Une famille c’est une famille – Sara O’Leary / Qin Leng

Je l’ai bien aimé ce petit album!  C’est l’histoire d’une petite fille qui hésite à parler de sa famille en classe car elle trouve que sa famille à elle est différente.  Puis, elle écoute ses amis parler… et réalise finalement qu’il y a tout plein de familles différentes et qu’elles sont quand même pleines d’amour.

 

Dans cet album, on retrouve une grande diversité de structures familiales.  Des parents qui sont ensemble.  Des parents qui ne le sont plus.  Des familles nombreuses.  Des familles homoparentales.   Des parents qui sont grands, qui sont petits, qui sont de plusieurs ethnies.   Les petites phrases qui accompagnent chaque image font très enfantines, très mignonnes.  On dirait vraiment des choses que des enfants pourraient dire.  Du coup, ça m’a bien plu.

 

Les illustrations  nous montrenr des scènes du quotidien auxquelles les enfants peuvent s’identifier, afin de réaliser que toutes les familles ont des ressemblances, même si chacune est unique.  Et pour l’orthophoniste, il y a surtout tout plein d’images d’action, avec tout plein de détails.  Et ça, pour décrire et se pratiquer à décrire, c’est bien.  On peut presque faire un cherche et trouve.

 

Un très joli album très inclusif!

Le roman de Bergen – 1950 – Le zénith – partie 2 – Gunnar Staalesen

Ok.  Ça va être un billet à moi de moi.  Il y a 6 tomes dans cette saga historique (bon… 3 tomes séparés en deux… je me comprends) et celui-là est le 4e.  Du coup, pour ceux que ça intéresse, je vous dirai juste que Le roman de Bergen porte très bien son nom.  Il nous raconte tout le 20e siècle de cette ville de Norvège en suivant les destins entrecroisés de plusieurs familles de plusieurs classes sociales.  Il y a un fil rouge, assez ténu, celui d’un crime non résolu qui a amorcé le premier tome.

 

Ce tome nous fait vivre les années 1945 à 1962.  C’est l’après-guerre, la chasse aux nazis et la guerre froide.  On voit disparaître la plupart des protagonistes du premier tome avec un petit pincement au coeur et on s’attache à de nouveaux personnages.  Bref, on déménage en Norvège le temps d’une série de romans.  Il me manque juste un arbre généalogique pour démêler comme il faut tout ce petit monde sans avoir à me casser la tête.  Heureusement que l’auteur nous place habilement quelques petits rappels ici et là.

 

Un roman sur fond de jazz et de rock n’ roll et un tome qui s’est lu tout seul, contrairement au tome 3 qui avait un peu traîné en longueur.  Et bien entendu, comme à chaque fois, un événement de folie conclut l’histoire.  Comment ne pas avoir envie de continuer hein?  Le tome 5 est déjà réservé!

Tempête des poteaux… on va espérer!

Bon, ok, il est un peu tôt pour la tempête des poteaux.  Mais les derniers jours de soleil nous avaient fait espérer le début du printemps alors du coup, les 25 cm de neige, aujourd’hui, je les accueillis avec juste un peu de bougonnatitude.  Toutefois, comme je suis d’une grande sagesse, je n’ai pas cédé à mon envie – très présente – de m’opposer et j’ai remis mes bottes et ma veste d’hiver.  Lucky me.  Ou pas.

 

L’histoire se passe donc à la sortie du boulot.  Journée marquée par les imprévus (normal, c’est une journée-tempête) et par une envie folle de mon divan et d’un verre de vin rouge.  Bref, une journée normale.   Je sors donc de l’hôpital et je décide – priorities first – de filmer une story instagram.  J’étais en train de la poster, sac de livre dans une main, sacoche dans l’autre, en me disant que, franchement, il y avait certes de la neige à hauteur de bottes, mais que ce n’était pas si glissant que ça quand les deux pieds me partent, mais d’aplomb.  Genre, digne d’un cartoon qui pile sur une peau de banane.   Il manquait juste les zozios au dessus de ma tête.  Mes collègues, en train de déneiger leur voiture, me voient m’envoler et accourent…

  • Ah, c’est Karine, c’est normal…

 

Heu… comment dire… ils ont vaguement réalisé que j’étais toujours vivante et que mes yeux n’étaient pas moins dans le même trou que de coutume et sont retournés tenter de retrouver leur voiture sous le motton blanc.  Je me relève un peu assommée (ok, pas mal), mais surtout la sacoche pleine de neige.  Remplie.  Première crainte, ma liseuse est dedans.  Je reste donc à genoux dans la neige à creuser comme une déchaînée pour repêcher ma Bookeen.  Ceci dit, elle avait déjà survécu à une expérience de plongée sous-marine-en-bain-moussant alors j’avais bon espoir… je la retrouve, la secoue, me retourne…  et bouge mon pepsi diet déjà ouvert (et à moitié bouché), qui choisit – of course – ce moment pour m’exploser à la figure, sous les yeux indifférents de mes collègues.  Vilains.

