Le comment du pourquoi
Parce qu’il est arrivé par surprise dans ma boîte aux lettres (merci Véronique), juste après que Isabelle, cette fille qui lit, m’ait parlé de l’auteur. Je me suis dit que c’était un signe. Bon, j’ai mis une bonne semaine à le lire, mais c’était un signe quand même!
De quoi ça parle
Des inspecteurs sont appelés chez les Kérouac, famille nombreuse vivant avec leur mère. Claude, la jeune fille de 11 ans, a disparu et personne n’a semblé s’inquiéter avant le surlendemain. Les chapitres s’alternent, les impairs nous révélant la recherche tandis que dans les pairs, c’est la jeune Claude qui s’exprime, ce qui va nous amener à mieux la connaître, et à comprendre, un peu, petit à petit, sa façon de voir les choses.
Mon avis
Je l’avoue d’emblée, j’ai eu du mal à entrer dans ce roman. Je le lisais par courtes périodes et j’avais du mal à bien saisir l’intention de l’auteur, je ne comprenais pas vraiment où ça s’en allait. Puis, un après-midi, je me suis installée dans mon bain et j’ai décidé de ne pas en sortir tant que je n’aurais pas fini le roman. Il faut croire que ça a fonctionné car j’ai pu m’immerger davantage (no pun intended) dans le tourbillon de pensées de la petite Claude et finir par apprécier ma lecture. Pas autant que Richard ou Isabelle… mais quand même!
Claude Kérouac est une enfant étrange. Elle se cache. Des heures, des jours. Au point que sa famille, très particulière, ne réagit vraiment pas tout de suite quand, cette fois, elle ne réapparaît pas. Claude se cache sous les escaliers, dans des boîtes, dans la neige. Elle se cache pour ne pas être vue mais aussi pour mieux voir, elle qui croit qu’on ne voit bien que dans le noir. Sa pensée est trouble, dérangeante. Elle s’adresse parfois à nous, parfois à une Femme-Cabinet, psychologue que la jeune fille méprise, et nous révèle, par bribes, qui elle est, ce qui lui manque, et on apprend également à connaître sa famille.
Cette famille est aussi fort particulière. Ils vivent tous ensemble, certes, mais en silo, sans se parler, sans vraiment s’écouter l’un et l’autres. Sans réellement se connaître non plus. Claude a renommé les filles de noms de fleurs: Violette, Marguerite, Fleur… et il y a aussi Rose, qui ne s’appelle pas Rose, personnage évanescent et mystérieux. C’est que la jeune fille vit dans son univers bien à elle, entre rêve et réalité.
La voix de la jeune fille agace mais fascine tout de même. Sans être aussi forte et percutante que la petite Bérénice de L’avalée des avalées, elle nous la rappelle quand même, avec son regard désabusé sur les adultes et sur le monde qui les entoure. Le roman permet également d’explorer les problèmes de santé mentale chez l’enfant, sans pour autant creuser ni la nommer. Impossible aussi de ne pas avoir le goût de secouer tout le monde de cette famille, qui semble vivre dans un monde parallèle.
Par contre, je n’ai pas compris la pertinence de l’épilogue… j’aurais préféré imaginer. J’aurais aimé entrer plus vite dans l’histoire… mais finalement, je suis contente d’avoir persévéré!
8 Commentaires
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Je suis assez d’accord avec tes réserves mais j’ai moins senti le besoin de savoir où l’auteur voulait nous amener. La force de ce roman c’est la voix de la petite et l’indifférence de cette famille !
Auteur
En fait, je réalise que c’Est un peu la souffrance et l’indifférence de la famille en silo qui m’a le plus touchée. C’Était… complètement irréaliste. Du coup, j’aimais beaucoup les voir évoler, à la fois en vrai et à travers les yeux de la petite Claude.
Ce roman ne m’attire pas malheureusement et ton billet (avec les réserves ) ne me motive pas non plus…
Auteur
À date, je n’ai vu que des avis positifs… le mien est le plus nuancé!
Comme quoi, il ne faut pas abandonner un livre trop vite… ce que j’ai tendance à faire en ce moment.
Auteur
Je n’aime pas abandonner… j’ai toujours peur de manquer quelque chose!
Le propos est intéressant, surtout si on ne sait pas vraiment.
Auteur
Oui, la voix d’enfant très particulière vaut la peine d’être découverte.