Non mais elle n’est pas trop jolie, cette couverture en VO? Je suis très fan du style d’illustrations qui illustre très bien une partie du récit, même si la couverture VF est aussi très jolie.
De quoi ça parle
Italie, 1560. À l’âge de 15 ans, la jeune Lucrezia de Cosimo de Medici épouse le duc Alfonso de Ferrare. Un an plus tard, elle était morte. Selon l’histoire officielle, elle serait décédée d’une fièvre putride mais il court des rumeurs selon lesquelles son mari l’aurait assassinée.
Cette partie-ci est une vraie histoire.
Mon avis
J’aime beaucoup la plume de Maggie O’Farrell. Elle réussit toujours à créer des atmosphères riches et à m’entraîner dans les diverses époques qu’elle me fait visiter. Ici, elle réécrit l’histoire de la jeune duchesse de Ferrare, inspirée à la fois par le portrait de Lucrezia attribé au Bonzino et par le poème « My last duchess » de Robert Browning. Que s’est-il réellement passé?
Entendons-nous, O’Farrell précise avoir pris des libertés avec les dates et les personnalités de l’époque. Il s’agit d’une réinterprétation, autant de l’histoire que de la personnalité de la jeune duchesse… mais quelle réinterprétation. J’ai passé un très bon moment de lecture. Ce n’est pas un coup de coeur mais un bon 4 étoiles. Nous la rencontrons très jeune et apprendrons à la connaître alors qu’elle est passionnée par la nature, par ses fabuleux détails, mais surtout par la peinture, pour laquelle elle est douée. C’est d’ailleurs ce regard qu’elle porte sur le monde et que l’autrice nous décrit qui m’a particulièrement plu dans cette lecture, qui est fort sensuelle. On ressent la pluie sur notre peau, on peut sentir la douceur (ou la raideur) des tissus et la délicatesse de la nature. Il faut aimer les descriptions car l’une des grandes forces de ce roman. Pour moi qui adore les descriptions, of course!
Ce roman nous permet également de bien comprendre la vie des femmes à l’époque. Éduquées pour faire joli dans les salons, certes, mais surtout pour être vendues à un mari à qui elle doit obéir et pour à qui elle fera un héritier. Idéalement deux. Leur avis? Non-nécessaire. Et non désiré dans le cas de Lucrezia. Elle va rapidement réaliser que son mari n’est pas celui qu’elle croyait et se sentir en danger, ce que nous ressentons rapidement avec la narration alternée à un an d’intervalle. Les relations de cour contribuent à rendre l’atmosphère terriblement oppressante.
Une réinterprétation vraiment bien faite et une lecture que j’ai beaucoup aimée.