J’ai entendu beaucoup de bien sur ce roman et presque tout mon entourage a aimé (sauf une, que je ne nommerai pas). Du coup, il m’a semblé logique de le choisir pour l’item Viet-Nam du Lisons l’Asie. Et bon, ce titre est tellement poétique!
De quoi ça parle
Little Dog est né à Saigon et est venu aux États-Unis alors qu’il avait deux ans. Sa mère et sa grand-mère ont vécu la guerre du Viet Nam et en portent les cicatrices. Ce récit prend la forme d’une longue lettre à sa mère, lettre qu’elle ne lira jamais car elle ne sait pas lire. Il va visiter différentes époques de sa vie, de son enfance comme enfant issu de l’immigration à sa vie de jeune adulte, en passant par son adolescence et son premier amour, Trevor, dans un quartier où la drogue font des ravages.
Mon avis
Non mais j’ai donc ben aimé ce roman! J’ai commencé en ne m’attendant à rien et dès les premières lignes, j’ai été happée. Ce roman, c’est tout ce que j’aime. Une écriture poétique, déstructurée, qui vient du coeur, qui semble parfois s’éparpiller entre les époques mais qui sonne juste et qui touche le lecteur. Du moins, ces mots ont clairement frappée la lectrice que je suis.
Le roman, clairement inspiré du vécu de l’auteur, aborde plusieurs thèmes de façon sensible et symbolique. Les choses sont parfois crues, parfois suggérées mais on y parle d’immigration et de la condition de ces personnes qui repartent à zéro, mais aussi de la guerre et de ses conséquences sur ceux qui l’ont vécu et leurs descendants. La façon d’aborder les traumatismes intergénérationnels et de la transmission est délicate et réaliste et j’ai adoré la métaphore de la migration des papillons monarques. On y parle aussi de l’adolescence et du fait d’être queer et asiatique à Hartfort, dans un monde où la drogue est reine. J’ai adoré cette évocation d’une période difficile avec une certaine nostalgie et il a réussi à recréer, dans la dernière partie, cette bulle un peu floue, remplie de souvenirs à la fois crus et magnifiés. J’aime tellement quand un roman me fait ressentir cette impression! Ceci dit, il y avait clairement du contenu pour deux ouvrages complets tant il y a de thèmes explorés.
Un hommage à toutes les vies et à leurs moments de splendeur, même dans les trailers parks, même quand la chandelle brûle trop vite, même quand elle s’éteint trop tôt, même quand elle éclaire un univers pas nécessairement très beau. À travers des images fortes, l’auteur réussit à nous montrer certains de ces instants, le tout avec la guerre en arrière-plan et une ancienne histoire digne de Miss Saigon, les clichés en moins.
À découvrir si vous aimez les structures un peu floues et les plumes poétiques et fluides!
8 Commentaires
Passer au formulaire de commentaire
Très belle chronique qui donne envie de livre ce livre que je ne connaissais pas.
Je me le note et te remercie pour la découverte !
Auteur
J’espère que tu liras et que ça te plaira!
ce livre me fait envie depuis sa sortie. Ce que tu en dis emporte ma conviction. Hâte de lire quelques « moments de splendeurs » …
Auteur
Je suis super curieuse alors de voir ce que tu vas en penser!
Tu confirmes tous les enthousiasmes qui m’ont donné envie de le lire… et je viens de voir qu’il est enfin sortie en poche, youpiii !
Auteur
Tu me diras. C’est un roman ça passe ou ça casse!
Je fais partie de celles et ceux, il en faut, qui n’ont pas été sensible à la plume de l’auteur… enfin, si, un peu, au début, mais après toutes ces belles phrases n’ont réussi qu’à m’ennuyer. C’est trop poétique pour moi, sans doute.
Auteur
Tu n’es pas toute seule. Tout plein d’amis n’ont pas du tout aimé non plus. Autant sur la plume que sur l’histoire. Moi j’ai littéralement adoré.