Où le regard ne porte pas – Georges Abolin / Olivier Pont

 

 

J’ai beacoup entendu parler de ce dyptique avec les années mais étrangement, je ne savais pas du tout de quoi ça parlait.   J’ai donc été transportée avec plaisir dans le petit village italien de Barellito. Il est habité par des pêcheurs, des hommes du coin, qui y sont nés.  Les paysages sont magnifiques, on sent presque la chaleur.  L’histoire s’ouvre sur l’arrivée de William et de sa famille, directement de Londres.  Ils espèrent une nouvelle vie dans ce village, avec un grand bateau pour pêcher, le soleil et du travail honnête.  Malheureusement, les habitants du village pensent autrement.  Peur de l’inconnu, esprit de clocher, tout sonne vrai.

 

William se lie rapidement d’amitié avec Lisa, une fillette solaire, et entre ainsi dans un petit groupe de 4 enfants, tous nés le même jour.  Lisa a parfois des visions, elle est persuadée que tous les quatre sont liés par quelque chose de mystérieux.  J’ai aimé ces quatre enfants, leurs relations qui évoluent à travers le temps.  Ceux-ci sont pris entre les croyances de leurs parents et leur nouvel ami.  Ils sont sont tous un peu amoureux de la fillette et forment un club presque mystique.  Quatre inséparables.  J’ai adoré ce premier tome du dyptique, plus que la suite, où l’on retrouve ces personnages 20 ans plus tard, complètement ailleurs.

 

Les paysages sont toujours aussi beaux, luxuriants, mais j’ai trouvé le déroulement un peu rapide à mon goût.  J’ai bien aimé l’histoire, bien aimé la fin, mais j’aurais aimé une dose de plus de mystère et connaître davantage les personnages.  Peut-être que si je les avais mieux cernés, j’aurais été davantage touchée.   Ceci dit, j’ai beaucoup aimé la petite touche de nostalgie, mais je me suis tout de même questionnée sur certains développements, les trouvant basés sur peu de chose.

 

Un dyptique à découvrir qui a touché tous les lecteurs, encore plus que moi, je pense.  Même si je garderai un très bon souvenir de lecture.

 

Les avis de Sookee, Miss Alfie et Cristie

C’était ma BD de la semaine… et c’est chez Stephie cette semaine!

 

 

Légende d’un dormeur éveillé – Gaelle Nohant

Ce roman, j’en entends parler depuis un petit moment.  J’en ai aussi jasé autour d’un déjeuner avec l’auteur et un certain ex-petit garçon.   Entendre Gaëlle Nohant parler de Desnos, c’est fascinant.  On sent dans sa voix et dans son regard toute son admiration pour l’auteur et pour l’homme.  Bref, j’avais une hâte folle de lire ce roman.   Je l’ai attendu… et ça valait le coup!  Quelle merveille.  Quelle ode à la liberté!

 

Je l’ai commencé entre deux avions et c’est seulement à mon retour que j’ai finalement décidé de le relire au complet, car non seulement il mérite toute notre attention, mais pour quelqu’un comme moi qui ne connaît pas tant l’époque et le contexte, il en a besoin, de cette attention.  Sinon, on se ramasse, comme moi, un peu perdue dans les noms et les dates… et on passe notre temps à revérifier les mêmes choses, à chaque fois qu’on croise un nom connu… et il y en a pas mal!  Mais quand je l’ai repris, avec toute ma tête et mon coeur, j’ai été transportée!

 

De Desnos, je connaissais quelques poèmes, et j’avais croisé son nom lors de ma visite de Terezin, vers la même époque l’an dernier.   Dans cette fresque qui s’étale sur une quinzaine d’années, nous rencontrons Robert, l’homme et l’artiste, pour qui la poésie est aussi essentielle que l’air, un être épris de liberté et prêt à tous pour ce en quoi il croit.   Nous le voyons évoluer dans le cercle des surréaliste, tout en gardant ses propres convictions.   Nous le voyons tomber amoureux, éperdument amoureux.  Rencontrer Youki à travers ses yeux a un côté magique.  Puis arrive la guerre, la résistance.

