Quand la nuit devient jour – Sophie Jomain

De Sophie Jomain, je n’avais lu que les trois premiers tomes des étoiles de Noss Head, dont j’étais sortie mitigée.  Je n’étais pas super fan du style et l’héroïne m’avait tapé sur les nerfs.  Et après avoir relu mes billets sur la série, je réalise que ces points font aussi partie des choses qui font que si j’ai mieux aimé que Noss Head, j’en ressors quand même beaucoup moins positive que les autres avis que j’ai lus sur la blogo et sur Youtube.   Donc, ne pas se fier que sur moi.

 

Pourquoi avoir lu celui-ci donc?  Parce que j’avais envie de voir ce que Sophie Jomain faisait dans un tout autre style.  Et pour être différent, le thème de celui-ci l’est.  On parle d’euthanasie active, d’une jeune femme qui combat depuis toute sa vie un état dépressif sévère et chez qui aucun traitement ne fonctionne.  Elle a choisi d’en finir en Belgique, où ce processus est légal.

 

L’aide à mourir est récemment possible au Québec.  De par mon travail, j’ai connu des gens qui ont fait ce choix.  Ça soulève de nombreuses questions, des questions sur les soins palliatifs, sur notre système de santé, entre autres.  Du coup, le sujet m’interpellait.  Entendons-nous, ici, nous ne sommes pas dans le politique, mais dans le parcours personnel de Camille, qui n’en peut plus et qui souhaite en finir.

 

Étrangement, les personnes qui m’ont le plus touchée dans ce roman sont les parents de la jeune fille, qui réagissent à leur manière fort imparfaite, certes, mais de façon très humaine.  Leur détresse fait mal à lire.  Étrangement, bien que je me sois attachée à Camille à la toute fin, je suis restée plus extérieure à son récit, surtout pendant la première partie, qui m’a semblé clinique, détachée, malgré la dureté du propos.  Ceci confirme (pour moi) mon manque de réceptivité au style de l’auteur, fait de phrases souvent courtes.  En deuxième partie de roman, bizarrement, ça passait beaucoup mieux.

 

Je passerai rapidement sur toute l’histoire avec son médecin traitant, ainsi que la fin.  C’est personnel mais c’est pour moi un sujet qui ne passe pas, surtout en ce contexte.  Si les réactions de Camille par rapport aux autres sont parfois déconcertantes, souvent très égocentriques pour passer ensuite dans la culpabilisation la plus totale, elles sont compréhensibles vu son état de détresse profonde et son désir de disparaître.  Ce roman fait réfléchir sur la conséquence du manque d’estime de soi, du manque d’amour pour soi-même, sans que l’auteur nous fasse la leçon. Parce que cette histoire, elle est extrêmement triste et on se sent d’une impuissance terrible.   Si quelqu’un de mon entourage m’annonçait ce désir… OMG.  Je préfère ne pas y penser.

 

Ce roman fait partie de la liste des coups de coeur 2016 pour de nombreux lecteurs.  Ne vous fiez donc pas à mon seul avis mitigé.

Les ressentis de Mylène, de Pretty Books et de Galleane

2 Commentaires

  1. A lire ton billet, je comprends pourquoi tu n’as pas aimé.

    1. Je pense que je suis la seule, par contre! Tout le monde a adoré!

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