Dictionnaire amoureux du Québec – Denise Bombardier

Dictionnaire amoureux du QUébecCe n’est pas le premier dictionnaire amoureux que je lis.  Mais c’est le premier sujet sur lequel je connais quelques petites choses… et au sujet duquel j’ai des opinions.   Et entendons-nous, je ne suis pas nécessairement d’accord avec toutes celles de Mme Bombardier, personnalité publique québécoise lettrée et cultivée… qui ne fait pas l’unanimité, comme il arrive souvent avec ces personnes fortes et colorées.

 

Le principe, si vous ne le connaissez pas: l’auteur choisit des mots-clés au sujet du thème choisi (ici, le Québec) et en explique le sens, les implications et les références.   Dans cet ouvrage, divers aspects du Québec sont déclinés sous les onglets : Michel Tremblay, Cabane au Canada, Religieuses, Plaines d’Abraham et Escaliers extérieurs de Montréal, pour n’en citer que quelques uns.  J’ai trouvé ces choix fort judicieux même si j’aurais bien aimé trouver un entrefilet sur Nelligan, Anne Hébert ou le Carnaval.   Mais ça, c’est moi, n’est-ce pas!

 

Pour avoir découvert la Russie avec ce type d’ouvrage, c’est selon moi une bonne idée d’avoir une vision d’ensemble du pays en question.  En tant que québécoise, ça m’a bien plu d’avoir la vision de quelqu’un d’autre, même si j’ai trouvé certaines choses un peu cliché (surtout la vision des hommes et des femmes québécois, que j’ai trouvée un peu sur-généralisée) et j’ai définitivement souri à l’évocation de certains souvenirs et à plusieurs incontournables de la culture québécoise.  J’ai revu quelques films, réécouté des chansons et eu une envie folle de revoir certains paysages magnifiques de ma province, que j’aime d’amour, comme plusieurs le savent.  Et j’ai été soufflée par la véracité (pour moi) de la « sidérante indifférence » que plusieurs portent au Canada anglais, malgré mes nombreuses relations parmi les Canadiens anglais.  Ca fait réfléchir, je trouve.

 

C’est d’ailleurs l’un des attraits principaux de cet ouvrage.  Faire réfléchir, nous ramener à notre histoire, que nous avons souvent entendue teintée de la couleur politique de nos profs et de nos institutions.   On sent l’amour que Denise Bombardier porte au Québec et même si sa vision est un peu assaisonnée de « moi-je » et d’éléments de sa propre vie jet-set, la volonté de nous garder un certaine objectivité (j’insiste sur le mot « certaine »… la vision d’une seule personne ne saurait être objective, ça se comprend) et de montrer tout son attachement à notre province est palpable tout au long de ces pages.

 

Yueyin, en tant que Française ayant vécu ici, je serais fort curieuse de savoir ce que tu en penserais!  Et ton Papou aussi, tiens!

 

Merci Mireille pour l’envoi!

The law of Moses – Amy Harmon

law of mosesCess a toujours le don pour m’embarquer dans des lectures communes multi-joueurs où je suis obliiiiigée de lire 500 messages en me levant le matin pour cause de décalage horaire!  Mais bon, je ne plains pas, j’adore.  Du coup, merci de m’endurer malgré un nouveau téléphone (ce qui inclut un autocorrect pas encore habitué à mon vocabulaire) qui a causé des conversations hallucinantes de ma part… voire même un extrait audio totalement pas rapport… anyway, les filles ont été trèssss gentilles d’endurer tout ça!

 

Bon.  The law of Moses, c’est un roman de Amy Harmon, qui m’a fait pleurer toutes les larmes de mon corps avec Making Faces.  Avec un pareil titre, j’avais un peu peur que l’aspect religion (ouais… je suis une mécréante) me dérange, mais pas du tout en fait.  J’y ai davantage vu une réflexion sur le faire de croire (en quelqu’un, en quelque chose) et beaucoup de références… ce qui me plaît toujours, même quand c’est la bible (dont j’ai, bizarrement, beaucoup aimé la lecture quand j’étais toute petite… vu que c’était tout ce que j’avais le droit de faire au primaire quand j’avais fini mon travail… Du coup, ça me parle, surtout l’ancien testament – et non, je ne pense pas que ma prof savait ce qu’elle donnait à lire à une enfant de 7-8 ans quand elle a changé le nouveau pour l’ancien… mais je m’égare).

