J’ai découvert Joyce Maynard avec Où vivaient les gens heureux l’an dernier (ou l’autre d’avant… je pense avoir oublié de faire un billet). Même si ce roman m’avait fait rager, mais rager, et que le personnage principal était à 1000 lieues de moi, j’avais envie de la relire, ne serait-ce que pour ressentir à nouveau quelque chose d’aussi fort.
De quoi ça parle
Amelia est née Joan. Elle et sa grand-mère ont changé d’identité quand la mère d’Amelia est décédée, alors qu’elle avait 6 ans, dans une explosion terroriste à laquelle elle participait. Elle a toujours gardé ce secret et quand un drame a de nouveau fait éclater sa vie, elle monte dans un bus, sans un sous, vers elle ne sait où. C’était ça ou sauter du Golden Gate.
Elle va donc atterrir à la Esperanza, petit village au bord d’un lac, au pied d’un volcan. Plus précisément, elle sera accueillie à la Llorona, hôtel fabuleux mais en piteux état. Nous la suivrons donc pendant de nombreuses années alors qu’elle tente de se reconstruire.
Mon avis
En fermant ce roman, je me suis dit que ma prochaine destination voyage serait, sans aucun doute, un petit village, au bord d’un lac et au pied d’un volcan, quelque part en Amérique centrale. Joyce Maynard a réussi à faire vivre devant mes yeux cet endroit paradisiaque rempli de fleurs, d’oiseaux et de charme. On va dire que l’atmosphère est réussie.
Encore une fois, nous avons droit à une femme qui a eu une enfance difficile, déracinée. Sa vie n’est pas facile et c’est suite à un drame qu’elle va décider de tout laisser derrière. La Esperanza est inspirée par l’endroit où l’autrice passe beaucoup de temps depuis des dizaines d’années, situé au Guatemala. Le point de vue est celui d’Amelia, toujours au « je », et le regard qu’elle jette sur la communauté souvent attachante dans laquelle elle va graduellement s’intégrer varie au fil du temps. Tous les personnages – ou presque – sont attachants, bien qu’imparfaits mais ceux qui sont détestables… disons qu’ils battent des records. J’ai presque autant détesté certains d’entre eux que Cam, le mari dans Où vivaient les gens heureux!
Si l’autrice réussit à rendre tout ce petit monde vivant, c’est surtout Amelia qu’elle nous fait rencontrer. C’est une femme de sa génération et elle fonctionne comme tel. Ses références, ses réactions, le tout est très cohérent et Maynard parvient à nous faire ressentir peines, petits bonheurs, grandes joies et moments de trahison. La douleur et le deuil, ainsi que ce que ça implique, est également très bien exploré. Amelia est très différente de moi. Je ne me reconnais pratiquement pas en elle. Mais son histoire me touche tout de même.
L’écriture est immersive, évocatrice et on nous entraîne dans la rénovation de cet endroit de rêve, avec tout ce que ça implique. Il y a des hauts et des bas et on réalise petit à petit que la philosophie des gens du village, inépuisables, va déteindre sur Amelia. J’ai un faible pour Valentina, écologiste suivie par sa horde d’enfants recycleurs et Leyla est vraiment un beau personnage. Bref, j’ai passé un très bon moment de lecture. J’aurais peut-être apprécié une fin un peu moins précipitée… mais ça peut convenir.
Je relirai clairement l’autrice!
3 Commentaires
J’avais beaucoup aimé « Long week end » (et le film tiré du livre est bien aussi !)
Moi aussi, je te conseille Long week-end… je n’ai pas encore lu ce dernier roman, mais pas mal d’autres, et ils méritent tous le détour !
Comme toi, Où vivaient les gens heureux ne m’avait pas plu. Tu sembles convaincu par ce titre que je m’empresse de noter.