Ignite me (Ne m’abandonne pas) – #3 – Tahereh Mafi

Ignite-me.jpg * mode ado en pamoison on * Non mais elle est MAGNIFIQUE cette couverture! *Mode ado en pâmoison off »  Non?

Roman enchaîné tout de suite après le tome 2, qui reprend les personnages où on les avait laissés… et il commence drôlement fort, ce roman.  Tout de suite au début, on est jetés par terre.  Et je dois le dire tout de suite, j’ai beaucoup aimé la conclusion de cette série.  Ok.  Presque toute la conclusion.

Cette chronique sera brève (et très nébuleuse) parce qu’il m’est très difficile de dire ce qui m’a plu sans trop en dire, justement.  Je suis toujours fan de l’écriture de l’auteur, avec des passages très poétiques, des segments parfois hachés, des répétitions qui nous aident à vivre le tourbillon dans la tête de Juliette, le personnage principal.   Juliette prend ses marques, apprend à s’accepter et à vivre avec ce qu’elle est. J’aime quelle prenne de la confiance, j’aime aussi ses prises de conscience, son évolution et sa capacité à prendre du recul.   Parce que cette dystopie est certes l’histoire d’une société mais elle sert surtout de toile de fond aux humains, à leurs capacités particulières mais aussi à leur talent pour espérer,pour rêver et y croire.

J’ai aimé les aspects romantiques, j’ai ADORÉ la notion de « choix »,  aimé le fait que ce soit un peu différent des histoires d’amour habituelles.  Certes, il y a une transformation un peu extrême mais j’ai beaucoup apprécié le changement de regards sur les gens.  Parce que c’est la vie, parce qu’on change, parce que des fois, tout est plus clair par après.

Je reprocherais une finale trop précipitée, qui se règle un peu vite… et sérieux… oh boy que ça sent le trouble!  Je serait TRÈS curieuse de voir ce qui arriverait après à ce monde, qu’on laisse à un moment somme toute crucial.

Mais en soi, une trilogie que j’ai beaucoup aimé, avec une écriture que je retiendrai longtemps et des personnages à l’évolution un peu différente ce que j’ai lu récemment.  Bref, une découverte.  Je conseille.  Vivement.

Ailleurs… le billet de Lulai

Le lutin trop petit – Brandi Dougherty/Kirsten Richards

Lutin trop petitQue diriez-vous d’un autre joli album de Noël tout mignon?    Pour ma part, j’ai totalement craqué pour les illustrations, qui semblent être des aquarelles (mais je pourrais me tromper), remplies de cutitude (j’ai décidé que c’était un mot… na!) et de magie de Noël.

 

Olivier est un tout petit-mini lutin qui vit avec sa famille au Pôle Nord et cette année, il va devoir trouver sa voie dans les divers ateliers du Père Noël.  Mais il est si petit que ça ne se passe pas comme prévu, bien entendu!  Un album tout mignon, avec une jolie histoire qui prouve, comme souvent, que chacun peut trouver sa voie (et des amis), avec ses forces et ses faiblesses.   Un petit lutin très très choupi avec en prime un tout petit renne encore plus choupi.  Que demander de plus pour Noël?

 

Et l’orthophoniste, elle en dit quoi?  D’abord, elle est ravie de voir tout le vocabulaire de Noël dans les illustrations, que ce soit les cannes, les jouets, les traîneaux et les décorations ou encore les verbes reliées à Noël.  En effet, on emballe, on saute, on vole (ou on essaie), on donne, on cuisine…  j’adore.

 

De plus, je sens que je vais m’en servir pour travailler la notion « petit » (c’est fou comme « gros » est compris plus facilement – j’allais dire « rentre »… mais j’ai réfléchi deux fois… vivent les double-sens hein!) et si on change un peu la forme, il y a moyen d’en faire une histoire avec une structure narrative pas mal du tout… avec de multiples essais, des solutions, des ratés et un final tout à fait en lien avec le désir du départ.   Et comme en plus les tentatives peuvent être racontées avec toujours la même structure… c’est super!

 

Ajoutez à ça des illustrations assez compliquées pour susciter des descriptions de plus de 4 mots et beaucoup d’humour… et vous obtiendrez ce petit album parfait pour Noël!  Les cocos ont un amour particulier pour les gaffes d’Olivier le petit lutin… allez savoir pourquoi!