 

Portrait grandiose, grand bouillon de culture et incursion dans un univers clos et souvent fantasmé, celui des beaux jours de Montparnasse et de la rive gauche.  On y croise Kiki, Foujita, André Breton, Prévert, Neruda, Garcia Lorca… et plein d’autres que j’ai connus à travers ces pages.  Le texte est habilement parsemé de poésies de Desnos, toujours en lien avec les propos.  Et ça donne envie d’en lire davantage, pour comprendre tous les doubles sens ainsi que se délecter de ses mots.

 

Dans ce roman, Gaëlle Nohant s’éloigne du ton de La part des flammes et devient plus lyrique et poétique.  J’ai adoré.  Si on sent que chaque mot à son importance, ce n’est jamais lourd ou artificiel.  Les dernières pages sont déchirantes, mais, étrangement, c’est un roman qui fait du bien, comme si l’optimisme de Desnos traversait le temps pour nous atteindre.  Et ça donne envie de vivre!  C’est fou!

 

Passionnant… et à lire la tête reposée, surtout si on est – comme moi – inculte, et qu’on n’a aucune idée de qui est – par exemple – Jean-Louis Barrault!

La Terre – Émile Zola

Ok.  Je ne déteste pas souffir un peu en lisant un roman.  Mais là, disons que ce roman a dépassé les bornes.  Il m’a fait HURLER.  Et rager.  J’ai tellement haï les personnages (Buteau, Buteau… tu hanteras mes cauchemars pour longtemps), vous ne pouvez même pas vous imaginer.  Il parait que ce tome était le préféré de Zola… mettons qu’on n’a pas les mêmes goûts.  Même si je reconnais que le portrait des paysans à l’époque doit être intéressant et que la dualité « qualité de vie de ouvriers / qualité de vie des paysans » fait réfléchir, je pense que j’étais beaucoup énervée et enragée pour apprécier quoi que ce soit à sa juste valeur.  Certes, il y a un chapitre presque complet qui décrit des pets, et certains personnages fous.  Mais ce roman dégoûte de l’homme voilà.   Rien de moins.

 

Nous sommes à Rognes, en Beauce.  Il y a certes un Macquart, Jean, fils d’Antoine Macquart.  Étonnament, il est sain d’esprit.  Les autres paysans, toutefois… oh boy…  Ils sont plus bestiaux que leurs animaux, vénèrent la Terre (avec une majuscule) et sont prêts à tout pour la posséder.  Tout.  Vraiment tout.

 

Au centre de l’histoire, les Fouan.  Au début du roman, le Père Fouan décide de faire le partage de ses biens avant sa mort, afin de donner plus tôt leur héritage à ses enfants et éviter de louer la terre à des « étrangers ».  Et ses enfants… quels enfants.  On parle de famille, de famille… mais sérieusement, ce sont davantage les biens qui comptent que les gens… parce que l’attitude des enfants envers leur père qui DONNE  quelque chose…  c’est incompréhensible pour moi.  Et ça m’a enragée, vous pouvez pas savoir.  À toutes les fois que je lisais « ce vieux, il coûte… »… je pitchais le livre au bout de mes bras.

 

On pourrait aussi parler de l’attitude des hommes envers les femmes…  ok, il faut remettre en contexte mais arghhhhh!!!  C’est juste too much pour moi.  Celui-là est très « cul », très violent… et sérieusement, les accouplements des animaux sont plus romantiques que les leurs.   Il n’y a aucun personnage pour rattraper l’autre. Tous sont envieux, égoïstes, méchants… bref, je ne peux pas dire que j’aie eu du plaisir à lire le roman.  Une chance que je n’ai pas commencé par ça!

 

Et Buteau… Buteau…  le dernier des fils Fouan est le personnage le plus pervers, le plus méchant, le plus excécrable que je n’ai jamais lu de ma vie, tout en étant persuadé d’être dans son bon droit.  Aucun sentiment, aucune compassion, aucune humanité.  Il fait ses coups bas au vu et au su de tous, sans que personne ne puisse y faire quoi que ce soit..  je l’ai excécré.  Et que dire de sa femme…  Bref, cette lecture m’a plongée dans une horreur sans nom.  Too much.  Vraiment too much.

