Ce jeudi – oui, je sais, je suis en retard dans mes billets – c’était lever aux aurores (parce que, of course, mes bagages n’étaient pas finis) pour être dans le train à 8h, direction Strasbourg, pour retrouver Sweetie-Carine, son choupinou et son copain. Rien de spécial de prévu sinon se balader et rattraper de loooongs mois de papotages en retard. C’est qu’on ne se voit pas souvent!
L’épopée « train » a été assez soft cette fois. Seulement un détour d’une heure pour cause d’un mort sur les voies (rien de moins) et la compagnie d’un couple, sur le banc en face, qui se minouchait bien couché sur le banc, les pieds dans la vitre. Ca scrappe un peu le point de vue, je trouve. J’en ai profité pour lire un peu et terminer « Archer’s voice » de Mia Sheridan, que tout le monde a adoré mais que j’ai trouvé juste moyen et cousu de fil blanc. Mais bon, ça, c’est moi.
Ceci dit, j’ai fini par arriver, aller à l’office du tourisme, acheter la Strasbourg pass pour pouvoir faire toutes les visites que je veux (sérieux, ça vaut le coup si vous voulez faire le bateau) et direction centre-ville pour manger un peu avant la visite guidée de 15h.
Après un tel voyage, j’avais besoin d’un peu de réconfort et j’ai arpenté les petites rues, direction cathédrale, avec la ferme intention de manger dans le resto le plus touristique qui soit, mais avec vue sur la place et l’impression d’être encore plus en vacances. Et là, au détour d’une rue, l’apparition, l’illumination. La cathédrale qui te tombe dessus, comme ça, immense et rose, presque trop grande pour être réelle, avec sa façade gothique pleine de flèches et de sculptures. Sérieux, j’ai presque perdu le souffle tellement c’est grandiose. Le tout sur une place entourée de maisons à colombages, souvent très ornées. Un peu fou, en fait!
Et là, – ô sacrilège – je commande un verre de vin… rouge! Écoutez, je ne sais pas, moi hein! Le serveur, limite insulté, me dit que non, qu’il refuse, et qu’il FAUT que je boive du blanc d’Alsace, et le voilà qui m’amène trois petits verres de blanc de la région, pour que je puisse choisir. Je n’en demandais pas tant. J’ai – bien – goûté les trois (jusqu’à la dernière goutte, en fait), avant de choisir mon préféré (dont je ne saurais prononcer le nom) et de le déguster avec un énooooorme burger. En fait, j’avais super faim et j’aurais mangé n’importe quoi hein. Mais bon, en ce moment précis, avec mes lunettes de soleil, ma coupette (chez nous, on dit une coupe de vin… du coup, je dis une coupette, na!) et la vue imprenable sur la cathédrale, je me suis dit que la vie était fort belle (et que nous étions comme elle) (citation piquée à Fab).
J’ai ensuite continué ma tradition, celle de la visite guidée à pieds. J’adore ces trucs, je ne m’en lasse jamais. Du coup, avec celle-ci, on visitait la cathédrale et on faisait un rapide tour d’horizon pour connaître Strasbourg et son histoire. C’est à l’office du tourisme, c’est pas super cher et sérieux, ça vaut le coup pour avoir une bonne idée de la disposition de lieux et de ce qu’il y a à faire.
(Sorry pour les photos floues… Fabienne déteint sur moi!)
On a donc commencé par la cathédrale, ce batiment millénaire dont on voit le flèche un peu partout dans la ville. Ancienne cathédrale romane (on s’entend qu’il ne reste qu’une partie du transept qui ait l’air un tant soit peu roman, elle en garde les dimensions, étant plus large que les cathédrales gothiques habituelles. Elle devait aussi avoir deux tours au départ, mais comme le tout s’est fait sur plus de 200 ans, il y a eu… des changements au programme. D’abord, les guerres qui ont pris beaucoup de sous, puis le fait que l’ajout du beffroi entre les deux tours ait alourdi la structure… bref, il n’y a qu’un clocher, ce qui lui donne une forme très caractéristique. Et comme les vitraux ont été cachés, ce sont presque tous les originaux du 13e… ouf!!