 

Même si je dois avouer que j’ai moins aimé que Making Faces, j’ai passé un bon moment de lecture grâce à la plume de l’auteur que j’ai tout autant aimé… et j’ai adoré les échanges avec les copines, les confrontations d’avis et de perceptions.  Mais je vous explique un peu.  The law of Moses, c’est l’histoire de Georgia, cowgirl de son état et vivant dans un monde de cowboys à paillettes (ok, j’en mets un peu) et de Moses, née d’une mère accro au crack, trouvé dans un panier,  barouetté d’un bord à l’autre depuis sa plus tendre enfance et ayant édifié quelques lois autour de lui pour se protéger.  Georgia est directe.  Voire même très directe.  Elle est rapidement fascinée par ce Bad Boy qui passe de situation grave en situation pire, mais qui est aussi un peintre génial, bien que torturé.    Bon.  Jusque là, vous vous direz que ce n’est rien d’original.  Mais détrompez-vous.  Le début ne nous prépare pas vraiment à la suite.   Parce que les changements ne sont pas immédiats.  Parce que l’amour prend beaucoup de formes et que ce n’est pas seulement l’héroïne qui participe à l’évolution du héros, ce que je trouve ma foi fort logique et plus crédible que dans certaines romances.

 

Le roman est divisé en deux parties bien distinctes.  Si j’ai beaucoup, beaucoup aimé la première, même si elle est plutôt lente, j’ai eu des moments un peu plus down dans la seconde, qui contient pourtant davantage d’événements.  J’ai bien aimé les personnages avec leurs réactions parfois hors-norme et j’ai beaucoup apprécié qu’ils restent fidèles à eux-mêmes, malgré tout.  L’aspect « don » (parce que pour moi, c’est plus ça que du paranormal) est super bien exploité et tout l’univers m’a parlé.  Ajoutez à ça des personnages secondaires pas parfaits non plus, mais crédibles, et ça donne une bonne idée de l’histoire.

 

Pourquoi je ne suis pas en extase, alors?  Certains aspects m’ont semblé un peu too much (je ne pourrai pas vous dire quoi ici mais deux points en particulier m’ont fait grimacer (était-ce vraiment nécessaire???  Pour moi, non.  C’était juste « trop » et ça m’a bloquée dans mes émotions) et quelques intrigues sont somme toute assez prévisibles.

 

Mais bon, pour l’écriture de Amy Harmon ainsi que son prologue juste PARFAIT, ça vaut le coup d’être tenté.  Et c’est officiel que je lirai autre chose de l’auteur!

 

Lecture partagée avec Cess, Simi, Karen, Fleur, Bérengère, Emi, Julie et Sab!

Souris, tu viens au cinéma? – Laura Numeroff/Felicia Bond

souris cinémaVoici une collection bien connue aux États-Unis que je suis bien contente de découvrir en français.  Il y en a tout plein d’autres (en français, chez Scholastic… depuis un bon moment, je suis en retard dans les nouvelles)  mais je vous présente aujourd’hui celui de Noël… parce que je suis à fond dans le thème, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué depuis le début décembre!

 

Ok, d’emblée, j’adore cette collection.  Depuis des années.  Du coup, c’était un pari gagné d’avance pour moi que la lecture de cet album, qui m’avait bizarrement échappé depuis sa parution. Très peu de texte (une ou deux phrases par page), mais des structures syntaxiques pas si simples, ce qui fait qu’il est très pratique avec certains de mes cocos.  En plus, elle est drôle (même si bon, elle est un peu exigeante) cette petite souris.

 

Le principe?  Il se répète.  Si tu amènes petite souris au cinéma, elle va vouloir du pop corn… et si tu lui donnes du pop corn, elle va vouloir faire des guirlandes.. etc. etc. etc… Une série interminable, of course… sinon ce ne serait pas drôle!  Les dessins sont classiques mais on est en plein dans le thème de Noël, de la neige et de l’hiver, avec tout le vocabulaire qui va avec.  Et moi qui cherche toujours des verbes d’action illustrés, ici, je suis servie!

