Le guide et la danseuse – R.K. Narayan

J’ai lu ce roman en Inde, lors de mon récent voyage, plongée dans la culture de l’endroit. Aurais-je autant aimé si je l’avais lu à un autre moment? Je ne sais pas. Toujours est-il que ce roman est arrivé juste à point.

De quoi ça parle

Raju, au départ, n’avait rien d’un saint homme. À sa sortie de prison, il va s’installer dans un temple abandonné et il sera repéré par un paysan qui le prend pour un sadhu, un saint homme. Il va accepter le rôle, devenir swami et être nourri par la population, tout en réfléchissant sur son passé et sur ce qui l’a mené là.

Mon avis

Je ne sais pas s’il m’aurait été possible d’apprécier ma lecture sans avoir entrevu la culture indienne et la façon de penser des Indiens. J’ai vu ces saints hommes errants, j’ai ressenti cette atmosphère de foi profonde qui émane parfois des gens et des communautés. J’ai aussi pu voir la débrouillardise des Indiens qui n’ont pas le choix d’avoir plusieurs cordes à leurs arcs. Bref, j’aurais pu aimer, mais j’en aurais certainement manqué des bouts.

Le récit n’est pas linéaire mais il demeure très accessible. La plume est simple malgré les thèmes variés et spirituels. Nous le rencontrons après sa sortie de prison alors qu’il se fait passer pour ce qu’il n’est pas : un saint homme. Pourtant, il va donner le change parce que c’est plus simple. Sauf que la mousson n’arrive pas et que l’eau manque. Que peut faire le swami? Petit à petit, il va raconter son histoire et nous allons voir ce qui l’a amené là. Est-il vraiment un Guide?

Né d’un père commerçant, le jeune Raju tient boutique à la gare, oeuvrant comme guide touristique occasionnellement pour les riches visiteurs. Est-il qualifié? Pas du tout. Il va apprendre sur le tas et y croire. C’est lors d’une de ces missions qu’il va rencontrer Rosie, femme mariée qui ne souhaite que danser. Son mari est passionnée d’archéologie et ne la regarde que très peu, contrairement à Raju, qui est fasciné. La femme est ici soit une femme parfaite, soit une prostituée au yeux des gens et la présence de l’ensorcelante jeune femme ne va pas faire ressortir que les bons côtés de Raju, qui va céder à ses passions et à des instincts pas saints du tout. Pourtant aucun personnage n’est tout d’une pièce, chacun a ses bons et ses mauvais côtés, chacun peut trahir ou faiblir. Ils ne sont que plus intéressants.

Nous avons ici un récit de rédemption alors que Raju se coule peu à peu au rôle qu’il s’est inventé, mais ce n’est pas non plus gagné d’avance. De plus, on peut y voir une critique de la société de l’époque. Bref, même si les croyances qui sont au centre du récit sont loin des miennes, c’est une très bonne lecture.

1 Commentaire

  1. J’avais beaucoup aimé, « aussi doux qu’édifiant » avais-je noté sur mon blog… Belle soirée :)) !!

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