Cot Cot Cot! Allons à la foire – Jo Ellen Bogart / Lori Joy Smith

Pâques s’en vient!  Bon, dans ma tête  à moi, ça veut dire Cocos Laura Secord et poules des pères trappistes.   Mais avec les cocos, comme je ne peux pas les bourrer de chocolat, on va en profiter avec un album.

 

Nous sommes donc transportés dans un village de poulets.  Et c’est jour de foire, en plus!   L’album va nous raconter, en rimes, une journée familiale à la foire.    C’est davantage une description d’activités qu’une réelle trame narrative avec un punch, mais ça permet de voir le vocabulaire des fêtes foraines, d’identifier des rimes et de faire parler les enfants de leurs expériences du genre.

 

Les illustrations sont choupinettes (la couverture est un super exemple du style de l’illustrateur), très chargées et parfaites pour improviser des jeux de Cherche et trouve avec les petits.  Je l’ai pour ma part utilisé pour travailler la compréhension des descriptions, l’attention verbale et les habiletés à décrire, à expliquer.   De plus, les petits poulets font tout plein d’actions différentes, ce qui permet aussi de travailler les phrases simples.   Nos poulets sautent, mangent, tournent, soignent, jouent de la musique, dansent… plein de verbes.

 

Et bon…  comme le titre en anglais est « Count your chickens »… vous pouvez vous imaginer qu’on peut s’amuser compter les poulets qui dansent, les poulets qui sont dans la maison…  et que c’est sans fin!

Son excellence Eugène Rougon – Emile Zola

Déjà le 6e roman de Zola que je lis.  Bon, je dis déjà, mais j’ai commencé mars 2016 hein… Du coup, je ne suis pas over rapide, malheureusement.

 

Celui-ci, je le craignais un peu.    J’avais peur que ça parle autant d’argent que « La curée », qui est celui que j’ai le moins aimé à date.  J’aime pas parler d’argent.  Je n’ai aucun intérêt.  Ici, certes, nous sommes dans les hautes sphères de l’Empire, mais ce sont surtout des jeux de pouvoir et de manipulation.  Et ça, ça me plaît.  Du coup, j’ai beaucoup aimé ma lecture.  Je pense d’ailleurs que je pense que j’aime de plus en plus la plume (même si je garde mon éternel bémol… le « je précise un peu trop le ton et les intentions ») et que j’apprends à apprécier ces personnages souvent tous plus détestables les uns que les autres.

 

Nous suivons donc Eugène Rougon, le fils de Madame Félicité, dont nous avons surtout entendu parler dans le premier tome « La fortune des Rougon« .  C’est celui-là qui tirait les ficelles et qui dirigeait sa famille.  Vous voyez?  Bon, voilà, c’est lui.

 

Le roman se déroule sur quelques années.  Il s’ouvre sur la chute de Rougon, tombé en défaveur de l’empereur, au grand désespoir de ses charmants « amis ».  Ah, ces amis.  Ces amis!  Rarement des personnages ne m’ont fait autant rager.   À côté d’eux, Rougon, (cet être mysogyne, avide de pouvoir pour le pouvoir, aux opinions impérialistes,  qui utilise son levier pour favoriser la répression et la perte des libertés) nous paraît presque sympathique.  C’est dire!

 

Nous le suivrons donc alors qu’il retrouve graduellement du pouvoir et nous découvrons avec des grands yeux les petites magouilles, le népotisme… en nous disant que, malheureusement, ça n’a pas changé tant que ça.  En fait, pas du tout.   Bref, c’est enrageant… et on se sent tellement impuissants face à tous ces incompétents qui racontent tout et n’importe quoi!

 

Ceci dit, j’ai beaucoup aimé le duel  entre Rougon et Clorinde, une femme qui compte bien lui prouver qu’il ne faut pas la sous-estimer.  Est-elle mieux que lui?  Pas du tout.   Mais ce personnage se démarque avec ses manipulations et son hypocrisie… et son côté « j’utilise tout ce qui est en mon pouvoir pour me démarquer », avec les conditions de la femme de l’époque.

