La femme de l’Allemand – Marie Sizun

femme de l'allemandC’est Liliba qui m’a offert ce roman que je suis allée à Lille début 2014.   D’ailleurs, je ne désespère pas qu’elle recommence à bloguer, de là le lien vers chez elle… non mais!

 

C’est en faisant le ménage de ma pile à lire que j’ai senti, avec mes jolis petits doigts, la gomette en forme de fleur sur le prix… et que je me suis rappelé de ce roman.  Puis, j’ai lu le petit mot, j’ai souri, je me suis dit que, vraiment, il faudrait se revoir… et j’ai décidé de le lire, sans avoir aucun souvenir de ce dont il était question.   Et j’ai adoré cette lecture, autant en raison du style que du propos.

 

C’est une histoire de filiation belle et cruelle à la fois qui nous est proposée ici.  Cette histoire, c’est celle de Marion, une petite parisienne, élevée par sa mère Fanny.  Fanny est belle, orageuse, flamboyante et vit à sa manière, en symbiose avec sa fille, la fille de l’Allemand, un grand amour de jeunesse qui lui a valu le rejet de sa famille.  C’est que nous sommes dans les années 40, dans un Paris qui se relève encore de l’Occupation.   L’Allemand, c’est celui qu’on tait, celui dont on ne parle pas, celui que la petite Marion fantasme en grandissant.

 

Marion grandit donc dans ce deux pièces de la rue St-Paul, entre les visites « normales » chez sa grand-mère Maud, où personne ne mentionne Fanny, et la folie douce, exaltante de sa mère.  Cette folie vue avec des yeux d’enfants, des yeux de petite fille amoureuse de sa mère, son repère, son ancrage.  Jusqu’au jour ou ce regard va se confronter à celui des autres, ce jour où les yeux deviennent froid, où il n’y a plus rien de magique ou de merveilleux dans la folie de sa mère.

 

Marie Sizun réussit à nous offrir un kaléidoscope d’images superposées de Fanny, cette mère malade dont Marion n’a même pas une photo.   Images parfois touchantes, parfois effrayantes mais aussi tumultueuses et éclatantes.  On tremble pour la petite Marion pendant les crises, on a peur avec elle et, comme elle, on développe ce regard d’adulte qui a grandi trop vite en raison des circonstance.  Ce regard culpabilisant, honteux.  Et comme elle, on est pris dans ce conflit de loyauté constant et dans cette période normale de l’adolescence où on veut être nous, où on ne veut plus être « la fille de sa mère ».

 

Tout ça, l’auteur réussit à nous le faire ressentir en moins de trois cents pages.  Les hauts et les bas, les sentiments qui évoluent, la culpabilité, le goût d’autre chose.  C’est terriblement beau et terriblement juste aussi.  Une magnifique lecture.

 

Merci Alix!

This one summer (Cet été-là) – Mariko Tanaki/Jillian Tanaki

This one summerJ’ai choisi cette BD parce que j’avais lu de très belles critiques et que les histoires de passage à l’âge adulte, normalement, ça me plaît.  Toutefois, je dois avouer qu’au final, j’ai bien aimé… sans plus.  Agréable moment de détente mais qui ne me marquera pas non plus à long terme, même si les graphiques m’ont beaucoup plu.  En fait, je dirais même que les images sont magnifiques, variées, avec une atmosphère très réussie.  Mais je suis beaucoup moins convaincue par l’histoire.

 

Nous rencontrons donc une jeune ado, qui retourne au chalet d’été, pour une énième année. Elle y retrouve son amie, qui est un peu garçon manqué, et surtout pas tout à fait au même niveau qu’elle, qui commence à s’intéresser aux garçons.  C’est l’histoire d’un été, où sa mère vit des choses que notre héroïne ne comprend pas vraiment.  Elle est jeune, tout est noir ou blanc, elle voit le monde avec ces certitudes qui lui permettent de juger sans vraiment se poser de questions.

 

Mais voilà.  Je n’ai pas eu l’impression qu’il y avait une réelle évolution du personnage.  J’ai eu l’impression de la retrouver au même point du début à la fin.  De là mes réserves.

 

Mais quelles belles planches!

