J’avais bien envie de lire autre chose de l’auteur de Evelyn Hardcastle et j’ai sauté sur l’occasion quand on m’a proposé celui-ci. Je l’ai ouvert sans savoir quel était le genre de l’ouvrage et savez-vous quoi? Je ne vous le dirai pas non plus. Parce que c’est vraiment cool de lire sans savoir s’il y a du surnaturel ou non dans cette histoire.
De quoi ça parle
Nous sommes au 17e, sur la lointaine île de Batavia, alors que le Saardam se prépare à prendre la mer pour Amsterdam. À son bord, le gouverneur de l’île, sa femme, sa fille, son entourage et deux prédicateurs. Dans la cale, emprisonné et isolé de tous, le célébre détective Samuel Pipps, accusé d’une sombre affaire. Le seul qui ait vraiment des contacts avec lui est Arent Hayes, son garde du corps. Quand de mystérieux signes commencent à apparaîtrent sur les voiles et que des messages se font entendre, on craint une vieille malédiction et Hayes ne peut pas toujours faire appel à son génie de patron pour l’aider à tout comprendre.
Mon avis
Voici donc un roman fort divertissant, avec un huis clos sur un bateau au 17e, un détective génial (mais enfermé), un sidekick-rédacteur-de-mémoires qui n’a pas confiance en lui comparativement au génie qui l’emploie, un gouverneur qui maltraite sa femme, sa fille trop intelligente, un équipage de malfrats, des prédicateurs/exorcistes ainsi qu’une histoire de malédiction et de vaisseau voué au désastre. Ça a un côté très Agatha Christie, vous ne trouvez pas? Comme je vous le disais d’entrée de jeu, je ne vous révélerai pas si nous avons un côté fantastique comme dans Evelyn Hardcastle mais on passe un bon moment avec cette histoire et les pages se tournent toutes seules.
Comme l’auteur le dit lui-même, il a pris certaines libertés avec la langue et le fonctionnement d’un gallion et je suppose qu’il y aurait eu davantage de monde à bord de ce navire. L’auteur prend son temps pour mettre en place l’atmosphère et pour nous faire connaître les nombreux personnages qui sont à bord. Si certains ont trouvé ces parties un peu longuettes, c’est pour ma part ce que j’ai préféré. Ces petits moments, ce bateau qui craque de partout et où le diable rôde.
Une histoire de vengeance, d’amour, de trahison, de croyances et de bateau maudit. Une histoire qui parle aussi en arrière plan de colonisation, de la chasse au sorcières (ou aux démons) et de la situation des femmes à l’époque. Sara, la femme du gouverneur, est maltraitée par son mari mais tente, à sa manière et en fonction de l’époque et des convenances, de se réaliser du mieux qu’elle le peut. Il y a un aspect féministe assez prépondérant dans le récit, autant dans le personnage de le femme du gouverneur que dans la pétillante maitresse de celui-ci, Creesjie, qui séduit pour arriver à ses fins ou encore d’Isabel, pupille du prédicateur. Et ce qui est bien dans tout ça, c’est que le tout reste tout de même assez ancré dans le 17e et ses façons de faire. Nous avons des femmes fortes mais pas non plus complètement anachroniques en fonction de leurs rôles.
Ceci dit, je reprocherais peut-être une fin un peu tarabiscotée et je me souviens que j’avais un peu le même sentiment pour Evelyn Hardcastle. Ceci dit, les pages se tournent toutes seules et l’histoire a su garder mon intérêt. Bien aimé!
2 Commentaires
Je viens de publier ma note sur les Sept morts d’Evelyn, j’ai bien aimé le côté Agatha Christie revisité et ma curiosité est donc très bienveillante pour cet autre titre de l’auteur.
Auteur
Celui-ci fait aussi très Agatha Christie. J’ai préféré Evelyn Hardcastle mais j’ai passé un bon moment.