ans, le jeune Vladimir Petrovich va connaître son premier amour, avec toute l’exaltation que ça implique.

 

Zinaïda, coquette et mystérieuse, a autour d’elle toute une cour d’admirateurs.  Des hommes qui connaissent davantage les femmes que notre jeune homme, qui est fasciné et qui souhaite voir son amour d’adolescent retourné par cette femme plus âgée que lui.  On se doute bien que tout ne va pas se terminer comme il le voudrait n’est-ce pas.

 

Je le dirai d’emblée, j’adore cette nouvelle, qui est très accessible sans tomber dans la facilité.   Elle traite de cet excès des premiers émois amoureux mais également des grandes désillusions qui peuvent leur succéder, et parfois, la dégringolade est rude et brise énormément de choses sur son passage.  Premier amour peut-être également pour Zinaïda, qui reste un peu évanescente malgré son côté volage et un peu manipulateur.

 

Une bien agréable lecture, qui fait réfléchir mais avec laquelle on passe également un bon moment!

The shock of the fall (Contrecoups) – Nathan Filer

shock of the fallJe fais traîner ce billet depuis un bon moment déjà.  Un peu de la même façon que j’ai fait traîner le roman, en fait… je l’ai commencé dans l’avion en partance pour la Russie, et je l’ai terminé bien après mon retour, ayant entrecoupé ma lecture de plusieurs autres.  Ceci explique peut-être cela.  Toutefois, il me faut avouer que je devais me faire violence chaque fois pour me remettre à ma lecture.  Le seul problème, c’est que j’aurai un mal fou à expliquer pourquoi et que ce n’est pas la faute du roman.

 

Yep.  Parce qu’objectivement, je n’ai rien à reprocher à ce livre.  Un thème qui normalement me fascine, une écriture poétique et belle, une construction intelligente et originale, nous baladant entre passé et futur, entre souvenirs et fantasmagories.  Le narrateur, Matthew est un jeune adulte.  Et il est schizophrène, en traitement.  Il tente de vivre avec sa maladie, tout en craignant qu’aller mieux, ce soit de laisser partir pour vrai Simon, son frère aîné, décédé dans des circonstances tragiques lorsqu’ils étaient tous les deux enfants.   Entre les pensées en boucles, les croquis et les tentatives de Matt de nous raconter son histoire, de façon limite thérapeutique, nous sommes témoins de la vie d’un jeune atteint de maladie mentale, de ce deuil impossible à faire et de la culpabilité qui ronge.

 

Le tout très bien exposé, dans une superbe forme et un narrateur totalement non-objectif, ce qui est un élément que j’adore normalement.

 

Pourquoi suis-je mitigée, donc?  Comme je le disais, c’est très obscur dans ma tête.  Je suis restée à distance, observatrice.  Je n’ai pas réussi à ressentir le tourbillon d’émotions de Matt ou de son entourage.  J’ai été davantage intéressée par le monde du centre hospitalier (fort bien décrit, sans préjugé ni vision idyllique) en santé mentale et par l’attitude de Matt à l’égard de sa thérapie.  Déformation professionnelle, peut-être.

 

Et la police de caractère « machine à écrire » (qui a toutefois sa raison d’être » a fini de m’achever.

 

Ouais, je sais, aucune raison bien littéraire, voire même argumentée.  C’est juste une rencontre qui ne s’est faite qu’à moitié.  Ni plus ni moins.  Comme la plupart des avis sont super positifs… à vous de vous faire votre propre idée!

 

Ailleurs… les billets de Moody, Coralie, Liliba, Jess (qui a ressenti pas mal la même chose que moi… mais qui l’explique mieux!)

Jessie Elliot a peur de son ombre – Elise Gravel

JEssie ElliotJe sais d’avance que j’aime bien le graphisme simple mais particulier d’Elise Gravel (vous voyez la couverture?  C’est touuut à fait représentatif de ce qu’on trouve à l’intérieur).  Du coup, j’ai été plus que ravie de trouver ce roman graphique dans mon dernier envoi Scholastic.   Une heure plus tard, je ressors de ma lecture ravie parce que c’est chouette et que ça m’a tellement, tellement rappelée moi à cet âge.