Jour de folie – Suzie Robichaud

Jour de folieCe roman a abouti dans mes mains quand mes parents l’ont ramené d’une soirée de lancement.  Et je l’ai lu tout de suite parce que je squattais chez ma parents… et que je n’avais plus de batteries dans ma liseuse.  De l’auteure, j’avais déjà lu et bien aimé « Lettres à Jean-Élie » (je n’ai pas fait de billet… mais je vous renvoie à celui d’Allie) alors je me suis dit que son premier essai en fiction pourrait me plaire.

 

Toutefois, je dois avouer que ça a été un rendez-vous manqué.  Je sais, je les collectionne, ces temps-ci.

 

Ce roman, c’est l’histoire de Simone, fin quarantaine.   Un jour que son conjoint, Vincent, est au ski avec des amis, elle décide de partir à la rencontre de son passé, son premier amour, Gabriel.   De Québec, elle part pour le Saguenay afin de le revoir, sans trop savoir ce qu’elle attend de cette journée, de cette rencontre.

 

Ce roman, ça parle d’amour, des différentes façons d’aimer et d’appréhender la vie ainsi que des relations qu’on peut entretenir avec le passé et les souvenirs.   À travers quelques réflexions, on discute de fidélité, de bonheur.  Pour une fille qui, comme moi, a une relations disons… privilégiée avec mes bulles de souvenirs, ça aurait dû me parler.  Mais voilà, si j’ai apprécié certaines phrases et références, j’ai trouvé l’ensemble un peu trop naïf, et j’ai fait une surdose d’amours diverses et variées toujours intenses, grandes, magnifiées et passionnées.   J’ai eu l’impression d’avoir affaire à des adolescents aux sentiments exacerbés et d’assister à un spectacle plutôt qu’à des sentiments réels.  Un peu too much pour moi, même si je suis certaine que cette puissance d’émotions plaira à d’autres.

 

Dans les parties narratives, la plume simple, directe et sensible fait mouche mais à mon oreille, les dialogues sonnaient souvent artificiel, trop travaillés.  Du coup, je n’y ai que moyennement cru.   Toutefois, une réflexion intéressante sur l’influence des gens les uns sur les autres et j’ai apprécié l’absence de morale à 5 cennes.  Et sur l’amour.  Même si sur ce dernier point, j’ai frôlé l’indigestion.

Vive le vent d’hiver! – Helaine Becker/Werner Zimmermann

vive le vent d'hiverVous souvenez-vous, l’an dernier, je vous ai parlé du joli album « Un porc-épic dans un sapin« , qui nous faisait chanter sur l’air des douze jours de Noël?  Cette année, les auteurs récidivent et nous offrent un vive le vent version hiver et faune canadienne.

 

Encore une fois, on a du vocabulaire moyennement compliqué alors pour mes petits-petits avec des difficultés sévères, pas toujours évident.  Par contre, avec les plus grands, cet album, en plus de les faire chanter, est super pour développer du vocabulaire et mettre des mots sur ces animaux qu’on ne voit pas tous les jours.  Je ne sais pas pour moi, mais un macareux et un boeuf musqué, je ne dis pas ça souvent.  Mais c’est bon à savoir quand on grandit.

 

L’histoire, sur l’air de Vive le vent, c’est celle de trois amis dont le Yéti, qui réussit à faire une une belle pagaille dans les cadeaux du père Noël… au grand dam des animaux de la forêt  Dans toute la deuxième partie de l’histoire, il y a tout plein de choses à faire avec les enfants, comme trouver les choses étranges (yep, un harfang des neiges avec des mitaines, ça le fait plus ou moins) ou encore décrire la grande illustration détaillée où on peut trouver quelques  verbes d’action (manger, jouer, ouvrir, prendre, etc.) et voir aux expressions des animaux s’ils sont contents ou non.

 

On retrouve encore le soooo cute petit porc-épic (je ne désespère pas de retrouver le toutou un jour) et le texte en rimes pour faire comme dans la chanson.  Un seul problème avec mes cocos suuuuper psychorigide.  Devinez-quoi??  Dans la vraie chanson, c’est toujours deux couplets, deux refrains.  Et là, oups, des fois, il y a beaucoup de couplets.  Donc, ça ne leur allait pas du tout… et vous ne pouvez même pas vous imaginer le nombre de fois où j’ai été o-bli-gée de chanter le refrain pour faire plaisir à ces messieurs.  Les oreilles des parents ne s’en sont pas encore remises!