 

Du coup, je prends une vraie pause de Zola.  C’est le PIRE à date question histoire horrible.  Le pire du pire.   Bref, j’ai pas vraiment aimé.  C’est sale, répugnant, malhonnête… mais ça fait réagir, aucun doute là-dessus!  Que voulez-vous, je suis une petite nature!!

 

Le livroscope a été déçu, Miss Bouquinaix n’a pas vraiment aimé et la petite marchande de prose a reçu une véritable claque.  N’hésitez pas à me donner vos impressions!!

Munch avant Munch – Giorgia Morras

Vous savez, quand je vois une BD sur un artiste, quel qu’il soit, je résiste difficilement.   Et Munch m’intrigue.  Ses peintures sont tellement fortes, tellement particulières (et anxiogènes) qu’une BD portant sur sa vie m’a forcément tentée.  Pourtant, si j’ai bien aimé, j’en ressors toutefois avec un sentiment de trop peu, de survol.  J’ai appris des choses mais je n’ai pas fait de réelle rencontre dans cette BD.

 

Étant donné la personnalité de Munch, disons que le tout n’est pas particulièrement chaleureux.   C’est même un peu froid.  On dirait que, contrairement à ce que voulait Munch, les personnages ne semblent pas vivre et souffrir pour vrai sur les images, qui réussissent toutefois à recréer une certaine atmosphère.  J’ai beaucoup aimé voir poindre les tableaux connus au gré d’une planche ou encore l’utilisation du bleu pour les réminiscences du peintre.

 

Nous rencontrons Munch à 17 ans, alors qu’il décide qu’il va devenir peintre, qu’importent les conséquences.  Il veut d’un art qui sort des salons, il veut des sentiments vrai… et a un talent fou.  Il fera des rencontres, sera confonté à l’incompréhension de sa famille et hanté par les souvenirs de sa mère morte trop tôt de tuberculose et par ses traumatismes d’enfance.  On apprend aussi que Munch a écrit, écrit… et que ses journaux ont pour beaucoup inspiré l’auteure de ce roman graphique.

 

Un bon début, une bédéiste à suivre, mais un sentiment de survol pour cette histoire en particulier!

 

C’est ma BD de la semaine et ça reprend chez Noukette cette semaine!

Road trip with Angéla Morelli – Part 5 – Phoques et marathon…

(Les taches, ce sont des phoques… just sayin’)

 

Avez-vous déjà eu l’idée d’organiser un marathon dans une toute petite ville, disons… Le Touquet Paris-Plage… en encerclant complètement la ville, empêchant donc toutes les voitures d’entrer dans la ville ou d’en sortir?  Ah oui, encore mieux.  Le faire en soirée, en bloquant l’entrée de tous les hôtels?  Si vous y pensez… dites-vous que ça fait rager les road trippeuses qui doivent stationner la voiture au fin fond du bout du monde et qui doivent se trimballer leurs bagages.  Et que ça laisse un souvenir over mitigé du Touquet, qui n’aura franchement pas été notre arrêt préféré.  Mais bon, nous n’en sommes pas encore là… je ne vous ai même pas parlé des phoques!

 

Sachez que je suis encore une fois allée courir.  Oui, oui, je le jure.  Sans Angéla, qui a été beaucoup trop attirée par le joli plateau déjeuner qui nous a été apporté le matin.    Mais j’ai trottiné de bon matin, je suis presque arrivée en retard pour manger mon petit déjeuner.  Ceci dit, j’ai pu m’en mettre plein les yeux en regardant les grandes maisons que j’aimerais plutôt habiter… Et le paysage de la Baie de Somme., avec ses marées, est extrêmement particluier.

Pas mal, non?  Sur la terrasse, au soleil, ça n’est pas mal du tout. La cour de l’hôtel.  Ya pire comme vue.
Ma vue pour trottiner… encore une fois, je n’ai pas l’air super réveillée hein! Encore plus grand que ma verrière, je pense!

 

Petite ballade à travers la ville, on a grimpé, pour admirer la vue.  On a pu voir la porte de Nevers, qui date du 16e  ainsi que les tours Guillaume, qui aurait vu passer Jeanne d’Arc au 15e, alors qu’elle avait déjà 400 ans.