 

BD-de-la-semaine

 

 

Comme deux gouttes d’eau – Aimée Verret

Comme deux gouttes d'eauUn petit brin de lecture bien jeunesse au retour de voyage (comme vous le savez, l’ordre de mes billets n’a strictement rien à voir avec l’ordre de lecture).   Quand on est en jet lag, on choisit des lectures simplissimes pour s’en rappeler le lendemain.  Ca aide.  De plus, j’avais bien aimé Inséparables du même auteur et j’ai bien retrouvé la plume bien québécoise et la description des adolescentes d’aujourd’hui.  Bien entendu, le jeunesse-très-jeunesse,

 

Ce roman, c’est donc l’histoire de Samuelle et Félixe, qui ont presque 16 ans.  Elles sont bien différentes dans leur tête, mais physiquement, elles sont identiques.  Et ça pèse à Sam, qui ne demande qu’à être unique.  Du coup, elle est ravie que Félixe n’ait pas envie de partir dans le bas du fleuve avec la famille et veuille plutôt travailler comme aide-monitrice au jardin botanique.

 

Elles vont donc passer l’été chacune de leur côté, pour la première fois.  Sam se fait de nouveaux amis, en omettant une « petite » partie de sa vie tandis que Félixe découvre l’univers du monde du travail n’est pas si facile que ça.  De plus, elle a en tête d’avoir une silhouette d’enfer pour la rentrée.   Le roman traite de thèmes importants à l’adolescence: l’identité, l’image de soi, les amis, le physique.   Comme pour l’autre roman de l’auteur, c’est ma foi assez réaliste, même si, encore une fois, j’aurais préféré que certains aspects soient mieux développés, plus fouillés.  Mais c’est ma foi fort adapté aux jeunes ados et ça permet de réfléchir à certains sujets qui comptent.

 

Pas une lecture qui va me marquer mais ça m’a fait passer un bon – bien que court – moment.  Ça reste léger, certains trucs se réglent un peu facilement… mais en gros, c’est chouette pour les jeunes lecteurs!

La Bibliopet – Monstroville 3 – Nadine Descheneaux

BibliopetJe vous ai déjà parlé de cette série très très jeunesse (pour très jeunes lecteurs, genre 8 ans…) dans le premier tome, qui nous amenait au Moche Café et dans le second tome, pour un voyage au salon de décoiffure.   Vous savez, c’est ce genre de roman que nous, comme adulte, nous avons besoin de lire bien à jeun pour ne pas avoir mal au coeur, mais que les enfants adooorent…  Bref, vous voyez tout à fait le genre.

 

Dans ce tome, nos trois amis s’ennuient chez grand-mère pendant une panne d’électricité.  Mais imaginez-vous qu’il manque la dernière page du roman de Mamie… et qu’ils doivent aller la chercher dans la bibliothèque de Monstroville.  Et à Monstroville, on ne sait jamais comment ça va finir.  Par contre, on sait que ça va être bien, bien dégueu.

 

Et dans ce cas précis, il y a un méga problème à la bibliothèque… les employés de l’usine à pets sont en grève… Et c’est un fait bien connu que les moyens de transport des escargots employés de la biblio sont propulsés aux pets.  Du coup, c’est lent, lent, lent… et il y a une terrible file d’attente!  Nos amis vont dont s’en mêler.

 

Encore une fois, nous avons un schéma narratif assez classique (un problème à résoudre pour retourner à la maison), beaucoup de trucs bien crade, au grand plaisir des petits (et peut-être moins des parents… mais bon) et des monstres assez improbables.  Il y a beaucoup d’originalité, les trois enfants sont bien différents les uns des autres, et ça se lit vraiment tout seul.  Finalement, on sent aussi qu’il y a une autre histoire, une vieille histoire, entre la grand-maman et Monstroville, mais ça tarde un peu à s’établir réellement.  Je commence à avoir un peu hâte, là!

 

Bref, une série bien bien faite, pour les touts petits.  140 pages, écrites bien bien gros, qui risquent de plaire aux petits minous!

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Belle du Seigneur – Albert Cohen

Belle du seigneurOk.  Comment vais-je parler de ce roman.  Je l’ai terminé depuis plusieurs jours déjà, et je sens que mon billet ne va rien dire du tout et va partir dans tous les sens.   Comment expliquer que j’ai été emportée, que j’ai plongé dans cette exploration de l’âme humaine, tout en croyant sincèrement que ce n’est pas un roman qui va plaire à tout le monde, loin de là.  Comment vous faire ressentir à quel point les personnages me hantent encore, avec leurs grandioses sentiments, leurs bassesses et leurs désillusions?   Pas facile, tout ça.  Surtout quand on a affaire à un roman virtuose et un peu fou, sur fond de critique de la bourgeoisie et de l’antisémitisme.  Mais je vais quand même tenter le coup.