 

Jessie vit son dernier été d’enfant.  En septembre, elle entre au secondaire, avec toutes ces bêtes sauvages et étranges: les adooooos!  Jessie a une meilleure amie super cool, Julie.  Elles sont les super auteurs d’une super bande dessinée mettant en vedette Super Cornichon.  Elle a un kick sur Ben, même s’il ne dit pas grand chose.  Jessie se définit comme une parfaite nerd et n’est pas trop certaine d’avoir envie de passer à autre chose.

 

My god… j’étais tellement comme ça.  Nous aussi, on se dessinait des machins sur les bras, on voulait battre nos records aux jeux vidéos, on avait peur de Furie et on était persuadés que le paradis, c’était le dépanneur chez Gaudreault avec son énorme étalage de bonbons à 1 cenne. La fin de l’enfance, c’est tout un petit monde dans lequel on se sent confortable, parfois super élaboré, avec nos spots et nos petites habitudes.  Je me rappelle avoir eu cette peur du secondaire, où j’arrivais pas mal plus jeune que tout le monde.  J’étais terrifiée… mais il ne fallait pas que ça paraisse.

 

Ce roman graphique nous fait revivre cet époque à travers les carnets de Jessie où elle nous raconte son quotidien, nous fait ses listes de choses qu’elle aime  et où elle essaie de comprendre une chicane incompréhensible avec sa meilleure copine qui grandit plus vite qu’elle.   C’est l’histoire d’un été, ça ne nous raconte pas une histoire avec d’énormes rebondissements, ça ne nous fera pas pleurer… mais c’est drôle, c’est mignon, et c’est très bien vu!  Peut-être que d’autres presque ados se reconnaîtront dans ce personnage et réaliseront qu’ils ne sont pas tous seuls à avoir un un peu peur!

Undone (Revanche) – Cat Clarke

UndoneHier, j’étais à l’extérieur et je n’avais que ma liseuse.   Du coup, pour passer le temps (because copine en retard), j’ai pris le premier truc que j’y ai vu.  Un roman YA parce que je me disais que ce serait court et que je pourrais revenir rapido à ma lecture actuelle.  J’ai donc pris Revanche, de Cat Clarke.  Sans regarder le nombre de pages.  Soit, même s’il y en a 500 quelque, ça se lit super vite. Mais j’ai quand même été surprise du genre de roman que j’ai finalement eu sous les yeux.

 

Nous rencontrons immédiatement Jem, l’héroïne qui nous raconte son histoire.  Nous savons aussi qu’elle est amoureuse de son meilleur ami (un garçon lumineux et ouvert… parfait pour elle… mais gay) Kai, depuis toujours.  Nous savons aussi que Kai est mort.

 

Jem, un peu extérieure à la vie de l’école, n’ayant que Kai pour ami, a un look un peu goth et une attitude souvent morbide.  Suite au décès de son ancrage, elle est dévastée.  Littéralement.  Puis, un mois après la mort de Kai, elle reçoit une pile de lettres de celui-ci.  Des lettres qu’elle doit lire petit à petit, une fois par mois.   Suite à la lecture de la première, elle décide qu’elle va survivre un an.  Pour les lire toute.  Et se venger de la « it » crowd, qui, selon ce qu’on lui a dit, est responsable de l’acte qui a mené Kai au suicide.

 

Je m’attendais donc à lire un joli roman sur la rédemption, sur le deuil et l’homophobie.  Un truc un peu consensuel pour nous faire un peu la morale, quoi.  Et – ô surprise – non, pas du tout.  Soit, on parle de deuil mais ici, rien à voir avec une évolution en ligne droite vers le Mieux.  Rien n’est noir, rien n’est blanc.  Il n’y a pas eu de grandes révélations pour moi (j’avais tout deviné dès le départ, c’est mon karma… je ne m’en sortirai jamais) mais j’ai aimé l’évolution en dents de scie de Jemima, qui se transforme pour se venger en une personne qu’elle n’est pas certaine d’aimer mais qui se laisse aussi prendre à son propre jeu et qui réalise sans le vouloir que les Mr. et Miss Populaires ne sont pas nécessairement si vides de substance et de sentiments.   Pas tous.