 

Ceci dit,  c’est encore une fois le portrait d’une époque et Zola utilise cette histoire pour dénoncer ce gouvernement qui se disait démocratique.   Certaines scènes sont terriblement cruelles, magnifiquement décrites. Bref, à ma grande suprise, j’ai beaucoup aimé, même si ce n’est pas mon préféré.

 

Lilly, Suzanne (qui n’a pas du tout aimé) et Miss Alfie l’ont aussi lu.

 

La fille du professeur – Joann Sfar / Emmanuel Guibert

J’entends parler de cette BD depuis des années.  Normal, elle a été publiée il y a 18 ans et réédité il y a quoi… une dizaire d’années.   J’ai entendu du bon, du moins bon… et j’ai laissé traîner la lecture, alors que je l’ai depuis une demi-éternité.   Et finalement?  C’était une agréable lecture, j’ai beaucoup aimé les images et les effets de couleurs, j’ai ri à certains moments donnés… mais je reste tout de même avec un sentiment de trop peu.

 

Une histoire d’amour entre une demoiselle du 19e siècle et une momie.  On s’attend à quelque chose d’un peu irréel, mais aussi d’assez drôle.  Et c’est le cas.  Irréel par le visuel, les arrière-plans sépia et le côté entre-deux mondes.  Et drôle parce que oh my… disons que c’est la « date » de nos deux personnages va s’approcher du grand n’importe quoi.   C’est bien, j’ai beaucoup souri, j’ai aimé la demoiselle loin d’être parfaite et insatisfaite de sa relation avec son père.  Quant à Imhotep IV, la momie… disons qu’elle a une bonne capacité d’adaptation!  Certains dialogues sont hyper cute, d’autres nous font ouvrir de grands yeux et plusieurs péripéties sont tellement capillotractées et fofolles que ça ne peut que fonctionner.

 

Bref, une jolie lecture et une agréable petite demi-heure.  Toute petite demi-heure.  Pourquoi ne suis-je pas enchantée, donc?  En fait, j’ai eu l’impression d’arriver au milieu de l’histoire.  À tel point que je suis allée vérifier si je n’avais pas seulement le tome 2.  Pourquoi la momie peut-elle se balader?  No idea.  Comment sont-ils tombés amoureux?  Aucune idée non plus.   J’aurais aimé au moins un dyptique pour mieux assimiler le truc et pour m’attacher davantage.  Les sentiments sont assez survolés, aussi.  Je pense spécifiquement à la fin (qui est, en fait plutôt drôle… mais d’un humour ma foi assez sombre).

 

Ceci dit, un agréablement moment de lecture, une période que j’aime beaucoup ainsi qu’un certain caméo hilarant.   J’en aurais pris juste un peu plus!

 

C’était donc ma BD de la semaine et vous pourrez trouver toutes les participations de cette semaine chez Mo!

Les gens dans l’enveloppe – Isabelle Monnin

C’est un ouvrage hyper particulier que ces « gens dans l’enveloppe ».  C’est certes un roman, mais c’est aussi une quête, celle d’Isabelle Monnin qui a acheté un lot de photos aux enchères.   Son projet : écrire un roman à partir des photos, tous des gens d’une même famille et ensuite, partir à leur recherche.   Le livre est donc divisé en deux parties bien distinctes, que j’ai toutes les deux également aimées.

