Dans ma tentative de lire les favoris de mes collègues booktubers, j’ai choisi Loveless dans la liste d’Anne. En fait, c’était à peu près le seul roman de sa liste que je n’avais pas lu et en plus, il me tentait. Il n’y avait plus qu’à le lire
De quoi ça parle
Georgia entre à l’université avec ses deux meilleurs amis, comme elle maniaques de théâtre. Elle se retrouve coloc avec la fille la plus différente d’elle qui soit, dans un tout nouvel univers, avec en tête une question : pourquoi est-ce qu’elle n’a jamais ressenti le grand amour, elle qui en rêve pourtant.
Mon avis
Nous avons ici un roman jeune adulte qui traite, entre autres, de l’asexualité et de l’aromantisme. C’est une représentation que je n’ai pas vue souvent et j’ai trouvé très réaliste le portrait de cette jeune femme qui se cherche, qui ne se comprend pas (qui ne comprend personne, en fait) et qui tente de se trouver, non sans écorcher des gens au passage. En fait, j’ai aimé qu’elle ne soit pas toujours aimable, qu’elle prenne plein de mauvaises décisions, que ses amitiés ne soient pas parfaites et qu’ils puissent se pardonner. J’ai surtout aimé le questionnement, les constats de sa propre différence alors qu’elle ne savait trop que sa propre orientation existait. Quand on ne va pas bien, forcément, on n’est pas à notre meilleur. Georgia en veut sans trop s’en rendre compte à la société de valoriser autant l’amour romantique alors qu’elle ne s’y retrouve pas du tout, elle a peur de finir seule et j’ai trouvé ce portrait très réussi, dans toute son imperfection.
Disons-le d’emblée, si j’ai beaucoup aimé la première partie, dans laquelle j’ai retrouvé plusieurs réflexions que je me suis déjà faites ado (alors que je ne suis pas asexuelle et que je n’ai pas de sex repulsion), j’ai beaucoup moins accroché à la seconde où nous avons presque un hommage aux comédies de Shakespeare pleine de mauvaises interprétations qui causent bien des casse-têtes aux protagonistes et qui se joue entre les amis de la troupe de théâtre. De Shakespeare, justement. Les solutions grandiloquentes m’ont moins accrochées et, en plus, j’ai commencé à m’ennuyer à ce moment. La première partie se suffisait à elle-même. De plus, je ne peux trop en dire sans spoiler, mais je n’ai pas aimé la résolution par rapport à un certain personnage, que j’aurais préférée plus nuancée. (Ouais, ceux qui ont lu, je parle de Rooney)
Ceci étant dit, j’ai beaucoup aimé la valorisation de l’amitié, celle qui n’est pas toujours idéale, celle qui implique de pardonner. Le roman donne aussi l’espoir d’une vie affective riche même en étant aromantique et juste pour ça, c’est bien. Bien entendu, aromantisme/asexualité, le tout est sur un spectre et toutes les facettes de ce spectre ne sont pas représentées, vu que l’histoire est racontée au « je ». Mais pour moi, celle-ci était déjà pas mal!