Porte de Nevers.  On dirait qu’on passe une faille spatio-temporelle! Les tours Guillaume… mais on a pas vu le fantôme de Jeanne d’Arc!On a réussi à tout monter et tout redescendre sans se planter, tout en prenant des photos et en déconnant sur nos téléphones.  C’est toujours ça de gagné.  Balade au bord de l’eau… je suis en sandales… et j’ai survécu aux vilains grains de sable qui s’infiltrent partout.  j’aime pas le sable entre les orteils.  Oui, défenses tactiles… je sais. 

 

On va manger au Crotoy (prononcer /krotwa/ et non /krotoj/…  j’ai eu l’air niouff!) et on est ensuite partis pour voir les phoques au Hourdel, comme dans la rencontre idéale (ou presque).  Déjà qu’on avait vu la maison de l’homme… il fallait voir Maurice le phoque, je dis!  On est avec un groupe, avec un guide pas désagrable à regarder, malgré le fait qu’il doive avoir la moitié de mon âge!

Au Hourdel, il y a une rue.  La voilà. 

On va donc se balader dans la Baie de Somme à marée basse.  On se retrouve dans des paysages presque lunaires, avec un vent fou, fou, fou.  Incroyable de penser que dans quelques heures, des mètres d’eau recouvriront l’endroit.   Ça fait presque peur.  Bon, on a eu les pieds mouillés et mes espadrilles soit disant imperméables ont rencontré leur Waterloo… mais c’était magnifique et on a vu des phoques.  Tout plein de phoques. Des gros, des petits, des indécis, des loups marins qui s’envoient en l’air avec tout et chacun (chacun retient ce qu’il peut des cours de biologie hein!) et des phoques gris assemblés autour du mâle dominant.   Bref, c’était génial.

L’attrait du téléphone rose our Miss Morelli les cheveux dans le vent.  Des Stan Smith dans l’eau ça le fait juste moyen.  Parisienne, va!

 

Le reste de la journée et de la soirée (la ballade était en fin de pm… on fait ce qu’on peut avec les marées), je vous l’ai racontée en début de billet.  On en avait tellement marre de virer en rond qu’on a fini dans le bar de l’hôtel, parce que le resto était fermé et qu’il était HORS DE QUESTION que l’on ressorte.

  • Bonjour, comment peut-on aller au Best Western?
  • Ah ici, on peut pas passer… mais allez à l’autre coin, là-bas et ils vont vous laisser passer! (on va  à l’autre coin, après 12 détours)
  • Bonjour… le Best Western, c’est par où?
  • Ah mais je sais pas, je suis pas d’ici.  Vous avez pas de GPS?  Attendez, l’autre là-bas, je pense qu’il connaît (raté, les gens qui faisaient la circulation étaient étrangers et trouvaient qu’il y avai tbeaucoup de rues au Touquet.  Et nous on trouvait que, beaucoup ou pas, elles étaient pas mal toutes barrées) (Genre, engager des gens pour orienter les gens qui connaissentn la place, c’est surfait!)

Je vous épargne le reste.  Ca a duré une heure et demie.  On nous a fait faire le tour de la ville.  Trois fois. Pour finir par se faire dire que non, avant 10h30-45, c’était impossible d’aller à l’hôtel en voiture.  Bon, 22 autres personnes nous avaient dit le contraire mais on en pouvait plus!  Je vous passe l’humeur du  mec qui avait des cannes pour se déplacer et qui devait marcher 1 km pour aller à son hôtel.

 

Entre les mojitos royaux  et les verres de vin, on nous a servi des bretzels et on était bien contentes.  On est comme ça, nous, on se satisfait de peu.  Et on a fini la soirée un peu avinées (car à jeun), en écoutant l’orchestre de jazz du best werstern.   Et on a maudit les marathons!

La Daronne – Hannelore Cayre

Je ne me rappelle plus où j’ai entendu parler de ce roman.  Toujours est-il que, sans que je sache pourquoi, il a atterri dans ma boîte.  Je pense que certains ont des antennes!   Ceci dit, je vais retrouver tout à l’heure, quand je vais chercher des liens, où j’ai pris l’idée.  Mais je ne veux pas voir avant pour ne pas m’auto-influencer dans mon billet… bref, j’ai mes routines quand je blogue, depuis le temps!  Mais revenons au sujet!