 

Ceci dit, je finis par partir.  Au premier stop, j’arrête, tranquillou… mais pas le gars en arrière.  Certes, ça a fait juste un petit boum, pas assez pour que j’aie vraiment peur pour la voiture, et j’entre dans le stationnement de centre d’achats juste à côté.  J’arrête, ouvre la porte… et pshhhhhh!!!  C’était reparti.  J’entends le gars qui m’a suivie.

  • Madame?  Monsieur?

Ouais, avec mon look tempête de neige, c’est probablement pas clair.  Il regarde autour, semble perplexe… et là, il me voit.  Du moins, il voit la partie de moi qui émerge du dessous de ma voiture.  Je ne sais pas comment j’ai fait, mais j’ai réussi à enfiler en dessous du char.  Que j’avais heureusement arrêté avant.  Faut voir le côté positif.

 

Le mec me voit, ouvre grand les yeux, se penche…

ET BAM!

Il se retrouve les 4 fers en l’air.  On a vraiment l’air de deux cons, sur le dos dans la neige.  Bon, ceci dit, j’ai l’air plus conne un peu, vu que j’ai en plus les cheveux complètement collés (because pepsi, souvenez-vous).  On éclate toutefois de rire tous les deux, les voitures n’ont rien et je suis tombée doucement cette fois, comparativement à l’autre.  Du coup, je n’ai pas rempiré les bleus déjà en stade précoce de formation, mais je suis TREMPÉE.  Mais alors là, vraiment.  J’ai carrément défoncé la neige en dessous de la voiture. C’est donc hilare qu’il m’a aidée à me tirer de là… et je suis revenue chez moi en une seule pièce.

 

Yep.  Deux fois.  Rien de moins.  Avouez que ça mérite des applaudissements.  Vraie québécoise habituée à la neige, vous dites?  On dirait pas hein!

 

Et là, je bois du vin, avec des chocolats.  Pour me récompenser d’avoir survécu.

Welcome to my life, comme on dit…

Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes? – Zidrou / Roger

J’ai repéré cet album chez Enna il y a peu, même s’il date de 2013.   Le thème me touche énormément car on y rencontre Catherine, 72 ans, veuve, qui habite avec son fils, Michel.  Michel a 42 ans et il n’aime pas le vent.  Le jour, il fréquente un centre spécialisé.  Le soir, il est avec sa mère, il écoute son émission préférée, Hippie Papy, il joue au Connect Four et vit selon ses petites routines.

 

C’est une histoire belle et triste qui nous est racontée.  Catherine aime son fils à la folie mais ce n’est pas facile tous les jours.  Cet album nous fait vivre quelques moments du quotidien, quelques journées dans la vie de ces personnages qui aiment et qui souffrent.  Ce sont des héros ordinaires, ceux que l’on côtoie parfois sans le savoir.

 

J’ai souri, parfois bien tristement, j’ai ressenti les joies de Catherine, mais ses peines aussi, ses déceptions, ses deuils récurrents.  Et je lève encore une fois mon chapeau à toutes ces personnes qui sont là, coûte que coûte, que ça leur tente ou non, même les mauvais jours, qui aiment et qui, des fois, doivent prendre des décisions déchirantes.    Bref, j’ai adoré.

 

Enna et la chèvre grise ont aussi apprécié.

C’était ma BD de la semaine et c’est Moka qui nous accueille.

Ready Player One – Ernest Cline

J’ai reçu ce roman dans une box Lootcrate il y a de ça quelques années.  Mon bébé-frère a toujours des idées géniales de cadeau de Noël!.  J’ai eu envie de lire, bien entendu, puis je l’ai oublié.  Quand Treky a proposé une lecture commune, je me suis dit que c’était le moment où jamais de le faire sortir de ma pile.  J’ai drôlement bien fait, d’ailleurs, parce que même si ce n’est pas THE chef d’oeuvre du siècle, j’ai passé un très bon moment, c’est un divertissement qui fait hyper bien son boulot et j’ai beaucoup aimé les échanges en marge de ma lecture commune.

