Ce roman, je l’ai reçu dans un swap contes de la part de Stéphanie. Oui oui, vous avez bien lu. Mars 2010. J’ai ce livre depuis presque 8 ans. Ça fait un peu peur, en fait. Cette édition chez Points est hyper cute, avec un ours et des paillettes qui brillent. C’est une réécriture de conte, of course (c’était le thème du swap) mais avec un twist parce que c’est une réécriture de la version russe du conte de la belle au bois dormant, mais pas que. En effet, dans ce roman, on retrouve beaucoup de folklore russe et un peu de folklore juif. Comme j’ai lu beaucoup à ce sujet pendant mon voyage en Russie, j’ai été ravie de retrouver les références. Vous pouvez vous imaginer que je l’ai lu en battant des mains.
Il faut donc savoir que ce roman a été écrit pendant les années 90. Des réécritures, depuis il y en a eu une pis une autre. Pourtant, il a vraiment quelque chose, ce roman. On y découvre un vrai univers, c’est riche, c’est documenté sans être lourd et c’est bourré, bourré de petits détails relatifs à la culture russe et ukrainienne. Et ce sont ces clins d’oeil qui font que le livre a un petit quelque chose de plus.
C’est donc l’histoire d’Ivan Smetski. Il est né en Ukraine, pendant la période communiste et son père, professeur à l’université, va tout faire pour offrir une autre vie à son fils, malgré qu’il ait du mal avec certaines valeurs occidentales. Avant leur départ, ils vont s’arrêter chez le cousin Marek et dans cette forêt, il va tomber sur une clairière de feuilles où, au milieu, trône une jeune fille endormie. Mais il a 10 ans et il semble y avoir un monstre qui la garde. Du coup, il va partir aux États-Unis… mais ce n’est que plusieurs années plus tard que ses recherches le pousseront à revenir en Ukraine. En effet, il est devenu chercheur, comme son père, sur les dialectes proto-slaves. Et, étrangement, il ne peut s’empêcher de revenir dans la fameuse clairière pour tenter de réveiller la belle dormeuse.
Alors, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants? Heu… peut-être pas! Imaginez un athlète des années 90 au 9e siècle. Il a beau être en forme, tenir une épée de 10 livres heu… peut-être pas. Disons que son truc, c’est la course. Vous pouvez vous imaginer qu’il n’est pas bâti comme une armoire à glace et qu’il n’est pas considéré comme un top chevalier. Quant aux coutumes et aux valeurs, on n’en parle même pas. Et on va dire que notre princesse, Katerina, est tout sauf emballée par ce mari qui lui est tombé dessus.
Ça parle d’amour, certes, mais aussi de légendes (non mais saviez-vous d’où venait la maison à pattes de poules de Baba Yaga, vous? Moi, je le sais), de magie et de mythologie pendant l’essor du christianisme. On y croise d’anciens dieux et des personnages de légendes, il y a des côtés doux-amers, des grands méchants (en la personne de Baba Yaga, la seule et l’unique) et des traitres. Le tout est traité avec respect, soit, mais aussi beaucoup d’humour. Les passages où Baba Yaga prend la narration, où elle nous raconte des trucs horribles, qui lui semblent hyper logiques… et c’est drôle. Bref, ça m’a beaucoup plu.
Certains lecteurs d’aujourd’hui trouveront peut-être que ça manque d’action et que ça peut sembler classique comme réécriture, après toutes celles que nous avons pu lire depuis. Mais pour moi, l’univers, la recherche, les références… ça l’a totalement fait!