Vague d’albums – #3 – En vidéo

 

Allez, une autre petite vague d’albums!  J’aime bien ce format mais il semblerait que je suis la seule à l’aimer!  Pourtant c’est cool pour voir davantage d’images, non?  Du coup, je verrai si je poursuis ou pas!

 

Dans celle-ci, je vous parle de…

 

Alors… ça vous intéresse, ou pas?

 

Gros Ours Musicien – Nick Bland

Je ne résiste pas souvent à Gros Ours.  Il n’y a rien à faire, il me plaît, ce gros grincheux qui ne fait pas les choses à moitié.   Dans ce tome, Gros Ours est réveillé par… de la musique.  Certes, il veut bien essayer… mais n’est pas musicien qui veut!

 

C’est encore une fois un plaisir de lire une histoire de Nick Bland.  C’est agréable de faire deviner aux enfants ce qui va arriver quand Gros Ours va tenter de jouer de la guitare, ou de la trompette.  C’est qu’ils ont toute une imagination (l’un d’entre eux m’a même fait un drôle de mix entre un ours qui joue de la trompette et les trois petits cochons… j’ai ri comme une folle).  Et comme j’ai beaucoup d’instruments de musique au boulot (pas de trompette, rassurez-vous), les enfants ont pu les essayer… et entendre le son d’un violon par quelqu’un qui ne sait pas en jouer!

 

J’ai quand même un petit bémol sur le trait de certaines pages, qui m’a semblé un peu moins précis que ce à quoi cette série m’a habituée.   Un flou qui m’a plus ou moins charmée, surtout dans le dessin des animaux.  Ceci dit, ce n’est certes pas mon préféré de la série mais le prochain… c’est officiel que je vais le lire!

Devine qui est le suivant? Anton Poitier / Sophia Touliatou

Encore un album avec des animaux dedans!  On dirait que les enfants ne se lassent pas des animaux.  Dans celui-ci, pas de grande histoire en tant que tel, mais une parade d’animaux qui arrivent et qui repartent… et qui font appel au sens d’observation des petits.

 

Au départ, un seul gros éléphant, avec une toute petite coccinelle.  Puis, de page en page, d’autres animaux vont arriver… et certains vont s’en aller.   Sauf qu’on a toujours des indices pour deviner, des bouts d’animaux.  Vous pouvez vous imaginer que ça me plaît!

 

Et comment je l’utilise avec les cocos, en plus de mes habituels jeux sur le vocabulaire, les animaux, les cherche et trouve et les descriptions?  Je trouve que c’est super pour travailler les temps de verbe, en fait.  Qui VA arriver?  Qui EST parti?  C’est chouette car c’est très visuel et que ça permet un repère avec les pages qui se tournent pour le avant-après.   Je l’ai aussi utilisé pour travailler les parties d’un tout et les articles contractés (du, de la).   Bref, un album très utile en clinique, avec en plus un visuel très attirant, avec des couleurs vives et des traits simples.  Une réussite pour moi!

City on Fire – Garth Risk Hallberg

City on fire, soit on adore, soit on déteste.  Du moins, c’est ce que l’on m’avait dit.  Pour ma part, je me situe entre les deux.  D’une part, je salue l’ambition de ce roman choral et foisonnant.  Mais d’une autre… câline que c’est long!   Certes, il y a un fil conducteur, certes, on réalise à la fin que tout est bien ficelé, mais jusqu’à la moitié du roman, on se demande vraiment où ça s’en va.   En fait,  pendant un long moment, j’aurais été bien en peine de dire de quoi ce roman parlait.

 

C’est donc une fresque gigantesque sur le NY des années 70, avec en arrière plan le mouvement punk et le changement qui va s’amorcer avec le grand blackout de 1977.   Pendant la lecture, on est réellement transportés dans cette ville qui est presque un personnage à part entière.  Ville tentaculaire, où des cultures très diverses se côtoient, on nous balade entre l’Upper East Side, Brooklyn, Downtown et East Village.  Entre autres.