 

Spécifiquement, ce livre est super pour travailler les temps de verbes (le futur en particulier) et la compréhension des phrases conditionnelles avec « si ».   Comme ce n’est pas super évident comme concept, c’est bien que le reste soit simple et que ça se base sur du connu.   Et les enfants adorent s’amuser à inventer d’autres exigences à miss souris capricieuse quand on fait des mises en situation!  Et si tu lui donnes une canne en bonbon?   Et si tu l’emmènes voir le Père Noël… et si…

 

Bref, des heures et des heures de plaisir!

La voie du sang – Malefica #3 – Hervé Gagnon

Malefica 3Incroyable mais vrai… j’ai fini une série à peu près dans le bon temps, sans la laisser traîner dans la pile pendant une demi-éternité.  C’est que je voulais savoir comment cette histoire se terminait et que l’auteur m’avait dit qu’il devait régler un tout petit point… et que ça avait pris 200 pages.  Du coup, curiosité aiguisée, comme vous pouvez vous l’imaginer.

 

Là, mon problème, c’est que je viens de relire mes billets sur le tome 1 et le tome 2… et que je pourrais continuer à en dire encore la même chose.   Pas que ce soit pareil, hein!  Mais c’est que selon moi, ce volet conclut super bien la trilogie et répond à toutes les questions.  Du coup, si vous avez besoin d’un bon gros roman rempli d’action, avec une histoire de chasse aux sorcières, des énigmes millénaires et des méchants bien méchants qui sourient cruellement, c’est pour vous.  Ça se dévore et c’est sans prise de tête.  Et pour ce type d’histoire, je ne demande que ça.

 

Selon moi, la grande qualité de cette série, c’est sa cohérence.  Tout à sa place, tout est lié et rien n’est laissé au hasard.  Du coup, quand on est un devin comme moi, on voit venir mais on trouve aussi que c’est bien construit… et je ne sais pas pour vous, mais je préfère 100 fois une construction habile à une fin sortie de nulle part et à des millions de fausses pistes.   C’est super bien ancré dans l’Histoire (oui, le grand H est volontaire) et on y rencontre certains personnages qu’on connaît bien.   L’auteur réussit parfaitement à rendre son histoire plausible historiquement et à offrir une finale réussie, qui me convient parfaitement.

 

Encore une fois (ce sera mon bémol principal à la série), certains personnages manquent de nuances et on insister un peu trop sur la méchanceté de certains d’entre eux à mon goût.  Selon moi, un peu de retenue en cette matière aurait ajouté de l’intensité au récit… mais c’est mon pet peeve littéraire, comme je l’ai dit dans mon billet du tome 2 .   Ceci dit, les atmosphères sont bien décrites (j’en ai fait des cauchemars), il y a des péripéties à souhaits… et ça fait la job, comme on dit!

 

Une bonne série historique (on est en France, au 17e), qui se tient jusqu’au bout!  J’ai beaucoup aimé les derniers chapitres… et j’ai bien envie de lire le « Jack » de l’auteur!

 

Frisson l’écureuil de prépare pour Noël – Melanie Watt

Frisson NoëlVous connaissez Melanie Watt?  Plusieurs ont déjà fait connaissance avec Chester, le chat caractériel.   Mais parmi ses personnages récurrents, il y a aussi Frisson l’écureuil peureux, qui nous propose ici son guide de survie pour Noël.

 

Comment vous expliquer le concept-Frisson.  Pour tout dire, moi, il me fait mourir de rire, avec ses peurs, ses précautions et ses idées saugrenues pour grands stressés de la vie.  Mais pour être franche, il ne plaît pas à tous les enfants qui l’adore… ou qui ne le comprennent tout simplement pas.  L’un de mes neveux l’aime bien, le trouve nono comme tout… mais il fait un peu paniquer d’autres cocos de ma connaissance qui comprennent mal l’humour… et qui pensent que c’est dangereux pour vrai!  Bref, il faut tester pour voir si ça passe ou non.