 

Si vous aviez aimé le premier, nul doute que vous allez aimer celui-là aussi! Et j’espère bien qu’il y en aura un à chaque année!

La réparation – Katia Gagnon

La réparationVoici donc ma première lecture pour Québec-o-Trésors, qui avait été suggérée par Lyne, une copine Twitter.   J’avais déjà lu – et beaucoup aimé –  Katia Gagnon avec ses Histoires d’ogres et j’étais bien curieuse de découvrir son premier roman.  Et j’ai bien fait de choisir ce livre car il m’a, encore une fois, vraiment plu.  Un chouia moins que Histoires d’ogres mais beaucoup quand même!

 

C’est le roman dans lequel on fait la connaissance de Marie Dumais, journaliste à Montréal. Oui, c’est la même Marie que nous retrouverons dans Histoire d’ogres.  Ici, nous apprenons à la connaître un peu mieux et nous découvrons réellement qui est ce personnage complexe, celle qui a un si grand talent pour susciter les confidences.  C’est sans doute pour ça qu’on fait appel à elle dans le dossier de Sarah Michaud, jeune adolescente surdouée des maths qui s’est donné la mort, suite à du harcèlement à l’école.  Que s’est-il passé?  À qui la faute?  L’école, la famille, les jeunes bourgeois qui fréquentaient le même collège privé que la jeune Sarah?

 

D’un côté, nous avons cette histoire et de l’autre, celle de Marie-Lune Provencher, une fillette de 5 ans sensoriellement et émotivement déprivée que la DPJ retrouve dans un appartement, auprès de sa mère en délire mystique intense.  Nous suivrons donc aussi cette entrée dans le monde réel.   Dans les deux cas, on retrouve le monde de Katia Gagnon, avec ses quartiers souvent défavorisés et ces grands éclopés de la vie, qui n’ont pas eu de chance.  On ne fait pas semblant avec elle.  Ce n’est jamais trash mais les choses nous sont présentées telles qu’elle sont, les personnages dévoilent toutes leurs blessures et leurs imperfections.

 

Un roman qui date de quelques années déjà mais qui traite d’un sujet dont ne parlera jamais assez : l’intimidation et ses terribles effets.  C’est à travers les témoins des dernières années de la vie de Sarah que nous apprendrons à la connaître: profs, famille, collègues de classe.   Et plus on découvre son parcours, plus on réalise à quel point c’est insidieux et à comment ça pourrait arriver partout, au vu et au su de tous, alors que tout le monde se cache un peu la tête dans le sable, sans se l’admettre.

 

Encore une fois, on sent l’implication sociale de Katia Gagnon.  L’écriture est simple mais bien adaptée à son récit.  À découvrir et à faire découvrir!

 

Bouquineuse boulimique et Suzanne en parlent aussi.

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Calendrier de l’Avent – 25 activités en attendant Noël

calendrierLes calendriers de l’Avent, j’aime ça.  Et non, ce n’est pas juste pour manger du chocolat.  C’est plutôt une tradition, qui fait durer le plaisir de l’attente et mes les cocos dans l’esprit des fêtes.  Que ce soit pour faire des chasses aux trésors ou encore pour découvrir des sucreries… ça plaît à tout coup!

 

La version de Scholastic du calendrier est une version-bricolage.  Et si je peux en dire ce que des cocos en pensent, c’est qu’il y a des cretons-impatients-qui-n’ont-aucune-idée-que-ce-n’est-pas-décembre dans mon entourage.  Et que je suis de nature distraite je l’avoue!    Chaque jour apporte donc son petit bricolage sur le thème de Noël, avec des idées à la  fois simple et originales.  Des pochoirs, des chocolats, des bricolages… et même de la couture.  C’est d’ailleurs l’étrange demande d’une aiguille (!!!) qui m’a fait allumer qu’il se passait quelque chose d’étrange dans la bibliothèque!