 

Le fil conducteur?  Au nouvel an 1977, une jeune punk, Sam, est retrouvée dans Central Park, se vidant de son sang.   Autour de cet événement, nous retrouvons divers personnages.  Le policier qui s’occupe de l’enquête, un journaliste, un groupe de punks qui se disent post-humanistes ainsi qu’une riche famille de financiers dont Regan et William, frère et soeur, ainsi que tous les gens qui tournent autour.  Ça fait beaucoup.  Et tous ces personnages sont fouillés, pleins de failles, de contradictions, avec une vraie histoire derrière eux.  Et pour arriver à rendre tous ces gens « réels », ça prend du temps.  Des pages.  Parfois, selon moi, au détriment de l’intrigue.

 

Une histoire de tentative de meurtre, d’amours, l’histoire d’une société aussi.    Quand j’avais pu rencontrer l’auteur, il m’avait dit qu’il y avait un côté « À la Dickens », ce qui m’avait convaincue à le lire (et surtout, à le soulever).  Je vois tout à fait ce qu’il veut dire.  Dickens, mais sans l’humour.    Du coup, j’ai mis une ÉTERNITÉ à lire ce roman.  J’ai commencé en papier.  Puis, j’ai eu une tendinite du pouce.  J’ai donc pris le ebook.  Mais le format, avec les interludes, s’y prête plus ou moins et en plus, comme je passais mon temps à revenir en arrière pour vérifier des trucs, c’était très peu pratique.   J’ai donc repris le papier, que je ne peux traîner nulle part.  C’est peut-être pour cette raison que j’ai cru que le roman n’allait JAMAIS finir.  Et qu’il aurait bien pu se passer de quoi… 300-400 pages (genre… le fanzine… oh my).  Oui, je sais, c’est horrible de dire une chose pareille d’un tel roman.  Mais il y a tout de même de sérieuses longueurs, même pour l’amatrice de Big Books que je suis.

 

Ceci dit, je vous invite à tenter le coup, ne serait-ce que parce qu’il y a NY, que l’écriture est travaillée, que le vocabulaire est riche et que ces personnages sont maintenant devenus pour moi de vraies personnes.   Les éléments nous apparaissent petit à petit, la structure narrative est très particulière, nous baladant du passé au futur, avec tout de même un point central, soit ces 6 mois du début de 1977.

 

Un roman virtuose, avec un réel souffle.

Il a juste soufflé un peu trop longtemps à mon goût!

Les avis d’Adalana, Marie-Claude, Suzanne et Titine.

Le petit chevalier qui affrontait les dragons – Gilles Tibo / Geneviève Després

Oh, je pense que c’est mon « Petit chevalier » préféré!  Que c’est mignon.  En plus on a un vrai schéma narratif, des drôles de solutions et un vrai jeu avec les codes des chevaliers.   C’est le troisième album que je lis de la série, mais je suis une fan finie de l’oeuvre de Gilles Tibo.  Considérez-moi comme biaisée.

 

Notre petit chevalier s’ennuie donc un peu.  Il n’y a pas beaucoup de monstres à combattre et dans son hamac, il s’occupe surtout à manger du chocolat et à dresser des mouches.  Mais une nuit… BOUM BOUM… et le ciel est illuminé au point de rentre les étoiles toutes pâlottes.  Que va faire notre petit chevalier?

 

Comme toujours, les illustrations sont parfaites, avec un petit chevalier très expressif.  Je suis très fan du surtitrage des illustrations, qui me font mourir de rire et qui nous font nous intéresser aux détails.  Toutefois, sans ces explications, l’histoire est super simple, très cohérente, et juste parfaite pour travailler le schèma narratif.  Une situation initiale super claire, un problème, un autre problème, des déductions à faire, des péripéties et une situation finale aussi bien définie.  Du coup, ça me plaît beaucoup.  Et c’est sweet en plus.  Le petit chevalier a plein de défauts, plein de craintes, mais il a bon coeur et est plein d’idées!

 

Encore un très bon cru!  Des mots qui touchent, un vocabulaire riche mais pas trop complexe non plus… juste bien!

Je conseille!

Silex and the City – 1 – Jul

Cette BD est super connue mais il a fallu qu’elle atterrisse dans ma boîte aux lettres pour que je me décide enfin à la découvrir.   Je n’avais aucune idée du sujet traité mais juste à lire la présentation des personnages, je savais déjà que je passerais un bon moment.