 

Patience Portefeux est quiquagénaire et elle a dû mal à joindre les deux bouts.  Veuve depuis l’âge de 27 ans, elle est mère de deux filles et a vu sa mère, maintenant placée en maison de retraite pour 3000 euros par mois (au frais de sa fille) dilapider l’héritage familial à coup de virées de magasinage dans les Grands Magasins.  Elle est traductrice judiciaire arabe-français et, pour l’instant, elle travaille surtout – au noir – pour la police, à traduire des écoutes téléphoniques de dealers parlant arabe.  À force, elle a presque l’impression de les connaître.  Puis, un jour, quand elle aura l’occasion de traverser la ligne… pourquoi pas!

 

Au début, j’ai eu du mal.  L’univers étant tellement éloigné du mien que je n’accrochais qu’à moitié.  Puis, Patience se décide et nous découvrons la fameuse Daronne du titre.  Nous glissons alors vers un roman noir et grinçant mais aussi jubilatoire, avec un personnage à la morale élastique et aux idées réjouissantes… dans un roman!  C’est qu’elle connaît les rouages du système, la dame!   Et le pire dans tout ça, c’est qu’on se surprend à prendre pour elle, limite à l’appuyer!

 

Vous aurez donc compris que ma lecture a été un peu en dents de scie.  Surtout que j’ai beaucoup aimé la fin mais que je l’ai trouvée très rapide… et que j’en aurais aimé un peu plus.   L’auteur en profite aussi pour écorcher au passage le système judiciaire et ses aberrations ainsi que l’univers des maisons de retraite, sur la vieillesse.   Je suis donc moins enthousiaste que les copines (oui, je viens d’aller lire les billets) mais c’est tout de même un très bon moment de lecture!

 

Je vous renvoie donc chez Cuné, chez Yueyin et chez Cathulu.  Krol a un avis un peu plus semblable au mien.

Road trip with Angéla Morelli – Part 4 – Petit train et coucher de soleil

Ce matin-là, en se levant, on s’est dit qu’on irait courir.  Puis, en se levant, on a réalisé qu’il n’y avait pas vraiment de route, là.   Et que bon, en fait, il y en avait une, mais loin.  Et en fait, courir sur de l’herbe humide, c’est mal, non?  Voire même dangereux.   Anyway, dès qu’on met le nez dehors, c’est une malédiction… il commence à pleuvoir!  Jamais beaucoup… mais à chaque fois qu’on fout le nez dehors, on se fait mouiller!  C’est devenu un running gag!  Ben quoi… au lieu d’aller courir, on a des running gags… on va espérer que ça muscle les abdos un peu, quand même!

Comme Miss Morelli mène une vie jet set, nous avions rendez-vous pour déjeuner avec le célébrissime Marc Moritz, auteur du Roi du plaquage.  On a réussi à arriver PRESQUE à l’heure.  Presque, c’est bien non!  Avant, nous sommesarrêtées à Eu pou aller au marché.  Et devinez quoi?  Il a commencé à pleuvoir!  On a finalement couru… jusqu’à l’église, qui a rarement été aussi populaire, je crois.

Bon, la pluie n’a duré que quelques minutes, comme d’habitude.  Juste le temps de jaser un peu avec les gisants.   Et en se baladant (tout en regardant les annonces d’agents d’immeubles), nous avons vu devinez quoi?  Une librairie!  Il fallait s’arrêter non?  Et en plus, elle était fort jolie la librairie.    J’ai acheté juste un livre.  Sur les recommandations de Angéla Morelli, j’ai pris le premier tome de Vernon Subutex.  Call me raisonnable!

Je vous avais dit que c’était cute!

 

Nous n’avons presque pas arrêté en route.  Presque pas!  Le but : arriver à une heure potable à Saint Valery sur Somme (à prononcer Saint Val’ry sinon, on se fait regarder bizarre) où nous avions réservé dans un charmant petit endroit, mon coup de coeur hôtel du voyage.  Mais avant, bouffe!  Marc Moritz  étant légèrement pressé de rentrer à Paris, idéalement, il fallait arriver au moins dans la bonne demi-journée.  Avec nous, c’était déjà un défi.