 

Donc, dans cet album, notre écureuil-qui-a-peur-de-son-ombre nous offre un guide du parfait petit anxieux à l’approche des fêtes.  C’est qu’elle a de l’imagination, la petite bête, pour anticiper tous les malheurs possibles et impossibles!  Et elle est structurée à part de ça.  8 chapitres où on nous parle décorations, sucreries (ya de graves dangers cachés dans le gâteau aux fruits), cadeaux et personnages de Noël.  Checklists, problèmes et solutions à la clé.

 

Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que ce n’Est pas une histoire.  C’est un condensé de réflexions comiques , présentées avec des dessins un peu caricaturaux (genre Frisson sur la couverture… vous voyez le genre) et tout plein de petites blagues que les adultes trouveront aussi (voire même plus drôles) que les petits.

 

À vous de voir si vous faites partie du public cible!

L’énigme du retour – Dany Laferrière

L'énigme du retourDany Laferrière et moi, des fois ça passe… et des fois moins.  Ce roman a maintenant 5 ans et ce n’est que suite à la recommandation de mon papa que je l’ai finalement lu, pour Québec-o-trésors.   Verdict?  Ca a passé.  J’ai aimé le côté autobiographique, le clash entre le nord et le sud ainsi que ce regard très particulier sur Haïti, sur l’enfance et sur l’exil.

 

Sans compter l’écriture… quelle écriture!  Se baladant sans heurt entre poésie et prose, les rythmes varient mais demeurent fluides.  J’ai noté tout tout plein de citations et j’ai fermé le livre avec des heures de réflexions à venir.  Bizarrement, j’ai trouvé le ton du roman différent de ce que j’ai lu d’autre de l’auteur…

 

L’homme qui est au centre de ce roman meurt, exilé, à New York.  C’est un père absent qui s’efface mais qui soudainement prend toute la place et qui pousse le narrateur à revenir en Haïti, sa terre natale quittée 3 décennies plus tôt.   Il y revoit sa mère, gardienne de la mémoire, sa soeur, toujours là sans trop faire de bruit, son neveu, rempli de rage de vivre, ainsi que plusieurs connaissances anciennes, à lui et à son père, dont il n’a aucun vrai souvenir.  Entre Port-au-Prince et les villages haitiens, on assiste à un road trip en Buick 57, vers le passé et le présent qui parfois s’emmêlent, dans un pays où le narrateur pose un regard ambigu, relevant à la fois de l’étranger et de l’homme du pays.

 

Des images fortes, un roman qui fait limite l’éloge de la lenteur, deux mondes qui clashent, deux modes de vie, deux histoires.  Un retour aux sources et un portrait nostalgique mais sans concession d’Haïti.  La souffrance d’un peuple soumis à Duvallier (s)  à travers les décennies, mais aussi leurs bonheurs, leur côté vrai, pour le meilleur et pour le pire, leur générosité et leur fierté malgré tout.

 

Un roman à lire, qui nous invite à poser un autre regard sur ce qui nous entoure et qui nous livre le ressenti de l’exilé, ni d’ici ni de là-bas.

Et je retiendrai cette image très très forte de la valise… ceux qui ont lu comprendront.

 

Ailleurs, Richard, Venise et Enna en parlent.

 

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(2/5)

C’est Noël – Caroline Jayne Church

C'est NoëlVoici un très court album cartonné (genre… 16 pages) sur la thématique « Noël ».   Une mise en scène tout simple, avec un petit rouquin tout mignon qui se demande ce que le Père Noël va lui apporter.  Un dragon?  Un sous-marin?  Une fusée?  Un orchestre?  Vous verrez bien!

 

Oui, je sais, c’est basic, mais il y a du vocabulaire pas si courant que ça dans ces quelques pages (à une phrase par page, faut le faire!), il est super court, ce qui conviendra aux cocos qui ont du mal à s’arrêter longtemps sur un livre.  On associe le tout avec des dessins simples, colorés et attrayants et quelques textures à toucher… et voilà le travail.   En plus de ça, il y a des déductions cool à faire à la fin (mais pourquoi reçoit-il donc un tambour?!?!?!), quelques verbes de déplacement à explorer, sans compter une possibilité de poser la question « où? » à chaque page.