Quand on pense à Belle du Seigneur, on pense à l’amour passionné, irréel et fou de Solal et d’Ariane.  Pourtant, ce n’est pas une romance.   Et ce n’est pas non plus « que » ça.  C’est également une critique sociale de la bourgeoisie ainsi que de la société qui ne pense qu’à « monter », une réflexion sur l’amour, certes, mais aussi sur la beauté, les apparences et sur l’antisémitisme.   Ceux qui sont réellement calés en littérature me diront que cette description est fort réductrice, et je suis d’accord.  On s’entend que je ne vais pas vous faire une analyse, hein!  Il y a des gens qui font ça super bien… et je n’en fais pas partie.  Je vais me contenter de vous parler de mon ressenti par rapport à cette lecture qui a été haute en émotions.

Autour d’Ariane et de Solal, qui ne se rencontrent d’ailleurs pas au début du roman, il y a toute une galerie de personnages secondaires pas nécessairement sympathiques mais hilarants.  Ils m’ont par certains côtés rappelé certains aspects comiques de personnages secondaires de Dickens, vous voyez le genre?   D’abord, Adrien Deume, mari d’Ariane et petit fonctionnaire imbu de lui-même, qui travaille (le mot est bien grand) sous la direction de Solal.  Le « petit-Deume », comme il se nomme lui-même a comme ambition de monter dans l’échelle sociale, et il passe sa vie à calculer en fonction de ça.  Ah oui, j’oubliais.  Monter dans l’échelle du boulot… sans rien faire, of course!  Sinon ce ne serait pas drôle.  Mais ce qui EST drôle, dans tout ça, c’est qu’il a réellement l’impression de travailler dur et de MÉRITER les promotions et l’avancement.  Et cet aspect précis l’empêche d’être vraiment unidimensionnel, tout en ayant le mérite de me faire rire.  En effet, lire un long descriptif d’une journée d’Adrien Deume au bureau, où il est TRÈS occupé à ne rien faire (mais il est occupé hein… ça va vite, dans sa tête) a été pour moi jubilatoire.    Et on ne parle même pas de sa mère, bourgeoise imbue de sa situation, hypocrite et dévouée à son fils qu’elle vénère, tout en maltraitant sa bonne, parce que bon, définitivement, elle n’est pas de son « miyeu ».   La longue soirée où tous ces personnages attendent le grand homme à souper est pétante de vérité… et de drôlerie pathétique.

Quant à l’amour, l’amour fantasmé, cet amour passion qui ne permet rien d’autre, il m’a rappelé ces grandes amours adolescentes, où on veut le Grand, le Beau, les Moments avec Lui, le vénéré, l’aimé… mais où on ne se révèle pas vraiment, voire même pas du tout.  Les deux amants vivent un rêve d’amour, une illusion d’amour, où ils s’ennuient bien vite, mais qui épuise à la longue.  Ils ne se connaissent pas, ne savent pas qui ils sont eux-mêmes, tellement obnubilés à créer l’illusion parfaite, la perfection que – croient-ils – l’autre désire.   Solal fascine le lecteur, qui tente de percer son mystère alors que le personnage découvre en même temps que nous qui il est, n’ayant pensé qu’à monter et à séduire jusqu’à maintenant.  Ariane, quant à elle, vit dans un monde de rêves et d’illusions qui lui ont toujours semblé bien plus intéressants que le présent et la réalité, qu’elle refuse obstinément de regarder en face. Entendons-nous, elle n’offre pas un portrait bien réjouissant de la femme.