 

Les dernières pages cartonnées sont remplies de formes prédécoupées (Un creton-4-ans-crinqué a un peu de mal… et il manque des petits morceaux… mais un creton-7-ans-méticuleux s’en sort suuper bien) pour réaliser le bricolage du jour, ce qui sauve du temps en recherche et, si l’enfant sait un peu lire, le rend ma foi fort autonome.   Bien entendu, certains bricos demanderont de l’aide de la part de l’adulte.   Mais c’est aussi le but de ce genre de calendrier, n’est-ce pas, de passer du temps avec l’enfant!

 

Tout plein de vocabulaire de Noël, qui permet d’en parler, de faire anticiper, de raconter des histoires du temps des fêtes et de faire des liens avec ce que l’enfant connaît de cette période et des légendes qui l’entourent.

 

Ah oui!  Ici, que le Père Noël, les lutins et les cadeaux.  Nul petit Jésus ou crèche.  (À moins que j’ai manqué quelque chose… j’ai réussi à arrêter le carnage avant l’ouverture de touuuutes les petites portes de la page couverture… du coup, la litanie « coucou souris », « coucou nez rouge », « coucou cadeau » a été arrêtée dans son élan.  Gracieuseté des 2 ans.)  Ca change des images saintes que les profs nous donnaient quand on était petits, hein!

Les Nuits Blanches – Fiodor Dostoïevski

Nuits blanchesJ’ai lu les Nuits Blanches alors que j’étais à St-Petersbourg, dans les lieux mêmes où se déroule cette histoire.  Inutile de préciser que ça a probablement beaucoup joué dans mon appréciation de cette histoire ainsi que la vitesse avec laquelle je suis entrée dedans.

 

Cette longue nouvelle est une bonne introduction à l’univers de Dostoïevski, avec ses narrations particulières, ses longues réflexions et considérations sur la vie, la mort, l’amour.  Nous n’avons pas le même type de monologue intérieur tourbillonnant que dans certains autres romans de l’auteur et même si ce n’est pas non plus pétillant de joie et de bonheur, nous sommes loin de la noirceur des autres écrits que j’ai lus le l’auteur.

 

Le narrateur rêve sa vie sans trop y prendre part.  Il erre la nuit dans St-Petersbourg, marchant la ville, se complaisant dans sa solitude et sa contemplation de la vacuité de la vie.   Lors de la première des nuits blanches, il croise une femme, qu’il n’ose aborder que pour la sauver d’un ivrogne.  Cette rencontre l’éveillera à ses premiers réels sentiments et il aura rapidement l’impression de n’avoir vécu que lors des nuits qu’il passe avec Nastenka, la jeune femme.   Mais celle-ci recherche un confident, pas un amoureux.  En effet, elle est amoureuse et elle attend le retour de son homme d’un jour à l’autre.

 

Durant ces quatre nuits blanches, ils vont se raconter leur histoire et apprendre à se connaître, jusqu’à dernière nuit, jusqu’à la perte de la naïveté du narrateur, qui s’était laissé aller à rêver.  Une très belle nouvelle, avec une narration déjà maîtrisée, bien que particulière.  Moins abouti que Crimes et châtiments ou les fameux frères (tiens… il faudrait que je les relise, d’ailleurs) mais le texte atteint son but.  Mais je suis fan du style de l’auteur, c’était prévisible, non?

 

Qui aidera le Père Noël – Jerry Pallota/Davie Biedrzycki

qui aidera le père NoëlVoici le premier d’une longue série de billets-albums-de-Noël.    Je crois qu’il y en aura 7 en tout.  De quoi vous donner le choix, n’est-ce pas!  Vous remarquerez que plusieurs plusieurs viennent de chez Scholastic Canada, une – grosse – maison d’édition que j’aime beaucoup, qui publie des albums et des romans jeunesse canadiens, québécois et américains, depuis plus de 50 ans, et qui a des filiales un peu partout dans le monde.  On nous offre non seulement beaucoup de choix (et les albums sont trouvables longtemps) mais ce sont des collaborateurs géniaux, pour plusieurs raisons (et pas juste pour les cadeaux) et surtout super gentils (clin d’oeil à Julie, Chantale et Caroline).

 

Bon, fin de la crise d’amour.  Et je vous jure qu’ils ne m’ont pas payée pour la faire (en fait, je ne suis pas du tout certaines qu’ils lisent le blog… alors voyez-vous, c’est tout à fait dénué d’intérêt!)

