Bon, ok, il est un peu tôt pour la tempête des poteaux. Mais les derniers jours de soleil nous avaient fait espérer le début du printemps alors du coup, les 25 cm de neige, aujourd’hui, je les accueillis avec juste un peu de bougonnatitude. Toutefois, comme je suis d’une grande sagesse, je n’ai pas cédé à mon envie – très présente – de m’opposer et j’ai remis mes bottes et ma veste d’hiver. Lucky me. Ou pas.
L’histoire se passe donc à la sortie du boulot. Journée marquée par les imprévus (normal, c’est une journée-tempête) et par une envie folle de mon divan et d’un verre de vin rouge. Bref, une journée normale. Je sors donc de l’hôpital et je décide – priorities first – de filmer une story instagram. J’étais en train de la poster, sac de livre dans une main, sacoche dans l’autre, en me disant que, franchement, il y avait certes de la neige à hauteur de bottes, mais que ce n’était pas si glissant que ça quand les deux pieds me partent, mais d’aplomb. Genre, digne d’un cartoon qui pile sur une peau de banane. Il manquait juste les zozios au dessus de ma tête. Mes collègues, en train de déneiger leur voiture, me voient m’envoler et accourent…
- Ah, c’est Karine, c’est normal…
Heu… comment dire… ils ont vaguement réalisé que j’étais toujours vivante et que mes yeux n’étaient pas moins dans le même trou que de coutume et sont retournés tenter de retrouver leur voiture sous le motton blanc. Je me relève un peu assommée (ok, pas mal), mais surtout la sacoche pleine de neige. Remplie. Première crainte, ma liseuse est dedans. Je reste donc à genoux dans la neige à creuser comme une déchaînée pour repêcher ma Bookeen. Ceci dit, elle avait déjà survécu à une expérience de plongée sous-marine-en-bain-moussant alors j’avais bon espoir… je la retrouve, la secoue, me retourne… et bouge mon pepsi diet déjà ouvert (et à moitié bouché), qui choisit – of course – ce moment pour m’exploser à la figure, sous les yeux indifférents de mes collègues. Vilains.
Ceci dit, je finis par partir. Au premier stop, j’arrête, tranquillou… mais pas le gars en arrière. Certes, ça a fait juste un petit boum, pas assez pour que j’aie vraiment peur pour la voiture, et j’entre dans le stationnement de centre d’achats juste à côté. J’arrête, ouvre la porte… et pshhhhhh!!! C’était reparti. J’entends le gars qui m’a suivie.
Ouais, avec mon look tempête de neige, c’est probablement pas clair. Il regarde autour, semble perplexe… et là, il me voit. Du moins, il voit la partie de moi qui émerge du dessous de ma voiture. Je ne sais pas comment j’ai fait, mais j’ai réussi à enfiler en dessous du char. Que j’avais heureusement arrêté avant. Faut voir le côté positif.
Le mec me voit, ouvre grand les yeux, se penche…
ET BAM!
Il se retrouve les 4 fers en l’air. On a vraiment l’air de deux cons, sur le dos dans la neige. Bon, ceci dit, j’ai l’air plus conne un peu, vu que j’ai en plus les cheveux complètement collés (because pepsi, souvenez-vous). On éclate toutefois de rire tous les deux, les voitures n’ont rien et je suis tombée doucement cette fois, comparativement à l’autre. Du coup, je n’ai pas rempiré les bleus déjà en stade précoce de formation, mais je suis TREMPÉE. Mais alors là, vraiment. J’ai carrément défoncé la neige en dessous de la voiture. C’est donc hilare qu’il m’a aidée à me tirer de là… et je suis revenue chez moi en une seule pièce.
Yep. Deux fois. Rien de moins. Avouez que ça mérite des applaudissements. Vraie québécoise habituée à la neige, vous dites? On dirait pas hein!
Et là, je bois du vin, avec des chocolats. Pour me récompenser d’avoir survécu.
Welcome to my life, comme on dit…