J’ai lu le premier tome de la trilogie par curiosité et parce que mon amie Angéla Morelli le lisait. Je suis une vilaine copieuse sans originalité, je sais! J’ai beaucoup aimé rencontrer Lila et Elena pendant leur enfance et leur adolescence et j’ai tout de suite été soufflée par la profondeur des personnages ainsi que leur humanité. Et que dire de l’atmosphère prégnante, lourde, presque suffocante de ce « quartier » jamais nommé. Bref, j’avais envie de lire la suite mais ce n’est que maintenant que je m’y suis plongée.
Et savez-vous quoi? J’ai encore préféré ce tome au premier.
ICI, JE RÉVÈLE CERTAINES CHOSES DU TOME 1.. .MAIS PAS TANT QUE ÇA, ÉTANT DONNÉ CE QUI EST DIT AU DÉBUT DU DIT TOME 1
Nous retrouvons Lenù et Lila (au fait, comment Rafaella a pu devenir Lila? En passant par Rafaellina? Je pense que je n’ai pas compris comment fonctionnaient les surnoms italiens) exactement au moment où nous les avions laissées. Elena est au secondaire, toujours à Naples. Elle est toujours en admiration devant Nino, de deux ans son aîné, qui lui paraît tellement séduisant et intelligent. Comme toujours, elle se sent inférieure, pas assez, trop… bref, pas à sa place. Lila, quant à elle, se marie à Stefano, l’épicier. Il a de l’argent, le mariage est princier et Lila, à qui tout semble réussir, se pavane dans le quartier en étalant sa richesse, sans oublier de gâter ses amis de façon parfois instantatoire.
Mais ce n’est que le début d’une histoire qui nous balade pendant une période de presque 10 ans. Toujours, au centre, il y a Elena et Lila. Celle qui buche et celle qui a du génie. Celle qui attend et celle qui prend. Celle qui se cache et celle qui ose. Leur amitié est houleuse, remplie de petites mesquineries, de trahisons, mais aussi de moments exaltants et d’une réelle affection sous-jacente. Leurs personnalités sont fascinantes (surtout Lila) et parfaitement cohérentes. Ses réactions sont souvent imprévisibles, parfois méchantes, mais la psychologie du personnage est parfaitement maîtrisée. Du coup, ça passe. De même, la narratrice est pleine de failles, elle est souvent agaçante, mais j’ai souvent eu de la peine pour elle, surtout pendant le fameux été à Ischia, celui qui aura une telle influence sur leurs vies.
Les gens du quartier sont aussi présents pendant une bonne partie du roman, alors qu’Elena veut à tout prix s’en sortir, vivre une autre vie. On nous dépeint Naples, avec ses trafics, sa petite mafia vue par les yeux de Lenù qui les voit avec les yeux ce la jeune fille qui les connaît depuis toujours. La violence est inhérente au quotidien, elle est normale, acceptée. Et ça fait frissonner. Ces gens sont aussi de vraies personnes, ils ne sont pas là que pour servir une partie de l’intrigue et on s’attache à tout ce beau monde. Vous savez, c’est le genre de roman où il faut se rappeler constamment que ce n’est pas VRAI? C’est tout à fait l’effet que ça m’a fait.
Allez… on y va pour le tome 3 en audiobook. Ça me donne envie de partir au boulot le matin vu que je l’écoute en voiture!