 

Bon il faut faire un peu attention pour ne pas arracher les petits panneaux sur la dernière page (ce qui nécessite un certain contrôle) mais c’est un album que j’adore utiliser avec mes petits cretons!

Dear you – Emily Blaine

Dear youJe ne sais pas qui m’a parlé en bien de ce roman au départ.  Mais en fait, j’avais lu quelques pages de son dernier roman (Colocs (et plus) ) sur la liseuse d’une copine et je n’ai pas du tout accroché au style.  Du coup, la dite copine m’a plutôt conseillé de lire celui-ci dont elle avait vraiment apprécié davantage le style.   Ayant envie d’une romance, j’ai suivi son conseil sans trop m’apercevoir qu’il y a 7 actes, pour un total de quoi…. 700 pages (ce que vous avez à gauche est l’intégrale).

 

Oui.  700 pages.

 

Aucune romance ne devrait avoir 700 pages.  C’est éternel, une romance de 700 pages.  Ça se répète, une romance de 700 pages.   Bref, si j’ai quand même apprécié la première moitié, j’avoue qu’ensuite, j’avais quand même hâte que ça se finisse.  J’avais un peu compris l’idée générale.   Mais je vous explique ce qu’il en est.

 

Le roman est raconté du point de vue de Kathleen, une jeune femme intelligente qui travaille comme concierge de nuit au Peninsula, un hôtel chic (voire même très chic) de New York.  Elle est professionnelle jusqu’au bout des ongles, n’est pas malheureuse mais plutôt spectatrice de sa vie.  Kat adore lire les annonces du New Yorker (un genre de Spotted New Yorkais, mais en papier… Institution New-Yorkaise, ce magazine), espérant y voir son nom.  Elle attend le destin, quoi.  Mais c’est plutôt Andrew Blake qui va apparaître.  Richissime client qui va rapidement se mettre avoir des demandes… un peu too much pour un client.   Et pour Kat, les clients, c’est un big no-no.  Surtout quand elle commence juste une relation avec Dan, le barman de l’hôtel.

 

Bien entendu, on se doute qu’elle va craquer, vu qu’elle perd tous ses moyens (et la force de ses genoux) quand il lui parle.  On se doute que ça n’ira pas tout seul.   On se doute aussi que scènes croustillantes il y aura (Yoda, sors de ce corps).    Bref, de ce côté, pas de souci.  On y trouve une relation qui se bâtit assez progressivement malgré le coup de foudre initiale, une plume pas mal du tout et un début bien rythmé.  J’y ai vu des références globales à Mr. Rochester ou à You’ve got mail (j’aime les références) et quelques références littéraires également.  Les scènes hot sont assez répétitives mais il y en a une qui donne chaud (je ne saurais plus laquelle… c’est qu’il y en a beaucoup.  Mais en 700 pages, on s’y attend.  Surtout qu’ils ne peuvent se voir sans se sauter dessus).

 

Bon, je ne dis que des choses positives, là… pourquoi suis-je mitigée, outre la répétition et les longs dialogues où plusieurs choses sont redites de nombreuses fois (ben oui, même les déclarations, on finit par s’en lasser)?  L’héroïne.  Kat se permet des jugements sur tout le monde (et, of course, elle ne peut pas se tromper, c’est l’héroïne), des trucs énormes… et n’admet aucun commentaire sur sa relation à elle.  Et c’est SOUVENT.  Elle ne serait jamais ma copine, jamais.  À la place de Lynne (sa meilleure amie), je pense que je l’aurais massacrée.  De plus, je dois avouer que côté coïncidences, on approche le niveau « Oliver Twist ».

 

Mais savez-vous quoi?  Malgré tout, c’est addictif et ça se lit tout seul.  Je les ai quand mêmes lues en une journée, ces fichues 700 pages.   Mais que de longueurs!

Girl Online – Zoe Sugg

Girl onlineJe récris cette chronique parce que ma première version, si elle disait exactement la même chose, ne tenait pas compte de ce que j’ai su APRÈS ma lecture.  Mais je m’explique.