 

Dans le roman, nous rencontrons trois femmes, de trois générations différentes.  Ces trois femmes, elles les avait rencontrées sur des images, des photos du quotidien, pas les meilleures.   Des personnes qui semblent banales et à qui elle a inventé une vie.   Et une mère qu’on ne voit presque jamamis. Le roman s’ouvre sur Laurence, une jeune fille dont la mère a disparu quand elle était enfant.  Profondément marquée par ce manque de mère, elle espère un appel, un signe, quelque chose, alors qu’elle grandit entre sa grand-mère (sa Mamie Poulet) et son père.   Puis, plus tard, nous aurons aussi la voix de Michèle, mariée trop jeune, qui ne rêve que de vivre, de bouger, de s’échapper.  Nous finirons finalement avec l’histoire de la mamie, cette mamie si austère sur les photos, qui a déjà été jeune, elle aussi.

 

Ces trois femmes m’ont beaucoup émue, beaucoup touchée.  En les rencontrant, on réalise qu’aucune vie n’est banale.   Du coup, j’aime énormément ces histoires sur trois générations, ces liens que l’on fait et sur les choses qui se répercutent d’une femme à l’autre.    J’ai beaucoup aimé!

 

Contrairement à plusieurs, j’ai autant aimé la deuxième partie, qui raconte son enquête.  Bon, le début est un peu long et on comprend que l’auteur a choisi de publier ses recherches dans son entier.  Mais bon… un peu d’épuration… ça aurait pu fonctionner aussi hein!  Ceci dit, une fois que nous commençons à rencontrer les « vrais » personnages, qui n’ont rien à voir avec ceux du roman, mais qui sont également émouvants.  En fait, j’ai été émue des émotions de l’auteur lors de leur rencontre, alors qu’ils étaient devenus si vivants pour elle.

 

Bref, une bien agréable lecture, dont j’ai aimé les deux parties.  Un exercice très particulier dont j’ai vraiment apprécié la démarche et un bel hommage à cette famille et aux traces en général.  Ça donne envie d’aller lire sur notre histoire familiale!

 

Les avis d’Enna, de Athalie et Entre les pages

La merveilleuse machine à se faire des amis – Nick Bland

C’est l’histoire d’une poulette qui est super sympathique.  Elle a des attentions pour tout le monde et est aimée de tout le monde.  Bref, la poulette est heureuse.  Mais un jour, elle va trouver une machine.  Un drôle de truc noir, avec un écran qui dit « bonjour »!  Et la poulette va être fascinée… jusqu’à oublier ses anciens amis.  Que va-t-il se passer?  Qui se cache derrière tous ces « bonjour »?

 

C’est donc une histoire pour les touts petits sur les dangers d’internet et des écrans.   Bien entendu, on ne va pas dans la subtilité et les demi-mesures.  Dans cette histoire, l’écran, c’est le méchant et ya des méchants qui se cachent derrière.  Du coup, pour une fille comme moi qui a donnu de vraies amies par les blogs et tout, il aurait fallu nuancer.  Ceci dit, je comprends parfaitement le choix de l’auteur dans sa présentation.  Avec les petits cretons qui trippent sur les écrans et qui y sont souvent collés au détriment de leurs copains et leur sommeil, disons qu’il faut frapper fort!

 

Ceci dit, ça reste du Nick Bland.  Les animaux sont mignons, les images sont colorées, simples et attirantes.  Comme d’habitude, les éléments essentiels des illustrations sont mises en relief et faciles à comprendre pour les enfants.  Ajoutons à ça un texte percutant, rempli d’adjectifs et de superlatifs bien choisis.  Il est court et va droit au but.   Ceci dit, je connais une poulette à qui j’ai fait très peur avec cette histoire!  Faut dire qu’elle a un truc avec les loups et elle avait peur qu’il en sorte du téléphone de sa mère!  Imaginez le tableau!  On en a ri.  Après!

 

Bref, un sujet d’actualité et un premier regard critique sur les écrans et internet.

 

 

Mon amie, sa classe, leur blog!