 

Donc, cet album.  Imaginez-vous que Noël arrive et que le Père Noël a besoin d’aide.  Qui pourrait-il engager?  Nous passons donc créature surnaturelle par dessus créature surnaturelle… avec des conséquences que les cocos trouvent hilarantes.  Jusqu’à ce qu’il trouve le match parfait!

 

Un album aux couleurs saturées qui attire l’attention des enfants, en plus de les faire rire.  Car voyez-vous, une momie, ou un dragon, ce n’est peut-être pas « l’helper » idéal!  Et ça fait de drôles de dégâts!  Encore une fois, le texte est très simple et les enfants peuvent facilement deviner juste avec l’illustration quel problème va avoir le Père Noël.   Pour ma part, après lecture, je refais un jeu pour travailler la compréhension de la condition ( le « si » ) et le temps de verbe qui suit après une première lecture.  Comme c’est cocasse, les cocos s’en souviennent et peuvent prédire le problème.  (Le coup de la grenouille a failli causer un accident de nature petite-culotte-mouillée tellement le coco riait!)

 

Notons aussi que ça permet d’explorer le vocabulaire des contes et bestioles fantastiques.  Il est quand même assez rare qu’on en retrouve autant dans le même album.   J’ai seulement un petit bémol sur la fin qui manque de punch à mon goût… et qui fait que ça finit en peu en queue de poisson si celui qui raconte n’y met pas un peu du sien!

 

Mais en gros, ça me plaît bien!

Et Jules a bien aimé également.

Les mardis de Béatrice – Francine Tougas

mardis de BéatriceLes gens du Québec, connaissez-vous la série télé « Au secours de Béatrice »?  Perso, je ne regarde pas la télé mais quand je suis chez mes parents, je me débrouille toujours pour le ou les derniers épisodes.   Dans la série, Béatrice est médecin urgentologue et il y a un parfait mélange de psychothérapie et de scènes de vie.  Parce que oui, il est question de psychothérapie.  C’est ça qu’elle fait, Béatrice, les mardis.  Elle va voir son psy.   Sans trop  y croire d’ailleurs.

 

Le roman, publié tout d’abord il y a plusieurs années (je ne sais plus quand exactement), a inspiré la série.  Toutefois, le roman n’est PAS la série.  Et au départ, ça peut surprendre.  D’abord, ici, il n’est question que des séances de thérapie.  On passe d’un mardi à l’autre, mais à travers les discussions, la colère de Béatrice, ses non-dits et ses demi-explications, on comprend quand même assez bien ce qui se passe dans sa vie, même si elle reste assez brumeuse.  Béatrice travaille dans la pub, elle est intelligente, batailleuse et mord plus souvent qu’à son tour.   Disons qu ‘au départ, on plaint un peu le psy!

 

Si j’ai parfois trouvé la structure un peu répétitive, surtout au début (bon, le fait que je l’aie oublié partout et que j’ai eu une lecture super morcelée pendant les premiers chapitres n’a certainement pas aidé) mais j’ai par la suite rapidement plongé dans cette histoire, celle d’une femme qui malgré tout le succès, toutes les réussites, se sent quantité négligeable et ne sait pas qui elle est.  Son père est décédé depuis longtemps, sa mère est Alzheimer mais malgré tout, son enfance et son histoire familiale la suit partout et l’empêche de dormir.  Au sens propre.

 

C’est ma foi fort bien mené, même si certains pourront dire « c’est encoooore la faute des parents ».  Malgré le travail difficile de Béatrice, il y a des touches d’humour qui pointent le bout de leur nez et on sent la profonde douleur de la femme derrière toute l’auto-dérision limite méchante qu’elle a envers elle-même.  J’ai reconnu des parts de moi en Béatrice (et ce même si je n’ai eu aucune histoire de cette ampleur), des façons de penser, de minimiser les choses.  J’ai aussi réentendu presque mot pour mot des discussions avec des copines (bon, le psy est beaucoup plus wise que moi hein!).

 

Du coup, ça sonne vrai.  Même si l’histoire n’a rien d’original, son traitement l’est.  Et elle est assez universelle, du moins pour une catégorie de personnes.  À tenter.  Mais la Béatrice du roman n’est pas celle de la série.  Pas vraiment!

 

Jules a aimé et Venise a fait une entrevue avec l’auteur.