 

C’est la fille d’une copine qui m’a fichu sa liseuse sous le nez en disant : « il faut que tu lises ça, Zoella est trop cool, je l’adore. ».  Bon, pour que la choupette (13 ans quand même) lise en anglais, je me dis que ça doit valoir le coup. En fait, je pensais que c’était une copine à elle ou la grande soeur d’une copine… bref, qu’elle la connaissait.   Je lis le roman, un roman YA bien sucré, dans l’ambiance de Noël, dans lequel je passe un bon moment malgré les clichés, qui sont quand même nombreux.  C’est Noël, alors des gâteaux et de l’aventure, ça me convient tout à fait.  Et je m’attendais à ça, en fait.

 

Puis, je vais voir sur Goodreads et je vois le bordel qu’il y a là bas.  Des gens, qui adoooorent et tout plein de une étoile qui disent que c’est de la m…  Là, je fronce les sourcils.  J’ai lu pas mal de romances YA.  J’ai lu du bon et du moins bon.  Et même si ce n’est pas dans mon top romances, c’est looooin d’être le pire YA que j’ai lu, tant au plan de l’écriture qu’au plan de l’histoire.  Croyez-moi, il y a pire.  VRAIMENT pire.   Du coup, la question qui me taraude… « mais pourquoi tant de haine? »

 

Après un peu de recherche j’ai réalisé que la Zoella en question était une star de YouTube britannique, une vlogueuse  beauté et vie quotidienne, je pense.   Suivie par des millions de personnes.   Et suite à une discussion avec Justine de Fairy Neverland, je réalise qu’il y a une grosse polémique sur le fait qu’elle aurait utilisé un ghostwriter pour écrire le roman.  Elle, elle dit qu’elle a été aidée.  Bref, c’est le zoooo dans le merveilleux monde de l’internet, comme dit ma mère.  Et considérant le thème du roman… c’est limite ironique, nous sommes-nous dit.

Mais je m’explique.

 

Girl online, c’est Penny, 15 ans.  Penny sent qu’elle ne peut être honnête et vraiment elle-même avec personne, sauf son meilleur pote (gay… cliché numéro 1) Elliot, un ado très stylish.  Donc, pour s’exprimer vraiment, elle ouvre un blog, Girl online (de là le titre), qui fonctionne assez bien, et dans lequel plein de jeunes se reconnaissent.  Au début du roman, elle est dans l’ombre de sa meilleure amie Megane, qui semble évoluer dans une tout autre direction qu’elle (et être une mégabitch tant qu’à moi… cliché numéro 2), elle est une machine à gaffes sur 2 pattes (welcome to my life, Penny), a un gros kik sur Ollie, le beau gosse de l’école… et, depuis un accident de voiture, a commencé à faire des crises de panique, auxquelles elle ne comprend rien.

 

Elle s’ouvre donc de tout ça sur le blog, en restant anonyme, bien entendu.  Puis, par un concours de circonstances, sa mère, qui est organisatrice de mariages à thème, a un contrat de dernière minute… à New York.  Du coup, hop, voilà tout ce beau monde parti pour quelques jours, dans le temps des fêtes, à presque-Noël.  Et New York à Noël… c’est féérique.  Et là, elle va rencontrer le petit fils de Mme traiteur… et…

 

Bon, vous devinez la suite.  Et parce qu’elle est blogueuse, elle va en parler, toujours en restant anonyme.  Et bien entendu, ça ne va pas se passer comme prévu.

 

Est-ce que j’ai passé un bon moment?  Oui, bien sûr.  C’est Noël.  J’ai envie de sucré, de sweet, de flocons de neige et de coating de guimauve.  C’est ça que je recherchais.  Trop sucré et fluffy, direz-vous?  Oui, vous pouvez.  On flirte avec l’overdose.  Mais en s’y attendant (la choupette de 13 ans qui n’a pas encore donné son premier french kiss a trouvé ça super… du coup, je savais à quoi m’attendre hein!), ça passe.  Des clichés?  Yep.  Beaucoup.  Mais pas plus que dans d’autres romances YA.  Le mec est parfait, il a un secret (qu’on devine assez vite… nous, mais pas Penny, of course).  Les personnages manquent-ils de nuances?  Peut-être… mais sincèrement, j’ai vu pire.  Le meilleur copain, entre autres, n’est pas parfait et Penny, des fois, ne voit pas plus loin que le bout de son nez et a des vraies réactions de fille de 15 ans, avec toute la retenue que ça implique (des fois, j’avais le goût de la secouer un peu!!!).

