Narcisse et Goldmund est un roman que j’aurais dû lire adolescente. Ne vous méprenez pas, j’ai adoré en le lisant adulte. Mais il me semble que si je l’avais lu ado, quand j’étais davantage en train de trouver ma voie (bon, j’avoue, ce n’est pas fini mais mettons qu’il y a des périodes plus intenses que d’autres), j’aurais eu des Révélations. Avec un R majuscule. Et cette plume, cette plume.
Nous avons ici affaire à un roman d’apprentissage et de découverte de soi, en pleine Allemagne du Moyen-Âge. Pourtant, les réflexions qui sont soulevées restent malgré tout intemporelles et nous rejoignent malgré le fait que le roman ait été écrit en 1930 et se passe il y a quelques petites centaines d’années. C’est un roman qui demande notre attention car il a un côté philosophique qui nous demande d’être « toutte là », comme on dit pas chez nous. Ça nous amène à réfléchir sur l’amitié, sur l’art, le sens de la vie et la spiritualité. Les personnages de Narcisse et Goldmund, qui se rencontrent à l’abbaye de Mariabrunn alors que l’un est un jeune enseignant génial et l’autre un étudiant. Ils s’opposent en tous points mais apprendront à s’apprécier et s’estimer l’un et l’autre. Si l’un représente l’intériorité et la science, l’autre est davantage dans la sensualité et l’art et ils s’interinfluenceront tout au long de l’histoire, même quand ils seront séparés.
Si Narcisse est un personnage phare de l’histoire et si ses réflexions sont passionnnantes (à mon goût), nous suivons surtout Goldmund, si jeune, si blond, qui un jour rencontre une jeune bohémienne qui l’éveille aux sens et qui l’amène à fuir l’abbaye pour prendre la route, sans rien, afin de vivre le moment présent (et un peu baiser tout ce qui bouge… mais c’est une autre histoire). À travers ses périgrinations, nous le verrons découvrir l’art, s’interroger sur sa signification ainsi que sur le sens de la vie en général, son côté éphémère et la façon de la rendre signifiante. J’ai adoré suivre l’évolution du personnage, le voir revenir sur ses perceptions. Il est fort imparfait mais on s’attache à sa naïveté et sa façon de vivre au jour le jour.
Quant à la plume, je suis tombée amoureuse dès la première description de l’arbre qui m’a presque émue aux larmes. C’est tout dire.
On m’a dit que c’était un roman « très problématique » (je HAIS cette expression, vous pouvez pas savoir) parce qu’il n’était pas féministe et qu’il n’y avait pas beaucoup de diversité culturelle. Certes, entendons-nous que Goldmund ne considère pas toujours hyper bien toutes ses conquêtes… mais on parle d’un roman écrit par un mec, en 1930, au sujet d’un moine et de son ancien élève au Moyen-Age. Il faut selon moi remettre le texte dans son contexte et adapter nos filtres à l’époque. Mais ça reste mon opinion. Je suis par contre super intéressée à en discuter avec vous.
Lu pour le défi de Madame Lit d’août, où il fallait lire un roman allemand!
8 Commentaires
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Je ne me souviens plus si je l’ai lu (non? oui?) en tout cas j’ai lu récemment de ses essais, et c’est …pfou! je te recommande!
Auteur
J’ai toujours peur des essais, je ne sais pas pourquoi. Mais si tu recommandes… jhésiterai peut-être moins.
Pas osé relire tous les beaux romans de Hesse adorés dans ma jeunesse pour le Défi.
Auteur
Il y a certains livres que je ne relirai jamais non plus. Je veux garder mon souvenir d’ado.
Si tu as aimé Narcisse et Goldmun, tu aimeras probablement aussi Demian, du même auteur. La même plume, entre le bien et le mal cette fois, pour trouver ce qui est soi. Moi et Herman, c’est l’amour!
Auteur
Je note donc. Et je sais que c’est une grande histoire d’amour entre Herman et toi!
J’ai aussi beaucoup aimé ce roman lu il y a plusieurs années durant mes études au cégep. J’ai choisi de lire Hesse également pour le défi. Si tu as aimé Narcisse et Goldmund, tu devrais également lire Le loup des steppes et Le jeu des perles de verre. Je publie demain le bilan alors je note ton titre. Merci et au plaisir!
Auteur
Merci! Je vais aller lire tes billets… je suis curieuse de voir quel sera mon prochain HEsse!