 

Nous suivons donc une famille préhistorique dans une vallée irréductible du paléolithique qui résiste encore et toujours à l’évolution.  Les parents sont profs, la fille est accro de la mode, le fils est écolo… et le père décide de se lancer en politique.   Pendant la préhistoire.  Vous pouvez vous imaginer tous les parallèles, les jeux de mots et les liens qui sont fait avec la société actuelle!

 

Cette BD est bourrée de références, littéraires, politiques, culturelles ou en lien avec l’actualité. Je vous avoue que si je n’avais pas tant d’amis français (et politisés), j »en aurais manqué beaucoup.  Vraiment beaucoup.  Et je suis sûre que certaines références ou citations transformées m’ont échappé.   Par contre, j’avoue avoir ri tout haut à plusieurs reprises et j’ai trouvé la parodie ma foi très intelligente.   Bref, c’est drôle et ça vaut vraiment le coup de bien regarder les images pour tout voir.

 

Ceci dit, je ne vais quand même pas me jeter sur le tome 2, que j’ai aussi reçu.   Je sens qu’à haute dose, je pourrais me lasser.  Du coup… vous devrez sans doute attendre un peu avant d’avoir mon avis sur la suite!

 

C’état ma BD de la semaine… et tous les liens sont chez Moka!

Coco Chanel – Zena Alkayat / Nina Cosford

Au dernier salon du livre, je suis tombée en amour avec cette collection aux éditions Cardinal.   Quelle ne fut pas ma joie de recevoir celui-ci, magnifiquement reliée avec une couverture en tissus, un tout petit livre avec de superbes illustrations.  En plus, le timing est idéal.  Je viens de lire un album sur Dior alors une biographie simple et illustrée sur Coco Chanel… me semble que je reste dans le thème.

 

Cette collection raconte des femmes célèbres : Jane Austen, Virginia Woolf, Coco Chanel ainsi que Frida Kahlo.   C’est simple, le graphisme est pertinent, les illustrations tout à fait mon genre et l’album, avec des citations, des légendes (toujours identifiées), des éléments marquants, réussit à merveille à faire ressortir le caractère bouillant de Chanel.  Nous voyons passer les décennies, des années folles à l’après-guerre, au rythme des créations de la célèbre maison de couture.

 

Une très belle façon de faire connaissance avec Coco Chanel, que je ne connaissais pas, en fait.  J’ai grandi avec le parfum Chanel no5 en fond olfactif, mais je ne savais rien d’elle.  J’en avais certes un peu entendu parler lors de ma visite de l’abbaye d’Aubazine, où elle a passé une partie de son enfance, mais si peu.  Du coup, pour moi, c’était une parfaite introduction.

 

Un objet de collection… et je vais certainement tenter de mettre la main sur les autres albums de la collection!

Une page d’amour – Émile Zola

J’en suis donc au 8e tome des Rougon-Macquart.  Après L’Assommoir, qui m’avait laissée étourdie et remplie de malaise, ce roman me semble fade en comparaison.  Ici, nul jeu de pouvoir, nulle dénonciation de la pauvreté.  Nous avons plutôt affaire à un drame intérieur, celui d’Hélène Grandjean, fille d’Ursule Macquart.

 

Hélène est donc à Paris.  Elle est veuve vit assez aisément à Paris avec sa fille Jeanne, 11 ans au début du roman, 12 à la fin.  Jeanne a hérité des tares de sa famille.  En effet, l’instabilité mentale de l’aieule Adélaïde Fouque et la fragilité physique de sa grand-mère sont en elle.   Au début du roman, elle est en pleine crise d’épilepsie, sa mère a peur pour elle et elle finit par aller chercher le docteur Deberle, son propriétaire, pour la soigner.  Un lien va commencer à se tisser et il va se développer graduellement, jusqu’à la passion.

 

Comparativement aux autres romans de Zola, celui-ci souffre pour moi d’un manque d’envergure.  Je ne m’attendais pas à ça.  C’est certes moderne pour l’époque et  les descriptions de frôlements de mains, de regards sont très évocateurs.  On sent que, pour une fois, Zola a une certaine empathie pour ses personnages.  Ils ne sont pas tous plus détestables les uns que les autres, sans être parfaits.  Juliette, la femme de Deberle, est bienveillante malgré sa grande légèreté et Hélène est une femme qui découvre l’amour et les élans de son coeur.