 

Par contre, ça se lit tout seul (en une petite soirée), on le lit avec un sourire, ça donne le goût d’aller se balader à New York à Noël (d’ailleurs, les descriptions de New York sont géniales… adoré!), de manger des cupcakes, de revoir Downton abbey et de loger au Waldorf.   Ca rappelle le premier amour, quoi.   Certaines scènes sont très cute (la petite soeur de Noah, est sweeeet) et j’ai eu quelques éclats de rire aux gaffes de l’héroïne au début (parce qu’elle en fait moins par la suite).

 

J’ai aussi beaucoup apprécié les descriptions de l’anxiété, qui ne sont PAS DU TOUT exagérées (sérieux, si je vous emmenais dans ma tête quand je buzze, vous verriez que quelques questions qu’elle réussit à contrôler, ce n’est rien) et qui démontrent ce que ça peut être de vivre ça.   D’anticiper TOUT ce qui pourrait aller mal et d’avoir les mêmes pensées qui tournent en boucle non stop.  Et ne serait-ce que pour ça, pour montrer qu’on peut, à la longue, vivre avec, je trouve que ça vaut le coup, même si pour Penny, ce n’est pas fini.   J’ai aussi aimé qu’on parle d’internet, de cet anonymat qui n’existe pas vraiment, de la versatilité de ces gens qui nous aiment teeeeellement, et de la facilité de dire des horreurs quand on se cache derrière un écran.  Est-ce que tout se dit sur le net?  Ca implique quoi, ce que l’on dit?

 

Bref, une romance très rose bonbon et profondément ancré dans le monde actuel (après coup, je crois même pouvoir dire « dans la réalité de Zoella »), qui ne réinvente rien mais qui nous fait passer un bon moment et qui nous fait sourire.  Dans l’ambiance de Noël, quoi!

Bunny, cheval de guerre – Une histoire vraie – Elizabeth MacLeod/Marie Lafrance

Bunny-cheval-de-guerreJ’ai reçu cet album dans un envoi « première guerre mondiale » dans le cadre du centenaire.  J’ai traîné un peu à la publication vu que le public-cible de cet album n’est pas du tout présent dans mon entourage.  Yep, j’ai très peu de cocos de 8 ans et plus autour de moi.  Et vu les thèmes (la guerre, la mort, les gaz empoisonnés, etc.), je n’aurais pas vraiment pris la chance de le lire à des plus jeunes, surtout qu’il y a quand même pas mal de texte.  Ceci dit, pour le public cible, ça passe super bien (du moins, avec mon cobaye) et les sujets plus difficiles sont bien abordés, sans trop de pathos mais sans pour autant embellir la guerre et ses horreurs.  Entendons-nous, pas d’hémoglobine dans tout ça.. mais bizarrement, ça, ça ne les dérange plus du tout… mais je m’égare.

 

On raconte ici l’histoire vraie de Thomas, de la police montée de Toronto, qui part à la guerre en 1914, dans le même régiment que son frère Ben, qui s’est vu attribuer Bunny, un brave et courageux cheval.  C’est donc l’histoire d’un soldat qui nous est racontée, de sa traversée à son retour.   C’est simple, c’est factuel, on n’entre pas dans les grandes pensées philosophiques mais ça peut servir de base de réflexion aux jeunes pour aborder la première guerre mondiale (on n’aborde pas du tout les causes par contre), pour expliquer les coquelicots du 11 novembre et pour traiter de l’évolution des batailles à travers le temps.

 

J’ai bien aimé les illustrations, les tons ternes, qui reflète bien l’atmosphère de ces temps difficiles.  Si l’album est intéressant parce que basé sur un fait vécu, je n’ai pas non plus eu de réel coup de coeur, probablement en raison de l’émotion qui a plus ou moins passé pour moi.   Et bon… je pense que je préfère les albums pour plus petits…. déformation professionnelle!

 

Le mot de la fin de mon cobaye : « en fait, pendant la première guerre, c’était comme les chevaliers mais sans les armures… pis sans les lances… pis sans les épées… «