Cohen a définitivement une habileté folle à nous faire entrer dans la tête de tous ses personnages.  On entend leurs accents, on les imagine, à travers leurs tâches quotidiennes, en train de nous faire ces longs monologues parfois enflammés.  On suit leurs pensées vagabondes, on voit les autres à travers leurs yeux.  Les discours internes d’Ariane sont délicieusement tangentiels au départ et le demeurent tout de même, bien qu’ils se centrent à un moment uniquement sur son amour, sa raison de vivre, sa définition d’elle-même en tant que Belle du Seigneur sans aller plus loin. Sans point, on voltige avec elle dans sa petite tête, passant d’une idée à l’autre, d’une réflexion à l’autre, en se demandant bien parfois comment on en est arrivés là.  Les pensées de Solal sont plus difficiles à suivre, plus sombres aussi et on a besoin d’être bien accrochés pour s’y retrouver un tant soit peu.  Par contre, j’ai adoré voir la vie par les yeux de Mariette, la bonne, plus pragmatique et un peu dépassée par tout ça. De plus, l’adultère au féminin, à l’époque, c’était très tabou, il faut se le dire. Vous pouvez donc vous imaginer comment c’est traité.

Je m’égare, je le sens.

Mais ça a été une claque littéraire.  J’ai été éblouie par l’exercice de style, par la structure du roman.  Bluffée, comme les français le disent si bien.   Et une chance que j’ai eu mon amie Yueyin pour en jaser pendant ma lecture, sinon j’aurais explosé, je le sens.  Un roman qui aura laissé ses marques.

Et… j’ai fini mon fashion klassiks!  Bon.  7 ans plus tard.  Mais quand même!

FashionKlassik

Bilan Juillet 2015 – Partie 2


Fin juillet, c’est le moment du bilan!
En tout, en juillet, j’ai lu 30 trucs plats et rectangulaires. Je vous ai parlé des 19 premiers dans la première partie du bilan de juillet et dans ce billet/vidéo, je vous parle des 11 restants.  Avant de faire un freak out, sachez qu’il y a pas mal de BDs et d’albums dans tout ça.    Il n’y a qu’une douzaine de romans!

 

Donc… dans cette vidéo, vous pourrez avoir mon avis sur…

 

Romans « adulte »

– Gentlemen and players – Joanne Harris

– Le dit de Murasaki – Liza Dalby (trop bien!)

Cet été-là – Véronique Olmi

– Je peux très bien me passer de toi – Marie Vareille (sweet)

– We are completely beside ourselves – Karen Joy Fowler

 

Romans – très – jeunesse

– Coeur Coco – Cathy Cassidy

– Le buveur d’encre – Eric Sanvoisin/Martin Matje (j’adore!  Super cute)

– Le buveur d’encre – Une paille pour deux – Eric Sanvoisin/Martin Matje

 

BD/Comics

– Ashes – Mario Candelaria

– Supreme : Blue Rose – Warren Ellis (weird… really weird)

– They’re not like us – Eric Stephenson

 

Billets sur le blog bientôt… ils sont tous écrits… bravo moi!

Là, je lis mon Mary Wesley annuel.  J’adore Mary Wesley!  Vous avez lu des trucs là-dedans?  Des choses qui vous tentent?

Saga – Volume 4 – Brian K. Vaughan / Fiona Staples

Saga 4C’est moi où il était plus court que les autres, celui-là?  Ou est-ce parce que je l’ai dévoré à la vitesse de l’éclair? Ce quatrième tome est tout plein de rebondissements, de révélations, d’anticipations et de phrases choc, qui nous font produire de sonores WTF!!!

 

Non, mais j’ai quand même de la chance de ne pas lire chaque chapitre isolément parce que, sérieusement, je ne pense pas que j’aurais pu attendre.  Définitivement, cette série est palpitante.

 

Ok.  Si vous aimez les comics et que n’avez pas commencé la série, go, go, go!  Il faut vous y mettre.   Si vous avez lu les trois premiers tomes, vous pouvez continuer!

 

Ce quatrième tome marque le début d’une nouvelle ère.   Hazel n’est plus un tout petit bébé mais une petite poulette de 2-3 ans avec un fort caractère et des parents qui se cachent mais qui doivent tout de même gagner leur vie.  Parce que bon, même pour les fugitifs, manger coûte cher.   On explore ici un couple qui a du mal et qui a du mal à se rejoindre.  Pendant que le monde se déchire, que les trahisons pullulent et que les personnages secondaires sont en pleine violence, leur mal être à eux est davantage intérieur.  J’adore qu’à travers ce space opera complètement déjanté, on retrouve des situations tellement… humaines.

 

Bref, c’est super bien fait.  Chaque personnage est génial, j’ai adoré la finale et les dessins sont d’une originalité folle et sont parfois juste magnifiques.  Parfois poignants, parfois terribles mais parfois hilarants, ils font mouche à chaque fois.