Tsarskoie Selo et Peterhof – le dernier billet Russie

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Tiens, je suis pas mal fière de moi.  Pour la première fois, je finis par faire finir mes billets-voyage.  J’ai toujours arrêté les billets avant la fin du voyage, trouvant le tout trop compliqué ou trop ancien dans ma mémoire.  Donc, premier voyage complètement chroniqué.  Le premier pas vers une bonne habitude?

 

Puisqu’on m’a posé tout plein de questions sur le côté organisé et sur mon agence, voilà, je vais en parler un peu ici.  Je suis partie avec Traditours, une agence québécoise bien connue, qui offre de multiples destinations et qui ont à coeur de faire découvrir les pays autrement.  Mes parents avaient déjà fait affaire avec eux pour la Turquie et en avait été très satisfaits.   Chaque voyage est différent, bien entendu, mais chaque fois, il y a un accompagnateur formé par l’agence, dont le rôle est d’éviter de perdre quelqu’un en cours de route (yep, il doit savoir compter… habileté ultra-nécessaire) mais aussi de régler et d’anticiper tous les menus problèmes qui pourraient , même ceux auxquels nous, humbles voyageurs pas trop difficiles, n’aurions même jamais songé.  En plus de l’accompagnateur, nous avons eu en Russie deux guides du pays, qui sont là pour nous faire découvrir leurs villes, l’histoire, la politique et les attraits à visiter.  Lisa et Svetlana étaient deux femmes intelligentes, instruites et passionnées de leur pays qui ont pu nous en donner deux visions différentes et semblables à la fois.  Et comme c’était deux littéraires, imaginez ma joie à certaines des conversations que nous avons eues!   Je crois que j’ai fait un peu peur à l’une d’elles en décidant, le premier ou le deuxième soir, de me balader sans accompagnement dans le métro de Moscou et que l’autre en a eu un peu marre de mes questions incessantes par rapport aux lieux des romans… mais bon, en gros, cette organisation nous a sauvé beaucoup, beaucoup de troubles!

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P1120074P1120037 Voilà pour la partie « agence ».  Revenons donc à nos moutons ou plutôt à nos palais car dans ce dernier billet, je vous parlerai essentiellement des alentours de St-Petersbourg : Peterhof et Tsarskoie Selo, où se trouvent les palais Catherine et Pavlovsk.   Un point commun à tous ces palais: ils ont été occupés par les nazis pendant le siège de Leningrad (ou St-Petersbourg.  Ou Petrograd.  C’est la même ville) pendant la seconde guerre mondiale.  Vous pouvez vous imaginer dans quel état ils ont laissé les lieux n’est-ce pas.   Ce siège a d’ailleurs été une époque tragique de l’histoire de la ville, alors que plus de 600 000 civils sont morts de faim pendant la période de 2 ans et quelque qu’il a duré.  Notre guide nous racontait que sa mère, ayant vécu ce siège, avait tout le reste de sa vie eu peur d’avoir faim et avait engrangé la nourriture, tout en ayant une certaine fierté d’avoir vécu de moment d’Histoire.  Bref, ce siège marque encore le St-Petersbourg d’aujourd’hui.

 

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Donc, le palais de Peterhof, dans la région de Petrodvorets, tout près de la ville.  Nous y avons accédé en bateau, « comme dans le temps » et nous avons été accueillis par un magnifique spectacle impliquant la mise en marche des nombreuses fontaines du palais, sur fond de musique Russe (je pense que c’était l’hymne national mais je n’en suis pas certaine alors je vais éviter de dire des conneries)(maman fait dire que c’est l’hymne de St-Petersbourg… j’ai tendance à la croire).  Et je vous jure que c’était magnifique et éblouissant.  Je pense que chacun d’entre nous avait l’impression de vivre un moment unique.

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Ce palais a été bâti par Pierre le Grand au début du 18e siècle.  Construit comme une ode à Neptune, dans le but pas très secret de concurrencer Versailles, qui lui avait beaucoup plu.  En Russie, plus grand, plus beau, c’est important.  Il y a donc un grand palais mais aussi deux jardins : un français et un jardin composé de grands arbres et de sentiers, qui mène jusqu’au bord de l’eau.   Il paraît que se mettre les pieds dans l’eau porte chance.  Fin septembre, je n’ai pas osé mais j’y ai mis les doigts et j’y ai lancé un rouble pour la chance!

