Et quand je parle de frissons, je parle au sens propre! Ce que j’ai pu avoir froid! Je crois que je n’ai dégelé qu’une fois sous la couette! Oui, vous pouvez rire. La fille qui skie – un peu – à -30 gèle à 10 degrés. Mais sérieusement, l’humidité, c’est le MAL!!! En majuscules! Ceci dit, il y avait des passages au soleil, hein! Mais du soleil… froid!
L’avant-midi, Stéphanie, qui me connaît un peu, m’a emmenée dans une boutique de créations corrézienne, « Les cahiers de Constance ». Et là, il y avait, devinez quoi? Des boucles d’oreilles! J’ai donc acheté ma première paire de boucles d’oreilles du voyage. Après 12 jours. Non mais c’est un RECORD!
L’après-midi a été consacrée à la visite d’Aubazine, abbaye cistercienne située près de chez Stéphanie. C’est une visite guidée que Steph connaît un peu par coeur, alors j’ai pu la faire avec son amoureux Richard. Et la visite est su-per intéressante. On découvre donc cette abbaye fondée vers 1125 par Saint-Étienne-d’Obazine, qui souhaitait s’isoler. La communauté deviendra cistercienne par la suite, souhaitant coller davantage à la règle de St-Benoit.
Le cloître a bien changé, et quelques bâtiments ne sont plus. Toutefois, on peut facilement s’imaginer dans l’atmosphère du lieu. Croyez-moi, je n’ai eu AUCUN problème à croire que les moines copistes se gelaient les doigts. Mais là, AUCUN!! Les bâtiments anciens me font toujours un drôle d’effet. Voir les pierres usées par les pas des moines il y a plus de 500 ans, ça donne toujours un petit coup au coeur. Et quel plaisir de fermer les yeux et s’imaginer faire un voyage dans le temps. On dirait que j’ai toujours un petit thrill à chaque fois que je rouvre les yeux!
Saviez-vous que les cisterciens ne pouvaient pas parler et qu’ils avaient inventé un inventaire de signes assez élaboré? Pour boire, il fallait se toucher le nez (en LSQ, ça veut dire « pipi »… mais bon, entre boire et le pipi…il n’y a que quelques heures hein!) et pour manger, faire la forme d’un pain entre le pouce et l’index. Je ne dirai pas ce que ça veut dire en LSQ, pour ne choquer personne! Mais ça a été le fou rire du jour! Richard en est resté traumatisé (et hilare).
Après la salle des moines copistes, rendez-vous dans la salle du chapitre, où, chaque jour, on lisait un chapitre de la loi de St-Benoit. Et quand on avait fini? Ben on recommençait. C’est aussi l’endroit où certains se faisaient taper sur les doigts (de là l’expression « se faire chapitrer »), mais également celui où chacun donnait son opinion par rapport à certaines problématiques. « Avoir voix au chapitre », ça vous dit quelque chose?
Entre deux orages, nous pouvons admirer l’extérieur du bâtiment, ainsi que les ruines de la maison des abbés commendataires (vous savez, ces nobles qui recevaient des revenus d’abbayes en cadeau et qui devaient être dans la communauté pour en bénéficier? Vous pouvez vous imaginer que c’était un joli party, pas tout à fait en accord avec la loi de St-Benoit, très stricte). Comme le dit notre guide, l’histoire a pris sa revanche!
Prochaine étape, l’étage supérieur, où dormaient, en dortoir les frères lettrés. Ca a bien changé, maintenant, il y a des chambres, mais le parquet du 18e est superbe et on peut toujours voir la petite porte qui permettait aux frères de passer du dortoir à l’abbaye en pleine nuit pour aller assister aux offices.
Dans les cuisines, qui n’ont plus leur ampleur d’autrefois, on y trouve toujours l’énorme foyer (où on aurait pu faire cuire un boeuf, mais où ce n’est certainement pas arrivé, vu que les cisterciens étaient végétariens.
L’église abbatiale est assez grandiose, avec des grisailles d’origine (du 11e siècle) assez émouvantes à voir. On peut aussi y voir le tombeau de Saint-Étienne d’Obazine. Il paraît que Coco Chanel (la célèbre orpheline qui a habité l’abbaye dans le temps où il était orphelinat… mais je réalise que j’ai oublié d’en parler) aurait utilisé le motif pour créer son logo. Hypothèses, hypothèses!
On aurait voulu visiter le canal des moines mais sérieux, je serais morte gelée. Du coup, après un – très nécessaire – thé, on a repris la voiture pour aller voir les reste de l’abbaye féminine, dont il ne reste qu’un bout de l’église. Le reste des bâtiments n’y sont plus.
La soirée fut burgers et ciné, avec des amis de Stéphanie et Richard. On y a vu « un film français » (Adopte un veuf), Stéphanie ayant eu envie de m’éviter la torture de voir un film doublé! Cette fille pense à TOUT!!! Comme vous pouvez le voir, une autre belle journée en France!
A bientôt!
2 Commentaires
Tu sais quoi, dans les monastères la seule pièce chauffée était le scriptorium, là où les moines copistes travaillaient 🙂
En attendant ça a l’air superbe !!!
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C’est un peu ce qu’ils nous ont dit, en précisant que c’était surtout pour éviter que l’encre gèle, suuuuuurtout pas pour une question de confort, hein 🙂 Mais bon, qu’en est-il pour de-vrai-de-vrai… who knows!