 

J’ai eu souvent le goût de secouer Jem, de la ramener à la vraie elle-même, à celle qu’elle ne sait peut-être même pas qu’elle est.   Je l’ai regardée aller, impuissante, en me disant que ça ne pouvait pas bien se passer, que de tels sentiments et de telles ambitions ne mènent nulle part.  Et si le début du roman est terriblement triste, si on ressent la perte au maximum (les lettres n’aident pas hein…  j’ai aimé que ces lettres, écrites pour bien faire et pleines d’amour mais souvent très égocentrées et un peu selfish, viennent teinter le personnage de Kai.  Mais oh boy que ce n’est pas facile au début.

 

Un roman qui vaut la peine d’être lu et qui secoue le lecteur, le poussant hors de sa zone de confort.  C’est le moins qu’on puisse dire!

 

Ailleurs… les billets de Mylène, Mélo, Muti 

Québec-o-trésors – Le billet récapitulatif

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Comme Grominou, je me dépêche de faire le billet « pour nous indiquer vos billets ».  Que ce soit le billet (non-obligatoire) avec vos choix ou encore des billets livres.   Si vous n’avez pas de blog, un petit commentaire ici ou chez Grominou suffira!  On va essayer de se tenir à jour!

 

Go go go, j’ai hâte de voir vos découvertes!

 

A girl from earthson billet « choix »… ou plutôt pré-sélection (niveau fleurdelysé)

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Le jour des corneilles – Jean-François Beauchemin

 

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La petite fille qui aimait trop les allumettes – Gaétan Soucy

L’orangeraie – Larry Tremblay

Histoires nordiques – Lucie Lachapelle

– La héronnière – Lise Tremblay

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Chaque automne, j’ai envie de mourir – Véronique Côté et Steeve Gagnon

 

drapeau_QuebecClaire Jeanne

Un léger désir de rouge – Hugo Lépine

Ces enfants de ma vie – Gabrielle Roy

La tournée d’automne – Jacques Poulin

La petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie

La petite fille qui aimait trop les allumettes – Gaétan Soucy

Gemmason billet « choix » et présentation

Le vent en parle encore – Michel Jean

Grominou

La marche en forêt – Catherine Leroux

Nikolski – Nicolas Dickner

Ru – Kim Thu

Chercher le vent – Guillaume Vigneault

Pieds nus dans l’aube – Félix Leclerc

Iroise son billet « choix »  (niveau bleu pâle)

Jessicases choix

Julie Gravel-Richard

Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier

Du bon usage des étoiles – Dominique Fortier

Karinele billet choix (niveau fleurdelysé)

La réparation – Katia Gagnon

L’énigme du retour – Dany Laferrière

Chaque automne, j’ai envie de mourir – Véronique Côté/Steve Gagnon

Magasin général – tome 2 – Loisel/Tripp

Kathel

Griffintown – Marie-Hélène Poitras

Keisha

Chroniques du pays des mères – Elisabeth Vonarburg

Les héritiers de la mine – Jocelyne Saucier

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Opaline (niveau bleu pâle)

Suzanneson billet « choix » (niveau fleurdelysé)

Histoires nordiques – Lucie Lachapelle

Survivre, survivre (diaspora des Desrosier) – Michel Tremblay

drapeau_QuebecTopinambulleson billet « choix » (niveau fleurdelysé)

Garage Molinari – Jean-François Beauchemin

L’encyclopédie du petit cercle – Nicolas Dickner

Bonheur d’occasion – Gabrielle Roy

Volswagen blues – Jacques Poulin

Valentyneson billet « choix » (niveau fleurdelysé)

Les fous de Bassan – Anne Hébert

Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier

Chroniques du pays des mères – Elisabeth Vonarburg

 

 

 

 

Qui sera du salon du livre de Montréal cette année?

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A chaque année, au début de novembre, j’attends avec impatience la programmation du salon du livre de Montréal.  Et cette année, encore une fois, je ne suis pas déçue.  Il y a queeelques gros noms mais en fait, moi, au salon, ce sont généralement les auteurs québécois que je veux rencontrer.   Ceux que j’ai découverts, ceux que je veux découvrir… bref, pour moi, le salon, c’est un gros party de littérature québécoise.

