Jeudi, j’ai laissé mes parents partir seuls à la découverte de Montmartre, où ils ont remarché sur les pas de leur voyage de noces, en mangeant à la même terrasse et en se baladant aux mêmes endroits Du coup, je me suis mise en mode traînasse (Yep, chez Fab, il y a une chougasse (copyright Jean-François) et une traînasse. Tout. Va. Bien.) en attendant midi pour aller déjeuner avec Chantal, une amie de Fabienne dont j’avais pas mal entendu parler. Les minutes avant de partir ont donné lieu à un « trip à quatre » version digitale (gnak gnak gnak… libres à vous de vous imaginer ce que vous voulez… vous ne devinerez jamais la teneur du truc…) mais c’était hilarant.
On a donc pris nos papattes et avons marché, toujours mortes de rire, vers la petite rue du trésor, qui croise la rue Vieille du temple, dans le marais. C’est une super jolie rue, avec des immeubles en pierre, des arbres et tout plein de fleurs. On avait RV au resto « Le trésor » et myyyy god que c’était bon. Il a fallu que je me force un peu pour manger le gras avec le magret de canard, mais une fois tenté, c’était un orgasme gustatif. Rien de moins. Ajoutons à ça une conversation ma foi… spicy et c’était la formule parfaite pour un agréable moment, souvent très drôle! Je vous épargne les sujets. Des fois qu’il y en aurait des prudes dans la gang!
(Fab avait une pomme-XXX… mais elle était de l’autre côté. Même la bouffe était dans le thème!)
Ah oui! Paraît qu’on était près d’un ex-footballeur connu, aux cheveux longs, qui a parlé de son amour pour la sueur tout au long du repas. Okaaaaaay!
Ensuite, j’ai pris une petite mini-course jusqu’à Hôtel de ville pour arriver essoufflée, rouge comme une tomate… et 15 minutes en avance!! Welcome to my life… et ma difficulté à évaluer les distances. J’avais pris une balade dans le marais, avec Paris Côté Jardin, qui m’avait été recommandé par Aifelle. On était 5, à cause de la pluie présagée, mais tous des parisiens, et tous des gens qui avaient des cartes d’abonnement.
En effet, Bruno, le guide, ne programme ses marches que très rarement (une fois par plusieurs années, et il les fait toute la fin de semaine) et voit une très petite partie de quartier à la fois. C’est très très riche historiquement, nous marchons peu, mais c’est une véritable leçon d’histoire qui passe super bien, en raison du contexte et des éléments architecturaux qui sont montrés. Il faut s’attendre à en apprendre beaucoup, beaucoup, sur les divers bâtiments qui ont déjà été dans le quartier. On arrête à chaque maison.
Moi, j’ai adoré. Mais je ne conseillerais pas aux touristes qui veulent faire un tour global. Ce n’est pas fait pour ça.
Le secteur d’aujourd’hui était les rues à l’est et un peu au nord de l’hôtel de ville. Un secteur très riche en histoire, car il semblerait qu’il ait été occupé depuis les mérovingiens, qui avaient construit des buttes pour éviter d’être inondés dans les crues. On est quand même dans le marais, hein! Devant l’hôtel de ville, il y a eu la place de Grève et il paraît qu’une église était aussi construite à l’emplacement de l’actuel hôtel de ville (Église St-Jean de Grève). En fait, il y avait énormément d’établissements religieux… et de cimetières dans le coin. Je n’ai pas retenu tous les noms, mais j’ai quand même le plan en tête… ce qui aide. Il y a entre autres une magnifique image (qui est au musée Carnavalet) qui représente la démolition de cette église, avec vue sur St-Gervais-Saint-Prothais, qui est encore là, elle, avec son orme sur le parvis, où l’on réglait autrefois les créances. Sur l’ancien cimetière de cette église se dresse un très bel hôtel, avec à peu près la même forme. C’est génial de voir renaître l’ancien Paris, comme ça.
Remarquez l’orme sur les balcons… c’est pour représenter celui de l’église.
Autre caractéristique du coin, comme c’était le coin des cimetières, on a retrouvé plusieurs, plusieurs tombes, soit en dur, soit en plâtre, lorsque des parkings ont été creusés. Il y a d’ailleurs des vestiges dans le dit parking. Je me demandais bien ce qu’on allait faire là.
Malheureusement, les fouilles place Baudoyer ont été faites rapido (imaginez, un parking, il faut que ça se construise hein… et vite!) et ils ont eu une deadline très rapide, après procès. Il paraît qu’un film existe sur ces fouilles, avec des scènes folles où les gens essayaient de sortir de magnifiques sarcophages en plâtre sous une pluie torrentielle… et où ceux-ci, gorgés d’eau, s’effondraient. Mais c’est fou que des trucs en plâtre aussi vieux soient encore entiers de nos jours!
La randonnée a été ponctuée d’anecdotes architecturales et historiques. Comme il pleuvait, les photos sont super laides. Et je ne vais pas vous résumer 4 heures de visite ici, rassurez-vous. Mais il en existe, des belles choses, et des trucs particuliers, dans Paris! Les deux rangées de lucarnes, les frontons magnifiques et d’époque, de superbes macarons… bref, il faut bien ouvrir l’oeil… ou avoir quelqu’un qui nous fait voir le tout.
