« Tu sais de quoi est composée une famille typique inuite ? Un homme, une femme, deux enfants… et un anthropologue »
J’ai un copain qui a travaillé un bon moment au Nunavik. Du coup, j’avais entendu plusieurs histoires et j’avais une vague idée des paysages et de la vie là-bas. C’est peut-être pour ça que j’ai tant aimé cette BD. Retrouver ces mêmes faits, mais vus par d’autres yeux.
Michel Hellman, l’auteur – qui se dépeint en genre d’ours (solitaire et mignon ensemble… surprenant au départ) – devait écrire Mile End 2. Il est parti au Nunavik, un rêve de toujours, pour retrouver l’inspiration. Il est revenu avec Nunavik, un récit de ce voyage où se mêlent découvertes, exaltations, agacement et désillusions. En plus, on dirait que que l’autaur a le chic pour nous les faire ressentir en même temps que lui!
Le Nunavik, c’est un très grand territoire au nord du Québec, où la majorité des québécois n’a jamais mis les pieds. Disons que ça coûte un bras et demi et que c’est tout sauf accessible. Il y a des compagnies et des inuits, qui vivent généralement dans une série de petits villages sur la côte. Hellman va donc en visiter quelques uns et tenter le « contact » avec cette nature et ces gens, tout en se demandant un peu ce qu’il fait là, dans ce bout du monde asesz éloigné de ses rêves de petit garçon.
J’ai beaucoup aimé faire ce voyage avec l’auteur. Ça donne envie d’aller voir (même si ya pas de touristes), même si ce n’est pas du tout idéalisé. On voit les villages sur pilotis, les illogismes pour recevoir les riches alors qu’autour, ce n’est pas si rose et la vie du Nord, avec ses fêtes, la bière achetée par 6 packs au bar, les mouches à chevreuils, les conducteurs saouls en quatre roues et les profiteurs qui feraient tout pour faire de l’argent. Mais il y a aussi les ciels magnifiques, les paysages lunaires et la faune du coin. Certes, on y retrouve les idées reçues habituelles, mais le regard porté est différent et permet de s’éloigner des habituels clichés.
Je me souviendrai d’un trait qui me plait beaucoup, tout en noir et blanc, et d’une sensation de liberté et d’univers au-delà des codes établi.
C’était ma BD de la semaine! Les liens sont chez Mo cette semaine!