 

Si vous êtes un peu geek, un peu gamer et que vous avez un intérêt pour les années 80, ça vaut peut-être le coup de vous intéresser à ce roman.  C’est en effet sur un fond de références musicales, cinématographiques et de jeux vidéos que se déroule l’histoire de Wade, qui vit dans un futur pas si lointain où le monde se meurt petit à petit.   Il est jeune adulte mais sa vie, sa « vraie vie », se déroule à l’intérieur de l’OASIS, un monde virtuel crée par un dénommé Hallyday.  C’est l’occasion pour la plupart des gens pour fuir la réalité et l’Oasis est devenu un mode de vie.  À la mort du créateur, il crée une chasse au trésor géante, avec pour prix le contrôle de l’Oasis.  Wade (ou plûtot Parzival) – et plusieurs autres – s’y est lancé avec passion… et les choses vont se précipiter.

 

Le roman est très immersif, on a envie de revenir vers les personnages et l’OASIS est un univers génial et terrifiant à la fois.  J’adorais les jeux vidéos des années 80 comme les Final Fantasy, King’s Quest ou Zelda.  Vous savez, ceux où il faut résoudre des énigmes et retrouver des objets particuliers?  Voilà, on est là-dedans.  Des indices à base de références geek obscures (très obscures, croyez-moi), références que j’ai pour ma part adorées mais qui pourront en perdre certains.  La quête m’a beaucoup plu et j’ai passé un hyper bon moment.

 

Bon, je pourrais regretter des actions un peu précipitées et j’aurais aimé que certains objets n’existent pas car ils rendent les choses un peu faciles.  Il y a certes une réflexion derrière tout ça mais c’est au lecteur de faire le travail parce qu’un peu plus de profondeur, de réflexions, auraient pu me faire tripper davantage.  Par contre, j’ai adoré le fait que les personnages « dans la vraie vie » soient assez vides et peu développés comparativement à leur avatar.  C’est pour moi un trait très révélateur de la problématique soulevée par l’existence même de l’OASIS et sur certaines dérives de notre monde actuel.

 

Bref, j’ai bien aimé!  Et j’ai écouté des toooonnes de tounes des années 80!

Bonjour chez vous, Monsieur Caca!

Je pense qu’il y a quelqu’un chez Distribution Dimédia qui a tout à fait compris à qui ils avaient à faire.  Cet album reçu par surprise est signé Antonin Louchard (ouais, on a compris aussi que j’aime Louchard) raconte, en rimes, l’histoire d’un monsieur qui s’appelle… Monsieur Caca.

 

Chaque jour, chaque rencontre (et chaque page) se termine par « Bonjour chez vous, Monsieur Caca », avec sourires en coin en prime.   Est-ce que ça finira un jour?

 

Tout d’abord, Québec oblige, j’ai changé « Bonjour chez vous » par « Bonjour bonjour » ou « Allô », dépendant du niveau de langage des enfants. Les enfants ont adoré terminer chaque page en ayant le droit de crier « caca » à pleins poumons!  Je ne sais pas pourquoi, mais tous les enfants ont voulu hurler le mot caca… allez comprendre!    La structure est répétitive et en plus, les mots répétés sont « pratiques » pour les petits.  Ouais, je sais… je suis payée pour apprendre des enfants à dire « caca » et « pipi »… et les faire rire par la même occasion.  Je fais le plus beau métier du monde!

 

La finale les rend presque hystérique…  et leur plaisir fait du bien à voir.  Je ne suis pas certaine que les parents me remercient après par contre!  Un coco a crié « pipi-caca » dans la voiture pendant les 40 minutes du retour en voiture ensuite.    Mais comme la maman m’a dit « tu te rends compte?  Il a dit quatre syllabes de suite! »

 

Bref, je suis toujours fan de Louchard!

L’Idiot – Fiodor Dostoïevski

Ça m’aura pris 9 jours à lire ce roman.  Il faut dire que j’avais un deadline.  Je vais voir la pièce cette semaine alors je voulais avoir terminé le roman avant.  Je suis un peu psychorigide comme ça, moi.  Je ne peux rien y faire.  Ok, il fait 900 pages. Ceci explique peut-être cela.

 

Quand on connaît la vie de DostoÏevski, impossible de ne pas faire de liens avec ce roman.  Comme le prince Mychkine, il était épileptique et il a passé du temps en Suisse.  Il a été condamné à mort puis gracié à la dernière minute et ce thème revient à plusieurs occasions dans le livre.  J’ai aussi lu quelque part que Dostoïevski avait été fortement impresionné par Le Christ mort de Holbein le Jeune.  Selon lui, ce tableau pourrait enlever la foi à n’importe qui.  Ce serait cette réflexion qui aurait engendré, en partie, ce roman.   Mais bon, trève de placotage… parlons un peu du roman.

