J’ai pioché ce livre au hasard dans la bibliothèque d’une copine. Oui, je sais, comme si je n’en avais pas assez chez moi. Comme si je n’avais pas comme but de lire tous ces livres qui me tentent au boutte! Mais je ne sais pas pourquoi, celui-là m’attirait. Incroyablement. Et j’ai bien fait parce que j’ai passé un excellent moment.
Un paquebot dans les arbres commence à La Roche Guyon. J’ai visité le village. Et le château. Et j’en garde un super souvenir (j’en parlais ici d’ailleurs). Du coup, ouvrir ces pages et me retrouver au Balto, le café du village avec Paulot au centre, avec son harmonica, j’ai adoré. J’ai vraiment fait un petit tour dans le café et dansé avec tout ce beau monde. Et je crois qu’avoir vécu avec eux ces moments heureux, ça a rendu la suite encore plus poignante.
La famille Blanc est particulière. Paulot est en admiration devant sa fille aînée et Odile, la mère, ne voit que son homme. Quant à Mathilde, la plus jeune, elle serait prête à tout pour que ton père l’aime. Quitte à devenir « son p’tit gars ». Les Blanc sont loin d’être une famille parfaite mais ce roman est une histoire d’amour. L’histoire de l’amour envers son père, certes, mais aussi envers toute sa famille, malgré ses failles.
Mathilde est certe un très beau personnage de femme ayant dû grandir trop vite. En effet, la maladie se pointe, cette maladie qui fait peur à tout le monde et qui bouffe les poumons. Paulot passe de tout à rien du tout. La famille le suit dans la descente vertigineuse.
C’est un très beau roman, sur fond de guerre d’Algérie, un hommage à ces gens oubliés en France pendant les fameuses « Trente Glorieuses ». Tout de suite au début, j’ai été touchée par la visite de Mathilde sur ce lieu qui a marqué son adolescence ou sur ce qui en a tenu lieu. Touchée par ces oubliés du système et de l’histoire en général. La tuberculose, ma famille a connu à cette époque. J’ai été d’autant plus émue.
Ceci dit, à plusieurs moments, j’en ai limite voulu à la famille de Mathilde et à l’égoïsme de tout le monde qui l’entoure. Mathilde essaie d’être un roc enthousiaste et pétillant mais parfois, la vie la rattrape. Elle en a tellement lourd sur ses épaules, et toute sa famille semble trouve ça tellement normal.
Bref, malgré tout ça, cet ode à son père tant aimé prend aux trippes, servi par une écriture parfois très douce, parfois coup de poing, mais toujours évocatrice.
J’ai beaucoup aimé.