Détail de la porte de l’un des bâtiments annexes de l’hôtel de ville.
Mosaïque représentant l’arbre de vie.
Mur végétalisé de Patrick Blanc, au-dessus d’un Street Art de Monsieur Chat, qui masque la porte d’un entrepôt du Bazar de l’hôtel de ville. En fait BHV est partout dans ce quartier. Mais vraiment partout!
Arbres en fleurs, réverbère et vieux bâtiment. Combinaison à laquelle je ne peux résister!
Bâtiment avec un coin arrondi. Particulier…
Bâtiment le plus chargé de la visite… oh boy… yen a de la décoration là-dessus! C’est fou, fou, fou!
En enlevant un mur, on a découvert ce très ancien coin de building (mon vocabulaire architectural fait terriblement pitié, je pense), conservé parce que bien caché.
On a aussi pu visiter plusieurs cours intérieures, dont celle de la Mairie du 4e, où ont été plantés des arbres fruitiers. Cerises, poires… par contre, il paraît qu’il faut se lever de bonne heure pour pouvoir en manger!!
Monument aux morts pour plusieurs guerres à la fois. Ben quoi… faut profiter du truc!
Comme il y avait un mariage, on a pu voir l’escalier d’honneur.
Cour intérieure, où on voit très bien la différence entre les deux bâtiments qui la bordent. Brique d’un côté et pierre de l’autre.
Minuscule escalier, à double ou quadruple machin au milieu! Il faut être habile!
Cour intérieure transformée en boutique, avec des plantes et un café. C’est chou!
Mini jardin à la française dans une cour intérieure. Étonnant de le trouver là!!
Il y avait plein d’autres cours, avec les anciennes queues de cochon et les poutres apparentes, mais en photo, ça ne donne rien du tout. Du coup, je vous épargne ça.
Le guide nous a aussi beaucoup parlé des anciennes rues. Rue de la Tixeranderie, maintenant rue de Rivoli, où se trouvait l’hôtel de la reine blanche et près duquel on trouvait un hôtel au nom bizarre mais que j’ai oublié… me semble qu’il y avait « pet » dedans… ouais, je sais.. moi et ma mémoire!
Ceci dit, il existait aussi une « rue où Dieu fut bouilli », voire même une maison où Dieu fut bouilli. Bizarre de nom pour une bizarre d’histoire, qui se situe rue des Archives, à l’église des Billettes. On y trouve d’ailleurs le plus ancien cloître de Paris, qui date de 1350. La drôle d’histoire? Elle se déroule au 13e, sous le règne de Philippe Le Bel. Une dame avait mis ses vêtements en gage chez un juif, Jonathas. Ah oui… on est au 13e. Les juifs sont considérés comme des gros méchants. Du coup, ne pas vous surprendre de la teneur de l’histoire hein… Il demande à la dame, en retour, une hostie. La dame, qui veut son linge, cache une hostie dans sa bouche et l’apporte à Jonathas, qui s’empresse de la poignarder à coup de couteau… et voilà l’hostie qui se met à saigner… à saigner. Jonathas, apeuré, la jette dans l’eau bouillante… et fut arrêté, en raison des cris d’une dame qui avait tout vu. De là le nom de la rue!
Il y avait une expo très particulière… des photos avec des personnages en collage par-dessus. J’ai beaucoup aimé.
Détails du plafond… ceux qui n’ont pas été détruits. Des fleurs et des anges…
Le guide s’y connaît aussi en Street Art, où il nous montre à peu près tout ce qui se fait dans le quartier. Le diamantaire, celui qui fait des petits monstres, la femme qui pleure des larmes de sang…
Ok, la dernière n’est pas du street art… mais il y a quand même un BHV dédié à la mode animale… c’est pas rien, je dis!
Bien entendu, il y avait beaucoup plus que ça… mais je ne vais pas vous montrer toutes les photos et vous ajouter qui a vécu là, en vous parlant des réfections diverses et variées… ce serait mettons… plate!
Fin de la marche, début de la trotte vers Opéra, où j’avais rendez-vous avec Fabienne et Véronique, pour des cocktails en Happy Hour (api-a-wer, comme on dit ici). J’en ai profité pour visiter la galerie Vivienne et la Galerie Choiseul, ainsi que des ruelles que je n’avais jamais vues avant… sous un ciel super sombre mais un peu magnifique quand même.
Bien installées en face du Printemps, on a descendu des mojitos (ou des monaco pour certaines), on a jasé mecs, théâtre… et vie quoi! Ben oui, on est jamais trop vieilles pour refaire le monde!!
Remarquez, on a une alcoolo (ou une ponctuelle, c’est au choix) parmi nous!
Retour « droit devant », en photographiant à qui mieux mieux tous les bâtiments de Paris (et pas que moi… la parisienne est aussi pire!) où on se prend du pain, du fromage et du vin (ouais, on est filles fort simples, nous) pour manger.
Elle n’est pas mal, quand même, notre vie!!
A bientôt!
1 Commentaire
Je reconnais bien le style de Bruno ! Tu as raison de préciser que ce n’est pas destiné à un tour général, mais plutôt quand on veut approfondir la connaissance d’un quartier. J’adorerais faire le quartier Mouffetard avec lui ! Tu as un appétit d’ogre, je ne mangerais pas le quart de ce que tu avales 😉