Je n’ai aucune idée du moment où j’ai pu acheter ce roman. Peut-être au salon du livre de Québec… mais les derniers mois ayant été mouvementés, j’ai oublié certains détails que, normalement, je n’aurais jamais oubliés. Ouais, je suis du genre à pouvoir vous dire que tel ou tel roman, je l’ai acheté à tel endroit, avec telle personne, voire même comment j’avais auto-justifié mon achat. Bref, passons.
De quoi ça parle
Jules rend visite à son père, Denis, vieux punk (que je qualifierais tout autrement) avec qui elle n’a eu aucun contact depuis 10 ans. Elle doit lui apporter une petite boîte et si ces retrouvailles ne commencent pas trop mal, la tension va monter dans un huis-clos anxiogène.
Mon avis
Ce court roman n’est pas un roman qu’on « aime ». Il met profondément mal à l’aise, c’est glauque, c’est malsain et il nous fait presque suffoquer par moments. Dès l’entrée en matière, à l’arrivée de Jules chez son père, on ressent le poids du passé. On comprend que les relations ne sont pas égalitaires et que ça risque de déraper. Et pour déraper, ça dérape.
Le vieux tabarnaque!
On comprend graduellement la nature de la relation entre la fille et son père, faite de brimades, de culpabilité, de manipulation mais aussi d’un terrible besoin de plaire et d’être aimée. Tout au long de la rencontre, l’angoisse monte et les petites choses étrange du début prennent une toute autre ampleur (les c… de pâtes!). La violence psychologique du huis-clos est terrible, presque trop pour moi par moments. C’est tellement loin de mon univers, autant par le lexique que par la façon d’agir du père… Et dire que ça existe! Je suis sortie du roman avec un profond malaise. En fait, c’est réussi parce que c’est clairement ce que l’auteurice tente de faire ressentir. Ce sentiment de perte de contrôle, d’imprévisibilité nous donne l’impression d’être une proie aux aguets et imaginer ce qu’a pu être l’enfance de Jules alors qu’elle ne savait jamais à quelles réactions s’attendre… je n’ose même pas.
J’ai particulièrement aimé le contraste entre les dialogues, très crus, vulgaires, remplis de ces mots qui veulent dire tout est n’importe quoi, et certains passages remarquablement travaillés, qui font justement l’éloge des mots qui donnent du pouvoir. On sent que cette façon de faire a été réfléchie pour bien réfléter certaines réalités. Bref, une voix à suivre car il y a un vrai souffle dans ce récit.
2 Commentaires
Un roman qui a l’air à part ! Je ne sais pas trop si ça pourrait me plaire car le côté malsain me fait peur, mais tu m’as clairement intriguée !
Auteur
Il y a vraiment une vraie force d’écriture. Je discutais avec une amie cette semaine, qui elle, a davantage vu le père devenir la victime et qui l’a davantage compris que moi dans l’histoire. Il y a donc plusieurs lectures possibles.