 

Ce qui a été plus difficile pour moi, ça a été le personnage de Jeanne, la fille d’Hélène.  Hélène a 11 ans, going on 4.  Sérieusement, son comportement est comparable à celui de ma nièce de quatre ans dans ses jours Ann-Chipie.  On est sensé être avec une jeune fille qui entre dans l’adolescence, qui voit sa mère s’éloigner un peu, je ne l’ai pas ressenti ainsi.  En fait, j’entendais son petit ton plaignard dans ma tête et j’avais le goût de jeter le livre par la fenêtre.   C’est certes le personnage le plus intéressant du roman en raison de ses antécédents et de leur expression chez elle, mais elle n’en demeure pas moins insupportable.   Elle veut garder tout l’amour de sa mère pour elle et va, à sa façon l’enchaîner à elle.

 

Ceci dit, j’ai bien aimé la plume, qui m’a semblé un peu moins répétitive (à part pour « maman, maman! » et les descriptions de Paris, qui correspondent aux sentiments et émotions de la maisonnée, m’ont beaucoup plu.  J’aime Paris d’amour et j’avais l’impression de voir la ville s’animer sous mes yeux.  Ceci représentait aussi assez bien la petite bulle, bien fermée, où évoluent nos personnages, le reste du monde n’étant visible qu’à distance.  Mais je pense que c’est ce que j’ai le mieux aimé dans le roman.  Car je n’ai pu m’empêcher de me demander si, dans certains éléments de la fin, il n’y avait pas un soupçon, juste un soupçon de « punition » dans tout ça.  Et ça me dérange.  Par contre, le dernier chapitre était génial.

 

Bref, du bon et du moins bon pour moi… mais le roman de la série que j’ai le moins aimé à date.

 

Lilly est aussi mitigée tandis que Miss Alfie a adoré.

Ce livre ne fonctionne pas! – Richard Byrne

J’aime Richard Byrne.
Je pense que son humour me rejoint et qu’il me fera toujours rire. Dans cet album, il y a moins de « méta »narration que dans les autres, mais n’empêche que moi et les enfants, nous avons beaucoup ri.  Que c’est chouette de les voir réaliser ce qui est en train de se passer!

 

Quand Bruno sonne à la porte de Bella, il veut lui montrer son nouveau camion de pompier téléguidé… mais bizarrement, le camion ne fonctionne pas.  À moins que…

 

À chaque bouton, un nouvel événement, mais pas toujours celui auquel on s’attend, même s’il y a toujours un certain lien avec l’intitulé du bouton.   J’ai adoré m’amuser avec les enfants à prévoir ce qui pourrait bien arriver, même s’ils n’ont pas souvent raison.  Peu importe, vu que l’idée de l’auteur est aussi drôle que la leur et que, parfois, ils ont besoin de bien réfléchir pour comprendre.   Bien entendu, j’en profite pour travailler le futur proche et le « je pense que ».

 

Les dessins sont très simples, mignons comme tout, c’est écrit gros, parfait pour les petits lecteurs, qui repèrent les mots « pareils » dans le texte et sur la télécommande.   Encore une fois, ça m’a beaucoup plu!

 

Merci Scholastic!

Hoppy Colvert et la chenille (très) bavarde – Fabien Öckto Lambert

J’ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé cet album!  L’orthophoniste en moi a beaucoup aimé aussi!  Parce qu’il n’y a pas beaucoup d’albums qui offrent une telle porte d’entrée pour discuter des aspects pragmatiques et de la politesse.

 

Hoppy Colvert est un oiseau très occupé.  Il est toujours pressé.  Ranger sa chambre?  Pas le temps!  Aider?  Pas le temps!  Dire bonjour? PAS LE TEMPS!    Du coup, la chenille ne va pas apprécier et le lui faire payer!

 

Et moi je me suis délectée… et j’ai ri comme une folle.  Imaginez être suivi toute la journée par une chenille qui ne se tait JAMAIS!   Mais JAMAIS!  Et qui parle fort.  Même quand ça dérange.    Ça crée des situations super drôles et surtout, ça ouvre des portes pour parler tour de rôle, respect de l’interlocuteur et comportements à adopter en fonction des situations de communication.   L’effet sur les autres est bien illustré et c’est vraiment amusant.  Autant pour moi que pour les autres.

 

Les illustrations sont hyper simples, mais elles vont droit au but, les personnages sont hyper expressifs… et je suis fan!