Je viens de finir ce roman et ça fait une demi-heure que je harcèle Fabienne/ex-Fashion avec mes ressentis divers et variés. D’abord parce que j’ai sacré une partie de ma lecture, et ensuite parce que je suis super déçue de ne pas complètement adhérer à un roman de Nathalie Roy. En fait, non. À ne pas adhérer à la plume de Nathalie Roy dans un de ses romans. Parce que c’est une histoire qui me plaît, à la base. Une histoire qui sonne vrai, avec de réels enjeux, un peu de folie mais aussi beaucoup de remises en question. Une histoire qui va résonner chez beaucoup de femmes. Ça, je dis ça après. Parce que si j’ai beaucoup aimé le fonds, entre la forme et moi, ça n’a pas du tout passé. Et j’en suis toute tristounette.
Alice a 43 ans. Elle est prof, est mariée depuis 25 ans, a deux enfants et une vie bourgeoise bien rangée. Elle se fait une fête de partie en Italie avec Martin, son chum (oups, non, son conjoint… désolée) mais quelques semaines avant, il lui annonce qu’il annule car il doit travailler. Et là, Alice va part pour chercher un truc à l’épicerie, sur la mobilette de sa fille… et ne revient pas. Du moins, pas tout de suite.
Nous allons donc la suivre dans son périple de 5 semaines autour de la Gaspésie, où elle va tenter de faire le point et de se poser toutes les questions existentielles (genre qui suis-je, où vis-je, où vais-je… et non, la réponse n’est pas 42… 43 peut-être! Désolée, je m’égare). Elle, qui a toujours fait passer les désirs de sa famille avant les siens, qui se sent coupable dès qu’elle pense à elle, se retrouve alors face à elle-même, ce qui va remettre en question beaucoup de certitudes. Elle va vivre beaucoup de choses, remettre ses priorités en place et faire des choix d’adulte, qui se tiennent et qui sont très cohérents, en fait. On assiste à une réelle évolution du personnage, on a droit à quelques fous rires (la première séance de méditation… oh boy!), le tout sur fond des paysages de la Gaspésie, un trip « de dernière minute » que j’ai fait il ya plusieurs années.
Après toutes ces louanges, pourquoi ai-je bougonné, alors?
Ben voilà. J’ai trouvé tout trop appuyé pour que le lecteur voit bien l’évolution, quitte à rendre le personnage très désagréable pour moi, du moins au début du roman. Certes, je SAIS pourquoi c’est fait, mais on en aurait mis trois couches de moins et j’aurais bien compris quand même. Et bon, les personnages du type « mais de quel droit tu questionnes ma vie » et qui portent beaucoup de jugements, c’est un peu mon pet peeve personnel et ça m’appartient. Ceci dit, j’aime beaucoup l’explicite et le non-dit dans les romans. Ceci explique peut-être cela. Du coup, j’ai trouvé le propos appuyé et ça m’a énervée. Il faut dire que ça avait mal commencé pour la miss « je repère toute les répétitions et je ne peux pas m’empêcher de les compter » avec la surutilisation du mot « conjoint ». Encore une fois, je comprends le comment du pourquoi… mais ça m’énerve. La plume était moins fluide que de coutume chez l’auteur, plus empesée et pour moi ça manquait de naturel. Bref, voilà.
C’est une bonne histoire, qui va parler à énormément de gens, j’ai beaucoup aimé la fin (sauf un petit bout, que j’ai trouvé traité trop rapidement) et le contexte… mais l’écriture n’a pas plu. Et j’en suis la première déçue.
Allez, faites-vous votre propre avis!
Livresquement boulimique a, pour sa part, adoré et CatCritick est mitigée, mais pour des raisons totalement différentes!