 

Celui-ci commence dans un train alors que le prince Mychkine revient en Russie après avoir passé plusieurs années en Suisse, en traitement pour son épilepsie.  Il n’a pas un sou, juste son nom, son titre, et une certaine lettre en poche.  Mychkine est un personnage d’une grande bonté, d’une grande naïveté, plein de candeur et de gentillesse, toujours prêt à tendre l’autre joue.   Limite une figure christique.   Son arrivée en Russie et dans le monde, avec ses manières inhabituelles, franches et maladroites à la fois, va bouleverser les gens qui n’y comprennent rien et qui sont confrontés à l’hypocrisie quotidienne de cette bourgeoisie qui accepte beaucoup des hommes et si peu des femmes.

 

Au coeur de cette histoire, Nastassia Philipovna.  D’une grande beauté, elle a 25 ans et, ayant entendu parler de celle-ci, il se prend pour elle d’une grande compassion, ce qui va le pousser à plusieurs actes difficilement compréhensibles pour son entourage.  Puis, il va rencontrer la famille Epantchine, avec laquelle il va se lier… et bien entendu, comme souvent chez Dostoïevski, les choses tournent à la tragédie.  Ceci dit, malgré tout, il y a aussi beaucoup d’humour dans le roman.  Tous les personnages secondaires sont bien distincts, bien construits, et plusieurs ont un côté à la fois tragique et absurde à la fois.  Leurs réactions face à Mychkine vont de l’admiration, à la haine, en passant par le mépris et l’amusement.   Le personnage et sa façon de penser tranchent tellement avec la norme qu’il est considéré comme un Idiot, malgré une analyse souvent très fine des personnalités et des relations.

 

Étonnamment, la plume de Dostoïevski est très accessible.  Les scènes sont disons… longues, mais je ne me suis jamais ennuyée pour autant.   Il y a des petits cliffhangers (probablement en raison de la parution en feuilleton) (entendons-nous sur le degré de cliffhanger aussi), beaucoup de dialogues et la première partie est définitvement plus facile à appréhender que la seconde.   On veut savoir comment vont réagir les personnages, comment ils vont retourner leur veste et ce qui va arriver au prince, qu’on a souvent envie de secouer.  Une réflexion sur la foi, sur la folie mais aussi sur l’honnêteté et une fine étude psychologique de plusieurs personnages.

 

J’ai vraiment hâte de voir comment ce sera adapté en pièce… clairement, il va falloir en couper un bout!  Mais bon, avoir le choix… j’ai quand même une petite préférence pour Crimes et châtiments…

Titan – François Vigneault

Cette BD a d’abord été publié en anglais sous forme de comic.  En effet,est né aux États-Unis mais habite Montréal, ce qui explique qu’il soit dans la catégorie BD québécoise pour la sélection du prix de libraires du Québec.   Et je dois être honnête et l’avouer d’emblée, sans cette sélection et mon idée de lire le plus de titres possible (je fais toujours de belles découvertes), je n’aurais jamais choisi celui-ci.    Le trait ne me plait pas du tout, même s’il colle bien au thème et au propos et la SF et moi, ça passe ou ça casse.  L’album parfait donc avec deux prises.

 

Pourtant, ma lecture n’a pas été laborieuse ou fastidieuse.  Je me suis rapidement laissée emporter dans cette histoire pleine d’action et de rebondissements.  Nous sommes donc sur Titan, un astéroïde habité par des êtres génétiquement modifiés pour travailler dur et être adaptés au labeur dans des endroits où il y a peu de gravité.   Ces Titans sont employés par des compagnies terrans, qui les exploite et qui font la loi.  Sur Titan, l’admn Joao da Silva est envoyé pour une « inspection de routine »  qui, bien entendu, n’en est pas vraiment une.  Les installations sont obsolètes et des nouvelles technologies sont apparues.  Toutefois, sur Titan, la tension entre Terrans et Titans monte de plus en plus… et il ne manque qu’une étincelle pour que tout explose.

 

L’univers dépeint ici est rude.  Il sent la sueur et le cambouis.  L’histoire traite de colonisation, d’exploitation, de révolte et de trahisons.  Plusieurs ont des choses à cacher et il est difficile de prendre réellement parti, même si on souhaite que les personnages principaux s’en sortent au final.  J’aurais aimé plus de nuances dans la description des Titans (presque tous des brutes) et des Terrans (vains, superficiels et à l’argent) et je crois que j’aurais davantage adhéré si ça avait été le cas.  Malgré de bonnes idées et des retournements de situation bien trouvés, j’y ai trouvé beaucoup de déjà vu.  Certes, on n’est pas toujours obligé de réinventer la roue, mais il m’a quand même manqué un petit quelque chose. (Oui, je sais, je suis horriblement précise… shame on me).