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(Vous ne pensiez pas que plus frileux que moi, ça existait?  Meet my mother.  Et ses nombreux doubles.)

Pour une raison que je ne m’explique pas bien, nous n’avons pris aucune photo de l’intérieur du palais, que nous avons pourtant visité.  Crise de folie passagère?  Interdiction?  Bref, je ne sais plus du tout… mais c’était beau!

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Deuxième escale à l’extérieur de la ville, la veille de notre départ : Tsarskoie Selo.  Je VOULAIS aller là.  C’était un lieu qui était partout dans mes lectures adolescentes et imaginez ma déception quand je voyais dans le programme « visites de palais à Pouchkine » mais pas de Tsarskoie Selo.  Oui, cette ville est devenue Pouchkine avec les années.  Quand je dis qu’il est partout, ce qui n’est pas pour me déplaire.  D’ailleurs les deux guides sont super étonnées que les occidentaux que nous sommes connaissent Tolstoï, Dostoievsky, Tchekhov mais que peu d’entre nous ont lu Pouchkine, ce que je n’aurais pas cru au départ.  Mais bon, elle en ont vu plus que moi, des touriste hein!

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Le palais Catherine est surtout connu pour sa chambre d’ambre.  Yep, une chambre faite tout entière d’ambre, du plancher au plafond.  La seule pièce qu’on ne puisse pas photographier.   Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce palais n’a pas été construit en l’honneur de Catherine la grande, mais en celui de Catherine première, par sa fille Elisabeth, grande trippeuse de dorures et de luxe, au milieu du 18e.  Bien entendu, elle a fait appel à Rastrelli et à son incomparable style baroque surchargé.  C’est bien rien qu’en Russie que je trouve ça beau!   Ce n’est qu’après que Catherine II y mit son grain de sel… et le fit agrandir.

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(Celle-là, je vous la placep our que vous ayez une idée des magniiiifiques marqueteries.  Je pense que c’est ce qui m’a le plus impressionnée dans le palais.

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Finalement, le dernier arrêt fut le palais de Paul, ou palais Pavlovsk.

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Très différent du palais Catherine, sa construction fut pourtant ordonnée par celle-ci, pour pouvoir l’offrir à son fils, Paul 1e.   Ceux qui connaissent un peu l’histoire de Russie savent qu’entre Catherine et Paul, ce n’était pas le grand amour, celle-ci lui préférant son petit fils, le futur Alexandre 1e, dont elle s’est d’ailleurs occupée.   Le style est tout à fait différent et on délaisse le baroque pour un néo-classicisme… mais pas que, comme les photos vous le prouveront.   Ce palais était surtout aimé de l’épouse de Paul, Maria Fedorovna, artiste dans l’âme, qui le décorera et s’occupera des jardins.  Paul, quant à lui, est mort assassiné dans le palais St-Michel, à St-Petersbourg, où on ne pouvait entrer que par des ponts levis, le tsar ayant peur d’être tué.  Ce qui n’était pas si fou, vu sa fin, dans sa chambre.  Mais revenons au Palais Pavlovsk.

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J’ai oublié de qui sont ces superbes tapisseries… mais si quelqu’un peut me donner l’info, je serais plus que ravie! (Maman fait dire que ce sont de Gobelin.  Encore une fois, je suis pas mal certaine qu’elle a raison, vu qu’elle écrit TOUT!!!)

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Non mais ces PLANCHERS!!!!!  J’ai trippé comme une folle, c’est fou, fou, fou!

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L’intérieur est rempli d’oeuvres d’arts.  Un régal de visite, que j’ai encore plus appréciée que celle du palais Catherine.  La journée s’est achevée par une balade en calèche dans les immenses jardins du palais.   Retour à une autre époque!

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Et je vous laisse sur les images du resto et de la soirée d’adieu (il paraît que c’est le resto préféré de Poutine… mais il n’y était pas.  ouf!).  Vin et vodka à volonté.  Mais je suis sage, sage, sage!

C’est donc la fin de l’escapade russe.  Alors, je vous ai tentés?

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(Je me permets cette photo parce que je crois sincèrement qu’on ne peut reconnaître personne d’autre sauf nous trois…  mais je retirerai au besoin!)