J’en suis donc au 8e tome des Rougon-Macquart. Après L’Assommoir, qui m’avait laissée étourdie et remplie de malaise, ce roman me semble fade en comparaison. Ici, nul jeu de pouvoir, nulle dénonciation de la pauvreté. Nous avons plutôt affaire à un drame intérieur, celui d’Hélène Grandjean, fille d’Ursule Macquart.
Hélène est donc à Paris. Elle est veuve vit assez aisément à Paris avec sa fille Jeanne, 11 ans au début du roman, 12 à la fin. Jeanne a hérité des tares de sa famille. En effet, l’instabilité mentale de l’aieule Adélaïde Fouque et la fragilité physique de sa grand-mère sont en elle. Au début du roman, elle est en pleine crise d’épilepsie, sa mère a peur pour elle et elle finit par aller chercher le docteur Deberle, son propriétaire, pour la soigner. Un lien va commencer à se tisser et il va se développer graduellement, jusqu’à la passion.
Comparativement aux autres romans de Zola, celui-ci souffre pour moi d’un manque d’envergure. Je ne m’attendais pas à ça. C’est certes moderne pour l’époque et les descriptions de frôlements de mains, de regards sont très évocateurs. On sent que, pour une fois, Zola a une certaine empathie pour ses personnages. Ils ne sont pas tous plus détestables les uns que les autres, sans être parfaits. Juliette, la femme de Deberle, est bienveillante malgré sa grande légèreté et Hélène est une femme qui découvre l’amour et les élans de son coeur.
Ce qui a été plus difficile pour moi, ça a été le personnage de Jeanne, la fille d’Hélène. Hélène a 11 ans, going on 4. Sérieusement, son comportement est comparable à celui de ma nièce de quatre ans dans ses jours Ann-Chipie. On est sensé être avec une jeune fille qui entre dans l’adolescence, qui voit sa mère s’éloigner un peu, je ne l’ai pas ressenti ainsi. En fait, j’entendais son petit ton plaignard dans ma tête et j’avais le goût de jeter le livre par la fenêtre. C’est certes le personnage le plus intéressant du roman en raison de ses antécédents et de leur expression chez elle, mais elle n’en demeure pas moins insupportable. Elle veut garder tout l’amour de sa mère pour elle et va, à sa façon l’enchaîner à elle.
Ceci dit, j’ai bien aimé la plume, qui m’a semblé un peu moins répétitive (à part pour « maman, maman! » et les descriptions de Paris, qui correspondent aux sentiments et émotions de la maisonnée, m’ont beaucoup plu. J’aime Paris d’amour et j’avais l’impression de voir la ville s’animer sous mes yeux. Ceci représentait aussi assez bien la petite bulle, bien fermée, où évoluent nos personnages, le reste du monde n’étant visible qu’à distance. Mais je pense que c’est ce que j’ai le mieux aimé dans le roman. Car je n’ai pu m’empêcher de me demander si, dans certains éléments de la fin, il n’y avait pas un soupçon, juste un soupçon de « punition » dans tout ça. Et ça me dérange. Par contre, le dernier chapitre était génial.
Bref, du bon et du moins bon pour moi… mais le roman de la série que j’ai le moins aimé à date.
Lilly est aussi mitigée tandis que Miss Alfie a adoré.
4 Commentaires
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Je ne l’ai pas lu celui-là 🙂 c’est intéressant ce que tu dis de l’âge et des comportements qui vont avec, je me demande comment ils évoluent avec le temps et la classe sociale…
En effet, j’avais été assez déçue par cette lecture moi aussi. Je pense que Zola a mal géré cette histoire qui est plus invraisemblable et ennuyeuse qu’oppressante.
La gamine était vraiment insupportable, mais bon, j’ai lu ça il y a très très longtemps… (je ne me souvenais mêem plus que le médecin était marié)
Pourtant, la fin a eu l’air de te scotché, non ?