 

Probablement au grand désespoir de tout le monde, quand j’arrive au salon, normalement, j’essaie toujours de me convaincre de ne RIEN acheter.  Bien entendu, je ne réussis jamais.  Mais par principe, je n’achète que des trucs que je fais signer par des auteurs.   Autre petite habitudes étrange, maintenant que j’ose parler aux auteurs (du moins, certains… s’ils ne sont pas occupés.  S’ils sourient.  S’ils me regardent.  Ce qui, étrangement, n’est pas toujours le cas), je ressens le besoin irrépressible d’aller leur dire que j’ai donc aimé le livre que j’ai lu d’eux.  Du coup, quand je remplis mon petit carnet du visiteur, je coche touuuus les auteurs des livres que j’ai déjà lus pour tenter de prendre mon courage à deux mains et leur parler.   Et même que maintenant, je réussis.  Des fois.

 

Sur cette partie de la liste, il y a, entre autres, les auteurs qui ont écrit dans Crimes à la librairie, Pourquoi cours-tu comme ça, Catherine Mavrikakis, Luc Mercure, Lili Chartrand, Lucie Papineau,  Geneviève Côté,   Elisabeth Vonarburg (oui, encore), Nicolas Dickner, Eric Dupont, Eric Plamondon.  Et plusieurs autres.  Le tout sans emporter de livres à signer.  Par instinct de préservation de mon pauvre petit squelette.   J’espère que ça ne les dérange pas trop et que ça ne les prive pas de ventes potentielles.

 

L’autre partie de mon petit carnet?  Les livres que j’ai envie de découvrir.  Et que dont j’aimerais que leur auteur me parle.  Encore plus gênant vu que, visiblement, je n’achèterai pas tout ça tout de suite.  Et que je veux rentrer en dessous de la table quand, finalement, je pars sans rien acheter.     Oui, je sais, je suis vilaine… MAIS j’ai des livres à la maison qui me crient de les lire… du coup, je ne prends que si ça me fait vraiment, vraiment envie.  C’Est mal??

 

Et finalement, cette année, une journée ne suffira pas parce que le vendredi, il y a un tas de conférences qui me tentent.   On va y parler traduction, histoire, polars… bref, je sens que je vais avoir une super journée.   Et je compte bien aller faire mes bonjour à tous les gens avec qui je collabore, souvent depuis super longtemps.  Les attachés de presse, les gens à la comm… tous ceux avec qui je placote sur une base souvent… fréquente, par email!

 

Jules passera l’après-midi avec moi samedi… qui a le goût de se joindre à moi pour une partie de ma visite?  OU pour un verre… Ou quelque chose!

Là, j’ai très très hâte.  Comme chaque année.   Et je vous en reparle de là-bas!

Vous parler de ça – Laurie Halse Anderson

Vous parler de çaEncore une fois, les éditions La belle colère ont fait un choix judicieux avec ce roman paru en anglais en 1999.  Un roman jeunesse datant de 15 ans, me direz-vous?  Yep.  Et un roman qui a bien vieilli, à part ça.  Bien entendu, il manque les textos, facebook et toutes les bebelles modernes qui nous accompagnent partout partout, mais, bizarrement, ça importe peu.   Parce que les ados se ressemblent quand même pas mal et surtout, que la douleur est intemporelle.

 

Depuis la rentrée au lycée (probablement le High School aux États-Unis), Melinda – 14 ans – est une paria.  Et, surtout, elle ne parle plus.  Aux adultes.  Ou de quoi que ce soit d’important.  Melinda voudrait rentrer sous terre, se cacher.  Disparaître.  Pour tout le monde, elle est cette fille étrange qui a gâché un party, qui se mord les lèvres au sang et qui ne se défend même pas de ce pour quoi on l’accuse.  Toutes ses copines l’ont laissée tombée (ben oui, c’est mal vu d’être copine avec la bitch connasse de service et Melinda subit cette année scolaire comme une épreuve.  C’est une jeune fille sarcastique, souvent pessimiste (on peut comprendre) qui pose un regard très lucide sur cet univers en soi qu’est le petit monde du High School américain.