Vous vous souvenez, il y a quelques semaines, je vous ai parlé de la visite que j’ai faite dans la classe de mon amie Michèle?  Le projet s’est concrétisé, leur blog est en ligne et vous pouvez le voir ici:

https://laclassedemadamemichele.wordpress.com/

 

Vous savez ce qui serait gentil?  Aller les encourager un peu.  Ils ont 10-11 ans et sont tout contents d’être publiés pour être lus partout dans le monde!

 

Et mon amie Michèle (une autre jumelle cosmique, avec Fab et Yue.. québécoise, celle-là) a décidé de tenter le coup aussi… va-t-elle durer aussi longtemps que moi, qui sen va sur ses 10 ans de blog?

 

Pour la lire, c’est ici!

 

Bonne fin de semaine!

Moi, ce sera théâtre, expos… et peut-être lire quelques unes des 1000 pages de mon livre en cours!

Le Garçon – Marcus Malte

Comment vais-je faire pour vous parler de ce sublime roman?

Comment vais-je vous donner envie de vous plonger au coeur de ces pages, de cette écriture, de la vie de ce Garçon qui n’a ni nom, ni voix?  Je crains de ne pas réussir, en fait.  Je me sens toujours comme ça quand je suis face à un roman qui est plus grand que moi et qui ne se résume nullement qu’à son histoire.   Essayons, tout de même.   Parce que je suis comme ça, moi.  J’aime vous faire craquer!

 

Le Garçon est né dans la forêt.  Sa mère l’a eu, comme ça.  Sans avertir personne.  Il a quinze ans quand elle meurt et il lui construit un bucher.  Parce que c’est ce qu’elle lui avait précisé de faire.   Et il part pour découvrir le monde, restant un peu toujours à la marge de ces gens qu’il tente de comprendre.  Et quelles rencontres.

 

Nous sommes au début du siècle, dans le sud de la France, et le Garçon est étranger, accueilli un peu à reculons.  Entre les habitants d’un tout petit village qui vivent avec rien, l’ogre Brabek, lutteur et philosophe, jusqu’à Emma, son grand amour, ainsi que son père Gustave, la galerie de personnages est réjouissante et diversifiée.  Tous ces gens ont leur part de noirceur, ils ne sont pas parfaits et réagissent tous à leur façon.

 

Ça semble banal, je sais.  Mais c’est tout un monde qui se construit sous nous yeux dans ce roman.  C’est aussi un vibrant hommage à la littérature, avec une Emma qui tente de vivre sa vie sexuelle à travers les livres, une Laure follement aimée (souuuvenirs de lecture), des références multiples aux poésies et à la littérature classique ou érotique.   Encore mieux, on dirait que le style s’adapte aux références du moment.  Bref, il y a un côté touffu, un côté intemporel et riche… j’ai adoré.  Adoré les descriptions de la forêt, de la mer, de l’amour et de l’horreur de la guerre.   J’ai adoré ce cycle de la vie… tout adoré, quoi!

 

Alors, j’ai réussi à vous tenter?

Dites oui!!

 

Je vous renvoie ailleurs pour d’autres avis!

Moka (qui raconte beaucoup mieux que moi le côté intertextuel) Jérôme, Lili Galipette, Kathel, ClaudiaLucia

 

 

J’accuse – Annick Lefebvre

Je vais commencer par m’adresser à ma p’tite maman d’amour, avec des gros yeux : « mais pourquoi tu m’as pas emmenée voir cette pièce? »  Il faut savoir que maman voit à peu près tout ce qu’il y a de théâtre entre le Saguenay, Québec et Montréal.   Je ne peux pas suivre because boulot mais je pense que celle-ci, je regrette VRAIMENT de l’avoir manquée.

