J’étais allée à la bibliothèque pour chercher une réservation. Je suis finalement ressortie avec la moitié de l’étagère « 2017 ». Comme à chaque fois. Et comment je pouvais résister au nom de Julie Maroh, hein? J’avais vraiment aimé Le bleu est une couleur chaude et sa façon de parler de diversité me touche beaucoup.
Vous reconnaissez la vue sur la couverture? C’est Montréal, vu du Mont Royal. La BD s’y passe et commence le 1e juillet, jour de la fête du déménagement (en vrai, c’est la fête du Canada… mais Montréal le 1e juillet, c’est un vrai ballet de camions de déménagement) et du renouveau. Dans cette BD, des instantanés sur l’amour. Sur les amours devrais-je dire. Julie Maroh a choisi Montréal en raison de sa diversité, de ses particularités et de son ouverture. Elle mentionne dans la préface avoir tenté de sortir des sentiers battus et de mettre en avant d’autres modèles d’amours ainsi que toute une diversité de gens, question que tous puissent s’y reconnaître. Et pour moi, c’était très réussi.
Bon, on va commencer par ce qui fâche. Le langage. C’est mieux que beaucoup de choses que j’ai pu lire « écrites par une Française en québécois » mais ce n’est pas tout à fait ça, quand même. Les expressions ne sont pas touuuut à fait justes (tabarnak d’crisse… DE crisse!! T’es crisse d’épais… t’es UN crisse d’épais… maîtrisons nos sacres…) occasionnellement et d’autres sont très franco-françaises dans la bouche d’un personnage québécois. Mais bon, ce n’est pas la catastrophe. Quand même.
Julie Maroh réussit en quelques pages à nous plonger dans un univers, nous faire ressentir quelque chose. Ce n’est pas toujours égal mais j’ai été très très agréablement surprise par la qualité des histoires et par leur variété. Les personnages ne sont pas parfaits. Ils sont parfois jaloux, hystériques, ils jugent, exigent, mais ils sont aussi passionnés, pleins de doutes et de volonté d’aimer, peu importe leur situation. Ils sont parfois bienveillants, parfois dans des situations particulières. Souvent, en fait. Des amours débutants aux amours passées, des émois aux grands chagrins, tout est illustré en très peu de pages et de façon souvent assez forte.
Le dessin en noir et blanc m’a beaucoup plu, avec ses variations de tons de gris qui nous mettent tout de suite dans l’ambiance de ce segment en particulier. J’ai aussi aimé retrouver Montréal, ses quartiers et les petites habitudes des montréalais. Des sujets trop peu rencontrés, une BD nécessaire. Bref, un très bel album, que je vais certainement finir par acheter!
C’était ma BD de la semaine. Tous les liens chez Stephie!