Je pense que le pauvre Marc est toujours surpris du nombre de conneries à la seconde qui peuvent sortir de nos jolies bouches, quand on est ensemble, Angéla et moi.  Et j’ai découvert la toilette la plus petite de l’univers!

 

Angéla avait un truc en tête : embarquer dans le train à vapeur de la baie de Somme.  Elle a un truc avec les trains, petits ou grands.  Sans mauvais jeu de mot!  A toutes les fois, il faut que la miss fasse un tour.  Quitte à courir pour le rattraper.  Ouais, ce fut une journée de course, finalement!  Mais on a attrapé le petit train, on s’est installées dans l’ex-première-classe…  et on a dégainé les téléphones!  Photos, textos… et pour ma part, je me suis intallée à l’extérieur, dans le vent.  Certaines personnes sont TELLEMENT incroyablement blasées, c’est fou!  La conversation des madames d’à côté de nous était hallucinante.  Tout les emmerdait dans l’endroit.  Dans les gens.  Bref, après un moment, mon voyage j’en avais, comme dirait un Yoda Québécois.

En voituuuuuure!Woman with pink phone!

 

Ce fut donc une soirée « déconnons en choeur » et observons les gens, assis au resto au coin de la rue.  Et on a droit à un couple qui se parle en 4 langues différentes, un autre couple qui semble en pleine chicane de couple et une dame qui est arrivée avec une poussette de bébé… avec un tout petit chien dedans.  Un tout petit chien à qui elle faisait la conversation, tout en ignorant royalement la personne devant elle.  Petit chien habillé.  Qui mangait dans son assiette et à qui elle donnait des bisous sur la bouche et qu’elle berçait comme si c’était un bébé.  J’aime bien les animaux mais j’avoue que je n’avais jamais vu d’amour aussi intense dans un resto! Quand elle lui a mis des lunettes de soleil, j’ai eu du mal à ne pas pouffer.

Parfois, juste marcher sur le bord de l’eau pour voir le soleil se coucher, ça fait notre soirée… et ce fut le cas.  On s’est couchées hilares, un peu saoules (pour une raison x, on a voulu commander une petite carafe de vin et c’est une grande qui est arrivée.  Et bon, MOI, je n’ai pas bu de kirs royaux ni de cafés brésiliens.  Je dis ça, je dis rien.

 À la prochaine!

Le facteur doudou – Ingrid Chabbert / Stéphanie Marchal

J’aime beaucoup Ingrid Chabbert.   J’aime sa vision décalée et son humour particulier.  Et tout ceci, je l’ai retrouvé dans cet album aux traits simples et aux illustrations plutôt drôles.

 

C’est l’histoire d’un petit coco qui n’a jamais voulu des doudous habituels.  Lui, son doudou, c’est le facteur.  Et le facteur, ça doit bien lui plaire, non?  Ben quoi, il revient chaque jour!

 

J’utilise l’album pour décoder le langage corporel et pour discuter de l’ironie avec les enfants.  On peut discuter des vrais sentiments du facteur et des raisons qui font qu’il ne dit pas carrément au petit creton qu’en fait, il est bien ennuyé de la situation!

 

Bref, j’ai bien aimé!

History is all you left me – Adam Silvera

C’est une amie qui avait ce roman dans sa bibliothèque.  Je lui ai rapidement piqué suite à un avis positif sur un blog anglais et j’ai passé un fort bon moment.  C’est un roman bien construit, avec des personnages qui font tout plein d’erreurs. qui sont très adolescents, avec tout ce que ça implique.  Impossible de ne pas reconnaître certains des sentiments, des grands désespoirs et des réactions émotives extrêmes qu’on vit lors des événements tragiques de notre adolescence?

 

Theo a été le premier amour de Griffin.  Ensemble, les deux garçons ont vécu leurs premières fois.  Maintenant, ils n’étaient plus ensemble, et Théo est mort.   Griffin vit dans un monde de douleur intense.  Il n’avait jamais perdu espoir de revenir un jour avec Théo, même si celui-ci était maintenant en couple avec Jackson.   Lors des funérailles, les deux garçons vont être amenés à se rencontrer, alors qu’ils ne se portaient pas dans leur coeur.