 

J’accuse est un texte qui dérange.  Un texte plein de colère qui jette un regard sans concession sur le Québec d’aujourd’hui à travers 5 monologues de femmes dans la trentaine, très différentes les unes des autres.   Tout y passe.  Aucune n’est parfaite.  Chacune nous fait réfléchir.  C’est souvent cru, brut de décoffrage et bourré de références actuelles.   Féministe aussi.  Mais les textes vont droit au but, nous confrontent à nos préjugés et nos certitudes, souvent.   Ces femmes nous parlent et soudain, ça déborde.  Elles se révèlent davantage que ce qu’elles avaient prévu.  Et là, on a pas le choix de se demander pourquoi ces femmes en sont arrivées là.   Comment elles ont pu en arriver à ces propos parfois complètement « pas politically correct ».

 

Il y a la vendeuse de collants qui se sent jugée par toutes les clientes chic mais qui les juge elle aussi, sans concession.  Il y a la chef de PME qui n’y arrive pas, qui est complètement stressée et qui en vient à tenir des propos de droite, propos souvent entendus d’ailleurs.  Il y a celle qui n’est pas née ici, qui voudrait tellement s’intégrer, qui connaît notre culture mieux que nous (sauf Passe-Partout) mais qui se heurte toujours aux préjugés. Il y a la fan, la fan finie, celle dont la vie tourne autour d’Isabelle Boulay, sorte de fil rouge entre toutes ces histoires.  Cette fan qui accuse Annick Lefebvre, l’auteur, de se moquer d’elle.  Et celle qui aime trop, trop intensément, qui ne veut pas ce que les autres veulent.  Chacune d’entre elle a réussi à me toucher parce qu’elles sonnent vrai, qu’elles sont infiniment complexes et j’aurais adoré voir les actrices les incarner.  J’aurais aimé entendre par leurs bouches ces phrases longues, lancinantes, qui finissent souvent par un coup de poing.   Bref… si jamais ça rejoue…

… je veux y aller!

 

The Raven Boys (The Raven Cycle #1) – Maggie Stiefvater

Je sais que cette série est parue en français il y a quelques années déjà.  Ça traînait dans ma bibliothèque (en anglais, vielle parution de chez Scholastic) et je l’ai pris comme lecture « de semaine ».  La semaine, je lis des trucs pas compliqués.  Parce que anyway, une fois ma journée de bureau finie, mon cerveau refuse de collaborer ces temps-ci.

 

Bref, une série YA, avec une petite dose de fantastique, une école privée et une héroïne qui s’appelle Blue, c’était parfait pour moi.  Et ça a fait son travail : me divertir, me faire passer un bon moment et me tenir éveillée assez longtemps pour éviter de m’assomer avec mon livre.  Oui, j’ai la mauvaise habitude de m’échapper mon livre en pleine face quand je lis avant de m’endormir.  Même que j’ai déjà passé pour une femme battue à cause d’une bonne drop de liseuse en plein sur le nez… mais je raconte ma vie et je suis certaine que vous ne me lisez pas pour ça!

 

Les Raven Boys, donc.

Ils sont quatre.  Ils sont étudiants dans une école privée prestigieuse (et chère) dans une minuscule ville appelée Henrietta, aux États-Unis.  Ils sont aussi à la recherche de Glendower, un mystérieux roi du pays de Galles qui serait endormi.  Et pour plusieurs raisons, ils croient que le tout est en lien avec de mystérieuses lignes d’énergie, dont l’une passe à Henrietta.  En fait, Gansey est à la recherche de Glendower.  Et ses amis, bien différents les uns des autres, ont été entraînés dans cette quête.

 

Entre en scène Blue.  Sa mère est voyante.  L’une des vraies.  Et elle lui a toujours dit que si elle embrassait son amour véritable, il mourrait.  Lors d’une nuit bien spéciale, les voyants peuvent voir les morts de la prochaine année.  Blue n’est pas voyante mais elle rend les visions plus fortes.  Ce soir-là, elle voit quelqu’un…

 

Il me semble que je blablate depuis une demi-éternité et que je n’ai rien dit encore.  Mais ce premier tome, qui m’a beaucoup plu, est clairement une mise en place.  On apprend à connaître les personnages petit à petit, on découvre dans quelle mesure leur univers est différent et on comprend les motivations de plusieurs d’entre eux.    Pour une fois, on comprend pourquoi un nouveau personnage est introduit dans le cercle.  Ça a un sens.  Et on comprend aussi pourquoi Blue veut en être.  Elle qui a toujours passé sa vie en retrait alors que sa mère et ses amies « voient », elle veut voir « the real thing ».