 

Bref, j’adore.

Mais là, j’ai fini ma réserve de Saga.  Il va me falloir attendre very longtemps avant le tome 5.  Let’s call it withdrawal!

Cet été-là – Véronique Olmi

Cet été-làJ’ai pris ce livre dans ma pile parce qu’il y avait le mot « été » dedans.  Et que j’étais désespérée d’avoir un semblant d’été.  En plus, il était dans la pile depuis des années.  Pile qui, je vous le signale, est maintenant descendue en bas de 500.  Incroyable mais vrai!

 

Mais revenons au roman, roman que j’ai bien aimé, mais sans plus.  Il s’agit de l’histoire d’un groupe d’amis qui, tous les 14 juillet, se retrouve en Normandie, dans la maison de l’un des couples.  Delphine et Denis sont riches, ils sont beaux, ont deux beaux enfants, mais entre eux, rien ne va plus.  Mais alors là, vraiment plus.   Vous pouvez vous imaginer que quand vont arriver Nicolas (l’ami d’adolescence) et Marie, ainsi que Lola et « son nouveau » Samuel, la façade sera difficile à maintenir, et ce pour tout le monde.  C’est que cette fin de semaine-là, tout le monde semble à la croisée des chemins.

 

Ce roman avait beaucoup pour me plaire.  Un brin de nostalgie, une réflexion sur le temps qui passe, le corps qui nous échappe.   Plusieurs des personnages ont mon âge et on passe de l’un à l’autre, kaléidoscope de moments fragiles et de pensées plus ou moins profondes.  Tout ce que j’aime, direz-vous.  Pour ça, et pour l’écriture, j’ai aimé.  Par contre, j’ai quand même un gros bémol : je ne me suis attachée à aucun des personnages, je me suis pas du tout reconnue en eux, et j’avoue que les gens qui m’entourent sont aussi bien loin de ces gens-là.   Je n’ai pas ressenti de compassion.  Leurs problèmes, c’est tellement loin de ma vie à moi.  Ok, ma vie est celle d’une grande ado, mais quand même…

 

Je pense que si j’avais ressenti l’attachement qu’ils avaient l’un pour l’autre, que si j’avais eu  plus de flashes des étés précédents, du bonheur, des espoirs, j’aurais pu ressentir davantage de choses, de regrets.  Ici, ils semblent tous se taper sur les nerfs plus qu’autre chose et même dans les capsules « bon vieux temps », on les voit très peu interagir et semble peu sympathiques.

 

Donc voilà.  Un roman qui a plu à plusieurs personnes mais qui n’a pas su me toucher, malgré les thèmes.  Ça m’a emmenée à réfléchir sur les moments passés à la mer (dont l’atmosphère est fort bien décrite.  On s’y croirait)… mais qui n’avaient rien à voir avec ce roman.

 

On en parle chez Miss Bunny, Véronique (c’est vrai que la chanson fitte avec ce roman!), Mind the gap

Made you up – Francesca Zappia

Made you upPlusieurs le savent, j’ai une bonne amie qui traduit des romans.  Et depuis un moment, j’ai pris l’habitude de lire ce qu’elle traduit pendant qu’elle le traduit.  Du coup, j’ai choisi ce roman exactement pour ça.  Et pour la couverture.  Parce que sérieusement, je la trouve magnifique et j’espère qu’ils la garderont en français!

 

Made you up est un roman YA dont le personnage principal, Alex, souffre de schizophrénie.  Du coup, cet aspect m’a plutôt intéressée.  Dès le début, nous savons qu’elle a terriblement de mal à distinguer le réel de ce qui est dans sa tête.  Et certains le savent, j’adoooore les « unreliable narrators ».    Soyons francs, c’est un roman qui se lit tout seul et j’ai passé un très bon moment de lecture.  Au début du roman, nous rencontrons le personnage et, avec elle, nous entrons dans sa nouvelle école, où elle ne connaît personne… et où elle veut juste être normale.  Pas la « schizo de service ».    Comme sa sortie de son ancienne école ne s’est pas faite sans remous, elle doit entrer dans une sorte de « club » qui donne un coup de main à l’école.  Des genres de travaux communautaires pour étudiants.  Et le boss de ce club, c’est Miles, qui mène son petit monde d’une main de fer.  Et entre Miles et Alex, ce n’est pas l’amour au premier regard, au contraire.  Il est légèrement détestable avec elle, en fait.  Sauf qu’Alex croit reconnaître en lui son « premier ami », qu’elle était certaine d’avoir imaginé jusque là.  Bref, vous pouvez vous imaginer la suite.