 

Ceci dit, le monde créé est intéressant et je serais curieuse de connaître le « après ».  Je ne suis pourtant pas aussi enthousiaste que les libraires qui l’ont sélectionné.  À tenter… et je serais curieuse de connaître votre avis!

Et c’était aussi ma BD de la semaine!  On se retrouve au Bar à BD!

 

 

 

A Darker Shade of Magic – tome 1 – V.E. Schwab

Vous savez quoi?  Je pense que j’en attendais trop de ce roman.  J’en avais TELLEMENT entendu parler.  J’avais tellement entendu dire que c’était extraordinaire.  Je ressors de ce roman fort mitigée, avec un sentiment d’ébauche et de trop peu.  De trop peu que j’ai toutefois trouvé fort longuet et ce malgré les scènes d’action et les péripéties les unes à la suite des autres.

 

L’aspect qui a été pour moi le plus intéressant est celui des Londres parallèles.  Il y a le Londres Gris, le nôtre.  Le Londres Rouge, où la magie est vivante mais balancée.  Le Londres Blanc, dévoré par le désir de magie et de pouvoir.  Et le Londres Noir, qui n’existe tout simplement plus.  Kell est un Ansari, l’une des rares personnes qui peut voyager entre les mondes, un magicien puissant utilisant le sang comme catalyseur.  Dans ses temps libres, il s’amuse à passer des babioles d’un monde à l’autre, ce qui est, bien entendu, formellement interdit.  Et un jour, en effet, ça va mal tourner et il va se retrouver dans une course poursuite impliquant rois et magiciens.

 

L’action va à toute vitesse dans ce roman.   On a pas le temps de prendre son souffle et les péripéties s’enchaînent.  Pourtant, je me suis ennuyée par moment et je n’avais pas nécessairement envie d’en savoir plus.   Trop de coïncidences, pas assez de temps pour m’attacher aux personnages et surtout, surtout, un système de magie qui permet tout et n’importe quoi.  Les règles sont trop « flexibles », ce qui fait  que pour moi, c’était de moins en moins crédible.  De plus, on aurait dit que les vilains finissaient toujours par apparaître juste au mauvais moment, justement en raison de cette magie puissante.  Certes l’auteure donne une explication mais j’ai trouvé le tout un peu facile.

 

Ceci dit, j’ai beaucoup aimé Delilah Bard, une jeune pickpocket du Londres Gris qui sera entraînée dans cette aventure.  Bon, ok, elle s’y lance pas mal toute seule pour se sortir de son monde et pour vivre l’Aventure.  En effet, difficile de ne rien avoir quand on veut par dessus tout voir le monde et qu’on veut être pirate.   Ok, elle est un peu too much mais elle me plait.  J’ai eu plus de difficulté à vraiment ressentir les liens entre tous les autres personnages.  Trop peu d’épaisseur dans les personnages, trop d’action, un monde hyper intéressant mais pas nécessairement exploité au maximum (bon, ok, il y a 2 autres tomes pour ce faire), ça m’a donné une impression de trop peu.  De là ma déception.

Opération Frankenstein – Fermin Solis

Jolie surprise de chez La Pastèque dans ma boîte aux lettres hier.  En effet, j’y ai touvé un tout petit album traduit de l’espagnol, qui raconte l’histoire d’une fratrie très imaginative.  En effet, quand l’un d’entre eux découvre un corps de mannequin, ils décident de lui donner vie.

 

C’est un album assez court, souvent drôle (c’est qu’ils ont de drôles d’idées, les cocos…) avec une finale qui m’a beaucoup plu.  Entendons-nous, il y a plein de trucs « à ne pas essayer à la maison » et si vous avez des enfants un peu auto-destructeurs, il est à lire avec accompagnement.  Vous n’avez qu’à regarder la couverture.

 

Ce qui est chouette, c’est qu’il y a un vrai schèma narratif, avec des situations à régler ainsi que plusieurs tentatives.  J’ai bien aimé tenter de trouver des solutions aux problèmes rencontrés dans leur idée folle.  Pas de morale, pas de message à tout casser mais des situations particulières et de l’humour.

 

Bon, j’avoue ne pas être super fan des illustrations.  Question de goût.  À voir si ça vous plaît!