 

C’est un roman sur le deuil, sur les choses que l’on se cache à soi-même et aux autres, par conséquent.   Selon moi, l’auteur a réussi à saisir tout à fait les illogismes des comportements d’un ado dont la souffrance le dépasse.   Ce vide, ces alliances improbables avec certaines personnes qui – on le croit – sont les seules qui peuvent nous comprendre.   Tout y est.  J’ai eu de la peine pour eux, pour eux tous.   C’est tout à fait réussi.

 

J’ai aussi beaucoup aimé le portrait des deux jeunes, pour qui l’homosexualité est vécue d’une façon saine, sans davantage de drame que n’importe quelle relation.   Ce portrait positif est bienvenu dans l’univers littéraire young adult.  J’aime que l’homosexualité des personnages ne soit pas le sujet principal du roman, que ça fasse partie d’eux, presque simplement.

 

J’ai peut-être des bémols sur la fin, où on trouve quand même plusieurs répétitions.  Certaines « leçons » sont un peu trop martelées et j’ai ressenti tout de même une sensation de répétition.   Par contre, la construction du roman est très efficace, avec l’alternance entre le passé et le présent et  la façon qu’a l’auteur de nous en révéler davantage petit à petit, sans gros twist mais en nous faisant évoluer avec le personnage à mesure qu’il ose s’avouer les choses.

 

Une très bonne lecture, même si on a parfois le goût de secouer les personnages, qui souvent débordent de réalisme!  Je conseille!

Road trip with Angéla Morelli – Part 3 – Arts and Crafts, bébé-fleuve et concert nocturne

Savez-vous comment faire pour faire un road trip en ayant toutes les misères du monde à faire 30 bornes par jour?   Embarquez avec nous!   Le truc, c’est d’arrêter partout prendre des photos, de prendre des verres partout, d’aller se tremper les pieds dans l’eau encore plus partout et finir par se dire « merde, on a plus que 3h pour faire 23 km!  Comment on va faire!?!?! »!

 

Bref, après une énième balade à travers les bottes de foin (hmmmm)… on arrive!

Ah oui hors sujet… je suis une grosse paresseuse et je retouche pas mes photos, ni cadrage, ni rien… donc, c’est du matériel brut!

 

Cette troisième journée a commencé par un petit arrêt à Veules-les-Roses, où j’étais allée l’an dernier et que j’avais adoré.  Le plus petit fleuve de France, rien que ça!  On a encore une fois suivi le petit chemin (en se perdant, sinon c’est pas drôle),

Même qu’on avait été suuuuper daring et qu’on s’est stationnées en haut.  Après avoir fait quelques manoeuvres douteuses pour se sortir d’une genre d’impasse…  le foin c’est beau, mais pas pour rester pognés dedans!

Pour qu’Angéla ait l’air de ça sur une photo, il faut hurler « NICHONS »!  Merci Jean-François…  depuis, je trouve ça trop drôle et je le dis tout le temps!Ceci est un fleuve.  Rien de moins.  « Pas dégueu » comme dirait Angie!
Le petit bonhomme sur le toit est super cute en vrai… mais là, ça a l’air d’une bestiole avec une grosse b…!!!

 

Le prochain arrêt était Varengeville sur mer, où nous voulions arrêter manger.  Bon, on a mangé hein mais on s’est dépêchées pour rien vu qu’entre midi et trois… tout est fermé.  Et Angie a fait sa parisienne avec son éternel « ah, la province!!! »!  Et en plus, hors réseau!  Imaginez.  Tellement que le bureau touristique a installé un spot wi-fi.  Vous pouvez vous imaginer où the miss s’est installée!  Angéla-et-son-téléphone… le duo d’enfer (et j’ai le droit de rire parce que je suis pareille!)

 

À  Varengeville-sur-mer, il y a des jardins, une église et des drôles de bâtiments.  Bon, on a pu visiter l’église (souvenir ému de ma visite de l’an dernier).  J’adore les cimetières marine alors ça m’a fait un plaisir fou d’y retourner.  Et bon, il  y a quand même eu une illumination cimetièrrienne chez madame l’auteure!  Et l’église avec ses vitraux est toujours aussi jolie!

