Ce roman a gagné le pris des libraires du Québec l’an dernier. Je lui en ai limite voulu car j’avais trop aimé Les mémoires de la forêt. Par contre, lors du dernier salon du livre, on m’a dit qu’il était encore mieux. Vous pouvez vous imaginer que je l’attendais de pied ferme!
De quoi ça parle
Nous sommes dans une région qui ressemble à la Laponie et dans le village de Brume, rien ne va plus. Autrefois, il y avait deux soeurs Hiver: la Grande, toute de tempêtes et de blizzards, et la Petite, faite de batailles de boules de neige et de fêtes de fin d’année. Mais voilà, la Petite a disparu et dans le village, les objets les plus précieux commencent à disparaître.
Quand Ragnar, l’oncle du petit Alfred, part à la chasse aux Trolls (qui sont sans doute responsables des multiples vols) et qu’il semble qu’il n’en reviendra pas, Alfred part à sa suite… et s’en suivra toute une aventure!
Mon avis
Allez, on commence par le verdict : j’ai quand même préféré Les mémoires de la forêt. Ceci dit, je pense que dans mon cas, c’est clairement une question de sensibilité et de proximité par rapport aux thèmes abordés car « Les soeurs hiver » est clairement un ouvrage de qualité. Poétique, magique, bien ancré dans un Hiver majestueux et dans la mythologie nordique, nous entrons dans univers blanc, froid et ma foi fort inclusif.
J’ai particulièrement apprécié le côté mythologique, avec le petit Alfred, petit garçon parfois « triste pour rien » mais très farceur, qui se reconnaît un peu dans Loki et dans ses espiègleries… pas toujours drôles. Il y a une belle représentation de la santé mentale ici car il préfère occasionnellement être seul et ne peut expliquer ses vagues à l’âme. Ça ne l’empêche pas d’être souvent rieur, courageux et plein de ressources. La plume est très évocatrice et on se sent réellement dans cette contrée polaire et scintillante. Les aspects mythologiques sont bien incorporés au récit, ça parle d’amitié, de famille, d’acceptation, de mémoire aussi. Et j’adore les Trolls! Bref, tout y est!
À noter, il y a beaucoup de diversité dans le petit nombre de personnages que nous rencontrons. Nous avons, tel que mentionné, une exploration simple de la dépression/anxiété sociale, un personnage trans très facilement accepté comme tel, tout un peuple non-binaire utilisant le pronom « ul », un personnage gender fluid et au moins un personnage bègue. Je dis « au moins » car celle qui bégaie n’est pas la même au début et à la fin du roman. Sachant que le bégaiement vient par phases… on va dire que ça fonctionne. Le tout n’est pas nécessairement discuté, certaines choses ne font pas avancer l’histoir. C’est juste « là », et c’est très bien comme ça . Est-ce que j’aurais aimé qu’on explore davantage le thème de la santé mentale? Peut-être. J’avoue m’être demandé un moment si toute cette diversité avec si peu de personnages n’était pas pour « faire genre » mais d’un autre côté… pourquoi pas! Il y en a tellement peu eu pendant longtemps!
Je finirai en glissant un mot sur les magnifiques illustrations de Tristan Gion, qui ajoutent u gros quelque chose au récit. Ah oui! Je crois que l’auteur est soit trans lui-même (il utilise des pronoms masculine) ou alors non-binaire. De là le côté cool de cette représentation!
2 Commentaires
Pour les habitants du grand nord ? L’hiver dans ma région n’est pas caractérisée par la neige.
Auteur
Je pense que ça se passe en Laponie. Il fait encore plus froid que chez moi!