Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais à la fin de 2022, j’ai fait deux vidéos sur les romans gothiques. Dans cette vidéo, je mentionnais trois romans « fondateurs » de ce style. Étonamment, je n’avais jamais lu aucun des trois romans en question… alors j’ai décidé d’en sélectionner un… et ça a été celui-ci. Et sincèrement, j’ai bien fait car malgré tous mes malgrés, j’ai passé un très bon moment de lecture.
De quoi ça parle
Espagne, fin du 18e siècle. À Madrid, le frère Ambrosio est un prédicateur très apprécié, ayant une réputation de grande sainteté et d’être libre de tout péché et de tentation. Il le croit d’ailleurs lui-même. Toutefois, l’arrivée de Rodopho, un très pieux novice, va le bouleverser d’une façon qu’il n’avait pas imaginée. Par ailleurs, le jeune Lorenzo revient en Espagne pour voir sa jeune soeur qui vient d’entrer au couvent mais qui semble cacher un secret. Quant à Antonia, elle vient en ville pour implorer l’aide d’un parent mais va se retrouver face au désir des hommes.
Mon avis
Nous avons ici le gothiquissime du gothique. Tout y passe. Les jeunes filles en détresse sans réel pouvoir, les preux chevaliers qui viennent les sauver, les méchants méchants, les machinations, la sorcellerie, les viols, les meurtres, les lieux hors du temps… on est en plein là-dedans. Pour la lectrice moderne, ça semble un peu sensationnaliste (ok, pas mal sensationnaliste), pas très féministe, pas si épeurant non plus, mais je comprents que pour la jeune femme impressionnable (genre Catherine Morland dans Northanger Abbey… si vous l’avez lu, vous connaissez donc une partie de l’histoire), ça ait pu être quelque chose, voire même effrayant.
Entendons-nous, les personnages ont assez peu de profondeur et sont caractérisés par un trait particulier. Ils se vouent une amitié ou un amour éternels après un regard et les femmes sont de pauvres créatures en détresse. Toutefois, l’atmosphère est hyper bien réussie, les malheurs s’accumulent et j’ai beaucoup aimé la construction de l’histoire. On se balade entre divers personnages, pas nécessairement de façon linéaire et j’ai bien aimé comprendre à rebours certains événements de l’histoire, sous différents points de vue.
Est-ce difficile à lire? Pas du tout. C’était dans le temps un « roman de gare », ça se lit tout seul, il y a énormément d’action et les péripéties s’enchaînent sans relâche. Hyper accessible pour un classique. Et surtout, surtout, le clergé en prend pour son grade. Entre les nonnes corrompues et avides de pouvoir et les moines pervers qui abusent de leur position, nous avons de tout. Et bon, j’avoue que pour l’époque c’est assez réjouissant.
Une bonne lecture donc, que je suis ravie d’avoir découverte. Mieux que ce que je croyais, hyper divertissant, quand on sait à quoi s’attendre. Mais je crois que j’aime le gothique, de façon général.
4 Commentaires
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Ah c’est un classique ! Je l’avais lu il y a hyper longtemps et c’était passé tout seul, cette histoire rocambolesque avec tous les éléments qu’il faut. J’ai assez envie de le relire, j’avoue.
Auteur
C’est fou cette histoire! Tellement ancré dans son époque mais passionnant aussi.
est ce du style du Nom de la rose de Umberto Eco?
Auteur
Hmmm… non, pas vraiment. Eco est davantage moderne malgré tout.