La semaine dernière, j’ai réalisé que j’avais lu toutes les BDs québécoises sélectionnées pour le prix Bédélys Québec… sauf celui-là. Du coup, je l’ai demandée, je l’ai lue… et je l’ai vraiment beaucoup beaucoup aimée. En fait, j’ai aimé toute la sélection, cette année, et j’ai vraiment du mal choisir ma l’album que je préfère… mais c’est une autre histoire. Parlons un peu de cette BD, l’intégrale de Vogue la valise.
Cette histoire est celle de la Poule. La poule, c’est le p’tit dernier d’une famille québécoise qui a beaucoup de mal à joindre les deux bouts. C’est aussi l’alter ego de l’auteur qui, comme le personnage principal, a connu les services sociaux et les familles d’accueil. La Poule est un petit être intelligent et gentil, né d’un père alcoolique et d’une mère qui fait tout ce qu’elle peut, qui aime ses enfants mais que la vie a éprouvée. Si la première partie suit Renzo, le père de famille qui doit se redéfinir après un accident et qui ne réussit pas vraiment, c’est l’enfance et l’adolescence de la Poule que nous allons suivre dans ces trois cent et quelque pages. Une enfance barrouettée d’une famille à l’autre dans les années 60-70- avec la fameuse valise – et ces familles sont loin d’être idéales.
Je n’étais pas allée vers ce titre car je ne n’étais pas certaine que le graphisme me plairait. Les visages sont un peu particuliers (et le personnage principal est quand même une poule) mais étrangement, après avoir mis quelques pages à m’habituer au nez du père qui entraîne sa famille sur la pente descendante, j’ai adhéré au trait et la Poule est adorable, même quand elle est en beau ta…! C’est une histoire terrible, avec beaucoup de maltraitance, beaucoup de coups durs dès que le ciel semble s’éclairer, mais malgré un côté très touchant, souvent révoltant, ce n’est jamais débordant de pathos. Bon, une scène m’a atteinte droit au coeur et je n’en suis pas remise. Par contre, l’humour de la Poule et plusieurs scènes plutôt comiques nous permettent de souffler un peu entre les brimades du Père Troublant et le chantage du Ti-Bourlet.
On ose espérer que les Centres Jeunesses sont moins « violents » maintenant qu’à l’époque parce que ça fait très peur. Je retiendrai un récit très touchant, une belle histoire de résilience.
À tenter!
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