 

La particularité du roman est sans doute la plume et l’atmosphère très creepy, très onirique, merveilleuse.  On a cette impression flottante, chaque découverte est plus extraordinaire que la précédente.   C’est très accessible mais l’écriture a un côté poétique, avec des phrases brillantes et tout plein de métaphores, de forewhadowing aussi (je ne trouve pas de terme équivalent en français… et comme je vous l’ai dit, mon cerveau est en vacances patrielles).  Et ça, ça me plaît particulièrement.

 

Il y a des retournements (qu’on sentait venir, certes… mais comme je vois tout le temps tout venir, j’ai toujours du mal à dire si c’était évident ou non), de l’action, une vraie intrigue mais on sent qu’il y a plus et que « les vraies affaires » (ouais, je suis dans une soirée « ouvrez les guillements ») s’en viennent.  De plus, j’apprécie particulièrement que tout ne tourne pas autour d’une romance.  Les relations se bâtissent graduellement, on sent qu’amour il y aura, mais ça prend son temps… et ça me plaît!

 

Bref, j’ai beaucoup aimé… et je vais continuer la série.  Genre, maintenant.  Sinon je vais faire comme d’habitude et commencer douze mille douze séries en même temps sans en terminer aucune!

 

Je vous tiens au courant et je vous dis si la série tient ses promesses.

Mais je t’aime déjà – Jory John / Benji Davies

Tiens, tiens… un autre album au sujet duquel je suis un peu mitigée.  Pourquoi en parler, direz-vous?  Je vais être franche : pour me souvenir que j’ai plus ou moins aimé.  On dirait que quand j’écris un billet, ma mémoire est moins paresseuse!

 

D’abord, disclaimer. Il paraît que cet album est le second d’une série et que nous avions déjà rencontré Ours et Canard dans « Good Night Already » (désolée, je ne connais pas le titre en français).   Autre disclaimer.  Les enfants adorent.  Ça les fait mourir de rire.  J’ai dû le lire 6 fois à ma nièce, qui m’a dit qu’elle était le Canard et que moi, j’étais l’Ours parce que je ne voulais jamais jouer à la famille avec elle!  Gentille petite terreur va!

 

Résumons l’histoire!  Canard veut être copain avec Ours.  Ours, lui, préfère être tout seul, se reposer, lire.  Mais Canard n’a pas dit son dernier mot.  Il veut qu’Ours l’aime!  Et il va tout faire pour.  Surtout tout ce qui énerve Ours!

 

Les illustrations sont mignonnes (j’aie la bouille d’Ours), colorées et elle plaisent.  Canard est épuisant juste à le regarder aller, ce qui fait rigoler les cocos.  Pourquoi suis-je mitigée, alors?  Parce que je suis une grosse vilaine adulte, voilà!  J’aurais aimé une histoire qui parle du fait qu’on peut être très différent et amis quand même.  Qu’aimer, ça ne veut pas dire obtenir toute l’attention de l’autre. J’aurais aimé que les deux y trouvent leur compte.  Mais voilà, ce n’est pas nécessairement le cas. Je trouve que cet album a comme message qu’il faut tout endurer, même ce qui nous énerve.  Et le Canard est tellement antipragmatique et ne voit tellement pas les non-dits et les signaux non-verbaux que ça m’énerve!  Il veut vraiment trop.  Et ne voit pas du tout qu’il n’est pas le bienvenu.

 

Ceci dit, les enfants aiment.

Mais je reste avec mon bémol de vilaine grande fille!