Je poursuis ma lecture des romans sélectionnés pour le Prix de libraires du Québec avec ce roman d’Alain Farah, que j’avais hyper hâte de lire. Du même auteur, j’ai adoré Pourquoi Bologne, un roman hyper particulier, mélange d’autofiction et de SF… et de beaucoup d’autres choses. Ici, on est ailleurs. Mais n’empêche que ça m’a beaucoup plu.
De quoi ça parle
Alain Farah va se marier. Aujourd’hui. Avec Virginie, qu’il aime et qui l’aime. Ses parents, tous deux immigrés d’Egypte – qui ne se parlent qu’en criant – vont être là. Son cousin Edouard, son presque frère, aussi, ainsi que Myriam, la meilleure amie de Virginie de qui il est devenu très proche. Dire qu’Alain est anxieux est un euphémisme. C’est entre passé et présent que nous allons mieux comprendre ce qui a mené à ce jour qui va mettre en lumière de nombreux aspects de ce qui a construit Alain comme personne.
Mon avis
Je l’ai dit en partant, ce roman m’a beaucoup plu. Je me suis tout de suite attachée aux personnages, avec leurs failles mais aussi leur réelle affection les uns pour les autres. Chaque personnage a souffert, que ce soit physiquement ou psychologiquement, et le roman explore non seulement les effets de cette souffrance sur eux-mêmes, mais aussi sur ceux qu’ils aiment. Sans être « in your face ». C’est très bien fait et c’est un roman dans lequel on est bien, qu’on ne veut pas refermer, clairement plus « grand public » que Pourquoi Bologne, qui est clairement plus bizarre!
Ce roman explore plusieurs thèmes de façon très intelligente. Qui est-on quand on est fils d’immigrés libanais-qui-vivaient-en-Egypte? Quand on a grandi entre la culture de ses parents et celle – encore floue – du pays où l’on vit? Comment se voit-on soi-même? Et que se passe-t-il quand on est malade? Une maladie qui implique des douleurs, une adaptation du quotidien. Comment est-ce que ça affecte la construction de soi? J’ai été touchée par le personnage auto-fictionnel parce qu’il est profondément humain, qu’il fait des erreurs, apprend, mais « guérit » pas complètement non plus. Il reste lui-même malgré tout.
La relation avec Myriam, l’amie à qui le roman est dédiée, est magnifique et ce personnage est lumineux au possible. Quant à Edouard, il nous fait rager, on a le goût de le secouer, mais on se doute qu’il y a une raison à tous ces comportements qui semblent complètement déconnectés. La relation entre ces deux cousins tellement différents, mais reliés par leur enfance et par une profonde affection, fait réfléchir et on a parfois l’impression que c’est le deuxième couple de l’histoire. Les deux hommes tentent de faire le mieux l’un pour l’autre… sauf que le mieux de l’un n’est pas nécessairement le mieux de l’autre.
Ça parle de relations parents-enfants, de modèles et d’héritages familiaux… bref, de nombreux thèmes sont explorés, l’écriture est hyper accessible mais très belles, avec une narration très bien construite. J’aime Farah, est-ce que ça paraît?
Une excellente lecture!
6 Commentaires
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J’ai aussi beaucoup aimé 🤍
Auteur
ah ça, ça me fait vraiment plaisir!
Je l’avais repéré, et puis un peu oublié. Merci de me le remettre en mémoire.
Auteur
Si tu réussis à le trouver et que tu as tout ton cerveau disponible, je te le conseille.
Merci pour le partage de ce coup de coeur. Tu sembles effectivement conquise.
Auteur
J’ai adoré!
[…] Mon coin lecture Mots pour mots Lire et vous […]