 

Bien entendu, on devine quand même bien ce qu’est ce « Ça », on nous le dit, d’ailleurs.  Deviner n’est pas le but.  Et si vous chercher de l’action, vous n’êtes pas au bon endroit.  Toutefois, il y a des personnages réels, vrais, forts, qui évoluent au cours d’une année scolaire normale pour tout le monde, ou presque.  On y retrouve le quotidien des étudiants, les minis-drames qui prennent des proportions folles, les petites trahisons et l’égocentrisme qui caractérise plusieurs personnages.   Et si le côté américain est très présent, j’ai trouvé les ados tellement… ados!   Le personnage d’Heather, nouvelle à l’école, qui devient copine avec Melinda parce que bon… elle n’a personne d’autre, qui essaie vraiment, mais qui la trouve rapidement encombrante et distante m’est apparu très bien trouvé.   L’héroïne est quant à elle attachante, même si elle est bardée d’épines.  Sa souffrance est palpable et à certains moments, je me suis sentie physiquement mal à l’aise tant sa douleur transperçait les pages.

 

Déprimant, pensez-vous?  Pas que.  Il y a des notes d’espoir dans cette histoire.  Pour une fois qu’un problème ne se règle pas en 3 jours, pour une fois qu’il n’y  pas de miracle…  ce n’est pas moi qui vais me plaindre de la noirceur.  Il y a malgré tout des personnages très beaux, en particulier le prof d’arts, monsieur Freeman, qui tente différemment de percer la carapace de Melinda.  Entendons-nous, la demoiselle n’est pas tendre pour ses autres profs!

 

En bref, un roman qui passe encore très bien, qui bouleverse et qui fait réellement réfléchir sur les réactions suite à un choc tel que « ça » .  Un beau personnage d’adolescente et une auteure à découvrir!

Russka – Edward Rutherfurd

RusskaCe livre et moi, ça aura été une étrange (et très longue) histoire.   J’ai voulu le lire en préparation pour mon voyage en Russie.  900 quelques pages?  Même pas peur.   Je commence donc, bien confiante, début août.  Me voici donc arrivée dans la steppe russe de l’an 180 après JC, au départ d’un voyage qui allait m’emmener jusqu’à la Russie de juste après la Perestroïka.  On y suit quelques familles russes fictives pendant des années (les Bobrov, les Suvorin, les Karpenko, les Romanov), dont les destins se mêleront avec l’Histoire avec un grand H ainsi qu’avec les personnalités marquantes des différentes époques.

 

Alors est arrivée ma préparation pour Québec en septembre.  Et Russka a été laissé de côté, alors que j’en étais à Ivan le Terrible.  Je ne le l’ai repris que pendant le voyage où j’ai ma foi bien peu lu et je l’ai terminé dans le vol du retour qui a été, comme je crois vous l’avoir raconté, assez mouvementé. Bizarrement, ça n’a aucunement nui à ma compréhension du truc (bon, il faut dire que j’avais quand même une très bonne idée générale de l’histoire de la Russie au départ et que je venais d’en entendre parler pendant 2 semaines et plus!) car étonnamment, ce qui m’a plu  dans l’histoire ne sont pas les personnages eux-mêmes que les liens qu’ils ont avec l’histoire, qu’ils personnifient et qui nous permettent de voir la réaction de ce si grand pays aux changements qui le secouent au cours des années.  C’est que ce peuple ne l’a pas eu facile.

 

Ils sont donc nobles, riches puis désargentés, ils sont soldats, paysans, ouvriers, marchands, révolutionnaires, poètes ou musiciens.  Ils vivent à leur manière les tsars, les famines, les révolutions, les coups d’état… et tentent de survivre dans tout ça.  Et sincèrement, à partir du milieu, ça devient fort intéressant car on comprend mieux les enjeux et que chaque personnage a un rôle pour nous faire saisir un aspect particulier de l’histoire de la Russie ou encore sur les réactions des classes sociales.  On ressent les brisures entre les générations, les conflits, les difficultés du quotidien et ce gros roman nous permet de bien comprendre les Raskolniki (les vieux croyants), la révolution, les guerres diverses et variées (Crimée, Japon, guerre mondiale, guerre civile), l’évolution des arts, les espoirs du communisme et la terreur de certaines périodes.

 

Un roman à lire pour une introduction à l’histoire du pays.  La présence des familles à travers les années, avec les clins d’oeil d’une génération à l’autre, permet de personnaliser les événements et à mieux s’en souvenir par la suite.  Et, aucun doute, ça donne envie d’en savoir plus.  Quant à moi, j’étais super contente de revoir des événements dont j’avait beaucoup entendu parler et des endroits que j’avais vus en voyage.  J’ai eu l’impression de revivre mon voyage. Des fois, je suis un gros bébé! :)))