 

J’ai du mal à en parler car si j’ai beaucoup aimé le personnage d’Alex, que j’ai trouvé touchante, très humaine et très ado malgré sa condition. Je dois par contre avouer que j’aurais préféré que le roman se concentre sur ça plutôt que sur la romance, qui est malgré tout pas si conventionnelle et surtout, pas immédiate et magique.   Le principal reproche que je fais à ce roman, c’est qu’il s’éparpille et que certaines intrigues étaient pour moi de trop.  Bien entendu, la vision de la schizophrénie qui est projetée dans ce roman est quand même assez différente de ce que j’ai pu voir dans la vraie vie.   Certains aspects moins glamour sont totalement occultés mais la maladie n’est tout de même pas idéalisée.   Et c’est toujours ça de pris.  J’ai donc choisi de ne pas me laisser déranger par cet aspect en particulier… et d’apprécier l’histoire.

 

Le style est selon moi très cinématographique, on imagine les scènes à travers les yeux d’Alex, qui ne sait trop ce qui est vrai ou non.  Et j’aime énormément ce genre d’écriture, qui m’entraîne ailleurs et qui me fait voir tout un monde devant mes yeux à travers ma lecture.   Je crois que ça pourra plaire à plusieurs, pour le côté mystérieux et limite onirique causé, à certains moments, par le personnage principal.  J’ai aussi beaucoup aimé la fin, qui a malgré tout un côté doux amer comme je les aime (mais pas trop amer, quand même!)

 

Bref, une bien agréable lecture, malgré quelques bémols!  Parce que je suis une éternelle insatisfaite, hein!

Petits contes illustrés – Collectif (Usborne)

Petits contes illustrésCe qu’il y a de bien, avec les recueils de contes d’Usborne, c’est que non seulement l’objet-livre est toujours vraiment très beau, mais qu’on est certain d’y trouver au moins quelques adaptations qui nous plaisent.  Dans celui-ci, on nous propose quinze contes traditionnels, plus ou moins connus, joliment adaptés  et illustrés pour les enfants.

 

Dans les « contes super classiques », le recueil contient « Le petit chaperon rouge, Les trois petits cochons, Boucle d’Or et les trois ours ou Pinocchio ».  Il y a aussi des adaptations de comptines (L’homme tordu, Mouflette et une autre dont je n’avais jamais entendu parler, Minette et le hibou, et qui m’a d’ailleurs beaucoup moins plu).  Finalement, on y trouve une adaptation des habits neufs de l’empereur, que j’adoooorais étant petite ainsi que de l’histoire du petit bonhomme de pain d’épice et du Vent dans les saules.   Varié, n’est-ce pas!   En plus, comme c’est un collectif, il y a plusieurs illustrateurs différents, ce qui permet de ne pas se lasser.

 

Les contes sont courts, on y voit la trame principale et plusieurs inférences sont laissées au jeune lecteur, ce qui me plaît toujours.  Je sens que l’histoire du lapin qui trouvait sa maison trop petite va faire partie de mes préférées!  De plus, avec les contes classiques, il faut toujours « vérifier » la fin (je suis certaine que je ne vous apprend rien).  C’est que ces contes, dans leur version originale, sont parfois… un peu gore.  Et, dans d’autres cas, les auteurs les embellissent un peu beaucoup.  Du coup, c’est toujours mieux d’aller voir si la fin vous convient.  Dans ce cas, j’ai généralement aimé les choix des auteurs, qui sont corrects sans être trop sweet pour la plupart.  Bon, quand même, le loup des trois petits cochons s’en sort plus ou moins bien…. mais la fourmi ne laisse pas la cigale crever de faim, ce qui est toujours ça de gagné (j’avais lu une horrible adaptation avec images terribles et morale martelée concernant cette fable… brrrrrr).

 

Un recueil que j’offrirais avec plaisir pour un anniversaire.  C’est un beau livre, durable et varié, qui plaira à beaucoup, beaucoup de petits cocos!

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