À l’intérieur, il y a tout plein de particularités et de petites sculptures cachées. Bon, des fois, la réalité ne correspond pas à la légende, mais on s’en fiche hein! On raconte donc que l’architecte a sculpté son portrait pour bien surveiller que la magnifique colonne qui se trouve près de l’horloge astronomique, qui avait ses détracteurs. De même, dans la chaire, on trouve un petit chien sculpté, qui aurait appartenu à un évêque dont le chien dormait toujours à ses pieds pendant le sermon, et qui lui serait de sonnette d’alarme quand il parlait trop. J’adore ce genre d’anecdotes!
Il paraîtrait aussi que l’orgue comportait des automates… qui faisaient un peu n’importe quoi, au grand plaisir du curé!
Et puis, l’horloge astronomique du 16e (réparée par la suite) constitue l’attraction principale. Tous les quarts d’heure, l’un des âges de la vie passe devant la mort et les automates se mettent en action. C’est quand même assez incroyable de voir tous ces cadrans, tous ces mécanismes. Dans le temps, tout était calculé à la mitaine. Pas étonnant qu’on ait représenté le concepteur l’air à moitié mort sur l’horloge!
J’ai ensuite pu me faufiler dans la maison Kammerzell, avec ses façades richement sculpté de bois foncé. On y trouve les 4 saisons ainsi que plusieurs représentations différentes. Il devait avoir des sous, cet homme, pour faire faire tout ça! Un peu partout, il y a des premiers étages d’époque, mais souvent les étages supérieurs ont été refaits. C’est particulier de voir ces toits hauts et percés de fenêtres, qui servaient à stocker le grain, because nappe phréatique trop proche du sol.
Puis, on se dirige vers la petite France, quartier touristique par excellence, mais n’ayant pas toujours eu le statut de quartier huppé. En fait, le quartier a débuté… en quarantaine pour les syphilitiques. Yep, à ce moment, il semblerait que Strasbourg était allemande (elle s’est un peu baladée entre les deux pays, cette ville) et que la syphilis était appelée la maladie de « la petite française ». De là le nom du quartier, qui était très peu recommandé jusque dans les années 60. Ceci dit, c’est maintenant merveilleux, avec ses canaux qui passent partout et ses maisons pleines d’encorbellements, ce qui permettait de gagner de l’espace… et sauver des taxes. Magnifique!
Après la balade, il était temps d’aller retrouver Carine and family, qui avaient loué un appart rue des Bateliers, au dernier étage d’une maison typiquement alsacienne… et vue magnifique sur la cathédrale. Nous avons aussi retrouvé Sherley, l’une de leurs amies qui fait de magnifiques illustrations. Nous nous sommes donc baladés sur le bord de l’Ill, en cherchant les canards pour le petit coco et en mangeant des glaces maisons dans des tasses trop mignonnes. Très très agréable comme soirée, qui a fini par une ÉNORME flammekueche, une tarte flambée typique de la région. Bon, ceci dit, ça ressemble à de la pizza, mais quand c’est typique, ça me plaît!
Et quel plaisir de revoir Carine! Bref, première journée strasbourgeoise géniale… et vous verrez, ça a continué dans le même genre.
A bientôt!
3 Commentaires
Ah Strasbourg ! La ville de mon enfance où j’ai vécu pendant plus de 20 ans 🙂 enjoy ! (Même si tu as bougé depuis)
J’espère qu’il t’a fait goûter du Gewurztraminer ce gentil serveur ! 🙂
Petite anecdote historique : en France, à l’époque moderne (avant Napoléon, quoi), la syphilis était surnommée… « le mal italien », car rapportée des guerres d’Italie au 16è siècle 🙂