Ouf. Quel roman. Je ne sais trop par où commencer et en même temps, j’ai l’impression que tout le monde en a parlé. Du coup, je ne vois pas ce que je pourrais ajouter à ce qui a déjà été dit à son sujet. Mais bon, vu que je l’ai lu, et que c’est mon blog… tant pis pour vous!
Nous sommes donc au début du 19e siècle, dans les sud des États-Unis. En Georgie, plus précisément. Cora est esclave sur une plantation de coton. Pour elle, la vie est un enfer. En effet, en plus de subir les brimades des maîtres blancs et les humiliations quotidiennes, elle est ostracisée parmi les autres esclaves, en raison d’un conflit entre sa mère et une autre esclave. La mère de Cora est LA femme qui a réussi à s’échapper, il y a plusieurs années. Un jour, un nouvel esclave lui fait une proposition et elle va découvrir le légendaire Underground Railroad.
Le chemin de fer clandestin est le chemin que prenaient les esclaves pour aller vers le nord, vers la liberté. L’auteur l’exploite ici d’une façon assez géniale, rendant le tout mystique, mystérieux et un peu fantastique. Et ce chemin, Cora va l’emprunter, à ses risques et périls.
Je ne suis pas sortie indemne de ce roman. Le début est terrible et on réalise tout de suite qu’on va être bouleversé. Ce qui arrive à ces gens en Afrique, qu’on kidnappe pour rien du tout, pour qu’ils deviennent la possession d’un blanc riche à l’autre bout du monde. C’est insidieux, ordinaire, et présenté comme « normal ». Je pense que c’est ce qui m’a le plus fait mal dans ce roman. Ça et le parcours de Cora à travers les États-Unis, pourchassée, trahie plus souvent qu’à son tour.
Ce roman est fort et puissant. On y découvre un pan de l’histoire des États-Unis et le destin de ces hommes et de ces femmes qui ont souvent grandi en tant qu’objet et qui se retrouvent soudain laissés à eux-mêmes. Cora découvre qui elle est en même temps qu’elle découvre la liberté, sa vie ne lui ayant pas permis développer tout ce qu’elle aurait pu être et elle se découvre une femme courageuse, intelligente… et on sent que ce n’est pas terminé.
Certes, certains personnages secondaires auraient pu être plus développés (Caesar, je parle de toi!) mais j’ai apprécié l’évolution de Cora et surtout, ses imperfections. Les marques de l’esclavage ne disparaissent pas subitement, rien n’est facile et le climat de l’époque est bien recréé. Ce qui se passe dans la ferme, entre autres, m’a carrément révoltée. Bref, même si on sait, je pense qu’on ne réalisera jamais complètemet… et qu’on faut parfois des piqûres de rappel.
Lu dans le cadre du challenge African American History Month chez Enna!