On dirait que la sainte vierge est venue faire un coucou à ma photo!

 

Puis, la maison arts and crafts du Bois des Moutiers a ouvert.  Et quelle demeure!  Bâtie par Lutyiens à l’âge de 29 ans, avec de superbes jardins eux-aussi signés de quelqu’un-de-connu-dont-j’ai-oublié-le-nom… c’est impressionnant.  Le mouvement Arts and Crafts vient de l’Angleterre et met l’accent sur l’habileté des artisans, faisant tomber la frontière entre artisan et artiste.  Et quelle attention aux détails.  Tout est pensé et c’est hyper particulier.  Après un hall d’entrée très beau mais très sombre… une MAGNIFIQUE pièce bibliothèque salle de musique.   On n’a pas le droit de prendre de photos.  Mais bon, la madame l’ai dit juste APRÈS!!!

 

Vue de la mezzanine… Vue sur les jardins, où on est allées se balader, jusqu’à la mer… non mais c’est beau, c’est beau!  Peu importe l’angle du regard, il y a quelque chose de particulier, une structure… bref, je ne dirais pas non à une demeure comme ça!

Ya pire comme contexte pour lire!

 

Après cette visite, direction Manoir d’Ango, demeure renaissance bâtie pour Jean d’Ango, armateur, au 16e.  Il paraîtrait que c’est là que Breton a écrit Nadja.  Ce manoir est… étonnant!  Imaginez un manoir normand, mélangé avec une loggia italienne… et un colombier byzantin.  Ça donne un ensemble mettons… particulier!

 

À la soupe!

Après toutes ces pauses et ces arrêts, on a fini par reprendre la route pour Dieppe… pour arriver 20 minutes avant la fermeture du château-musée ,qu’on a pu visiter, un peu au pas de course.  Bon, la vue est superbe par contre… et il y a de bien jolies choses, dont de très beaux ivoires et des sculptures qui m’ont beaucoup plu.

 

Le château a été construit au 14e sur l’emplacement d’un premier château du 12e bâti à l’époque de Richard Coeur de Lion et d’un des Henri.   Il a été pas mal modifié par la suite mais c’est chouette de se balader dans les salles, ce qui donne une disposition de musée vraiment particulière.


Oups… en route on s’est arrêtées… quelque part!  Je sais plus où! Une salle dédiée à… quelqu’un.  Mais POURQUOI j’ai pas pris de notes, moi!!  Au lieu de faire des stories que j’ai effacées!
Oh, une carte!  Je ne résiste pas aux cartes!  Et celle-ci, c’est la vision de l’époque de mon chez-moi!

 

Puis, on s’est encore arrêtées parce qu’il y avait de l’eau.  Mais pas de réseau!  Ce fut d’ailleurs une recherche assez intense!

 

Et là, il était tard. Et nous n’avions pas mangé.  Et bon, il y avait une heure limite pour arriver à notre hôtel-domaine-spa.  On a donc dû rider un peu… et on arrive là…

Entendons-nous, ya pire, n’est-ce pas!

Bon, Angéla n’a jamais réussi à se démêler dans l’hôtel (elle partait systématiquement du même côté) mais c’est un détail.   On a bien entendu fini par aller se balader au Tréport pour manger.  Ben quoi,… il y avait de l’eau.  Et la mer.

Le jour…C’était marché nocturne.  On a acheté des rhums, goûté à plein de machins et on a failli arriver trop tard pour manger.  Finalement, on a eu une succulente choucroute de la mer.     J’ai failli transformer une partie de mon repas en crevette volante.  Etes-vous surpris?

Photobomb!  Un peu moins mystique que lq vierge marie.. mais beaucoup plus drôle!La nuit…

 

Ah oui… saviez-vous qu’Angéla Morelli CHANTE pendant la nuit?  Oui oui, elle chante.  Et elle réveille les gens avant pour s’assurer qu’ils l’écoutent.  Et là, elle s’assoit dans le lit et elle chante.  Demandez-moi pas c’était quoi la toune… mais je vous jure que c’était une honnête tentative!

 

Rions en choeur!